LE CONSEIL EST FAVORABLE A LA CREATION D'UNE STRUCTURE MONUC/COMMISSION MILITAIRE MIXTE COORDONNEE EN RDC AVEC UN SIEGE COMMUN
Communiqué de Presse
CS/1141
LE CONSEIL EST FAVORABLE A LA CREATION D'UNE STRUCTURE MONUC/COMMISSION MILITAIRE MIXTE COORDONNEE EN RDC AVEC UN SIEGE COMMUN
20000126Il envisagera en temps opportun le déploiement de l'ONU et des mesures supplémentaires
Le Conseil de sécurité a poursuivi ce matin son examen de la situation en République démocratique du Congo (RDC) et a entendu son Président, M. Richard Holbrooke (Etats-Unis), qui a fait une déclaration par laquelle le Conseil se déclare favorable à la création d'une structure MONUC/Commission militaire mixte coordonnée, avec un siège commun et des structures d'appui communes. Le Conseil est convaincu que c'est là une mesure d'importance décisive pour permettre à l'ONU de mieux soutenir l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Il souligne l'importance du dialogue national prévu par l'Accord de Lusaka et affirme qu'il doit s'agir d'un processus démocratique ouvert et sans exclusive, conduit en toute indépendance par le peuple congolais sous l'égide du Facilitateur désigné. Il se félicite du fait que le Président de la République démocratique du Congo se soit déclaré disposé à ouvrir le dialogue national et à garantir la sécurité de tous les participants.
Le Conseil de sécurité, qui a débuté ses travaux sur la situation en RDC lundi, se félicite du dernier rapport du Secrétaire général et réaffirme l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la République démocratique du Congo, y compris sur ses ressources naturelles. Il se déclare déterminé à favoriser l'application de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Il a donc commencé à examiner une résolution autorisant la prorogation du mandat actuel de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) dans l'esprit de ce que recommande le Secrétaire général dans son rapport. Il exprime son intention d'agir promptement sur cette base. Il exprime son intention d'envisager en temps opportun de préparer une nouvelle phase du déploiement de l'ONU et des mesures supplémentaires. A cet égard, il réitère son appel en faveur de la cessation immédiate des hostilités et du retrait en bon ordre de toutes les forces étrangères hors du territoire de la RDC conformément à l'Accord de Lusaka.
Le Conseil, préoccupé par le fait que la présence en RDC de groupes armés non signataires et non encore démobilisés constitue une menace pour le processus de Lusaka, souligne qu'un plan de désarmement, de démobilisation, de réinsertion crédible doit être fondé sur un ensemble complet de principes convenus. Il demande instamment à tous les intéressés de mettre fin à la circulation illicite d'armes dans la région.
Le Conseil insiste sur le fait que l'ONU et les autres organismes doivent continuer leurs opérations de secours humanitaires et de promotion et de suivi des droits de l'homme en jouissant de conditions acceptables de sécurité, d'une liberté de mouvement et d'une liberté d'accès aux zones touchées. Préoccupé par l'insuffisance des réponses reçues à la suite de l'appel global que l'ONU a lancé, il invite instamment les Etats membres et les organismes donateurs à dégager les fonds nécessaires à la poursuite en toute sécurité et liberté des opérations humanitaires.
Le Conseil a entendu les représentants des pays suivants: Pays-Bas, Chine, Jamaïque, Ukraine, Malaisie, Fédération de Russie et Portugal au nom de l'Union européenne. Le Président du Conseil a informé ses membres que le Japon s'est engagé à verser une contribution de 300 000 dollars pour financer les activités du Facilitateur du dialogue intercongolais, Sir Ketumile Masire, ancien Président du Botswana.
Le Conseil poursuivra l'examen de cette question lundi 31 janvier. Il entendra le Président de la Zambie, M. Chiluba, coordonnateur régional des efforts de paix dans le cadre de l'Accord de Lusaka qui est resté à New York afin d'aider le Conseil à aboutir dans son examen de la question au cours de la deuxième phase de ses travaux. Sept Chefs d'Etat africains avaient assisté à l'ouverture de la réunion du Conseil sur cette question.
