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NGO/317

UNE MONDIALISATION A VISAGE HUMAIN EXIGE UN PARTENARIAT FORT ENTRE L’ONU, LE SECTEUR PRIVE, LES ONG, LES GOUVERNEMENTS ET LA SOCIETE CIVILE

17 septembre 1999


Communiqué de Presse
NGO/317
PI/1181


UNE MONDIALISATION A VISAGE HUMAIN EXIGE UN PARTENARIAT FORT ENTRE L’ONU, LE SECTEUR PRIVE, LES ONG, LES GOUVERNEMENTS ET LA SOCIETE CIVILE

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La Cinquante-deuxième Conférence annuelle Département de l’information/ONG a terminé, cet après-midi, ses travaux, par la tenue de deux tables rondes sur les nouveaux partenaires et les nouvelles structures pour le XXIème siècle; la mondialisation au XXIème siècle. La première table ronde a permis aux intervenants de réaffirmer le rôle central des organisations non gouvernementales (ONG) dans ces nouveaux partenariats et la place plus confirmée qu’elles doivent prendre dans le processus de prise de décisions. Le débat a également permis à M. Georg Kell, Économiste au Cabinet du Secrétaire général de donner plus de détails sur la proposition de M. Kofi Annan de créer un “Global Impact” – renforcement des liens entre les Nations Unies et le monde des affaires -. Il a ainsi expliqué que la réflexion est partie de la nécessité de réconcilier les marchés avec les besoins sociaux. Il s’agit donc de renouveler l’attachement à l’ouverture des marchés tout en renforçant l’attachement aux valeurs universelles telles que l’environnement, les droits de l’homme, le travail et le développement. Il s’agit donc bien d’établir un équilibre entre les droits économiques des acteurs des marchés mondiaux et leur responsabilité. Le Secrétaire général part donc du postulat que des Nations Unies renforcées - par leur partenariat avec le monde des affaires - et capables de traiter des questions d’environnement, du travail et des droits de l’homme contribueront à assurer la durabilité de la libéralisation du commerce et à assurer le lien entre l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions des Nations Unies.

Outre l’orateur déjà cité, les personnalités suivantes ont participé à cette table ronde : Mme Sakiko Fukuda-Parr, Directrice du Bureau du rapport mondial sur le développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Modératrice; M. George Rosenthal, Représentant permanent du Guatemala auprès des Nations Unies; M. Greg Bourne, Président régional et Directeur de British Petroleum Amoco pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande; et Mme Puanini Burgess, Président de la Pu’a Foundation.

L’examen du thème de la mondialisation au XXIème siècle a été abordée par la Vice-Présidente et Ministre de l’agriculture de l’Ouganda, Mme Speciosa Wandira Kazibwe, et le Président de la 54ème Assemblée générale, M. Théo-Ben Gurirab (Namibie). Ce dernier a estimé que la mondialisation est une force puissante qui représente des liens étroits tissés entre les nations et les économies. Il a toutefois regretté que les bienfaits de la

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mondialisation ne soient pas mieux répartis. Il est nécessaire d’avoir une mondialisation à visage humain qui s’inscrive dans le cadre de dynamiques sociales car la mondialisation n’est pas seulement une affaire économique. Des solutions pratiques doivent être trouvées et des partenariats entre les différents acteurs concernés doivent être crées. Les règles du jeu doivent être claires et égales et il est essentiel que les besoins particuliers des pays en développement soient pris en compte. Tous les peuples doivent avoir la possibilité de participer à la mondialisation et d’en bénéficier.

Le discours de M. Brian Atwood, Citizens Energy Corporation, sur le même thème a été lu par M. Taj Hamad, Secrétaire du Comité exécutif DPI/ONG.

