CONSEIL DE SECURITE : PLUSIEURS INITIATIVES ONT ETE SUGGEREES AFIN D'AIDER A RESOUDRE LES PROBLEMES EN AFRIQUE
Communiqué de Presse
CS/1145
CONSEIL DE SECURITE : PLUSIEURS INITIATIVES ONT ETE SUGGEREES AFIN D'AIDER A RESOUDRE LES PROBLEMES EN AFRIQUE
20000131Le Conseil de sécurité a poursuivi ce matin son examen de la situation en Afrique, achevant ainsi ses travaux du mois de janvier consacrés à l'Afrique, à l'initiative de la présidence américaine. La question des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur de leurs propres frontières, celle relative à la pandémie du sida et à la prévention des conflits, la situation au Burundi, en Angola et en République démocratique du Congo (RDC) avaient retenu l'attention du Conseil. A l'avenir, ont estimé les intervenants, le Conseil de sécurité devra déployer des efforts de suivi importants pour traduire ses intentions dans les faits. Ceci est d'autant plus important, a-t-il été souligné, que ce mois de l'Afrique a fait naître de nombreux espoirs et attentes.
Le Conseil, afin de traduire ses intentions par des actes, a entendu plusieurs suggestions en particulier celle relative à la création d'un groupe de contact qui pourrait envisager une collaboration avec l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Il a été proposé dans le cadre du renforcement de cette collaboration, de nommer des émissaires communs, de créer des Groupes de travail conjoints et de tenir des réunions communes. Une autre proposition a porté sur l'organisation d'une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs sous les auspices des Nations Unies et de l'OUA. Concernant plus particulièrement la pandémie du sida en Afrique, il a été suggérée qu'une conférence internationale à l'intention des pays du Sud soit organisée. La nécessité de mettre en oeuvre la recommandation relative à la convocation, sous l'égide du Conseil économique et social, d'une réunion associant les pays donateurs, les pays d'Afrique, les industries pharmaceutiques et ONU/sida, a également été soulignée. Au sujet de l'aide humanitaire aux réfugiés et aux personnes déplacées, il a été suggéré de poursuivre une réflexion sur les modalités d'action actuelles.
le Président de la Zambie, M. Frederik Titus Chiluba, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Louise Fréchette, le Ministre des affaires étrangères de la Namibie et Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab, le Ministre des affaires étrangères de l'Afrique du Sud, Mme Nkosazana Dlamini Zuma ainsi que le représentant de l'Algérie au nom du Président en exercice de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) ont fait une déclaration. Les représentants des pays suivants membres du Conseil ont pris la parole: Chine, France, Argentine, Mali, Malaisie, Royaume-Uni, Canada, Tunisie, Pays-Bas, Ukraine, Fédération de Russie, Bangladesh, Jamaïque et Etats-Unis.
- 2 - CS/1145 31 janvier 2000
LA SITUATION EN AFRIQUE
Déclarations
Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a estimé que la Présidence américaine a donné un élan historique aux activités du Conseil pour le nouveau millénaire. Ceci pourrait marquer le début d'une nouvelle ère caractérisée par l'engagement positif des Etats-Unis. En ce qui concerne la situation en Afrique, Mme Fréchette a observé que le continent africain, comme nul part au monde, a besoin d'une aide plus importante de la communauté internationale. Aucun autre continent ne possède autant de potentiel qui viendrait nous récompenser de nos efforts si nous les déployons de manière opportune. La région sub-saharienne est susceptible de devenir, cette année, la région dont le taux de croissance sera le plus élevé au monde. Le Mozambique qui, il y a seulement quelques années, avait connu la guerre civile, sera à la tête de cette croissance. S'il existe un pays où les efforts des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de consolidation de la paix ont fait la différence, c'est bien au Mozambique. Je suis convaincue, a souligné Mme Fréchette, que si nous pouvons maintenir l'élan pour mobiliser l'attention de la communauté internationale et le continent africain lui-même, nous contribuerons à faire la différence en matière de maintien de la paix, de stabilité et de paix en Afrique.
Mme Fréchette s'est félicitée que l'initiative de la Présidence américaine a créé un précédent puisque le Conseil des Ministres de l'Union européenne a lancé un débat historique sur une nouvelle relation stratégique avec l'Afrique où l'accent a été mis sur la réduction de la pauvreté et des conflits. Au cours de ce mois consacré à l'Afrique, nous avons été témoins de signes encourageants, d'un engagement, d'une compréhension et d'une détermination réels. Nous avons, dans ce cadre, pu bénéficier de la sagesse et de l'attention de sept chefs d'Etat. En consacrant sa première session du nouveau millénaire à la question du sida, le Conseil a reconnu la menace que pose l'épidémie au continent Africain, en tant que la cause directe de la mort de millions d'africains mais également en tant que cause d'instabilité sociale, économique et politique. Il est ainsi apparu inutile pour la communauté internationale de tenter de travailler sur les questions touchant à la paix et à la sécurité sur le continent sans tenir compte de l'épidémie de sida. Un nouvel élan, a rappelé Mme Fréchette, s'est concrétisé par une alliance qui est en cours d'élaboration sous l'égide de l'ONU/sida.
