CS/1144

LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE JUSQU'AU 31 JUILLET 2000 LE MANDAT DE LA FINUL MAIS EXPRIME SA PREOCCUPATION FACE A LA VIOLENCE DANS LA REGION

31 janvier 2000


Communiqué de Presse
CS/1144


LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE JUSQU'AU 31 JUILLET 2000 LE MANDAT DE LA FINUL MAIS EXPRIME SA PREOCCUPATION FACE A LA VIOLENCE DANS LA REGION

20000131

Le Conseil de sécurité, examinant la situation au Moyen- Orient, a décidé de proroger le mandat actuel de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban pour une nouvelle période de six mois, soit jusqu'au 31 juillet 2000. Il a pour cela adopté à l'unanimité la résolution 1288 (2000) par laquelle il réaffirme également qu'il appuie sans réserve l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Le Conseil condamne tous les actes de violence, en particulier ceux qui sont commis contre la Force et demande instamment aux parties d'y mettre fin. Le Conseil se déclare favorable à l'adoption de nouvelles mesures visant à accroître l'efficacité et les économies, pour autant que la capacité opérationnelle de la Force n'en soit pas amoindrie.

Le Président du Conseil de sécurité M. Richard Holbrooke (Etats-Unis) a également fait, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante:

Le Conseil de sécurité a pris note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en date du 17 janvier 2000 (S/2000/28), présenté en application de la résolution 1254 (1999) du 30 juillet 1999.

Le Conseil de sécurité réaffirme son attachement à la pleine souveraineté, à l'indépendance politique, à l'intégrité territoriale et à l'unité nationale du Liban à l'intérieur des frontières internationalement reconnues. A cet égard, le Conseil affirme que tous les Etats doivent s'abstenir de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

A l'occasion de la prorogation du mandat de la FINUL pour une nouvelle période provisoire, sur la base de la résolution 425 (1978), le Conseil insiste de nouveau sur l'urgente nécessité d'appliquer cette résolution sous tous ses aspects. Il réitère son plein soutien à l'Accord de Taëf et aux efforts que continue de déployer le Gouvernement libanais pour consolider la

paix, l'unité nationale et la sécurité dans le pays tout en menant à bien le processus de reconstruction. Le Conseil félicite le Gouvernement libanais pour l'effort déployé avec succès pour étendre son autorité dans le sud du pays, en complète coordination avec la FINUL.

Le Conseil de sécurité exprime sa préoccupation concernant la violence qui continue de sévir dans le sud du Liban, regrette les pertes en vies humaines parmi les civils et invite instamment toutes les parties à faire preuve de retenue.

Le Conseil de sécurité saisit cette occasion pour féliciter le Secrétaire général et son personnel de leurs efforts constants à cet égard. Le conseil note avec une profonde inquiétude le nombre élevé de pertes subies par la FINUL et rend hommage à tous ceux qui ont donné leur vie au service de la FINUL. Il loue les membres des contingents de la FINUL et les pays qui fournissent des contingents pour leurs sacrifices et pour leur dévouement à la cause de la paix et de la sécurité internationales malgré des circonstances difficiles.

Pour l'examen de la question, le Conseil était saisi d'un rapport du Secrétaire général.

Texte du projet de résolution (S/2000/57)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant ses résolutions 425 (1978) et 426 (1978) du 19 mars 1978, 501 (1982) du 25 février 1982, 508 (1982) du 5 juin 1982, 509 (1982) du 6 juin 1982 et 520 (1982) du 17 septembre 1982, ainsi que toutes ses résolutions relatives à la situation au Liban,

Rappelant les principes pertinents énoncés dans la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé adoptée le 9 décembre 1994,

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban daté du 17 janvier 2000 (S/2000/28), et prenant note des observations qui y sont formulées et des engagements qui y sont mentionnés,

Accueillant avec satisfaction et encourageant les efforts que l'Organisation des Nations Unies déploie pour sensibiliser le personnel de maintien de la paix à la question de l'action de prévention et de lutte contre le VIH/sida et d'autres maladies transmissibles,

