LE CONSEIL ACCUEILLE AVEC SATISFACTION LA DECLARATION OFFICIELLE DE L'OPPOSITION TADJIKE UNIE SUR LE DEMANTELEMENT DE SES FORCES ARMEES
Communiqué de Presse
CS/1081
LE CONSEIL ACCUEILLE AVEC SATISFACTION LA DECLARATION OFFICIELLE DE L'OPPOSITION TADJIKE UNIE SUR LE DEMANTELEMENT DE SES FORCES ARMEES
19990819Il se félicite de la décision de la Cour suprême du Tadjikistan de lever les interdictions concernant les activités des parties de l'opposition
Le Président du Conseil de sécurité, M. Martin Andjaba (Namibie), a fait, cet après-midi à la suite de consultations entre les membres du Conseil, la déclaration suivante sur la situation au Tadjikistan :
Le Conseil de sécurité a examiné le rapport sur la situation au Tadjikistan en date du 12 août 1999 (S/1999/872), que le Secrétaire général a soumis en application du paragraphe 10 de sa résolution 1240 (1999) du 15 mai 1999.
Le Conseil se félicite des progrès notables qui ont été accomplis dans la mise en oeuvre de l'Accord général sur l'instauration de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan (S/1997/510), en grande partie grâce aux efforts renouvelés du Président de la République du Tadjikistan et au rôle de premier plan joué par la Commission de réconciliation nationale (CRN). Il accueille en particulier avec satisfaction la déclaration officielle de l'Opposition tadjike unie (OTU) sur le démantèlement de ses forces armées et la décision de la Cour suprême du Tadjikistan de lever les interdictions et restrictions qui pesaient sur les activités des partis politiques et mouvements de l'OTU, mesures qui constituent des pas en avant importants et contribuent au développement démocratique de la société tadjike. Le Conseil renouvelle ses encouragements à la CRN pour qu'elle redouble d'efforts afin que s'instaure, entre les différentes forces politiques du Tadjikistan, un large dialogue qui favorisera le rétablissement et la consolidation de l'entente civile dans le pays.
Le Conseil encourage les parties à prendre de nouvelles mesures concertées en vue de garantir la mise en oeuvre intégrale et échelonnée de l'Accord général, de façon équilibrée, en particulier de toutes les dispositions du Protocole relatif aux questions militaires (S/1997/209, annexe II), et notamment celles qui ont trait à la réinsertion des combattants de l'ex-opposition. Il les encourage aussi à continuer activement de créer les conditions nécessaires à la tenue d'un référendum constitutionnel et
d'élections présidentielles et parlementaires, en temps voulu, souligne qu'il importe que l'Organisation des Nations Unies joue un rôle dans ce processus tout en maintenant une étroite coopération avec l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, et se félicite que le Secrétaire général ait l'intention de soumettre des propositions concrètes aux États Membres au sujet des contributions volontaires nécessaires pour financer un tel rôle.
Le Conseil note avec satisfaction les travaux du Représentant spécial sortant du Secrétaire général, M. Jan Kubis, et de tout le personnel de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT), et encourage celle-ci à continuer d'aider les parties à appliquer l'Accord général. Il souligne qu'il faut que la MONUT opère dans tout le Tadjikistan et qu'elle dispose du personnel et de l'appui financier nécessaires et prie le Secrétaire général de continuer à examiner les moyens qui permettraient à la Mission de jouer pleinement et activement son rôle dans la mise en oeuvre de l'Accord général, dans les limites de l'effectif autorisé par la résolution 1138 (1997) du Conseil, en date du 14 novembre 1997, tout en continuant d'appliquer des mesures de sécurité rigoureuses. Le Conseil invite instamment le Secrétaire général à nommer le plus tôt possible le successeur de M. Jan Kubis dans les fonctions de Représentant spécial.
Le Conseil note avec satisfaction que le Groupe de contact des États garants et les organisations internationales continuent de jouer un rôle actif dans le processus de paix.
Le Conseil se félicite que les Forces collectives de maintien de la paix de la Communauté d'États indépendants (Forces de maintien de la paix de la CEI) continuent d'aider les parties à mettre en oeuvre l'Accord général en coordination avec tous les intéressés.
