En cours au Siège de l'ONU

GA/SM/149

LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE MET LA REFORME, LE FINANCEMENT POUR LE DEVELOPPEMENT, LA PARITE ENTRE HOMMES ET FEMMES, LA MENACE DES PETITES ARMES ET LE SIDA AU PREMIER RANG DES PREOCCUPATIONS DE L'ONU

4 février 2000


Communiqué de Presse
GA/SM/149


LE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE MET LA REFORME, LE FINANCEMENT POUR LE DEVELOPPEMENT, LA PARITE ENTRE HOMMES ET FEMMES, LA MENACE DES PETITES ARMES ET LE SIDA AU PREMIER RANG DES PREOCCUPATIONS DE L’ONU

20000204

On trouvera ci-après le texte d’une conférence prononcée hier par Theo-Ben Gurirab, Président de l’Assemblée générale, au New England Center for International and Regional Studies de l’University of Bridgeport (Connecticut) :

Tour d’horizon

Président, depuis le 14 septembre 1999, de l’Assemblée générale à sa cinquante-quatrième session, je ne suis pas le premier à faire l’expérience – bonne, mauvaise ou franchement déplaisante, mais toujours instructive – des difficultés que comporte cette fonction.

Jeune garçon, dans les années 40 et 50, j’ai grandi dans une petite ville sur la ligne du chemin de fer, où j’ai pu, comme dans les villages avoisinants, entendre les sages locaux parler de l’Organisation des Nations Unies. Ils en pensaient beaucoup de bien, et en évoquaient avec enthousiasme la mission et les activités.

J’ai compris leurs paroles comme signifiant que l’ONU aimait les Noirs et nous aiderait, qu’elle s’associerait au combat contre l’apartheid et la discrimination raciale, en faveur de la libération et de l’indépendance, et que le monde qui nous entourait appartenait aussi aux Noirs, car nous étions nous aussi des enfants du Bon Dieu. Je dois avouer qu’à l’époque, je prenais l’ONU pour un pays et non une organisation, et que ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai compris ce qu’il en était.

En 1963, ayant obtenu une bourse des Nations Unies, je suis venu aux États- Unis comme étudiant. J’ai passé la majeure partie de mes années d’étude à Philadelphie, m’imprégnant de culture américaine et du mode de vie qu’on pratique dans ce pays. Le reste de mon séjour a été une longue histoire, avec toutes sortes de détours. De 1972 à 1986, j’ai été le représentant du mouvement de libération nationale de la Namibie, la SWAPO, auprès de l’Organisation des Nations Unies.

En 1986, nommé à Luanda, j’ai entretenu des relations avec l’Organisation depuis l’Angola, en tant que Secrétaire aux affaires étrangères de la SWAPO. Je suis toujours en rapport avec l’ONU, et j’y viens au moins une fois par an, et souvent plus. Devenu Ministre des affaires étrangères de la Namibie indépendante en 1990, j’exerce toujours ces fonctions pour la dixième année consécutive, ce qui fait de moi le doyen de tous les ministres africains des affaires étrangères.

Je suis donc bien, sous tous rapports, un homme des Nations Unies, qui a payé de sa personne, de son temps, de son énergie, de son expérience, avant de devenir ce que je suis à présent, le Président de l’Assemblée générale. Je suis là où sont les Nations Unies, et en ce nouveau millénaire, avec mon frère et collègue Kofi Annan, je mène l’Organisation sur la voie qu’elle s’est tracée : vers un avenir meilleur, plus heureux et plus humain pour tous.

C’est la première fois qu’à l’orée de ce nouveau millénaire, je prends la parole en public ailleurs que devant les Nations Unies, à l’University of Bridgeport. Je tiens à remercier de cette invitation mon distingué prédécesseur, M. Stoyan Ganev, qui a présidé l’Assemblée générale à sa quarante-septième session. Je suis heureux et reconnaissant d’avoir cette occasion d’échanger quelques propos avec vous tous.

