SG/SM/7235

JOURNEE MONDIALE DU SIDA : LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE A REDOUBLER D'EFFORTS POUR PREVENIR ET TRAITER LA MALADIE

30 novembre 1999


Communiqué de Presse
SG/SM/7235
OBV/126


JOURNEE MONDIALE DU SIDA : LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE A REDOUBLER D'EFFORTS POUR PREVENIR ET TRAITER LA MALADIE

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On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l'occasion de la Journée mondiale du sida, célébrée le 1 décembre :

Cette Journée mondiale du sida est la dernière que nous célébrerons au XXe siècle, et nous n'avons toujours pas trouvé de remède à la maladie. Nous n'avons pas non plus de vaccin pour prévenir la propagation du VIH. Les efforts déployés à l'échelle mondiale pour combattre l'épidémie sont couronnés de succès certes de plus en plus nombreux, mais encore insuffisants et trop limités. À l'aube du XXIe siècle, nous devons intensifier la lutte sur de multiples fronts. Nous devons aller au-devant des enfants et des jeunes, dont dépendra demain la lutte contre le sida.

Jusqu'à présent, plus de 50 millions de personnes ont été infectées par le VIH, et 16 millions d'entre elles sont déjà décédées. Cette année seulement, l'épidémie a fait 2,6 millions de victimes, chiffre record. En Afrique, pour la première fois, le nombre de femmes séropositives âgées de 15 à 49 ans est supérieur à celui des hommes séropositifs.

La moitié des personnes infectées cette année ont moins de 25 ans et mourront probablement avant l'âge de 35 ans. Les enfants qu'elles laisseront derrière elles non seulement seront seuls pour affronter l'avenir, mais encore devront supporter les fardeaux de la pauvreté et de la honte.

Depuis que l'épidémie s'est déclarée, le nombre d'orphelins du sida a atteint le chiffre atterrant de 11,2 millions, 9 sur 10 de ces enfants vivant en Afrique. Plus nombreux seront les adultes à décéder du sida, plus nombreux seront les orphelins.

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Ces statistiques illustrent de façon frappante le fait que les enfants et les jeunes sont gravement menacés partout dans le monde. Nous devons nous demander pourquoi il en est ainsi. La réponse tient en grande partie au fait que les adultes passent beaucoup trop de temps à dire aux jeunes ce qu'ils doivent faire au lieu d'être à leur écoute : les jeunes ont besoin d'affection, de liens étroits avec les adultes et d'une éducation à la santé sexuelle. De plus, la violence, la pauvreté et la discrimination augmentent les risques pour les jeunes d'être confrontés au VIH.

Aussi, durant cette dernière année du XXe siècle, la Campagne mondiale contre le sida — Écouter, apprendre, vivre! — est restée axée sur les enfants et les jeunes du monde entier. Travailler aujourd'hui avec les moins de 25 ans est peut-être notre meilleure chance de parvenir à contrôler l'épidémie.

Pour cela, nous devons lutter contre la conspiration du silence. Ceux qui ignorent les risques liés à ce virus invisible qu'est le VIH ne peuvent rien faire pour se protéger et protéger ceux qui leur sont chers. En dissimulant des informations vitales, en particulier aux jeunes, nous contribuons à la propagation d'une épidémie qu'entretiennent les comportements à risques en matière de sexualité et de consommation de drogues.

Nous devons aussi poursuivre notre combat contre la culture de la honte. Dissimuler le sida derrière un rideau d'opprobre contribue à sa propagation, mais en parler permet de ralentir la progression de l'épidémie. L'expérience montre que la stigmatisation associée à l'infection par le VIH peut être considérablement atténuée si l'on explique aux adolescents ce qu'est le VIH/sida et si l'on en démystifie les causes.

En cette Journée mondiale du sida, la dernière du XXe siècle, tournons-nous vers les enfants et vers les jeunes, non seulement pour réduire les risques auxquels sont exposés ceux qui ne sont pas contaminés mais aussi pour offrir notre réconfort aux personnes qui le sont déjà. Que le dialogue soit pour nous la première étape de l'action. Cherchons de nouveaux moyens d'écouter, d'apprendre et de vivre.

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