ONG/321

LE COMITE ACCORDE UN DELAI A UNE ONG DES DROITS DE L'HOMME, BASEE A MIAMI, POUR LUI PERMETTRE DE REPONDRE NOTAMMENT AUX QUESTIONS DE CUBA

19 janvier 2000


Communiqué de Presse
ONG/321


LE COMITE ACCORDE UN DELAI A UNE ONG DES DROITS DE L'HOMME, BASEE A MIAMI, POUR LUI PERMETTRE DE REPONDRE NOTAMMENT AUX QUESTIONS DE CUBA

20000119

Le Comité chargé des organisations non gouvernementales a poursuivi, ce matin, l'examen des demandes de reclassement présentées par les ONG. Les demandes visent à passer au statut consultatif supérieur auprès du Conseil économique et social, à savoir au statut spécial pour les ONG inscrites sur la Liste et au statut général, pour celles qui ont le statut spécial. Poursuivant l'examen des demandes figurant dans le document pertinent*, le Comité a accordé le statut spécial à l'Institute for Agriculture and Trade Policy. Il a, en revanche, reporté sa décision sur la demande de reclassement de Médecins sans frontières (International). A cet égard, tout en réitérant son appréciation du travail de cette ONG, le représentant de la Chine a remis en question le fait que l'ONG ait cité Hong Kong comme "une zone administrative" alors même que le territoire de Hong Kong fait partie de la Chine. Compte tenu de la valeur de cette ONG qui lui a valu un prix Nobel de la paix, le représentant a affirmé que son pays ne s'oppose pas à ce que le Comité réponde favorablement à la demande de l'ONG.

Le Président du Comité a tout de même décidé de reporter la décision du Comité jusqu'à ce qu'il soit saisi de la réponse aux observations de la Chine. Cette décision a été appuyée par l'Irlande et le Soudan qui ont souligné sa conformité avec le mode de fonctionnement du Comité. A cet égard, le Comité a également reporté sa décision sur la demande de l'Union internationale humaniste et éthique après la question de la représentante de l'Algérie, qui a souhaité savoir quelles sont ces "questions morales et sociales controversées" que l'ONG dit vouloir promouvoir et, par ailleurs, quelle est "la puissance surnaturelle" que l'ONG évoque dans la partie de son dossier relative à ses membres.

S'agissant du Bureau international de la paix, la représentante de Cuba a souhaité des explications sur la ventilation des coûts dont la grande partie concerne les dépenses administratives. Sur un total de 216 771 francs suisses, l'ONG consacre 180 941 francs suisse aux coûts administratifs. La représentante du Chili, appuyée par la Tunisie, a dit avoir cru comprendre qu'il s'agit d'une question de nomenclature. Ces coûts dits administratifs concernent en fait les dépenses provenant des activités mêmes de l'ONG

qui consistent surtout en l'organisation de séminaires, de campagnes, de conférences et en la publication d'études. La représentante de Cuba a estimé que s'il s'agit bien de cela, ces coûts devraient figurer au titre des projets et pas des dépenses administratives. Se montrant non satisfaite de l'explication du Chili, la représentante a, en outre, demandé une liste complète des autres ONG qui financent cette ONG étant donné que ces contributions composent la majeure partie de son budget.

Appuyant les propos de Cuba, le représentant de la Fédération de Russie a constaté une contradiction entre les informations que l'ONG a fournies au Comité et celles qui figurent sur sa page Web. La page Web indique, par exemple, que parmi les principales sources de financement figurent des sous- locations, des ventes, et un fonds propre dénommé ILCOP. Le représentant a souhaité des informations précises sur ce fonds et sur la provenance des ressources. L'autre contradiction, a poursuivi le représentant, vient du fait que, sur sa page Web, l'ONG dit recevoir des sommes modestes des gouvernements et de certaines sociétés commerciales. Quels sont les gouvernements et les montants concernés, a demandé le représentant. Pour sa part, la représentante de l'Algérie est revenue sur les informations relatives aux interventions de l'ONG devant des Commissions et des sous-Commissions du Conseil économique et social et notamment devant la Commission des droits de l'homme. Elle a souhaité savoir en quoi ont consisté ces interventions. Se déclarant satisfaite des informations contenues dans la demande de reclassement, la représentante de la Colombie, à l'instar de l'Irlande, a appuyé la demande de l'ONG.

Examinant le document**, le Comité a tenu une longue discussion sur la demande de reclassement au statut général de l'"Universidad latinoamericana de la libertad Friedrich Hayek", une ONG, basée à Miami, dont les objectifs visent à développer les qualités de leadership dans l'hémisphère américain, à travers l'exercice de la raison "sous la souveraineté de Dieu tout puissant" en vue de renforcer le droit à la démocratie, par les principes de la vérité, de la liberté, du droit à l'éducation et de l'amitié. Cette ONG organise de façon intensive des conférences pour promouvoir auprès des participants les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Comité a décidé de reporter à lundi 24 janvier à 10 heures sa décision sur la demande de l'ONG après une longue discussion ouverte par la représentante de Cuba sur l'importance qu'il y a à ce qu'un représentant de cette ONG réponde personnellement aux questions du Comité.

La représentante de Cuba a rappelé que lors de la session du mois de juin, elle avait demandé qu'un représentant de cette ONG soit présent, ce qui n'a pas alors été le cas, tout comme aujourd'hui. Insistant sur la présence de cette ONG, la représentante a prévenu qu'en cas d'absence, sa délégation serait obligée de conclure que cette ONG n'est pas vraiment intéressée par une véritable collaboration avec ce Comité et par conséquent avec le Conseil économique et social. Elle a donc proposé au Secrétariat de lancer

une autre invitation à l'ONG pour qu'elle soit présente, au plus tard le 21 janvier, étant donné qu'elle a été informée que le Comité examinerait sa demande de reclassement entre le 17 et le 21 janvier. La représentante du Chili, appuyée par plusieurs délégations, a jugé le délai d'un jour irréaliste et a suggéré au Comité de repousser le délai jusqu'à la fin de la session, à savoir le 28 janvier. Répondant à cela, la représentante de Cuba a précisé que sa proposition doit être perçue comme une démonstration de souplesse et non comme une obligation à faire comparaître l'ONG concernée devant le Comité. L'ONG ayant été informée du programme de travail du Comité, la représentante a jugé inacceptable que des traitements de faveur lui soient réservés. Certaines délégations qui soutiennent que cette ONG doit avoir une chance de s'exprimer semblent oublier qu'elle a été contactée plusieurs fois sans jamais répondre aux invitations, a insisté la représentante. Pour Cuba, il est hors de question que les signes de souplesse que peut faire le Comité soient interprétés comme des signes de faiblesse. Néanmoins, pour prouver son sens de la justice et de l'équité, Cuba est prêt à reporter l'examen de la demande de cette ONG à lundi, 10 heures précises comme l'a proposé le Président du Comité.

Le Comité reprendra ses travaux, cet après-midi, à 15 heures.

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* E/C.2/1999/R.3 ** E/C.2/1999/CRP.2

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Rectificatif

Dans le communiqué de presse ONG/318, en date du 17 janvier 2000, l'intervention de la délégation de l'Algérie au paragraphe 2 de la page 4, doit se lire comme suit:

"Ayant obtenu les informations relatives à la Fédération internationale des organisations des travailleurs de la métallurgie (FIOM), la délégation de l'Algérie a demandé le retrait des questions qu'elle avait auparavant posées", au lieu de: "l'Algérie a exprimé son souhait de se retirer de l'examen de cette question".

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