Les discussions relatives à la situation au Burundi ont témoigné de la volonté de sortir de l'impasse. Lorsqu'il s'est agit de la situation en République démocratique du Congo, pas moins de sept chefs d'Etat ont réaffirmé leur engagement en faveur d'une résolution pacifique du conflit que Mme Albright avait appelé la "Première guerre mondiale de l'Afrique". A cette occasion, tous les Etats signataires de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka ont renouvelé leur engagement en faveur de cet instrument.
Le fait que Sir Ketumile Masire ait accepté de devenir le Facilitateur du dialogue intercongolais est une réelle source d'espoir. Le Conseil travaille à l'élaboration d'un projet de résolution qui permettra le déploiement de 500 observateurs militaires et de troupes d'appui. Si tout va bien, un effort réel de maintien de la paix et de reconstruction de la paix devra être déployé. En Sierra Leone, le processus de paix est encore fragile et le Conseil de sécurité y a une responsabilité toute particulière. Je souhaite que le Conseil, le mois prochain, soit en mesure d'adopter une résolution qui lui permettra d'obtenir le mandat et les ressources nécessaires pour une telle responsabilité. Les discussions sur l'Angola nous ont permis d'attirer à nouveau l'attention de la communauté internationale sur la situation qui prévaut dans le pays. Le travail important du Comité des sanctions, que dirige l'Ambassadeur Fowler, doit être soutenu. Un débat important a également porté sur le problème des personnes déplacées et des réfugiés en Afrique. Mme Fréchette a remercié le Président du Conseil pour l'attention accordée à la discrimination à l'égard des personnes déplacées à l'intérieur des frontières de leurs pays. Cette question, à l'ordre du jour depuis longtemps des services humanitaires de la famille des Nations Unies, a rarement attiré l'attention des dirigeants politiques ou des médias internationaux. Si nous devons résumer l'action du Conseil, nous dirons qu'il a réaffirmé son engagement en faveur de l'Afrique et, ce faisant, a fait, plus que jamais, preuve d'un sens de l'urgence. Toutefois, ce n'est qu'à l'aune de la paix et de l'allégement des souffrances sur le continent africain que nous serons capables de mesurer le degré de réalisation des activités du Conseil, a-t-elle conclu.
M. FREDERICK TITUS CHILUBA, Président de la Zambie, a rappelé qu'au cours de ce mois consacré à l'Afrique, le Conseil de sécurité a discuté des questions relatives au VIH-sida, au fléau des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur des frontières, du processus de paix au Burundi, de la guerre en Angola et de la situation en République démocratique du Congo, tout en évoquant la situation de la paix et de la sécurité en Afrique. Chacune de ces situations a eu un impact négatif sur les populations en Afrique et représenté un défi important à la paix et à la sécurité sur le continent. Ces défis appellent à des actions immédiates. La pandémie du sida menace aujourd'hui de décimer les segments de la populations les plus productifs. Le sida a déjà des conséquences catastrophiques sur la paix et le développement de nos pays qui n'est pas moins destructif que la guerre elle-même. Les pays africains ont adopté des mesures concrètes pour faire face à cette pandémie, notamment la Conférence sur le sida en Afrique, tenue en septembre 1999 à Lusaka (Zambie). L'Afrique ne peut à elle seule confronter ce problème. C'est pourquoi, les pays africains apprécient l'intérêt que les Etats-Unis et les Nations Unies accordent à ce fléau en l'examinant au sein du Conseil de sécurité.
