KOFI ANNAN SOULIGNE LA NECESSITE POUR L’ONU DE PASSER D’UNE CULTURE DE REACTION A UNE CULTURE DE PREVENTION
Communiqué de Presse
SG/2059
GA/9587
KOFI ANNAN SOULIGNE LA NECESSITE POUR LONU DE PASSER DUNE CULTURE DE REACTION A UNE CULTURE DE PREVENTION
19990909Dans son rapport de 1999 sur lactivité de lOrganisation, qui vient de paraître aujourdhui, le Secrétaire général estime quà lheure actuelle, la communauté humanitaire fait face au défi majeur qui découle de laugmentation du nombre des catastrophes naturelles et de la recrudescence récente des conflits armés.
Confronté à ces défis, le Secrétaire général appelle au renforcement des moyens dont dispose lOrganisation pour porter secours aux victimes et à la mise au point de stratégies qui permettent à lOrganisation dagir plus efficacement avant même que les situations durgence ne se produisent.
La cause en faveur des stratégies de prévention mieux conçues et dun meilleur rapport coût/performance constitue le thème central du rapport du Secrétaire général. Lintroduction, intitulé Relever le défi humanitaire Vers une culture de la prévention sera également publiéE séparément comme essai distinct.
Le rapport (document A/54/1) est divisé en six chapitres qui couvre des questions telles que la réalisation de la paix et de la sécurité; la coopération pour le développement; le respect des engagements humanitaires; et lentrée dans la mondialisation. Les autres questions abordées sont dordre juridique international et les droits de lhomme ainsi que la gestion du changement.
Le rapport note dans son introduction que jamais encore les catastrophes naturelles liées au climat navaient été aussi dévastatrices quen 1998, alors même que les conflits armés ont éclaté ou se sont rallumés, au cours de cette année, en Angola, en Guinée-Bissau, au Cachemire et au Kosovo, ainsi quentre lEthiopie et lErythrée. Dautres hostilités se sont poursuivies sans guère accaparer lattention des médias internationaux.
Le défi auquel sont confrontées les institutions humanitaires sest vu compliqué par le fait que ni les médias ni la communauté internationale ne réagissent, de manière consistante, aux situations durgence humanitaire. La crise du Kosovo a été couverte à outrance; alors que la guerre la plus meutrière entre lErythrée et lEthiopie, et la reprise de la guerre civile sanguinaire en Angola ne lont été que très peu.
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Le Secrétaire général est fermement convaincu que laide humanitaire ne doit pas être accordée en fonction du battage médiatique, de la politique ou de la géographie; les besoins humains devant en constituer le seul critère.
Selon le Secrétaire général, la première étape vers des stratégies de prévention efficaces consisterait à bien comprendre les causes sous-jacentes des conflits et des catastrophes. Pour ce qui est des catastrophes, les réponse sont assez simples. La pauvreté, la pression démographique et les pratiques incompatibles avec le développement durable augmentent les coûts des catastrophes naturelles alors même que laugmentation récente des catastrophes naturelles liées au climat est associée à laccumulation constante des émissions de carbone et au réchauffement de la planète.
Notant que les causes de la guerre sont plus difficiles à déterminer, le rapport souligne dans son introduction que des recherches récentes ont montré que les pays sur lesquels sabat la guerre ressentent, en règle générale, aussi dinégalités entre les groupes ethniques, religieux ou autres groupes sociaux, et que le passage dune situation conflictuelle à la guerre proprement dite est souvent provoquée par lexacerbation délibérée des griefs souvent propagés par des médias bellicistes. Dans dautres cas, les conflits armés tiennent moins des antagonismes ethniques, nationaux ou autres quà la lutte pour la possession des ressources économiques.