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Nouveaux partenariats et nouvelles structures pour le XXIème siècle

M. GERT ROSENTHAL, Représentant permanent du Guatemala auprès des Nations Unies, a déclaré qu’alors que ce siècle touche à sa fin, les nouvelles technologies, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et la protection de l’environnement sont devenus dans une grande partie de la planète, les paramètres du développement. Étant donné que le prochain siècle aura à résoudre les questions non résolues de ce siècle, le concept de nouveaux partenariats trouve toute sa pertinence. Il s’agira donc d’unir les efforts des gouvernements et de la société civile et ce, dans un contexte accepté universellement, à savoir : le consensus. Partant, la gouvernance démocratique doit être un objectif en tant que tel. Dans l’environnement actuel, les différents types d’organisations représentant différents secteurs de la vie civile sont de plus encouragés à s’épanouir et à consolider leur rôle dans la prise de décisions. Les interactions avec les gouvernements sont aussi diverses que les types de ces organisations mêmes. Ainsi au Guatemala, les groupes s’occupant des communautés de base dont la naissance est imputable à la signature des Accords de paix de 1996, s’occupent de causes diverses qui vont de la condition de la femme, à la protection de l’environnement en passant par la production. Ces groupes agissent et jouent un rôle de plaidoyer de façon responsable et démocratique.

Si la communauté des affaires demeure beaucoup plus puissante que les autres groupes, il n’en reste pas moins que la voix des groupes de communautés de base se fait de plus en entendre. Pratiquement tous ces groupes ont une interaction avec le Gouvernement même si parfois les relations sont tendues. L’expérience du Guatemala se reproduit d’ailleurs dans toute la région d’Amérique latine et des Caraïbes. Aujourd’hui, les Gouvernements ont de plus en plus tendance à prendre les groupes de communautés de base au sérieux et leur influence sur la prise de décisions est évidente à tous les niveaux. La réalisation des objectifs de la Charte des Nations Unies au XXIème siècle exige donc que les Gouvernements et la société civile assument leur rôle dans leur domaine respectif et dans le respect du consensus souhaitable. Dans ce contexte, il revient donc aux Nations Unies de rechercher les moyens de renforcer les partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile pour optimiser la mondialisation pour tous, a conclu M. Rosenthal.

M. Greg Bourne, Président régional/Directeur de British Petroleum Amoco pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande, a noté que la mondialisation a permis d’augmenter la prospérité de millions de personnes, d’augmenter l’espérance de vie moyenne et la capacité des gens ordinaires de faire des choix. Pourtant, elle a aussi amené de nombreuses complications et problèmes. Comment les entreprises répondent-elles aux pressions liées à la mondialisation? La façon dont les entreprises peuvent avoir une action positive est en investissant dans les communautés, c’est-à-dire en agissant au niveau local notamment par le transfert de compétences et

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la création d’emplois. BP Amoco dessert 10 millions de clients. Est-ce une contribution adéquate? Cela va sans dire que non. Il ne suffit pas de regarder ses investissements prospérer. BP Amoco est impliqué dans des questions plus larges. Les entreprises se développent dans un cadre social.

Les opérations d’une société peuvent avoir un impact dans d’autres régions du monde. L’objectif du développement durable est de l’intérêt de tous et doit occuper une place prééminente dans les entreprises. Pourtant, M. Bourne a rappelé que les problèmes des sociétés sont complexes et difficiles à gérer et que l’on en est encore au stade de l’apprentissage. Il est important que les entreprises écoutent les ONG, les groupes locaux, les gouvernements et améliorent leurs prestations. Il faut trouver un équilibre entre le progrès économique, le progrès social et la protection de l’environnement. Pour réussir sur les trois fronts, il faut des partenariats. Dans ces partenariats, il est essentiel que chaque groupe comprenne les valeurs des autres. M. Bourne a estimé qu’il y a des valeurs universelles que partagent tous les partenaires. Les entreprises ont besoin des groupes communautaires afin de comprendre les besoins des populations locales. Il faut commencer à comprendre la culture si l’on veut comprendre l’impact de l’entreprise sur celle-ci. Si les entreprises ont des normes qui ne correspondent pas à la culture locale, il ne faut pas les imposer. Que les projets soient nationaux ou mondiaux, il faut que les entreprises travaillent en partenariat avec les groupes locaux afin de pouvoir véritablement contribuer au développement durable et au développement humain.