- 2 - CS/1141 26 janvier 2000
LA SITUATION CONCERNANT LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Déclaration du Président du Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité exprime sa gratitude aux chefs d'État de l'Angola, du Mozambique, de l'Ouganda, de la République démocratique du Congo, du Rwanda de la Zambie et du Zimbabwe, et aux Ministres des affaires étrangères de l'Afrique du Sud, de la Belgique, du Burundi, du Canada, des États-Unis d'Amérique, de la Namibie, du Royaume-Uni ainsi que le Ministre délégué à la coopération et à la francophonie de la France et le Ministre des forces armées du Mali, qui ont participé à la séance qu'il a consacrée, le 24 janvier 2000, à la République démocratique du Congo. Il exprime également sa gratitude au Secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), au représentant du Président de l'OUA et au Facilitateur du dialogue national congolais désigné par l'OUA. Leur présence et leurs déclarations témoignent de leur attachement renouvelé à l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka (S/1999/815) et à la recherche d'une paix durable en République démocratique du Congo et dans la région. Leur présence à New York conforte en outre les progrès faits lors du Sommet de Maputo, le 16 janvier 2000, et de la réunion du Comité politique, à Harare, le 18 janvier 2000. Le Conseil espère que de tels progrès se répéteront lors de la prochaine réunion du Comité politique et lors du sommet des signataires de l'Accord.
Le Conseil demande instamment à toutes les parties à l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka de s'appuyer sur les acquis de ces réunions pour créer et entretenir le climat nécessaire à l'application intégrale de l'Accord. Il souligne l'importance d'un calendrier d'exécution révisé pour l'application intégrale et effective des éléments de l'Accord.
Le Conseil réaffirme l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la République démocratique du Congo, y compris sur ses ressources naturelles, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans celle de l'OUA. À cet égard, il réitère son appel en faveur de la cessation immédiate des hostilités et du retrait en bon ordre de toutes les forces étrangères hors du territoire de la République démocratique du Congo conformément à l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Il réaffirme son appui à l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka et réaffirme également ses résolutions 1234 (1999) du 9 avril 1999, 1258 (1999) du 6 août 1999, 1273 (1999) du 5 novembre 1999 et 1279 (1999) du 30 novembre 1999.
Le Conseil se félicite du rapport du Secrétaire général daté du 17 janvier 2000 (S/2000/30). Il se déclare déterminé à favoriser l'application de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Il a donc commencé à examiner une résolution autorisant la prorogation du mandat actuel de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) dans l'esprit de ce que recommande le Secrétaire général dans son rapport. Il exprime son intention d'agir promptement sur cette base. Il exprime son intention d'envisager en temps opportun de préparer une nouvelle phase du déploiement de l'ONU et des mesures supplémentaires.
Il accueille avec satisfaction les déclarations faites par les chefs d'État et de délégation à l'appui des propositions du Secrétaire général. Il se félicite de l'arrivée du Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo, exprime son soutien à ses efforts et invite instamment toutes les parties à lui prêter assistance et à coopérer avec lui dans l'accomplissement de ses fonctions, selon ses besoins.Le Conseil est favorable à la création d'une structure MONUC/Commission militaire mixte coordonnée, avec un siège commun et des structures d'appui communes. Il est convaincu que c'est là une mesure d'importance décisive pour permettre à l'ONU de mieux soutenir l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Il demande instamment aux États Membres et aux organismes donateurs de continuer à aider la Commission.
Le Conseil souligne l'absolue nécessité d'assurer la sécurité et la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies déployé pour appliquer le processus de Lusaka et affirme qu'un tel climat de coopération est une condition préalable essentielle du succès de l'application du mandat de la MONUC en République démocratique du Congo. Il appelle tous les signataires de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka à garantir la sécurité, la sûreté et la liberté de mouvement du personnel des Nations Unies et du personnel associé, et estime que la déclaration du Président de la République démocratique du Congo sur la sécurité de la MONUC et du Représentant spécial du Secrétaire général est importante à cet égard.