Exposition

L’humanité a réussi comme je l’escomptais à survivre au bogue de l’an 2000, et l’a même battu à plate couture. En revanche, je crains fort que dans des domaines cruciaux, et difficiles, comme le désarmement nucléaire, les relations humaines, les disparités entre les nantis et les miséreux, la criminalité organisée, les transferts de technologie, le financement du développement, la parité entre hommes et femmes, les droits et la protection des enfants, il n’y ait rien de vraiment bon à dire – et c’est une litote – de ce qu’ont fait les États Membres de l’Organisation des Nations Unies, le monde des affaires et le monde universitaire. La communauté mondiale, en même temps qu’elle va s’intégrant, se fragmente de toutes parts, et les efforts déployés par les Nations Unies en faveur de la paix et du développement sont constamment contrecarrés.

Le rapport du Secrétaire général de 1999

Chaque année, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies présente à l’Assemblée générale un rapport où il fait part de ses vues sur l’état du monde et présente des propositions et des recommandations aux principaux organes des Nations Unies et aux institutions spécialisées, leur indiquant ce qu’ils peuvent faire pour servir l’humanité et sauver le monde.

Ce rapport donne lieu à un débat général où les chefs d’État et de gouvernement exposent leurs réactions ou, comme ils le font parfois, passent, sans s’y attarder, à d’autres problèmes mondiaux qui leur paraissent plus importants.

L’an dernier, le Secrétaire général a présenté un rapport, très détaillé, stimulant, et à certains égards provocateur. J’en retiendrai un problème qui a suscité des controverses animées, excitant les passions, et même une levée de boucliers, celui de l’« intervention humanitaire », notion qui pour certaines délégations mettait la souveraineté des États et les droits de l’homme sur un pied d’égalité. C’est là que le bât blesse.

Car, ce faisant, le Secrétaire général, peut-être même sans en avoir vraiment conscience, a provoqué l’ire de nombreuses délégations, bien qu’il ait tenté d’apaiser leurs craintes en précisant que ce type d’intervention ne pourrait en tout état de cause qu’être un dernier recours, loin derrière la diplomatie discrète et d’autres initiatives telles que la concertation et la médiation. Bien des délégations n’ont pas été rassurées pour autant, les réactions ont été directes, rapides et énergiques.

Les appréhensions de la plupart des délégations étaient en partie inspirées par l’intervention armée et les frappes aériennes que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) venait d’orchestrer, et les États-Unis de conduire, en République fédérale de Yougoslavie (plus précisément, au Kosovo), intervention dans laquelle on flairait la présence d’une hégémonie nouvelle, des relents de diplomatie de la canonnière et une approche des relations internationales fondée sur le droit du plus fort. La communauté internationale se posait beaucoup de questions.

Je me souviens avoir alors déclaré que l’argument de l’« intervention humanitaire », déjà peu rassurant en soi, menaçait le fondement même de la souveraineté des États, et sapait les principes et les buts consacrés par la Charte des Nations Unies. J’avais affirmé pour conclure que l’on était bien loin de l’idée que je me faisais de « l’ordre international ». Tant que le jury des nations n’aura pas rendu son jugement en la matière, je maintiendrai ma position.

Le Président de l’Assemblée générale a finalement été prié de veiller à ce que le débat sur ce thème très contesté ne s’égare pas dans un déchaînement de passion acrimonieuse et à ce que les échanges se poursuivent dans un cadre favorable afin d’éviter qu’ils ne se résument à un jeu futile qui ne serve à rien et pour qu’au contraire ils débouchent sur des résultats constructifs. C’est avec cet objectif en tête que, pour commencer, j’ai consacré une séance de l’Assemblée générale à cette question qui demeure au rang des priorités de nos débats futurs.