Le problème des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur des frontières en Afrique ne constitue pas seulement une catastrophe humanitaire en soi, mais continue également de poser une menace véritable à la paix et à la sécurité dans les pays en conflit. La situation au Burundi appelle à des efforts concertés des Nations Unies et de la communauté internationale tout entière. Le seul espoir pour régler de manière pacifique et durable au conflit au Burundi réside dans le processus de paix d'Arusha sous les auspices du Facilitateur, M. Nelson Mandela. Concernant la situation en Angola, M. Jonas Savimbi est aujourd'hui responsable en premier lieur de la poursuite du conflit dans le pays. Il s'est détourné de ses obligations en vertu du Protocole de Lusaka que son parti a volontairement acceptées en novembre 1994 pour prolonger la guerre et causer une catastrophe humanitaire tragique en Angola et dans les pays voisins. La tragédie en Angola s'étend au trafic international d'armes et de munitions qui a perpétué la guerre dans le pays. Faisant remarquer que sa visite à New York concernait essentiellement le processus de paix en RDC, le Président Chiluba s'est félicité que le fait que les parties aient réaffirmé leur engagement à l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka et leur promesse de garantir la protection, la sécurité et la libre circulation du personnel des Nations Unies et du personnel associé, constitue un des progrès importants de la session spéciale du Conseil de sécurité consacrée à l'Afrique. Le Président Chiluba a loué l'initiative de la Banque mondiale et de l'UNICEF de financer la Phase I du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration. A cet égard, il a émis l'espoir que les prochaines réunions du Comité politique de la Commission militaire mixte sera en mesure de finaliser le plan de travail de la Phase II de ce programme. Lorsque le Conseil de sécurité s'était réuni la semaine dernière pour discuter des obstacles à la mise en oeuvre de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka, la question qui nous a particulièrement préoccupée était la réaffirmation des engagements pris par les parties dans le cadre de l'Accord de Lusaka qu'elles ont toutes volontairement signé. L'un des messages les plus importants de la session spéciale sur la RDC est celui de la nécessité d'adhérer au principe de droit international "Pacta sunt servanda", les accords et stipulations des parties à un contrat ou à un traité doivent être respectés ou observés. Davantage de leçons doivent être tirées de ce mois consacré à l'Afrique, en particulier en relation avec la situation en RDC. Ces leçons devraient toutefois être tirées dans le contexte qu'elles pourront apporter un espoir pour l'Afrique au XXIème siècle. Le Président Chiluba s'est déclaré convaincu que le problème en RDC va au-delà des frontières territoriales du pays. Un règlement permanent et global exige donc l'examen des causes inhérentes du problème. Cela implique à la fois les questions de paix et de sécurité et celles de la démocratie et du développement des pays de la région. M. Chiluba a appelé la communauté internationale à faire preuve d'une plus grande compréhension dans la mesure où la RDC ou tout autre pays africain s'engage dans un programme de démocratisation. L'Afrique en général a eu une vision de promouvoir les principes de démocratie et d'édifier des institutions démocratiques. Il a émis l'espoir que lorsque la paix sera consolidée en RDC et que la démocratie et la stabilité politique et économique prévaudront, la communauté internationale pourra procéder à des investissements directs dans le pays. M. THEO-BEN GURIRAB, Ministre des affaires étrangères de la Namibie et Président de la cinquante-quatrième session de l'Assemblée générale, évoquant la situation en République démocratique du Congo (RDC), a souhaité que la déclaration présidentielle adoptée mercredi dernier et la résolution que le Conseil doit examiner, renforce l'élan du processus de paix, en particulier à la veille du Sommet des dirigeants régionaux qui doit se tenir à Lusaka, dans le cadre du suivi du "Mois de l'Afrique". Le Conseil de sécurité doit suivre l'exemple de ces dirigeants et renouveler aussi son engagement au processus de paix, a dit le Ministre des affaires étrangères avant de lancer un appel à la communauté internationale pour qu'elle fournisse l'assistance matérielle et politique requise à la Commission militaire mixte. Il a en outre souhaité que le Conseil ne retarde pas le déploiement d'observateurs militaires qui doit être suivi d'une opération de maintien de la paix. Il est important, a insisté le Ministre des affaires étrangères, de lancer cette opération en vertu du Chapitre VII de la Charte et de la doter des ressources logistiques et financières adéquates pour réaliser rapidement la paix, la stabilité et la réconciliation dans le pays.
Le conflit en RDC ayant des raisons internes et externes, il est important que les pays voisins s'engage en faveur du processus démocratique en même temps que les Congolais a dit le Ministre des affaires étrangères en appuyant pleinement la proposition de la France d'organiser une conférence internationale sur la paix, la stabilité, la démocratie et le développement dans la région. Le Ministre des affaires étrangères a terminé sa déclaration en appelant à un appui au processus de paix au Burundi et en attirant l'attentions sur la situation humanitaire en Angola.
Mme NKOSAZANA DLAMINI-ZUMA, Ministre des affaires étrangères de l'Afrique du Sud, a estimé que des progrès avaient été faits en faveur de la réalisation d'une paix durable sur le continent africain au cours du mois écoulé. Evoquant plus particulièrement la République démocratique du Congo, elle a souligné les causes multidimensionnelles du conflit et averti que si l'un des volets de l'Accord de Lusaka, qui vise à apporter une solution globale, est laissé de côté, on risque de ne jamais voir une paix durable s'établir au Congo. Il appartient maintenant aux belligérants et à la communauté internationale d'aider à réaliser une paix durable dans les régions troublées du continent. Il faut que ces actions soient guidées par la conscience qu'il existe une Afrique autre que celle des espaces meurtriers, une Afrique où les graines de la démocratie et de la tolérance sont tombées sur un terrain fertile. La majorité des Africains vivent aujourd'hui dans des systèmes de gouvernance démocratique. Un grand nombre de pays africains ont récemment organisé, avec succès, des élections démocratiques et d'autres se préparent à faire de même. Les peuples d'Afrique ont lancé une révolution démocratique silencieuse et voté pour un avenir de démocratie et de paix, conditions préalables au processus de développement durable et à un avenir prospère.
