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ONG/324

LES OBJECTIFS DU CONGRES NATIONAL ASSYRIEN NE SONT PAS PARTAGES PAR LES DELEGATIONS

20 janvier 2000


Communiqué de Presse
ONG/324


LES OBJECTIFS DU CONGRES NATIONAL ASSYRIEN NE SONT PAS PARTAGES PAR LES DELEGATIONS

20000120

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales a repris ses travaux, cet après-midi, en se reportant la discussion entamée, ce matin, sur la demande d'inscription sur la Liste du Conseil économique et social de l'ONG Comité international de la paix et des droits de l'homme. En l'absence d'informations actualisées, le Comité a décidé de clore la discussion sur l'examen de cette demande. Ce dossier, a déclaré le Président, ne sera réouvert que si l'ONG accepte les règles énoncées par le Comité à l'intention de toutes les ONG. Le Comité a procédé à l'examen, reporté plusieurs fois, de la demande du statut consultatif spécial présentée par le Congrès National Assyrien - basé aux Etats-Unis - dont l'objectif principal est de servir de carrefour aux efforts qui visent la protection de l'identité et des droits de l'homme des anciens peuples sans Etat et à la préservation de leur culture et de leur langue, en particulier au Moyen-Orient.

L'observateur de la Syrie a rejeté les allégations contenues dans le dossier de l'ONG selon lesquelles les peuples anciens au Moyen-Orient constituent aujourd'hui des minorités. Chacun sait que les Assyriens, les Maronites ou les Coptes identifiés par cette ONG comme minorités et opprimées de surcroît sont partie intégrante de la nation arabe. De plus, l'ONG prétend que la langue assyrienne ou araméenne est distincte de l'arabe alors que cette langue, qui a été parlée par Jésus-Christ lui-même, est toujours parlée en Syrie et le pays en est fier. Aucune discrimination n'existe à l'égard des peuples concernés, a dit le représentant en soulignant que cette ONG, véhicule d'un mensonge historique, veut en fait, de manière perfide, attribuer un statut minoritaire à ces groupes de population avec des arrières-pensées sécessionnistes. Ses propos ont été repris par l'observateur de l'Iraq qui a déploré le manque de clarté des réponses apportées par l'ONG aux questions du Comité qui, selon lui, témoigne du flou artistique que veut entretenir l'ONG sur ses objectifs.

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L'ONG prétend, par exemple, que les Assyriens sont les habitants du nord de l'Iraq alors que toute personne ayant une connaissance même limitée de la population iraquienne sait que les habitants du nord du pays sont Kurdes. La preuve est donc faite du danger que représente la philosophie de cette ONG qui poursuit en fait des intérêts séparatistes. En se fondant sur des bases ethniques, le travail de cette ONG vise non seulement la désintégration de l'unité et celle du territoire de l'Iraq mais également celles d'autres pays du Moyen-Orient. L'observateur du Liban a, à son tour, dit ne pas comprendre pourquoi le but fixé par l'ONG est de protéger les minorités au Moyen-Orient alors même que les populations concernées vivent en parfaite harmonie avec les autres populations. Les objectifs de cette ONG sont donc de "mauvais objectifs" qui visent à diviser, à désintégrer et à oeuvrer de manière perfide. L'observateur de l'Egypte s'est, pour sa part, opposé à la description de l'ONG selon laquelle les "Coptes sont un peuple apatride"; ce qui, a-t- il dit, montre la confusion entre "ethnie" et "religion" dans laquelle cette ONG se complaît.

Il est donc difficile de déterminer en quoi le travail de cette ONG pourrait contribuer aux buts et aux objectifs du Conseil économique et social, a estimé le représentant. Ces propos ont été appuyés par la représentante du Soudan qui, à son tour, a rejeté la distinction entre Nubiens et Arabes du Soudan faite par l'ONG. Le Soudan, connu pour sa diversité ethnique, a précisé la représentante, abrite un grand nombre de tribus et de clans qui coexistent de manière pacifique. Le pays ne sait rien de la différenciation avancée par l'ONG. Le manque de précision du dossier de l'ONG, ses visées ségrégationnistes et le caractère fallacieux de la lecture qu'elle fait de l'histoire du Moyen- Orient ont également été dénoncés notamment par Cuba, l'Algérie et le Pakistan qui, à l'instar des observateurs, ont demandé le rejet de la candidature de l'ONG arguant que le Conseil économique et social ne saurait être en faveur de la distorsion de l'histoire. Il faut faire prévaloir l'unité plutôt que de propager la dissension et la division, a dit, pour sa part, le représentant de la Fédération de Russie.

Le représentant des Etats-Unis, a dit ne pas voir en quoi l'ONG nourrit des projets contraires aux objectifs de la Charte des Nations Unies. Il a attiré l'attention du Comité sur les informations de l'ONG qui soulignent son adhésion au principe de l'intégrité territoriale des pays. Il s'agit plutôt, a estimé le représentant, de la célébration de la culture très riche du Moyen-Orient et de la protection de civilisations anciennes; ce qui ne constitue pas forcément une menace, a insisté le représentant. Répondant à cela, le représentant de l'Inde a argué que s'il s'agit vraiment de la protection des civilisations, il existe au sein du système des Nations Unies d'autres instances plus pertinentes que le Conseil économique et social. Le Président du Comité a décidé de donner une dernière chance à l'ONG et de lancer une invitation aux représentants de l'ONG afin de leur offrir l'occasion de répondre directement aux membres du Comité. Le Comité examinera la demande de cette ONG, mercredi 26 janvier.

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Auparavant le Comité avait tenu une discussion sur la procédure concernant les interventions des membres observateurs à ses travaux, en particulier le tour de parole. Sur la question de savoir s'il faut respecter le règlement intérieur du Conseil économique et social qui stipule que les observateurs doivent prendre la parole après les Membres, de nombreuses délégations ont plaidé pour une certaine souplesse en s'opposant à une distinction entre les observateurs et les membres du Comité. La représentante de l'Algérie a explicité sa position en arguant du fait que les observateurs pourraient détenir des informations sur les différentes ONG, susceptibles de faire avancer les travaux du Comité. Le Président du Comité a chargé le Secrétariat d'apporter rapidement des réponses à cette question de procédure. Le Comité se réunira demain vendredi 21 janvier à 10 heures.

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