ONG/323

LE CONSEIL MONDIAL HINDOU DEVRA FOURNIR DES EXPLICATIONS SUPPLEMENTAIRES A LA DEMANDE DE PLUSIEURS DELEGATIONS

20 janvier 2000


Communiqué de Presse
ONG/323


LE CONSEIL MONDIAL HINDOU DEVRA FOURNIR DES EXPLICATIONS SUPPLEMENTAIRES A LA DEMANDE DE PLUSIEURS DELEGATIONS

20000120

Poursuivant, ce matin, son examen des demandes d'admission au statut consultatif et des demandes de reclassement contenues dans le document E/C.2/1999/R.3, le Comité chargé des organisations non gouvernementales a commencé ses travaux par la demande de reclassement de la Commission des églises pour les affaires internationales du Conseil oecuménique des églises, qui souhaite bénéficier du statut consultatif général auprès du Conseil économique et social. Le Comité a répondu favorablement à cette demande, tout comme il l'a fait pour l'organisation Médecins sans frontières (MSF), récent Prix Nobel de la Paix.

Le Comité a examiné en outre les demandes d'application au statut consultatif, en commençant par la demande de la Fédération internationale des organisations des travailleurs de la métallurgie (FIOM). Après avoir passé en revue les réponses fournies aux questions des délégations par la FIOM, le Comité a décidé de l'inscrire sur la liste des ONG demandant que leur soit accordé un statut consultatif spécial. En ce qui concerne, la demande à une admission au statut consultatif général de l'organisation Vishva Hindu Parishad (Conseil mondial Hindou), VHP). Le Comité a d'abord donné la parole à son représentant qui a déclaré que cette ONG oeuvre en faveur du bien-être de l'humanité en promouvant l'éducation morale et éthique, l'assistance médicale aux défavorisés, la promotion de services d'intérêt public, et la conduite de travaux d'intérêt socioreligieux, scientifique et général.

Le représentant du Pakistan a demandé des précisions sur "l'hindouisme culturel" qu'aux yeux de la délégation pakistanaise, prône l'ONG, dont le concept prétend que les minorités musulmanes en Inde doivent se convertir à l'hindouisme. La délégation du Pakistan estime que cette philosophie a des relents fascistes. Que pense cette ONG de la philosophie prônée par la Mahatmah Gandhi et de son assassinat? Et tous ses membres partagent-t-ils les déclarations du Secrétaire général de cette ONG, qui a déclaré il y a quelques temps que les missionnaires chrétiens devaient quitter l'Inde? L'ONG est-elle contre la promotion des femmes à tous les postes de responsabilités sociales? D'autre part, quelle est l'opinion de la Vishva Hindu Parishad sur la destruction des temples et lieux de cultes non hindus?

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Prenant ensuite la parole, la représentante de l'Algérie a souhaité avoir des éclaircissements sur le fonctionnement financier de VHP, et notamment sur le rapport entre son nombre d'adhérents et le montant de ses cotisations. La représentante du Chili a demandé des précisions sur les zones géographiques d'intervention de l'ONG et a émis des doutes sur l'utilité des orientations religieuses prônées par VHP en tant qu'ONG.

La philosophie de VHP se base sur l'universalité de la vérité, a répondu le représentant de l'ONG. Tous les êtres humains sont libres et égaux, a-t-il poursuivi, et ils sont libres de pratiquer la religion de leur choix. Notre ONG n'a pas de lien en Inde avec des organisations dont les buts peuvent paraître identiques, mais dont les moyens d'action sont différents et basés sur l'intolérance. Concernant les Musulmans en Inde, l'Inde est un pays séculaire, et il n'y a jamais eu de notre part de volonté de conversion forcée à l'hindouisme. Il ne faudrait pas, d'autre part, que l'on cite Gandhi à tort et à travers. Gandhi est d'abord le père spirituel de l'Inde. Il ne devrait pas faire l'objet de tentatives de manipulations. Quant aux déclarations dont on accuse certains membres de notre organisation, il faut savoir que l'Inde est une grande démocratie au sein de laquelle les journaux impriment ce qu'ils veulent. A notre connaissance, a dit le délégué de VHP, il n'y a pas d'idéologie antichrétienne ou anticatholique en Inde, et surtout pas au sein de notre organisation.