Le Conseil souligne l'importance du dialogue national prévu par l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka et affirme qu'il doit s'agir d'un processus démocratique, ouvert et sans exclusive, conduit en toute indépendance par le peuple congolais sous l'égide du facilitateur désigné. Il affirme en outre que le dialogue national est le meilleur moyen, pour toutes les parties congolaises, de réfléchir à l'avenir politique de la République démocratique du Congo.
Le Conseil approuve tout à fait la désignation de l'ex-Président du Botswana, Sir Ketumile Masire, comme Facilitateur du dialogue national que prévoit l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka et invite les États Membres à apporter leur plein appui, financier et autre, à ses efforts et à l'ensemble du processus. Il se félicite du fait que le Président de la République démocratique du Congo se soit déclaré disposé à ouvrir le dialogue national et à garantir la sécurité de tous les participants.
Le Conseil insiste sur le fait que l'Organisation des Nations Unies et les autres organismes doivent continuer leurs opérations de secours humanitaires et de promotion et de suivi des droits de l'homme en jouissant de conditions acceptables de sécurité, d'une liberté de mouvement et d'une liberté d'accès aux zones touchées. Il se déclare gravement préoccupé par la situation humanitaire en République démocratique du Congo et par
l'insuffisance des réponses reçues par l'ONU à la suite de l'appel global qu'elle a lancé dans le secteur humanitaire. Il invite donc instamment les États Membres et les organismes donateurs à dégager les fonds nécessaires pour que les opérations humanitaires puissent se poursuivre en toute sécurité et en toute liberté en République démocratique du Congo.
Le Conseil se déclare préoccupé par le fait que la présence en République démocratique du Congo de groupes armés non signataires et non encore démobilisés constitue une menace pour le processus de Lusaka. Il constate que le désarmement, la démobilisation, la réinstallation et la réinsertion (DDRR) figurent parmi les objectifs fondamentaux de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Il souligne qu'un plan de DDRR crédible doit être fondé sur un ensemble complet de principes convenus.
Le Conseil se déclare profondément préoccupé par la circulation illicite d'armes dans la région et demande instamment à tous les intéressés d'y mettre un terme.
Le Conseil apprécie la façon dont le Président zambien continue de diriger le processus de paix et la contribution vitale qu'apporte la Communauté de développement de l'Afrique australe, par le canal de son président, le Président du Mozambique. Il exprime aussi sa gratitude au Président en exercice de l'OUA, au Président algérien et au Secrétaire général de l'OUA pour le rôle vital que joue l'organisation dans le processus de Lusaka. Il les exhorte à poursuivre les efforts essentiels qu'ils déploient en étroite coopération avec le Conseil de sécurité et le Secrétaire général.
Déclarations
M. ALPHONS HAMER (Pays-Bas) a déclaré que la réunion de lundi, qui a réuni tant de chefs d'Etat africains est un signe encourageant pour l'avenir. Il a souhaité que d'autres réunions aient lieu et favorisent la mise en oeuvre d'un nouveau calendrier réaliste de l'Accord de cessez-le-feu. Il n'y a pas d'alternative à l'Accord de Lusaka, a souligné le représentant qui a appelé instamment les Etats parties à mettre un terme à leurs activités militaires. La priorité doit être accordée au fonctionnement de la Commission militaire mixte à laquelle les Pays-Bas accordent une aide financière. L'aide financière internationale est telle que l'on ne peut pas dire que le manque de ressources est un obstacle au rôle de chef de file que doit jouer la Commission. Le représentant a estimé que la Commission militaire devait se réunir plus souvent pour surveiller l'application du cessez-le-feu. L'ouverture d'un secrétariat permanent devrait être envisagé à cet effet. Le représentant a également plaidé en faveur de nouveaux accords politique en République démocratique du Congo (RDC) et a indiqué qu'il attendait avec impatience la tenue du dialogue national sous les auspices du Facilitateur Sir Ketumile Masire. Les Pays-Bas apporteront une aide financière à ce processus.