M. GEORG KELL, Économiste au Cabinet du Secrétaire général des Nations Unies, a centré sa déclaration sur le “Global compact” proposé par le Secrétaire général, visant à renforcer les liens entre les Nations Unies et la communauté des affaires. Il a expliqué qu’aujourd’hui le principal défi qu’il s’agit de relever est de réconcilier les marchés avec les besoins sociaux tant il est de plus en plus évident que les marchés seuls ne pourront pas entraîner une convergence des revenus et que la préoccupation croissante en ce qui concerne la mondialisation a rendu de plus en plus difficile l’attachement aux marchés ouverts. Jusqu’ici les débats sur la mondialisation n’ont pas permis d’élaborer des instruments de politique et se sont plutôt confinés à l’examen de l’impact de la mondialisation sur les marchés nationaux et sur l’état de la coopération, sans tenir aucun compte du rôle des acteurs transnationaux qui, à bien des égards, sont les créateurs des marchés mondiaux. La proposition du Secrétaire général se fonde sur le postulat que l’attention du public et sa résistance aux marchés mondiaux sont largement une réaction au transfert du pouvoir des domaines locaux aux acteurs et aux règlements mondiaux. Il faut donc renouveler l’attachement à l’ouverture des marchés tout en rendant visible et significatif l’attachement aux questions telles que l’environnement, les droits de l’homme, le droit au travail et au développement. De plus, étant donné que pouvoir et responsabilité ne peuvent être séparés, il faut donc établir l’équilibre entre les droits économiques des acteurs mondiaux et leur responsabilité.

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La question est donc de savoir quel type de réponses politiques il faut apporter au double défi de l’ouverture des marchés et l’implication des acteurs du marché dans les concepts universels tels que l’environnement, les droits de l’homme, le travail et le développement. Il faut d’abord poser la question des changements rapides intervenus en ce qui concerne le rôle du monde des affaires dans la société et celui du commerce et de la manière dont il doit être lié aux autres questions. Dans les deux cas, les principaux protagonistes sont les acteurs transnationaux – sociétés transnationales et ONG. Dans les deux cas aussi, les points de vue de ceux qui sont les plus affectées, à savoir les pays en développement, ne sont pas pris en compte.

Dans ces circonstances, la proposition du Secrétaire général représente un effort de fusionner le concept de la responsabilité sociale des acteurs du marché avec la dynamique qui entoure le débat sur commerce et les règles internationales du commerce. Le postulat est donc que des Nations Unies renforcées pourraient combler le fossé en matière de gouvernance qui a été source de tensions et qui a le pouvoir de compromettre le multilatéralisme. Des Nations Unies capables de traiter des questions d’environnement, du travail et des droits de l’homme contribueront à assurer la durabilité de la libéralisation du commerce. Un pont sera ainsi créé entre l’OMC et les institutions des Nations Unies. Si les gouvernements continuent d’assumer leurs responsabilités dans l’application des valeurs universelles, la proposition du Secrétaire général constitue un défi lancé aux compagnies d’embrasser ces mêmes valeurs dans leur sphère d’influence. Si tout indique que la communauté internationale des affaires est prête à relever ce défi, on ne peut dire clairement si cette réponse sera assez forte pour éviter une longue confrontation. Il faut aussi se demander si les compagnies transnationales continueront à résister aux multiples pressions ou si elle vont converger autour des valeurs universelles.

Il faut enfin se demander si les gouvernements sont disposés à aborder cette question. Il est à espérer que le Global Impact du Secrétaire général annonce un débat productif, se révèle un concept viable, de promotion de bonnes pratiques parmi les transnationales, et offre un cadre de nouvelles coalitions entre les acteurs mondiaux et les gouvernements soucieux de faire des pas raisonnables dans la bonne direction, a conclu M. Kell.