Souci majeur du Président

Avant de prendre les fonctions de Président de l’Assemblée générale, j’ai rempli, en août 1999, pendant un ou deux jours, celles de Président du Conseil de sécurité de l’ONU lorsque le moment est venu pour la Namibie d’assurer la présidence du Conseil. J’ai présidé ainsi une séance consacrée aux souffrances intolérables des enfants de la Terre, en particulier ceux qui se retrouvent otages de conflits armés aux quatre coins du monde, dont le pire exemple est le phénomène des enfants soldats.

J’ai fait de cette question le thème de ma présidence et j’ai profité de toutes les occasions et de toutes les tribunes qui s’offraient à moi pour dire combien est honteuse et inhumaine l’indifférence que manifestent les dirigeants mondiaux et les États Membres des Nations Unies face à une situation aussi condamnable.

Programme de travail du millénaire (an 2000)

En prévision de l’an 2000, les gouvernements, les peuples et les organisations non gouvernementales (ONG) de par le monde ont choisi la première année du millénaire comme année de référence pour une longue série de manifestations et d’activités de portée internationale.

Ainsi, l’Assemblée générale tiendra deux sessions extraordinaires en juin. La première, qui aura lieu à New York, sera consacrée à l’évaluation de la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing (1995) (examen quinquennal de Beijing). La deuxième, qui se tiendra à Genève, servira à faire le point du suivi du Sommet mondial pour le développement social de 1995. Une participation de haut niveau y est attendue. Une autre session extraordinaire pourrait aussi se tenir cette année sur le thème du VIH/sida.

En outre, le Président et ses collaborateurs ont été chargés de diriger les travaux d’un certain nombre de groupes de travail à composition non limitée sur les thèmes suivants :

– Réforme et élargissement du Conseil de sécurité; – Sommet et Assemblée du millénaire; – Gestion des conflits africains et mobilisation de ressources en faveur de l’Afrique;

D’autres travaux sont au programme sur le financement du développement (2001) et les affaires maritimes et le droit de la mer.

Il ne s’agit là que de quelques exemples des grandes manifestations prévues. Les questions politiques, administratives et techniques qui constituent le fond des travaux de l’Assemblée générale resteront à l’ordre du jour de l’Assemblée siégeant en séance plénière ou des grandes commissions.

Relations entre les principaux organes des Nations Unies

Je suis de ceux qui, de tout temps, ont insisté sur la nécessité impérieuse de renforcer de manière systématique la coopération, la coordination et la concertation entre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social et le Cabinet du Secrétaire général : avec un front uni et du travail d’équipe, nous pourrions obtenir des résultats plus visibles et mener une action plus rentable et plus efficace.

C’est absolument indispensable au moment où les mutations constantes de la conjoncture mondiale exigent que la famille des Nations Unies, par l’intermédiaire de ses principaux organes, ait une vision unique, parle d’une seule voix et mène une action commune. Suivre cette voie, c’est aussi éviter l’affrontement, l’exclusion et l’unilatéralisme, qui, lentement mais sûrement, hélas, font leur réapparition sur la scène internationale et enveniment le dialogue pourtant si nécessaire entre les pays industrialisés et les pays en développement. Nous avons déjà fait des progrès en ce sens.

Mobilisation en faveur de l’Afrique

L’Afrique constitue le groupe le plus important d’États Membres des Nations Unies. Elle apparaît prête à s’éveiller, éveil dont les catalyseurs seront les peuples africains eux-mêmes. Certes, les difficultés et les incertitudes au sein desquelles elle se débat sont multiples. Mais la volonté et la détermination des peuples africains de créer le changement autour d’eux sont désormais incontestables.

Ce sont les peuples africains qui ont été le facteur décisif de la décolonisation, de la libération et de l’indépendance. C’est de leur sein que sont sortis les combattants de la liberté qui ont brisé le joug de l’oppresseur. Aujourd’hui, ils se trouvent à l’avant-garde du changement social et du développement économique.

L’heure de l’Afrique a sonné. C’est d’un nouveau départ qu’il faut parler, d’une véritable « Renaissance africaine ». Ma fonction de Président, elle-même, peut être perçue comme un signe encourageant, et inciter nos jeunes à s’arrêter pour mesurer le chemin parcouru et à suivre la voie qui leur est tracée.