Toutefois, le fléau du sida pose un défi qui menace de décimer le continent, en dépit de ses efforts pour sa renaissance. A moins que l'épidémie ne soit arrêtée, la renaissance africaine risque de ne pas s'épanouir. Les efforts déployés par les pays africains ne seront probablement pas suffisants pour renverser la tendance de manière décisive. La communauté internationale doit donc les épauler.
Il est temps de renforcer les relations entre l'Afrique et la communauté internationale, a poursuivi la Ministre. Celles-ci doivent reposer sur la coopération et le respect mutuels. La communauté internationale ne peut pas se limiter à intervenir en cas de crise mais doit s'engager sur le long terme et sur une base durable dans les efforts de développement de l'Afrique. Un partenariat plus étroit doit être forgé entre l'Afrique et le monde développé afin de renforcer les tendances positives que l'on observe sur le continent dans le domaine économique. Le Conseil de sécurité peut, dans le partenariat, jouer un rôle crucial, en garantissant les conditions de paix et de stabilité qui permettent le développement. L'ONU et ses agences peuvent jouer un rôle encore plus grand dans le relèvement du continent. C'est pourquoi, il faut étudier la manière dont l'ONU pourrait maximiser ses efforts à cette fin.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie), au nom du Président de l'Organisation de l'unité africaine, a déclaré que maintenant que le Conseil a pris acte de la volonté souveraine de l'Afrique de vivre en paix et de se conformer aux engagements que ses dirigeants ont librement contractés, il lui appartient d'aller au-delà des déclarations de bonnes intentions et d'apporter, sans hésitation ni retard, l'appui et l'assistance auxquels le continent a droit. Cela signifie, a-t-il précisé, que le Conseil devra désormais se départir de son attitude attentiste à l'égard de l'Afrique, en particulier lorsqu'il s'agit de déploiement de forces de maintien de la paix. Ainsi, en République démocratique du Congo, le processus de Lusaka ne pourra être mené à bon terme que lorsque le Conseil de sécurité aura autorisé le déploiement sur le terrain de casques bleus en nombre suffisant qui seront investis des prérogatives nécessaires pour un vrai retour à la paix. L'Accord de Lusaka appelle à une coordination étroite entre l'OUA et l'ONU qui est absolument essentielle pour le succès du processus de paix et qui doit, à ce titre, être davantage renforcée. Cela signifie que la vigilance du Conseil ne doit, en aucun cas, se relâcher concernant les autres conflits qui secouent le continent et qu'il doit continuer à apporter son plein appui aux efforts de l'OUA en vue de circonscrire les foyers de tension, de parvenir à la paix ou de consolider celle- ci. Cela signifie aussi que les actions engagées par le Conseil en vue de sensibiliser l'opinion publique internationale aux drames engendrés par la propagation du VIH-sida et ceux vécus par les réfugiés, doivent être suivies d'effet et être efficacement relayées au niveau de l'Assemblée générale, du Conseil économique et social, des institutions de Bretton Woods et des institutions et agences spécialisées du système des Nations Unies.
En outre, une plus large concertation et une plus grande coordination devraient s'instaurer entre l'OUA et l'ONU en ce qui concerne les questions africaines, a poursuivi le représentant. Dans le cas du Conseil de sécurité, aussi bien la Présidence en exercice de l'OUA que le Secrétariat devraient être étroitement associés au processus de consultations et de prise de décision. M. Baali a, à cet égard, suggéré de tenter d'instituer des consultations et une coordination régulières et plus structurées entre le Conseil et l'OUA. L'envoi d'émissaires communs, l'établissement de Groupes de travail et la tenue de réunions communes pourraient se révéler utiles et appropriés, a-t-il déclaré. Il a également préconisé le renforcement par l'ONU des capacités africaines en matière de maintien de la paix. Mais, bien plus que cela, ce que l'Afrique qui veut se relever, attend de l'Organisation, c'est qu'elle l'accompagne dans son entreprise de redressement, et qu'elle l'aide à mobiliser les ressources financières dont elle a cruellement besoin, a-t-il souligné. En s'attaquant comme elle le fait aujourd'hui aux causes du sous- développement, l'Afrique a bien compris que c'est la pauvreté, l'ignorance et l'intolérance qui sont à l'origine des conflits qui la déchirent. C'est là un domaine où le Conseil peut intervenir utilement en prévenant des conflits qui seraient autrement plus coûteux en hommes et en ressources, le Conseil économique et social, devant quant à lui s'impliquer une fois les conflits maîtrisés, dans le processus de consolidation de la paix en aidant au rétablissement de la confiance, de la stabilité et au retour de la vie d'une manière générale.
