LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE INVITE LES JEUNES A PARTICIPER A L'ACTION EN FAVEUR DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
Communiqué de Presse
GA/SM/110
OBV/114
LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE INVITE LES JEUNES A PARTICIPER A L'ACTION EN FAVEUR DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
19991102On trouvera ci-après le texte du message du Président de l'Assemblée générale, M. Theo-Ben Gurirab (Namibie), à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation célébrée le 16 octobre:
En cette journée où nous célébrons la Journée mondiale de l'alimentation, proclamée pour la première fois en 1979 par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), je suis hanté par l'image d'une petite fille de 5 ans, sous-alimentée, qu'un témoin oculaire a décrite ainsi : "Elle portait une robe rose vif, dont sortait des petits bras et des petites jambes pareils à des baguettes. Elle m'a regardé, et ce regard était très vieux et très, très triste."
Les statistiques qu'illustre cette description effroyable sont plus sinistres encore : aujourd'hui, la faim et la malnutrition chronique affligent quelque 830 millions de personnes, pour la plupart des femmes et des enfants; les jeunes représentent environ un cinquième de la population mondiale, mais beaucoup d'entre eux n'ont pas de quoi manger à leur faim. Affamés et mal nourris, ils souffrent en outre du manque d'accès à l'éducation, aux soins de santé et aux services essentiels à tout être humain. La Journée mondiale de l'alimentation est à la fois le rappel de leur détresse et un appel à l'action.
Cette Journée a aussi pour objectif de mieux informer la communauté internationale de la situation alimentaire dans le monde et d'encourager la solidarité dans la lutte contre les fléaux que sont la faim, la malnutrition et la pauvreté. En 1980, l'Assemblée générale a accueilli favorablement la célébration de cette Journée, "considérant que l'alimentation est une condition nécessaire à la survie et au bien-être de l'être humain et qu'elle est un besoin fondamental". Conscients de ce besoin fondamental de l'être humain, les participants au Sommet mondial de l'alimentation de 1996 se sont engagés à réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées d'ici à 2015.
- 2 - GA/SM/110 OBV/114 2 novembre 1999
Cette année, la Journée mondiale de l'alimentation a pour thème "Les jeunes contre la faim", thème on ne peut plus approprié qui a été choisi pour souligner le rôle des jeunes dans la lutte contre la faim et la malnutrition et pour leur donner l'occasion de participer à la campagne visant à assurer de la nourriture pour tous.
Le thème de cette année fait ressortir les défis à relever, mais montre en même temps les solutions. Les difficultés auxquelles ont à faire face les jeunes sous-alimentés sont évidentes : sans une alimentation correcte, ils ne pourront pas s'épanouir physiquement; leur santé mentale et leur bien-être spirituel seront gravement compromis. Ce cercle vicieux entraîne le déclin de la société, car l'avenir d'une société qui ne peut compter sur une jeunesse forte est bien fragile.
Eradiquer la faim et la malnutrition est un moyen d'arrêter cet engrenage. L'aide humanitaire d'urgence est cruciale pour ceux d'entre nous qui souffrent de faim et de malnutrition, mais elle n'est qu'une étape entre la phase des secours et celle du développement. La pénurie alimentaire n'est pas le seul facteur de malnutrition : la maladie peut couper l'appétit et empêcher l'organisme d'assimiler les éléments nutritifs. Pour combattre les maladies, il faut assurer un approvisionnement en eau salubre et l'assainissement; l'un et l'autre nécessitent des infrastructures dont la mise en place est à la fois un objectif et un moteur du développement.
L'expérience nous a appris que le nombre de personnes qui souffrent de la faim et de la malnutrition augmente sous la pression de la dette, des ajustements structurels et de la misère. Seule une approche macroéconomique, axée sur l'allégement de la dette, un développement à visage humain et des stratégies de lutte contre la pauvreté, est promise à la réussite à long terme.
Toute entreprise visant à éliminer la faim et la malnutrition doit impérativement mobiliser les jeunes en faveur de la sécurité alimentaire. Nous devons faire s'épanouir une jeunesse robuste qui puisse nous aider à "tisser une couverture alimentaire" pour répondre à la demande mondiale qui va croissant. Pour cela, il ne suffit pas d'une aide alimentaire : une approche globale du développement s'impose.
Il est donc impératif de tenir compte des préoccupations des jeunes lorsque l'on conçoit des programmes de développement et que l'on énonce des politiques nationales. Il faut mobiliser leur énergie et leur créativité en les faisant participer à l'élaboration des politiques de développement et valoriser ces atouts dans des programmes spéciaux qui leur donnent les outils dont ils ont besoin pour faire campagne en faveur de la sécurité alimentaire.
De cette manière, le slogan "Les jeunes contre la faim" peut devenir une arme pour lutter contre les effets pernicieux de la faim et de la malnutrition sur nos jeunes et sur notre avenir.
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