Le fait qu’un Africain occupe aussi le poste de Secrétaire général de l’ONU donne au message plus de puissance encore. Si, en notre qualité de hauts responsables des Nations Unies, nous sommes lui et moi au service de tous les États Membres de l’Organisation, cela ne doit en rien diminuer les attentes que les Africains, jeunes et vieux, placent en nous.

Le vrai défi à relever aujourd’hui, c’est aider les Africains à concrétiser leurs rêves dans des programmes effectifs dotés des moyens nécessaires permettant d’améliorer les conditions de vie des populations. Le Secrétaire général et moi ne sommes que trop conscients des aspirations de ces peuples qui veulent sortir de la pauvreté, trouver des emplois et acquérir des biens et participer davantage à la prise de décisions et à la gestion des affaires publiques.

C’est seulement par un effort d’émancipation, et par la connaissance pratique de ce qui fait une société moderne que la population de l’Afrique pourra bénéficier des fruits de la mondialisation, de l’industrialisation et des allocations de ressources.

Les responsables africains s’emploient actuellement à renforcer leurs blocs économiques, commerciaux et sécuritaires sous-régionaux comme autant d’instruments au service des nobles objectifs de la Communauté économique africaine. Il s’agit, entre autres organisations, de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement. Ils s’efforcent aussi d’élargir la portée du mécanisme de règlement des conflits de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) afin d’apaiser les crises politiques et militaires avant que l’ONU n’intervienne. À l’heure qu’il est, les Secrétaires généraux de l’ONU et de l’OUA se consultent et coopèrent régulièrement dans des domaines d’intérêt commun. Je les encourage à poursuivre cette fructueuse interaction.

Recherche d’un consensus

Certaines questions examinées à l’ONU intéressent à la fois les pays riches et les pays pauvres, les donateurs et les bénéficiaires. Il s’agit en particulier des questions relatives à la paix, à la sécurité et au désarmement; de la mondialisation, du développement et de la lutte contre la pauvreté; de l’égalité entre les sexes, de la protection des enfants et de la formation de jeunes animateurs; de la protection de l’environnement, de la pénurie d’eau et de la désertification; des droits de l’homme; de la démocratie et de la limitation des mandats des agents de la fonction publique; du budget de l’ONU et du financement du développement, et de la réforme de l’Organisation.

Nous examinons tous avec la même attention ces préoccupations communes afin de dégager le consensus nécessaire au succès de l’action engagée. Ce n’est pas facile, mais que pouvons-nous faire d’autre?

Cela suppose bien sûr que soit réglé un autre problème, à savoir que tous les États Membres des Nations Unies honorent l’obligation qui leur est faite de verser l’intégralité de leurs contributions à l’Organisation sans retard et sans conditions. En effet, sans ressources, l’ONU ne peut pas remplir sa mission et répondre de manière satisfaisante à l’attente toujours plus grande des peuples.

Je ne crois pas inutile de mentionner ici les excès verbaux et les avanies dont le sénateur Jesse Helms a accablé le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Organisation en général à l’occasion du « Mois de l’Afrique » à New York. Cela a été pour nous une expérience, risible certes, mais surtout pénible.

Il semble toutefois que les vues ultraconservatrices et passéistes du sénateur Jesse Helms n’aient pas trouvé le moindre écho non seulement auprès des délégations, mais encore auprès des autres sénateurs et des porte-parole du Président Clinton qui se sont exprimés à ce sujet en termes sentis. Le sénateur Joe Biden a usé de toute son éloquence pour réfuter de la manière la plus cinglante de tels propos. Le sénateur Helms n’a probablement pas apprécié, mais ses vues fallacieuses sur les relations entre les États-Unis et l’ONU ont été clairement dénoncées et rejetées.