Le représentant a ajouté que la menace qui se pose à l'Accord de Lusaka provient des milices Interahamwe et des ex- FAR. Leur désarmement, démobilisation et réintégration à la société constitueront une étape cruciale du processus de paix. La restauration de l'intégrité territoriale de la RDC va de pair avec la prise en compte des questions de sécurité de ses voisins. Une conférence internationale devra se pencher sur la question de la paix, de la stabilité, de la démocratie et du développement dans la région des Grands Lacs. Evoquant les recommandations du Secrétaire général, le représentant a soutenu celle relative au déploiement de 500 observateurs si leur protection peut être assurée. Nous devons pour cela adopter un mandat approprié et allouer des ressources suffisantes. Le succès des efforts de l'Ambassadeur Holbrooke en vue de rallier le soutien du Congrès américain sera crucial. Le représentant a soulevé la question de l'exploitation des ressources naturelles de la RDC et du trafic d'armes qui alimentent indirectement le conflit. Il a demandé aux pays qui ne l'avaient pas fait de s'abstenir d'exporter des armes dans la région des Grands Lacs. Au sujet des ressources naturelles, il a suggéré que le Secrétaire général fasse rapport au Conseil de sécurité à ce sujet sur la base d'informations recueillies par un groupe d'experts. Nous soutenons dans ce cadre les propositions de la France.
M. QIN HUASUN (Chine) a regretté que l'Accord de Lusaka n'ait pas été respecté et que sa mise en oeuvre en ait été retardée. La Chine se félicite que le Conseil de sécurité entérine la déclaration présidentielle appelant les signataires de l'Accord à respecter leurs engagements. L'Accord marque une première étape utile prise par les peuples africains visant à régler les conflits africains. Les efforts de médiation déployés par le Président Chiluba (Zambie), l'OUA et la SADEC doivent être respectés et appuyés par toutes les parties concernées. Le déploiement en temps voulu de l'opération des Nations Unies de maintien de la paix en RDC constitue une garantie essentielle pour régler le conflit. Tout en écoutant les vues exprimées par les pays africains concernés, le Conseil devrait examiner et mettre en oeuvre la proposition du Secrétaire général d'envoyer 500 observateurs militaires et 5 500 soldats de la pays en RDC. La mission de maintien de la paix devrait être dotée d'un mandat appropriée. Elle est cruciale dans les circonstances actuelles et sera un moyen de tester la volonté politique et de la détermination du Conseil de sécurité. En outre, le dialogue national doit être efficace pour rétablir la réconciliation nationale dans le pays. Les processus de paix et de réconciliation vont de pair. A cet égard, M. Qin se félicite de la nomination de M. Ketimule Masire, ancien président du Botswana, au poste de Facilitateur. La communauté internationale doit contribuer à éliminer la pauvreté et à développer le pays afin que la RDC profite pleinement de la paix et de la stabilité. Le représentant s'est déclaré convaincu que tant que la communauté internationale saisira les occasions qui lui sont offertes par des efforts concertés et tant que les parties au conflit respecteront leurs engagements, le peuple de la RDC et de la région des Grands Lacs pourront vivre dans la paix et la stabilité.
Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) s'est félicitée de la participation à la réunion du Conseil de sécurité d'autant de chefs d'Etat africains, ce qui souligne le rôle que les Nations Unies peuvent jouer dans la restauration de la paix dans la région des Grands Lacs. Elle a appelé à un arrêt immédiat des hostilités, au retrait des troupes étrangères de RDC et a réaffirmé l'appui de son gouvernement à l'intégrité territoriale du pays. La représentante a également appuyé le dialogue intercongolais qui se trouve à la base de la réconciliation nationale. La situation précaire en RDC est un sujet de préoccupation importante, notamment, à la lumière des affrontements entre groupes rebelles. Nous demandons à ceux qui souhaitent jouer un rôle dans le processus de cessez-le-feu de s'asseoir à la table des négociations et de renoncer aux armes.