Le Conseil se déclare préoccupé par la situation humanitaire précaire qui règne au Tadjikistan. Il remercie les diverses organisations internationales et les agents des organismes à vocation humanitaire qui jouent un rôle actif dans la mise en oeuvre de l'Accord général et s'emploient à satisfaire les besoins du Tadjikistan sur le plan humanitaire ainsi qu'en matière de reconstruction et de développement. Il demande aux États Membres et aux autres intéressés de répondre rapidement et généreusement à l'examen semestriel de l'Appel global interorganisations de 1999.
En début de séance, M. Andjaba a exprimé, au nom de tous les membres du Conseil de sécurité, ses plus sincères condoléances au Gouvernement et au peuple de la Turquie à la suite du tremblement de terre dont a été victime ce pays.
- 2 - CS/1081 19 août 1999
Rapport intérimaire du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan (S/1999/872)
Le présent rapport actualise les éléments d'information concernant l'évolution de la situation au Tadjikistan et les activités de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT) depuis le dernier rapport en date du 6 mai 1999.
Selon le Secrétaire général, pendant la période à l'examen le Gouvernement tadjik et l'Opposition tadjike unie (OTU) ont progressé notablement dans l'application de l'Accord général. Des difficultés majeures qui entravaient le processus depuis plus d'un an ont en effet été éliminées. La déclaration officielle de l'OTU annonçant la dissolution de ses forces armées a ouvert la voie à la légalisation des partis politiques de l'Opposition et à leur pleine participation au processus politique. Les parties se sont de plus entendues sur les amendements à la Constitution proposée et le Parlement a décidé le 30 juin d'organiser, le 26 septembre prochain, un référendum sur ces amendements. Le Parlement a également adopté, le 14 mai, une loi d'amnistie bénéficiant à plus de 5000 combattants de l'OTU qui s'étaient inscrits en 1998 dans diverses zones de regroupement et qui faisaient l'objet d'enquêtes de la part des organes chargés de l'application des lois pour des actes commis pendant la guerre civile. Le 17 juin, un protocole comprenant une liste de tâches à accomplir ainsi qu'un calendrier à cette fin a été signé entre les parties. Depuis sa signature, 12 membres de l'OTU ont été nommés à des postes au gouvernement, ce qui porte leur nombre à 33. Le Parlement a approuvé la transformation du Comité sur les situations d'urgence en un ministère à part entière. Le candidat de l'OTU pour l'attribution du portefeuille de la défense, qui est le chef d'état-major de l'OTU, a été nommé à la tête du nouveau ministère. Le moment est maintenant venu pour le Gouvernement et l'OTU de faire participer d'autres partis et d'autres groupes de façon à intégrer l'ensemble de la société tadjike à ce dialogue.
Le Tadjikistan doit désormais se préparer à trois scrutins importants : le référendum du 26 septembre sur les amendements de la Constitution, les élections présidentielles du 6 novembre 1999 et les élections législatives de février 2000. L'ONU et l'OSCE se sont entendues sur une approche commune au sujet des élections législatives et sont en contact étroit pour définir les modalités de leur coopération. La participation de l'ONU à cette élection dépendra entièrement des contributions volontaires, met en garde le Secrétaire général, avant d'indiquer qu'il soumettra aux gouvernements des proposition concrètes à ce sujet.
La situation humanitaire est restée précaire durant la période examinée et une forte proportion de la population reçoit une forme d'assistance ou une autre. C'est dans la vallée du Karateguine et dans les provinces de Leninbad et de Gorno- Badakshan que les besoins sont les plus grands. Les réactions des donateurs à l'Appel global interorganisations de 1999 ont été décevantes, puisque les annonces de contributions ne représentent que 40% des besoins. A la fin du mois de juillet, un examen semestriel de l'Appel de 1999 a été soumis aux donateurs. Il décrit 10 projets prioritaires, d'un coût légèrement supérieur à 13 millions de dollars, qu'il faut financer d'urgence pour assurer une couverture humanitaire minimale jusqu'à la fin de l'année.
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