Principales questions de politique générale

À l’ONU, actuellement, les débats et les échanges portent sur plusieurs questions de politique générale que je vais brièvement exposer :

Premièrement, se pose la question de la réforme, de la restructuration et de la démocratisation du système des Nations Unies, notamment celles des institutions financières internationales, comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres. Le revers subi récemment par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle (État de Washington) et la vigoureuse contestation qui attendait les dirigeants mondiaux à Davos, en Suisse, en disent long sur la nécessité impérieuse de restructurer et de démocratiser le régime économique et le régime commercial internationaux. Certaines pratiques que les pays industrialisés s’entêtent à faire appliquer non seulement priveront de nombreux pays en développement de leur avantage comparatif mais porteront aussi atteinte à leurs souveraines prérogatives.

Deuxièmement, le financement du développement, conformément aux propositions et recommandations des grands sommets des Nations Unies, de la Conférence de Rio de 1992 sur l’environnement et le développement et du Sommet mondial de l’alimentation qui a eu lieu à Rome en 1996, sans oublier les conférences sur les droits de l’homme, la population, les femmes et le développement, et les établissements humains. De tous les objectifs visés, l’élimination de la pauvreté a l’absolue priorité.

Troisièmement, l’égalité entre les sexes, question examinée en relation avec les droits et la protection des enfants et le rétablissement d’une vie familiale saine et productive.

Quatrièmement, la prolifération des petites armes et la menace grandissante qu’elles constituent pour le tiers monde où sévissent des conflits armés, des guerres civiles et l’épuration ethnique. Nous avons pour mission de mettre fin à ce sombre problème.

Cinquièmement, la dette contractée par de nombreux pays en développement auprès des pays industrialisés. L’annulation totale de la dette est la seule solution possible. Le besoin s’en fait sentir un peu plus chaque jour. L’annulation de la dette constituerait un formidable acte de générosité qui donnerait à ces pays une seconde chance, tandis qu’ils prennent des mesures rigoureuses pour engager des réformes économiques, politiques et constitutionnelles dont les résultats sont déjà probants.

Enfin, sixièmement, le VIH/sida, qui représente actuellement à lui seul la crise la plus catastrophique que connaissent le monde contemporain et ses habitants. Les régions du globe les plus touchées sont aussi celles où les populations sont les plus pauvres, l’Afrique subsaharienne venant en tête de liste. Sans moyens financiers, et faute d’un élan de générosité de la part de l’industrie pharmaceutique, cette crise sans frontières n’aura pas de bornes et consumera tout sur son passage.

Hier combattant pour la liberté, je suis aujourd’hui un homme d’État. Durant ces années sombres de lutte pour la liberté, accablé par l’ampleur de ma mission, j’ai gardé l’espoir et me suis accroché à une vision optimiste de l’avenir avec comme unique arme l’énergie du désespoir. En leur temps, la peste noire et la famine ont tué des millions de personnes en Europe et ailleurs. Mais l’humanité a survécu et n’a cessé d’explorer, d’inventer et de prospérer. Le mandat de l’ONU et les moyens dont elle dispose doivent être renforcés pour mieux servir la cause de la solidarité humaine, de la cohabitation pacifique et de la prospérité de toutes les nations, de tous les pays et de tous les peuples.

C’est à nous tous qu’incombent ainsi la noble mission et l’obligation incontournable de veiller à ce que l’ONU ne déborde pas du cadre de son mandat, n’attise pas les ambitions d’hégémonie ni ne devienne la tête de pont d’un impérialisme culturel. L’ONU appartient à chacun d’entre nous à parts égales et nous devons nous liguer pour contrecarrer l’émergence d’une nouvelle lutte des classes, dans laquelle s’affronteraient dans une vision de cauchemar deux mondes propulsés sur des trajectoires contraires, l’un éternellement riche, l’autre d’une pauvreté accablante. Car s’engager sur cette voie, c’est courir à la catastrophe et au suicide, et nous devons avoir le courage de retenir nos pas. * *** *

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