La représentante a fait part de la préoccupation que lui inspire la situation humanitaire en RDC et le niveau très élevé de malnutrition. Elle a demandé aux parties au conflit de respecter la nature civile et humanitaire des camps de réfugiés. Elle a regretté le taux très faible de réponse à l'appel interinstitutions lancé en 1999. Si le Conseil n'agit pas, l'on pourrait assister à un renversement du processus de Lusaka. Dans ce contexte, les recommandations du Secrétaire général devraient être suivies. La représentante a souligné le rôle capital de la Commission militaire mixte et a demandé que toute l'aide nécessaire à son fonctionnement lui soit fournie. Réaffirmant son appui à la MONUC, elle a plaidé en faveur de règles d'engagement fortes et claires. Elle soutient l'organisation d'une conférence internationale sur la paix et le développement dans la région des Grands Lacs sous l'égide des Nations Unies et de l'OUA, précisant qu'une approche globale du problème était essentielle.
M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a déclaré que son pays appuiera toute mesure visant à contribuer au succès des efforts de paix en RDC. C'est avec cela en toile de fond que l'Ukraine se félicite de l'initiative des Etats-Unis d'organiser la présente session spéciale du Conseil de sécurité visant à relancer le processus de paix de Lusaka en RDC. L'Ukraine fait sienne l'opinion selon laquelle l'Accord de Lusaka est l'instrument le plus viable pour le règlement du conflit en RDC. Depuis l'adoption de la résolution 1258 (1999) du Conseil de sécurité, il a été réaffirmé qu'il incombe en premier lieu au Conseil de sécurité de jouer un rôle primordial en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le renfort de la paix et le règlement des différends exigent la mise en oeuvre des dispositions des traités conclus. A cet égard, la délégation ukrainienne se déclare fermement convaincue que pour parvenir à la paix et à la stabilité en RDC et dans la région des Grands Lacs, l'Accord de Lusaka devra être respecté. A l'instar des autres délégations, l'Ukraine est profondément préoccupée par la détérioration de la situation en matière de sécurité et les violations du cessez-le-feu en RDC. M. Yel'chenko a appuyé fermement l'appel lancé aux parties pour réaffirmer leurs engagements en vertu de l'Accord de Lusaka.
Il a estimé que le Secrétaire général a raison de déterminer que la réaffirmation de ces engagements constitue la condition sine qua non d'une action internationale vigoureuse pour appuyer l'Accord de Lusaka et allouer des ressources importantes pour contribuer à sa mise en oeuvre. L'Ukraine encourage le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes sur la base des recommandations formulées par le Secrétaire général. Le déploiement des observateurs militaires des Nations Unies ne permettra aucun retard à la mise en oeuvre de l'Accord de Lusaka. A cet égard, le représentant a appelé les parties à parvenir à un accord sur un calendrier réaliste pour la mise en oeuvre de l'Accord. Les parties signataires doivent insister sur le retrait des troupes étrangères. Les principes de souveraineté nationale, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique des Etats doivent être respectés. En outre, il faudrait lancer une enquête internationale sur l'exploitation illégale des ressources économiques du pays. L'Ukraine appuie la proposition de la France de convoquer une conférence internationale sur la Région des Grands Lacs pour répondre de manière globale aux causes inhérentes du conflit en RDC.
M. MOHAMMAD KAMAL YAN YAHAYA (Malaisie) a déclaré que l'Accord de Lusaka constitue la seule source d'espoir pour la résolution du conflit en RDC. La paix future et la stabilité de la région reposent sur la mise en oeuvre réussie de l'Accord. Le représentant a lancé un appel aux parties pour qu'elles respectent l'Accord et aient recours de façon plus efficace à la Commission militaire mixte en cas de violations du cessez-le-feu. Nous demandons instamment aux parties au conflit de faire preuve d'une plus grande volonté politique. Le représentant a rappelé que le Conseil de sécurité s'était engagé à agir promptement dans le cadre du déploiement d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies en RDC. L'échec des Nations Unies en République démocratique du Congo aurait des ramifications importantes. La crédibilité du Conseil de sécurité et son autorité seraient remis en cause. La nature de la réponse qu'apporteront les Nations Unies à la situation en RDC constituera un test de l'engagement du Conseil en faveur du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique.