MME PUANANI BURGESS, Présidente de la Fondation Pu’a, a souligné l’importance des partenariats entre tous les membres de la société. Il est capital, a-t-elle déclaré, de développer un dialogue entre tous les acteurs concernés et de reconnaître leur différence. Il faut trouver un moyen d’inclure tous les êtres humains lorsque l’on fait certains choix. Mme Burgess a rappelé qu’il était important pour les familles d’avoir un patrimoine afin de pouvoir retrouver leur honneur et leur dignité. Évoquant le débat qui a eu lieu ce matin et au cours duquel l’accent a été mis sur l’importance des médias, Mme Burgess a estimé que rien ne peut remplacer un

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vrai face à face. C’est pour cette raison qu’elle a préconisé l’instauration d’un plus grand nombre de partenariats entre tous les différents acteurs afin de pouvoir réaliser des objectifs communs.

Réponses des experts aux questions des participants

Répondant à une question sur le développement durable du point de vue des compagnies transnationales, M. Greg Bourne a mis l’accent sur le fait que le développement durable ne concerne pas seulement la protection et la pérennité de l’environnement. Il s’agit aussi d’assurer le progrès social qui implique le recours à tout ce que le monde moderne peut offrir, qu’il s’agisse d’eau ou d’électricité. Il est vrai aussi que les compagnies transnationales ont et reconnaissent leur responsabilité au niveau des droits de l’homme et de ce point de vue, il n’existe aucun conflit interne au sein des transnationales.

Sur la question de l’établissement de partenariats solides avec des sociétés multinationales qui apparemment ont tous les moyens, M. Kell a reconnu qu’il s’agit là d’un enjeu ou d’un risque à courir. Mais à plusieurs sommets des Nations Unies, on a pu voir comment la convergence de vues entre l’ONU et les groupes peut se traduire en décisions importantes. Il ne faut pas empêcher l’ONU d’entretenir des relations avec des sociétés puissantes puisqu’il s’agit de diversifier les relations avec les différents acteurs et de réaliser des objectifs communs, a estimé M. Rosenthal. A ce propos, M. Bourne a relevé que le monde se dirige aujourd’hui vers une société d’engagement, tendance imputable en partie aux ONG. Il s’agit donc d’encourager les compagnies lorsqu’elles commencent à prendre de bonnes initiatives.

Pour ce qui est des relations avec l’ONU, M. Bourne a estimé que les relations seraient plus fructueuses si elles se créaient d’abord sur le terrain plutôt qu’au Siège des Nations Unies. Répondant à une question sur la place des pays les moins avancés dans la mondialisation, M. Rosenthal a reconnu qu’il n’y a pas de réponse simple à cette question qui en fait est une question systématique. Les solutions passent par un financement accru au développement, le renforcement des institutions ou encore la création d’un environnement favorable aux pays les moins avancés. Il faut reconnaître que l’ONU n’a pas suffisamment réussi dans ce domaine car le fossé qui sépare les pays pauvres et les pays riches semble se creuser davantage. Dans le domaine de l’environnement, des droits de l’homme ou du droit du travail, le cadre existe à l’ONU mais le défi est de donner un sens concret à ces questions, a ajouté M. Kell.

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La mondialisation au XXIème siècle

Déclarations

M. THEO-BEN GURIRAB, Président de la 54ème Assemblée générale et Ministre des affaires étrangères de la Namibie, a regretté de ne pas avoir pu assister à la séance d’ouverture de cette importante conférence. Ce sont des Organisations non gouvernementales (ONG) comme celles qui sont aujourd’hui présentes qui lui ont donné la force et la confiance d’oeuvrer pour son pays, et notamment pour son indépendance. M. Gurirab a rappelé que c’est en 1965 qu’il est venu aux Etats-Unis pour faire ses études. C’est en tant que pétitionnaire qu’il est venu à l’ONU pour la première fois. Cette conférence sur les défis de la mondialisation vient à point nommé, a déclaré M. Gurirab qui a estimé qu’il existait déjà une coopération exceptionnelle entre les Nations Unies et les ONG. La mondialisation est une force puissante qui tisse des liens étroits non seulement entre les nations et les économies, mais facilite et accroît les communications comme l’Internet qui permet d’agir et de communiquer de mieux en mieux. Pourtant, les bienfaits de la mondialisation ne sont pas aussi universellement répartis que l’on veut bien le dire. Les pays industrialisés sont les mieux équipés pour tirer parti des possibilités offertes par la mondialisation. La mondialisation a par contre conduit à la paupérisation de nombreux pays en développement. La mondialisation devrait s’inscrire dans le cadre de dynamiques sociales démocratiquement créées. Il est nécessaire d’avoir une mondialisation à visage humain. Des approches novatrices doivent être adoptées pour gérer la généralisation de la mondialisation et permettre aux pays en développement d’en profiter un maximum.