M. QIN HUASUN (Chine) a souligné que les efforts déployés par le Conseil en ce qui concerne la situation en Afrique sont loin d'être suffisants; les paroles étant plus nombreuses que les actes. Après les crises au Kosovo et au Timor oriental, le Conseil a été accusé par les pays africains et la communauté internationale de pratiquer une politique de deux poids deux mesures. Aujourd'hui, a dit le représentant, le Conseil est confronté au défi énorme de faire oublier cette image. Il est donc heureux qu'il se dirige dans la bonne direction avec la tenue de débats sur les questions africaines. Pour le représentant, le Conseil doit donner la priorité aux questions africaines et tenir compte des points de vue du peuple et des pays africains eux-mêmes. Il doit faire preuve de volonté politique, consacrer les ressources matérielles et financières requises et travailler étroitement avec les organisations africaines.
M. ALAIN DEJAMMET (France) s'est félicité des travaux accomplis par le Conseil de sécurité au cours de ce mois consacré à la situation en Afrique. Il a émis l'espoir que les délibérations sur des questions précises déboucheront sur des mesures concrètes. A l'instar du Ministre sud-africain des affaires étrangères, M. Dejammet a mis l'accent sur la nécessité de renforcer l'aide publique au développement. La France rappelle que sa contribution à l'aide publique au développement équivaut presque à celle des Etats-Unis. Le Haut Commissaire pour les réfugiés, Mme Sadako Ogato, a fait une excellente présentation sur la situation tragique des personnes réfugiées et déplacées à l'intérieur des pays concernés.
Par ailleurs, il ne s'agit pas seulement de faire de la prévention mais il faut également traiter les malades, victimes du VIH-sida. A cet égard, il a préconisé la tenue d'une conférence internationale à l'intention des pays du Sud. Avec le recul, ce que les Nations Unies ont accompli a permis une certaine stabilité notamment en Afrique du Sud. Concernant la Guinée-Bissau, grâce aux efforts inlassables des Nations Unies à très faible coût, il a été possible d'organiser et de tenir avec succès des élections.
Il est nécessaire de fournir un appui financier et logistique à la mise en place d'une mission de maintien de la paix en RDC. En outre, il faut apporter un appui solide au dialogue national. Des efforts considérables sont indispensables pour empêcher tout pillage des ressources naturelles du pays. M. Dejammet a insisté sur la nécessité de contribuer à l'organisation d'une conférence internationale sur la paix et la sécurité en Afrique, sous les auspices des Nations Unies et l'égide de l'OUA.
M. ARNOLDO MANUEL LISTRE (Argentine) a reconnu l'importance de ce mois consacré à l'Afrique. La région des Grands Lacs a reçu une attention prioritaire, ce qui était nécessaire. Les acquis de la réunion sur la RDC ne doivent pas être perdus. L'Argentine s'engage à travailler avec le Conseil pour qu'une résolution autorisant l'envoi de 500 observateurs militaires soit adoptée. Il n'y aura pas de solution durable tant que des garanties de sécurité pour tous les pays de la région ne seront pas élaborées. Il a réaffirmé son appui au processus de paix au Burundi. Pour ce qui est de l'Angola et de la Sierra Leone, il a estimé que le régime de sanctions commence à montrer son efficacité. Il n'y a pas de solution militaire stable à long terme en Angola. Il faut en revanche créer les conditions nécessaires à une paix durable et pour cela il faut maintenir une présence multidirectionnelle des Nations Unies. Il a indiqué son soutien à la Mission des Nations Unies en Sierra Leone et a reconnu sa contribution à la paix et à la stabilité dans le pays. En février, la présidence argentine déploiera tous ses efforts pour contribuer à la paix en Afrique.
M. MOCTAR OUANE (Mali) a estimé que les réunions que le Conseil a consacrées à l'Afrique avaient permis de mesurer davantage l'ampleur des défis sur le continent et révélé le besoin urgent de déployer des efforts déterminés et concertés pour relever ces défis. Les délibérations de ce "mois de l'Afrique" ont témoigné des attentes et des espoirs quant à une plus grande solidarité et un plus grand appui de la part de la communauté internationale pour soutenir les efforts des pays africains. De l'avis du Mali, ces espoirs et ces attentes doivent reposer sur un partenariat international devant se traduire par des actes concrets. Ainsi, la communauté internationale doit intensifier la recherche mondiale sur le sida, accroître la prévention et apporter le soutien nécessaire aux millions de personnes touchées par le VIH/sida en Afrique. Une grande priorité doit être accordée aux mesures de suivi préconisées par le Secrétariat d'ONU/sida en étroite collaboration avec les organisations qui coparrainent cet organisme, les Etats Membres et
d'autres partenaires internationaux. De même, il importe que soit mise en oeuvre au plus tôt la recommandation relative à la convocation, sous l'égide du Conseil économique et social, d'une réunion de partenariat regroupant les pays donateurs, les pays d'Afrique, les industries pharmaceutiques et ONU/sida en vue de favoriser un meilleur accès des malades des pays en développement, notamment d'Afrique, aux médicaments. Il est, en outre, essentiel que la communauté internationale dote les organismes chargés de l'assistance humanitaire de moyens de financement suffisants, compte tenu des besoins considérables auxquels l'Afrique doit faire face dans ce domaine.