Le représentant a appuyé les recommandations contenues dans le dernier rapport du Secrétaire général. Toute force des Nations Unies en RDC devra être importante et reposer sur un mandat adéquat pour mener à bien le respect du cessez-le-feu et veiller au retrait des forces étrangères. Il faudra également désigner la personne qui sera chargée du désarmement de tous les groupes armés. Nous soutenons la proposition visant à déployer 5 537 hommes mais nous estimons que ce déploiement devra être suivi d'une présence plus importante. Une force de maintien de la paix des Nations Unies ne garantira pas à elle seule la paix et la sécurité en RDC, a ajouté le représentant. Les pays de la région ont la responsabilité première de leur sécurité sur le long terme. L'aide de la communauté internationale sera conditionnée au degré d'engagement des signataires de l'Accord de Lusaka. Evoquant le rôle important qu'est appelée à jouer la Commission militaire mixte dans le succès du cessez-le-feu, le représentant a plaidé en faveur du renforcement de son
autorité. Il a appelé les parties à participer pleinement au dialogue intercongolais. Il a soutenu la tenue d'une conférence internationale sur la région des Grands Lacs.
M. GENNADY GATILOV (Fédération de Russie) a souligné que l'Accord de Lusaka est la véritable base réaliste pour le rétablissement de la paix et de la stabilité en RDC. Son respect par les parties est la condition essentielle pour une action efficace de la part de la communauté internationale. Le retrait des forces étrangères non invitées par la RDC n'a toujours pas été effectué en dépit de la résolution 1234 (1999) du Conseil de sécurité. Si toutes les conditions sont réunies, notamment le cessez-le-feu effectif et la sécurité pour le personnel international, une opération de maintien de la paix de grande envergure pourra être déployée. Le renforcement de la coopération entre les pays de la région, sans ingérence dans les affaires intérieures, doit être assuré pour établir un climat propice au rétablissement de la paix et de la sécurité en RDC et dans la région des Grands Lacs.
M. ANTONIO MONTEIRO (Portugal, au nom de l'Union européenne) s'est félicité de l'initiative des Etats-Unis de consacrer le mois de janvier à l'Afrique, et en particulier à la situation en République démocratique du Congo. La séance d'aujourd'hui montre clairement qu'il existe une volonté politique dans la région et au sein de la communauté internationale pour rétablir la paix et la stabilité en RDC et dans la région des Grands Lacs. Mais la paix et la sécurité dans la région ne peuvent être réalisées que sur une base solide. L'Union européenne estime que l'Accord de Lusaka constitue la base la plus viable pour le règlement du conflit. Elle regrette que les engagements par les parties aux dispositions de l'Accord de Lusaka n'aient pas été accomplis. Sans un engagement ferme à l'accord de cessez-le-feu, les bailleurs de fonds, notamment l'Union européenne verra sa capacité de contribuer au processus de paix en RDC réduite. La présence des Chefs d'Etat signataires de l'Accord de Lusaka ici à New York cette semaine représente toutefois une occasion exceptionnelle pour les parties de réaffirmer leurs engagements en faveur de sa mise en oeuvre. L'Union européenne estime que des progrès doivent être accomplis pour créer les institutions essentielles à la mise en oeuvre intégrale de l'Accord de Lusaka. Dans ce contexte, elle estime que la Commission militaire mixte a un rôle crucial à jouer et encourage les efforts visant à l'intégration de ses activités à celles de la Mission d'observation des Nations Unies en RDC (MONUC). L'Union européenne est disposée à assister financièrement le dialogue politique dès que les parties elles-mêmes seront prêtes à engager le processus.
M. Monteiro a estimé que les Nations Unies, et, en particulier, le Conseil de sécurité, ont un rôle essentiel à jouer dans le processus de paix. Pour la phase II, l'Union européenne se félicite des recommandations du Secrétaire général de déployer 500 observateurs militaires avec une force de maintien de la paix. A cet égard, l'Union européenne souligne qu'il est indispensable de fournir des ressources adéquates pour assurer la protection du personnel des Nations Unies.
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