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SG/SM/7054

LA BONNE GOUVERNANCE EST ESSENTIELLE POUR PERMETTRE A L'AFRIQUE DE REPOUSSER LES CONFLITS ET DE REALISER SON POTENTIEL

30 juin 1999


Communiqué de Presse
SG/SM/7054
AFR/150


LA BONNE GOUVERNANCE EST ESSENTIELLE POUR PERMETTRE A L'AFRIQUE DE REPOUSSER LES CONFLITS ET DE REALISER SON POTENTIEL

19990630 Le Secrétaire général s'adresse en ces termes au troisième Forum sur la gouvernance en Afrique, tenu à Bamako (Mali) du 28 au 30 juin 1999

Le premier Forum sur la gouvernance en Afrique a eu lieu à Addis-Abeba il y a trois ans. Nous ouvrons aujourd’hui le troisième Forum, sur le thème “Bonne gouvernance et gestion des conflits pour une paix et un développement durables”. Le choix de ce thème témoigne de la volonté des dirigeants et des peuples de l’Afrique de comprendre les causes des conflits et de remédier à leurs conséquences. Le Mali, qui accueille généreusement cette réunion, est lui-même un éclatant exemple d’un pays dont toute la population aspire à la réconciliation nationale et veut s’engager dans la voie du progrès et de la paix.

Au cours des trois dernières décennies, plus de 30 guerres civiles ont déchiré l’Afrique. Un conflit éclate, s’étend aux pays voisins qu’il implique progressivement sous prétexte de défendre leur sécurité commune. Nous voyons les dévastations qu’entraînent ces conflits; nous sommes bien près de perdre tout espoir devant ces interminables souffrances, dont les victimes sont le plus souvent les femmes et les enfants; et nous ne pouvons que regretter que le développement des pays africains en soit retardé d’autant.

Au début des années 90, on espérait timidement voir des changements positifs se produire sur notre continent. Nombreux étaient les pays qui procédaient à des réformes économiques et politiques. Des élections démocratiques étaient organisées plus fréquemment, et l’équité dans les décisions publiques paraissait moins inaccessible. C’est dans ce nouveau climat politique, plus prometteur, qu’a été lancée en 1996 l’Initiative spéciale des Nations Unies pour l’Afrique. La gouvernance a été la fondation sur laquelle l’Initiative spéciale est structurée. La gouvernance prévoit l’avènement de sociétés fondées sur le consensus national, la démocratie par la participation, le respect des droits de l’homme, l’indépendance du pouvoir judiciaire, la transparence et la responsabilité, une presse indépendante, une fonction publique impartiale s’attelant à gérer les fonds publics et à fournir les services d’utilité collective avec efficacité.

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Le Forum sur la gouvernance en Afrique, organisé et appuyé par le Programme des Nations Unies pour le Développement et la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, qui est une entreprise encore toute récente, fait bien augurer d’un souci de mieux gouverner le continent. Il encourage les partenariats à l’échelle nationale, entre les pouvoirs publics et la société civile; à l’échelle régionale, avec les institutions régionales; à l’échelle internationale, avec le système des Nations Unies et la communauté des donateurs. Le Forum souligne l’importance de la création de capacités humaines et institutionnelles. Il offre de nouvelles possibilités de coordonner les apports de ressources consacrées aux programmes de bonne gouvernance. Et il réaffirme l’un des principaux messages que contenait mon rapport de 1998 au Conseil de sécurité, à savoir que la bonne gouvernance est l’une des conditions essentielles que l’Afrique doit réunir pour venir à bout de ses conflits, tirer parti de la mondialisation et réaliser son vaste potentiel.

Notre reconnaissance va aux Gouvernements de l’Ethiopie, du Ghana et du Mali qui ont accueilli le Forum. Celui-ci a également bénéficié de l’aide et de la participation des Gouvernements du Japon, de la Norvège et de la Suisse et de l’Union européenne. L’Afrique et le monde passent par une période de mutations profondes. L’expérience récente du Nigéria et de l’Afrique du Sud montre que les perspectives d’avenir d’une nation peuvent être transformées et que l’Afrique peut aller vers une nouvelle renaissance. C’est dans cet esprit que j’adresse à tous ceux qui, réunis à Bamako, manifestent leur solidarité avec l’Afrique mes meilleurs voeux de succès pour cette importante réunion.

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