L'appui à l'élargissement de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone et le déploiement rapide d'une opération de maintien de la paix en République démocratique du Congo constituent, de même, deux mesures prioritaires auxquelles la communauté internationale doit apporter son plein appui, a poursuivi le représentant, qui a plaidé en faveur de l'adoption, le plus rapidement possible, des résolutions à cette fin. Il a appelé la communauté internationale à appuyer la tenue d'une conférence internationale sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs. Une assistance accrue au processus de paix d'Arusha est nécessaire pour appuyer les efforts du Président Mandela en sa qualité de Facilitateur pour parvenir à une solution pacifique au Burundi. La communauté internationale doit également apporter son plein appui à Sir Ketumile Masire, Facilitateur du dialogue intercongolais, a estimé le représentant. Tout en appuyant les activités du Comité des sanctions contre l'UNITA, M. Ouane a souligné la nécessité de finaliser au plus tôt les formalités de mise en oeuvre de l'Accord sur le statut de la Mission relatif au Bureau des Nations Unies en Angola dont le responsable doit être désigné le plus rapidement possible. Les délibérations durant ce "mois de l'Afrique" vont sans nul doute contribuer à une mobilisation accrue de la communauté internationale pour que s'instaurent la paix et la stabilité en Afrique. C'est pourquoi, il est de la plus grande importance que soit mis en place un mécanisme de suivi approprié, ce à quoi doit veiller le Conseil. La réflexion doit en outre être poursuivie sur les modalités d'action actuelles s'agissant de la question de l'assistance humanitaire aux personnes déplacées notamment, qui sont inadaptées à la réalité des crises africaines, a encore souligné le représentant.
M. AGAM HASMY (Malaisie) s'est rallié aux autres délégations pour tout ce qui a été exprimé ce matin sur les travaux du Conseil de sécurité au cours de ce mois consacré à la situation en Afrique. Il a insisté sur le fait que les questions concernant notamment la Somalie, le Rwanda et d'autres pays dans la région ne seront pas exclues et, à cet égard, il a souhaité que le Conseil de sécurité s'y penchera prochainement. La délégation malaisienne avait émis l'espoir que le Conseil de sécurité lancera une opération de maintien de la paix en République démocratique du Congo. Si l'on peut mettre en oeuvre le Protocle de Lusaka, il ne faut pas perdre de temps. Le représentant s'est déclaré convaincu que les Etats-Unis assureront le suivi de cette session spéciale consacrée à l'Afrique.
Reprenant la parole, le Président Chiluba a déclaré que les dirigeants ayant participé aux travaux du Conseil sur la situation en Afrique rentrent chez eux déterminés qu'ils doivent mettre en oeuvre les Accords de paix.
M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a estimé que le mois de l'Afrique était un risque calculé dans la mesure où des attentes et des espoirs sont nés. Ce fut également une initiative exceptionnelle d'efforts publics en faveur de l'Afrique. La réunion sur la RDC a rendu plus probable l'envoi d'une mission le mois prochain tandis que la réunion sur le sida a propulsé cette question au centre des préoccupations du Conseil. L'attention accordée à l'Afrique ne doit pas s'achever le mois prochain et le Conseil doit assurer le suivi de ses propres initiatives. Le représentant a convenu de l'amélioration des résultats du Conseil en Afrique. Les efforts de suivi en Angola ont renforcé l'application du régime de sanctions. Le suivi des efforts en RDC sera un test de la validité du mois consacré en Afrique. Le représentant a reconnu l'importance d'une diplomatie publique de haut niveau tout en plaidant en faveur de plus de coordination entre ONU et les organisations régionales, du renforcement des capacités de maintien de la paix en Afrique. Il est nécessaire dans ce contexte de mettre au point un dialogue plus étroit avec l'OUA sur une base régulière. M. Greenstock a suggéré, afin de tirer les leçons de ce mois de l'Afrique, que les membres du Conseil intéressés se constituent en un groupe de contact qui pourrait envisager une collaboration avec leurs collègues de l'OUA.
M. MICHEL DUVAL (Canada) s'est félicité des initiatives prises par les Etats-Unis au cours du mois de janvier. Il s'est félicité également des débats thématiques sur le sida, la situation au Burundi et en RDC, ainsi qu'en ce qui concerne le problème des réfugiés et des personnes déplacées. Il s'agit d'une étape importante pour la coopération entre le Conseil de sécurité et l'Organisation de l'unité africaine. Le modèle de la MONUSIL servira pour les opérations de maintien de la paix futures. Lorsque le besoin s'en fait sentir, les membres du Conseil savent quelles leçons en tirer. La participation du Haut Commissaire pour les réfugiés a été très utile. La situation des réfugiés et des personnes déplacées exige une attention particulière de la part du Conseil de sécurité. Les gouvernements sont responsables de la protection et de la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. A cet égard, M. Duval a rappelé les attaques perpétrées contre le personnel humanitaire notamment au Soudan et en Angola. Les auteurs de ces attaques doivent être poursuivis et traduits en justice.