La mondialisation n’est pas seulement une affaire économique. Elle touche les gens, affecte les cultures et les technologies. Il est regrettable que les bienfaits de la mondialisation profite avant tous aux travailleurs les plus compétents du nord. Des solutions pratiques doivent être trouvées pour que la mondialisation puisse également profiter aux pays en développement. L’agriculture est un domaine important pour les pays en développement. Ce secteur peut jouer un rôle clé dans la solution du problème de l’insécurité alimentaire. Le développement de ce secteur est cependant gravement entravé par les pays développés qui continuent à prendre des mesures protectionnistes. La mondialisation met en jeu un grand nombre d’acteurs et exige que tous ceux- ci coopèrent afin de surmonter les impacts négatifs. Le secteur de l’entreprise, les gouvernements, les ONG, et la société civile doivent travailler dans un esprit de coopération afin de relever ensemble les défis du développement.

M. Gurirab a également estimé qu’il fallait un partenariat réel et solide entre l’ONU et les ONG. La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau et ne devrait rien avoir de sinistre du fait qu’elle permet de créer de nouveaux marchés. Elle ne doit pas susciter la crainte de l’affaiblissement de la souveraineté des États et de leur identité culturelle. Il ne faut pas qu’il y ait un repli sur soi. Il faut au

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contraire poursuivre l’effort de resserrement des liens et de coopération entre tous les pays. Les règles du jeu doivent être claires et égales et il est essentiel que les besoins particuliers des pays en développement soient pris en compte. Tous les peuples doivent avoir la possibilité de participer à la mondialisation et d’en bénéficier

M. TAJ HAMAD, Secrétaire du Comité exécutif ONG/DPI, a donné lecture d’une déclaration de M. BRIAN ATWOOD, Vice-Président de Citizens Energy Corporation. La pauvreté dans le monde représente un défi moral pour les gouvernements. Le fossé entre pauvres et riches continue à se creuser. Le travail acharné devrait être justement rémunéré. On devrait recevoir plus ou moins la même rémunération dans toutes les parties du monde. A l’heure actuelle, l’accent est mis sur l’éducation et l’esprit d’entreprise. La mondialisation fait en sorte que ceux qui ont déjà ces qualités s’enrichissent alors que ceux qui ne les ont pas continuent à s’appauvrir. Il faut permettre au monde en développement de participer à la mondialisation. Des mesures doivent être prises pour renforcer la capacité de toutes les nations de participer à l’économie mondiale. La croissance doit être équitable. M. Atwood a estimé qu’il était nécessaire d’avoir un programme qui permette de développer les capacités humaines des nations en développement afin qu’elles puissent être compétitives. Le développement de structures locales peut permettre de créer une dynamique décisive. Il faut encourager les micro- entreprises à se développer et créer un bon environnement pour les investissements. Des systèmes de sécurité sociale sont indispensables. Les lois fiscales doivent être justes.

M. Atwood a estimé que les programmes de réformes économiques échouent souvent parce qu’ils sont trop vastes. Il faut de ce fait commencer par réformer les secteurs clé. La démocratie et la mondialisation ne doivent pas être pervertis par des démagogues. Pour être compétitifs, les pays en développement doivent dispenser une éducation appropriée et créer des entreprises performantes. Il faut également mettre l’accent sur les valeurs démocratiques et encourager l’esprit d’entreprise. Les pays pauvres doivent pouvoir effectuer, à temps, les changements qui sont nécessaires à leur développement. Il est indispensable de mettre en place des technologies modernes et de maîtriser dans les pays en développement les informations disponibles. Pour relever les défis de la mondialisation, il y a des choix importants à faire. Les pays en développement ont beaucoup à gagner si l’économie mondiale continue à croître et beaucoup à perdre si les pauvres sont laissés en marge des bénéfices de la mondialisation.