Prenant note de la lettre datée du 28 décembre 1999, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Liban auprès de l'Organisation des Nations Unies (S/1999/1284),

Répondant à la demande du Gouvernement libanais,

1. Décide de proroger le mandat actuel de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban pour une nouvelle période de six mois, soit jusqu'au 31 juillet 2000;

2. Réaffirme qu'il appuie sans réserve l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues;

3. Souligne de nouveau le mandat de la Force et les principes généraux la concernant, tels qu'ils sont énoncés dans le rapport du Secrétaire général en date du 19 mars 1978 (S/12611), approuvé par la résolution 426 (1978), et demande à toutes les parties intéressées de coopérer pleinement avec la Force pour qu'elle puisse accomplir intégralement sa mission;

4. Condamne tous les actes de violence, en particulier ceux qui sont commis contre la Force, et demande instamment aux parties d'y mettre fin;

5. Réaffirme qu'il convient que la Force accomplisse intégralement sa mission, telle qu'elle est définie dans les résolutions 425 (1978) et 426 (1978), ainsi que dans toutes les autres résolutions pertinentes; 6. Se déclare favorable à l'adoption de nouvelles mesures visant à accroître l'efficacité et les économies, pour autant que la capacité opérationnelle de la Force n'en soit pas amoindrie;

7. Prie le Secrétaire général de poursuivre ses consultations avec le Gouvernement libanais et les autres parties directement concernées par l'application de la présente résolution et de lui faire rapport à ce sujet.

Rapport sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (S/2000/28)

Dans son rapport le Secrétaire général recommande la prorogation du mandat de la FINUL pour une nouvelle période de six mois, soit jusqu'au 31 juillet 2000. Indiquant que la FINUL continue d'être empêchée de s'acquitter de son mandat, le Secrétaire général souligne toutefois l'importance de la contribution qu'elle apporte à la stabilité dans la région et de la protection qu'elle est en mesure d'offrir à la population. Dans sa zone de déploiement, la Force en effet, a continué de s'efforcer de contenir le conflit et de mettre la population à l'abri des combats. Au cours des six derniers mois, les hostilités ont continué à un niveau quelque peu réduit. Le nombre de victimes parmi les civils a diminué. Quatre civils ont été tués au cours de la période à examen, par rapport à 19 au cours de la période précédente. La FINUL a enregistré 360 opérations menées par les éléments armés contre les Forces de défenses israéliennes (FDI) et les forces de facto. Les éléments armés ont toutefois lancé moins d'opérations de grande envergure et à plusieurs reprises, elles se sont abstenues de prendre des mesures de représailles. La FINUL a également enregistré 11 600 tirs d'artillerie, de mortier, de chars et de missiles provenant des FDI/forces de facto contre 15 000 au cours de la période précédente. Les FDI ont eu recours plus souvent à des raids aériens comme mesures de représailles. Il y a 88 raids aériens à l'intérieur et à l'extérieur de la zone d'opération. La reprise des pourparlers entre Israël et la Syrie constitue une évolution politique importante.

Le rapport indique également que la FINUL a été prise pour cible à plusieurs reprises. Le Secrétaire général exhorte les parties à continuer de faire preuve de modération et à respecter le statut de non combattant des civils. La situation financière de la Force constitue un autre sujet de préoccupation. Les contributions non acquittées s'élèvent actuellement à 108,7 millions de dollars. Le Secrétaire général demande instamment à tous les Etats membres de verser ponctuellement et intégralement leurs contributions et de régler leurs arriérés. En janvier 2000, la FINUL comptait 4 504 soldats et elle a bénéficié du concours de 51 observateurs militaires de l'organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST). Elle a en outre employé 460 civils. Le général de division Seth Kofi Obeng a pris le commandement de la Force le 1er décembre en remplacement de Jioji Konousi Konrote qui a repris ses fonctions dans son pays.

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