Concernant la situation en Angola, M. Duval a indiqué que le Comité des sanctions a porté à la connaissance du Conseil les informations recueillies sur le terrain à l'issue de consultations et entretiens avec les acteurs concernés. Le Canada condamne la politique du Gouvernement burundais qui vise le déplacement forcé des personnes. Lors de leurs interventions sur la situation en RDC, les parties concernées ont réaffirmé leur engagement en
faveur de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. La responsabilité d'appliquer l'Accord de Lusaka incombe en premier lieu à ses signataires. En l'absence d'un appui financier et logistique suffisant, le déploiement d'une mission de la paix en RDC ne peut être autorisé avant longtemps.
M. SAID BEN MUSTAPHA (Tunisie) a souhaité que l'Afrique constitue une préoccupation constante du Conseil. La réunion du Conseil de sécurité consacrée au sida a permis de prendre davantage conscience de l'ampleur de l'épidémie. Pour ce qui est de la réunion sur les réfugiés et les personnes déplacées, le Conseil a souligné l'importance qu'il y a à appuyer les efforts du HCR et aider à traduire dans les faits les propositions de Mme Ogata. Quant au conflit en Angola, le représentant a dit sa satisfaction quant au fait que le Gouvernement angolais a réaffirmé son engagement en faveur du Protocole de Lusaka. Le fait que le Conseil ait accepté à l'unanimité d'imposer des sanctions à l'encontre de l'UNITA est un message clair de la part de ses membres. L'examen de la situation au Burundi a donné l'occasion au Conseil de renouveler son engagement au processus d'Arusha. La discussion sur la RDC a permis au Conseil de réaffirmer l'intégrité territoriale et la souveraineté sur ses ressources naturelles de la RDC. L'Accord de Lusaka sera l'instrument prouvant la détermination du Conseil. Il faut maintenant accélérer l'envoi d'observateurs militaires dans le pays. Le degré de coopération avec la mission sera également un test de l'engagement des parties. Ce dialogue amorcé entre les signataires de l'Accord de Lusaka, les membres du Conseil et le Secrétaire général a été très constructif. Nous soutenons entièrement la proposition visant à organiser une conférence sur la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs.
M. PETER VAN WALSUM (Pays-Bas) s'est félicité que le mois de l'Afrique n'ait pas été un mois de conseillers juridiques. Un Conseil de sécurité qui n'a pas l'appui du public perd de son efficacité, a-t-il fait observer. Il faut consacrer ce type de sessions à des événements particuliers. On peut espérer que le Conseil de sécurité continuera à porter son intérêt aux questions de l'Afrique. Ce débat a confirmé qu'il n'existe pas d'autre solution que l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Alors que les Nations Unies sont sur le point de relancer la mise en oeuvre de l'Accord de Lusaka sur la base des recommandations du Secrétaire général, il faut s'assurer que les parties elles-mêmes sont fermement engagées à mettre en oeuvre l'Accord de Lusaka. Des attitudes pratiques, y compris les embargos sont nécessaires pour imposer le respect des Accords de paix. Le programme du mois de janvier consacré à l'Afrique n'a pas couvert tous les problèmes, notamment l'Ethiopie et le Sahara occidental. C'est pourquoi, le suivi de ces délibérations devrait être assuré pour une meilleure efficacité du Conseil et pour permettre des résultats concrets sur la situation en Afrique, a préconisé M. Van Walsum.
M. VLADIMIR YEL'CHENKO (Ukraine) a estimé que la première séance publique du Conseil de sécurité au cours du mois de janvier a été novatrice, en abordant la question du sida. Des missions spéciales du Conseil de sécurité pourraient jouer un rôle préventif. Le Conseil a examiné la situation en Angola, au Burundi et surtout en République démocratique du Congo. A l'occasion de sa séance consacrée à la RDC, le Conseil de sécurité a entendu les parties signataires de l'Accord de Lusaka s'engager solennellement à le mettre en oeuvre. C'est un événement historique, a-t-il estimé. La délégation ukrainienne saisit donc l'occasion pour exprimer sa gratitude aux Etats-Unis qui ont présidé brillamment le Conseil de sécurité au cours de ce mois de janvier.
Mme NKOSAZANA DLAMINI-ZUMA (Ministre des affaires étrangères de l'Afrique du Sud) a souligné l'importance des activités de suivi des efforts de paix en Afrique. Pour ce qui est du sida, elle a rappelé que l'Afrique est le continent le plus touché par ce fléau et par conséquent, elle a besoin de toute l'aide de la communauté internationale. Le Ministre a dit sa satisfaction d'apprendre que les Nations Unies examinent actuellement une résolution sur l'envoi d'une mission en RDC. La nomination d'un facilitateur du dialogue intercongolais est très encourageante. Ce ne sera pas facile vu l'ampleur et la complexité des questions. Une conférence de paix serait également une mesure importante mais le moment choisit sera essentiel.