Concernant les femmes, la Vishva Hindu Parishad, oeuvre en faveur de l'élimination des pratiques sociales qui, dans certaines régions de l'Inde, les empêchent de s'épanouir socialement. Sur un autre plan, la VHP n'est liée à aucune démolition de temples ou de mosquées. Il y a eu un problème, discuté dans les médias, de mosquée démolie en Inde, mais notre organisation n'a jamais été liée à cet acte. Pour répondre à la question de la déléguée de l'Algérie, il faut se rappeler que l'Inde est un pays pauvre. Le nombre de nos adhérents peut donc être élevé sans que cela n'entraîne des montants de cotisations faramineux. Concernant nos zones d'activités, la VHP est représentée dans le monde entier, et même ici en Amérique. Nous sommes partout où des volontaires veulent bien nous aider, et nous ne prônons aucune idéologie de supériorité raciale ou culturelle. Que l'on ne nous accuse donc pas de "fascisme", a-t- il conclu.

Après cette intervention, les délégations de l'Algérie et du Pakistan ont émis des doutes sur la clarté des réponses qui avaient été données à leur questions, et le Président du Comité a suggéré que l'ONG fournisse des réponses écrites aux questions des délégués. Intervenant ensuite pour la première fois, le représentant de l'Inde a exprimé son soutien aux suggestions du Président. Puis il a exprimé son sentiment de peine après les remarques "désobligeantes" faites par le représentant du Pakistan à propos de la culture et de la philosophie hindouistes. Les débats de ce Comité ne devraient pas permettre à certains de faire des critiques sur la culture ou la gouvernance

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de peuples et d'Etats souverains, a-t-il dit. Le délégué du Pakistan a présenté ses excuses à la délégation indienne et au Comité, tout en regrettant d'avoir sans doute été mal compris, car il n'était pas dans son intention de faire la critique de l'Inde ou de l'hindouisme. A la suite de cet échange, le Comité a reporté sa prise de décision sur la demande de la Vishva Hindu Parishad.

Le Comité a ensuite examiné la demande de l'Association tunisienne de la communication à laquelle elle a accordé le statut consultatif spécial. Le Comité en a fait de même pour la Ligue pour l'éducation de la femme et de l'enfant qui demandait pourtant le statut général. Tout en se félicitant des réponses apportées par l'ONG, la représentante de l'Algérie, appuyée par la représentante de Cuba, a indiqué que les conditions ne sont pas réunies pour accorder à l'ONG le statut général. La représentante de Cuba s'est particulièrement félicitée du fait que l'ONG ait évoqué ses "bonnes relations avec le Gouvernement", en soulignant l'importance qu'il y a à ce que les ONG travaillent non pas contre mais avec leur gouvernement. Le Comité a également accordé le statut consultatif spécial à l'American Society for Training and Developement. Il a, par ailleurs, reporté sa décision sur les ONG Peaceways et Global Policy Forum.

Concernant l'organisation "The Mountain Institute", dont la demande figure au document E/C.2/1999/R.2/Add.24 et dont les documents fournis stipulent que cette ONG considère que la montagne peut être une source d'inspiration et de prise de conscience, et que sa protection peut offrir un modèle d'action au niveau de la communauté, la représentante de l'Algérie a déclaré, après lecture des réponses fournies par cette ONG aux questions qui lui avaient été posées, que sa délégation soutiendrait l'octroi du statut consultatif spécial en sa faveur. Les représentants de l'Inde, de Cuba, du Soudan, de la Chine et du Pakistan ont abondé dans le même sens. Le Comité a octroyé le statut consultatif spécial à cette ONG.

D'autre part, le Comité a reporté sa décision sur la demande d'inscription à la Liste de l'ONG Comité international de la paix et des droits de l'homme, contenue dans le document E/C.2/1999/CRP.2, après un long échange de vues sur l'opportunité d'inviter une dernière fois l'ONG à mettre à jour ses informations qui datent de sept ans.

Le Comité poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

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