Mme SPECIOSA WANDIRA KAZIBWE, Vice-Présidente et Ministre de l’agriculture de l’Ouganda, a déclaré que de nombreuses prédictions assurent que l’Afrique sera le continent du XXIème siècle, tout comme l’Europe l’a été pour le XIXème siècle et les Etats-Unis pour le XXème siècle. Mme Kazibwe a donc appelé cette Afrique à devenir le sujet de l’histoire au lieu de conserver son statut actuel d’objet. La mondialisation n’est pas nouvelle pour l’Afrique, a poursuivi l’oratrice. Elle a commencé il y a plus de 500 ans quand les Africains se sont joints au système commercial international

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avec l’esclavage ou le colonialisme. Il faut déplorer alors que les pays africains soient toujours au stade de ne pouvoir contrôler les prix de leurs produits de base. Pendant plus de 500 ans, l’Afrique a eu la portion congrue sur les marchés internationaux. Partant, le défi de la mondialisation consistera donc à inverser cette tendance et il faut dès lors se demander si cette mondialisation sera symbiotique ou parasitique. Pour la Ministre, l’Afrique peut trouver sa voie dans le marché mondial par l’agriculture. Or il se trouve que ce marché est toujours férocement protégé par les “tenants du libéralisme”. La mondialisation, a-t-elle estimé, n’aura pas d’avenir si elle n’aborde pas d’abord les questions morales et ne répond à la question de savoir de quelle manière on peut partager la même vision de prospérité. La réponse, selon elle, exige une humanisation du marché et la fin de la loi de la jungle. La poursuite de bénéfices au détriment de tout le reste aboutira à des objectifs contraires.

Les tentatives de l’Afrique de produire de la valeur ajoutée continuent de se heurter à une hausse des tarifs imposée par les pays développés; freinant ainsi l’entrée de l’Afrique dans la catégorie des pays industrialisés. Si la mondialisation signifie interdépendance pourquoi les nouvelles technologies qui jouent un rôle crucial dans le développement économique demeurent-elles un domaine protégé et difficile d’accès? Parlant spécifiquement des pays africains, l’oratrice s’est demandée si le monde est prêt à la solidarité et à édifier des institutions pour répondre à la diversité des besoins et à reconnaître les priorités de ces pays. Il ne s’agit pas d’avancer des excuses pour excuser la poursuite des violations des droits de l’homme, de la mauvaise gouvernance ou encore de la corruption, a dit l’oratrice. Les conditions uniformes auxquels tous les pays en développement sont soumis pour bénéficier de l’assistance et de la coopération des pays développés ne peuvent uniformément conduire à la prospérité. L’avenir est dans une coopération qui mette l’accent sur le bien-être de l’humanité plutôt que sur l’optimisation des profits. La coopération ne signifie pas formation de cartels de pays ou d’entreprises pour optimiser la puissance économique. La coopération doit se concentrer sur la promotion d’un commerce libre, sur moins de régulations et avoir pour objectif majeur l’égalité pour que les pauvres soient moins pauvres et que les riches n’aient plus envie de surconsommer ou de se livrer à d’autres excès. Évoquant le bien-fondé du Traité d’Abuja de 1992 sur l’intégration économique en Afrique, l’oratrice a rappelé les chiffres et dit que seul 1,4% des investissements directs étrangers arrivent en Afrique alors même que le continent transfère plus de quatre fois plus à ses créditeurs internationaux qu’il ne dépense en santé ou en éducation. La mondialisation ne peut progresser que si nous reconnaissons que nous sommes tous liés par une même destinée humaine, a conclu la Vice-Présidente.

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