M. GENNADY GATILOV (Fédération de Russie) a réaffirmé la position de sa délégation en ce qui concerne le règlement du conflit en République démocratique du Congo. On ne peut guère compter sur un développement à long terme de la paix et de l'harmonie en Afrique si l'on ne tient pas compte des aspects sociaux et économiques. Toutefois, il incombe, en premier lieu, aux Africains de régler leurs problèmes et, aux parties au conflit responsables de la situation tragique qui frappe leurs pays. La tâche du Conseil de sécurité consiste à ce que ces efforts soient étayés par des organes de coordination. Il appartient en outre aux organisations régionales et sous- régionales de jouer un rôle crucial dans la mise en oeuvre des Accords de paix.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé que l'engagement en faveur de l'Afrique dont a fait montre le Conseil doit être suivi d'effet. Le Conseil avance dans la bonne voie pour ce qui est de la situation en Sierra Leone et en RDC. Il faut à l'avenir insister sur le suivi de la réunion du 10 janvier sur le sida et la proposition visant à organiser une session extraordinaire de l'Assemblée générale. Le représentant a appuyé l'idée visant à recueillir une contribution financière de la part des membres du Conseil pour financer les activités du Facilitateur du dialogue intercongolais.
Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a estimé que le mois consacré à l'Afrique a été historique même si toutes les questions liées à l'Afrique n'ont pas été examinées. La participation aux débats du Conseil de sécurité d'un grand nombre de Chefs d'Etat africains montre bien leur détermination à rétablir la paix et la sécurité dans leurs pays et en Afrique en général. Faisant observer que la cause fondamentale des conflits réside le plus souvent dans la situation économique et sociale des pays concernés, Mme Durrant a souligné la nécessité d'adopter des mesures efficaces pour répondre à ces défis. Elle a notamment souligné que le sort des enfants constitue une priorité. Il faut rétablir la paix et la sécurité pour permettre à ces enfants exposés aux risques les plus graves de vivre une enfance normale. La représentante a salué la proposition du Royaume-Uni visant à créer un Groupe au sein du Conseil de sécurité qui sera chargé de la question de l'Afrique.
M. THEO-BEN GURIRAB (Namibie) a souligné l'importance de définir un mandat clair pour la MONUC et a plaidé en faveur d'un arrêt immédiat du trafic d'armes qui sévit dans le pays. Il a dit son appui quant à la tenue d'une session spéciale de l'Assemblée générale consacrée au sida. Quant à la proposition visant la création d'un Groupe de contact sur l'Afrique au sein du Conseil, il a souligné la nécessité d'assurer une coordination étroite entre le Conseil, l'Assemblée générale et l'ECOSOC qui travaillent tous sur les mêmes questions.
M. RICHARD HOLBROOKE (Etats-Unis) a noté avec satisfaction que tous les membres du Conseil de sécurité ont réagi de manière positive aux initiatives prises par son pays au cours de sa présidence du Conseil. Il a émis l'espoir que le mois consacré à l'Afrique marquera les travaux du Conseil de sécurité. La nécessité d'élargir la sécurité à d'autres aspects a été un autre objectif du Conseil de sécurité, notamment la pandémie du sida. Il faut accompagner nos paroles de mesures efficaces. La délégation des Etats-Unis estime qu'il faut continuer d'aider le FNUAP et le HCR à faire face à la situation tragique des réfugiés et, en particulier, des personnes déplacées. A cet égard, il a insisté sur la nécessité de définir clairement les personnes déplacées. M. Holbrooke a indiqué que Mme Catherine Bertini, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial a été invitée à présenter un rapport au Conseil de sécurité. Il a fait observer que les conflits qui n'ont pas été examinés par le Conseil de sécurité au cours de ce mois consacré à l'Afrique, n'ont pas été exclus. Ceux qui sont chargés de ces questions ont suggéré d'attendre quelque temps avant de permettre au Conseil de sécurité d'en discuter.
Tant que les parties au conflit sont déterminées à mettre en oeuvre les Accords de paix, les Nations Unies seront prêtes à les appuyer. M. Holbrooke a rappelé que beaucoup d'Américains ne manifestaient plus leur confiance dans le rôle des Nations Unies. Toutefois, les choses évoluent. Les échanges de vues entre, d'une part, le Sénateur Helms et des membres du Sénat, d'autre part avec les membres du Conseil ont permis d'améliorer la perception des Nations Unies de la population américaine. Dans le contexte indispensable de la paix et de la sécurité dans le monde, les Etats-Unis sont fermement engagés à jouer un rôle crucial. * *** *