Le rapport indique que laisser une plus large place à la prévention pourrait réduire le nombre des guerres et les effets des catastrophes. Les avantages financiers quil y aurait à oeuvrer en ce sens sont évidents. Le rapport fait observer que dans les années 60, les catastrophes naturelles ont causé des dommages chiffrés à quelque 52 milliards de dollars; pour les années 90, le montant des pertes sélève dores et déjà à 479 milliards. Les septs guerres les plus destructives des années 90, non compris le conflit au Kosovo, ont coûté 199 milliards de dollars à la communauté internationale, sans compter les débours des pays en conflit eux-mêmes. Des stratégies de prévention plus efficace permettraient non seulement déconomiser des dizaines de milliards de dollars mais aussi dépargner des milliers de vies.
Le rapport argue que le passage dune culture de réaction à une culture de prévention est essentielle à la diminution des coûts humains et économiques engendrés par les guerres et les catastrophes. Le rapport prévient que la transition ne sera pas facile. Si les coûts de la prévention doivent être financés dans le présent, ses avantages, à savoir les guerres et les catastrophes qui ne sont pas produites, reposent sur lavenir. En outre, pour assurer le succès de la prévention, les gouvernements doivent faire passer le bien-être de tous les citoyens avant les intérêts des groupes restreints.
Le rapport note que, dans les années 90, les principaux changements dans les caractéristiques des conflits mondiaux résident dans le fait que la plupart des conflits armés se produisent, non pas entre les Etats, mais à lintérieur des pays. Lon observe aussi, après 1992, une diminution de plus de 30% du nombre et de la violence des conflits et une augmentation nette
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du nombre daccords de paix, soit trois plus dans les années 90 que dans la décennie précédente. Les années 90 ont également été pour les Nations Unies, lère des efforts interinstitutions en matière de consolidation de la paix, efforts qui dans lensemble ont été réussis et qui ont largement été accrus par le recours aux sanctions internationales dont les bilans sont aux mieux ambigus.
Le rapport poursuit en notant quen 1998, la recrudescence nouvelle des conflits a été particulièrement préoccupante de même que les attaques continues contre les civils et notamment le personnel des Nations Unies. Lannée a également été une année difficile pour lOrganisation dans laction quelle a menée pour sacquitter de son mandat de sécurité collective. Cela a été particulièrement le cas du Kosovo à propos duquel les divisions au sein du Conseil de sécurité ont empêché toute opération dimposition de la paix des Nations Unies.
Sur le front du maintien de la paix, le rapport souligne que les Nations Unies font face à de nouveaux défis majeurs avec lopération complexe sans précédent au Kosovo, la mise au point dune nouvelle mission en République démocratique du Congo, lexpansion de la mission en Sierra Leone et la mise en place dopérations probables en Ethiopie et en Erythrée ainsi quau Timor oriental.
Dans son effort continu de réduire la pauvreté et de renforcer le développement économique et social, lOrganisation, selon le rapport, met de plus en plus laccent sur la coopération et la coordination entre les divers éléments du système des Nations Unies, notamment les institutions de Bretton Woods. On le constate par la création, dans le monde, des Maisons des Nations Unies . Plus de 50 Maisons sont déjà en place ou doivent être installées. Le Plan-cadre des Nations Unies pour laide au développement joue un rôle de plus en plus important dans laide apportée aux gouvernements nationaux pour la réalisation de leurs objectifs de développement. Depuis 1997, plus de 60 pays ont commencé létablissement dun bilan commun avec laide du Plan-cadre des Nations Unies.
Le rapport indique quen juin et juillet de cette année, le processus dexamen de la Conférence internationale sur la population et le développement a donné lieu à une session extraordinaire de lAssemblée générale, qui a fondé ses travaux sur un certain nombre de rapports issus du système du système des Nations Unies et qui a adopté une série de recommandations importantes.
Le rapport indique plus loin que limpact socio-économique de la mondialisation continue de bénéficier dune attention particulière au sein des Nations Unies; les questions de la mondialisation continuant dêtre débattues dans un certain nombre de réunions du Conseil économique et social. Un des résultats de ces discussions à léchelle du système a été lélaboration de lEtude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement, 1999 qui sera présentée à lAssemblée générale, plus tard
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au cours de cette année. Le rapport attire également lattention sur les coûts et les avantages de la mondialisation, en faisant une référence spécifique à la société incivile mondiale, au trafic international des drogues et à la face cachée dInternet.
Le rapport dit : La demande mondiale de certaines matières premières bois, diamants et drogues entre autres -, a permis à des factions en guerre de trouver les fonds leur permettant de continuer à se battre pendant des années. Cet Internet même, qui a favorisé la diffusion de normes pour assurer le respect des droits de lhomme et une bonne gouvernance, a aussi servi à propager lintolérance et à répandre linformation nécessaire pour fabriquer des armes de terreur.
Dans le domaine humanitaire, le rapport indique quil y a eu un accent plus marqué sur la nécessité daméliorer lenvironnement de laction humanitaire face aux attaques généralisées contre les civils et, dans de nombreux cas, contre le personnel des Nations Unies également. Un rapport traitant spécifiquement de la protection des enfants dans les conflits armés sera présenté au Conseil de sécurité en septembre, ajoute le rapport.
Le rapport rend compte des progrès qui continuent dêtre enregistrés vers la création dune cour pénale internationale et note que 84 pays ont déjà signé le statut de Rome qui a été adopté, lannée dernière lors de la Conférence diplomatique de plénipotentiaires sur la création dune cour criminelle internationale.
Les moyens novateurs employés pour diffuser le message de lOrganisation et améliorer laccès à ses sources dinformation sont mis en exergue. La popularité du site Web des Nations Unies continue à grandir à un rythme spectaculaire; le nombre de connexions étant passé de 11,5 millions en 1996 à un nombre prévu de 150 millions par an.
Le rapport attire lattention sur la situation financière de lOrganisation qui demeure critique. Il fait observer quà la moitié de lannée 1999, un montant de 2,5 milliards de dollars était encore dû à lOrganisation. De ce fait, lOrganisation na pas été en mesure de rembourser aux Etats membres les 900 millions de dollars dûs pour les opérations de maintien de la paix.
Le rapport fait mention du Bureau des Nations Unies pour les services dappui aux projets, seule entité entièrement autofinancée du système des Nations Unies, qui fournit des services aux institutions spécialisées des Nations Unies et autres organisations. En 1998, le montant des nouvelles demandes de services a, pour la première fois, dépassé le milliard de dollars. Le rapport note quétant donné que lOrganisation sembarque dans de nouvelles relations avec le secteur privé, lexpérience et le conseil du Bureau pour les services dappui pourraient être précieux.
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Le Secrétaire général fait observer que la culture du contrôle interne, servie par les activités du Bureau des services de contrôle interne, a été bien acceptée et renforcée. Le nombre de rapports que le Bureau produit augmente chaque année et plus de 50% dentre eux viennent en réponse aux mandats du Conseil de sécurité. Le Bureau est également chargé des enquêtes sur les violations du règlement intérieur des Nations Unies et dactes criminels perpétrés contre lOrganisation.
A la fin de son introduction, le Secrétaire général déclare : Nul ne remet aujourdhui en cause le fait quil vaut mieux y compris sur le plan financier prévenir les crises que chercher à les régler après coup. Or, notre comportement politique et institutionnel reste beaucoup plus orienté vers la réaction que la prévention. Notant que la transition dune culture de réaction à une culture de prévention ne sera pas facile pour les raisons quil a soulignées dans son rapport, le Secrétaire général souligne que la tâche, aussi ardue soit-elle, nen reste pas moins impérieuse. Les guerres et les catastrophes naturelles continuent dêtre les plus grandes menaces à la sécurité des individus et des collectivités dans le monde entier. Notre devoir solennel à légard des générations futures et de réduire ces menaces. Le remède nous est connu et il sagit maintenant de faire preuve de prévoyance.
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