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SG/SM/7049

LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME QUE LES COMMUNAUTES MUSULMANES CONSTITUENT UN ASPECT ESSENTIEL DE LA SOCIETE OCCIDENTALE CONTEMPORAINE

28 juin 1999


Communiqué de Presse
SG/SM/7049


LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME QUE LES COMMUNAUTES MUSULMANES CONSTITUENT UN ASPECT ESSENTIEL DE LA SOCIETE OCCIDENTALE CONTEMPORAINE

19990628 Le dialogue entre les civilisations ne doit pas être intersociétal mais intrasociétal

On trouvera, ci-après, le texte d'une allocution qui sera prononcé le 28 juin par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, à la Conférence au Centre d'études islamiques d'Oxford, au Théâtre Sheldonian, à Oxford (Angleterre) :

C'est pour moi un grand plaisir d'être aujourd'hui parmi vous au Centre d'études islamiques. L'islam n'est pas seulement l'une des grandes religions du monde. Au cours de son histoire, il a été le souffle inspirateur de plusieurs grandes civilisations.

Je pense au califat des Abbassides et à l'époque où l'arabe était, de l'Espagne à l'Asie centrale, la première langue de transmission du savoir. Plus tard, il y a eu des cultures aussi brillantes que celles des Moghols en Inde, des Safavides en Perse et de l'empire Ottoman.

La diversité des civilisations anciennes ne fait aucun doute. Les civilisations naissaient puis mouraient, se développaient puis déclinaient. Le grand historien et philosophe Ibn Khaldun a été l'un des premiers à en faire le constat.

Certaines civilisations se sont développées au même moment dans différentes parties du monde sans entrer en contact les unes avec les autres. D'autres sont entrées en contact, et souvent en conflit, chacune cherchant à dominer ou à conquérir l'autre.

Au cours des deux derniers millénaires, on a surtout eu affaire au second cas de figure : une interaction entre des civilisations concurrentes. L'exemple qui vient immédiatement à l'esprit est celui de la rivalité entre les civilisations islamique et chrétienne. L'islam et la chrétienté, tous deux dérivés de l'ancienne tradition monothéiste moyen-orientale que les musulmans appellent din al-Ibrahim, la religion d'Abraham, sont étroitement apparentés.

Du temps des croisades, chrétiens et musulmans se sont affrontés pour le contrôle de Jérusalem, ville et terre sainte à leurs yeux comme à ceux des Juifs. À d'autres époques, les effets de leur rivalité se sont fait sentir ailleurs dans le monde, de l'Espagne à l'Indonésie, en passant par la Russie et la région dont je suis issu, l'Afrique subsaharienne.

Leurs rapports n'ont pas toujours pris la forme d'un affrontement. Ils étaient aussi faits de dialogue et d'échange, chaque civilisation s'enrichissant au contact de l'autre.

Au Moyen Âge, les chrétiens avaient beaucoup à apprendre des musulmans : dans les domaines de la médecine, de la science, des mathématiques, et même de la philosophie, puisque les oeuvres des anciens philosophes grecs, perdues en Europe, avaient été préservées et traduites en arabe par les érudits musulmans.

Par la suite, le monde chrétien a atteint un niveau d'organisation et de développement technologique supérieur et en a tiré parti pour conquérir et dominer toutes les autres civilisations de la planète. Le dialogue des civilisations s'est converti en un monologue.

Du fait de l'expansion occidentale et de l'essor spectaculaire des transports et des communications, les peuples du monde ont plus de contacts que jamais auparavant. À certains égards au moins, et que nous le voulions ou non, nous vivons tous aujourd'hui au coeur d'une civilisation unique, mondiale.

Pourtant, depuis quelques années, on évoque de plus en plus les "civilisations" au pluriel, par référence au présent et non au passé. Lorsque Samuel Huntington a prédit en 1993 un "choc des civilisations", cette thèse a suscité bien des débats.

Nul ne saurait souhaiter un tel choc. Et je suis sûr que la plupart des dirigeants musulmans ne le souhaitent pas.

En septembre dernier, un dirigeant éclairé du monde musulman, le Président iranien Mohammed Khatami, a prononcé un discours mémorable devant l'Assemblée générale des Nations Unies. À cette occasion, il a dit que la révolution islamique du peuple iranien lançait un appel au dialogue entre les civilisations et les cultures et non à un affrontement entre elles.

Sur sa proposition, l'Assemblée a décidé de proclamer l'année 2001 Année des Nations Unies pour le dialogue entre les civilisations.

Quelles sont donc les "civilisations" du monde d'aujourd'hui et quelle forme de dialogue peuvent-elles instaurer ?

- 3 - SG/SM/7049 28 juin 1999

Samuel Huntington a fait observer, à juste titre, qu'avec la fin de la guerre froide, nous sommes entrés dans une époque où les conflits ne sont plus d'ordre idéologique (comme entre le socialisme et le libéralisme), mais identitaire. La question n'est donc plus "en quoi croyons-nous ?" mais "qui sommes-nous ?"

Mais est-il juste de dire que ces conflits opposent des "civilisations" différentes ? Je n'en suis pas si sûr. Parfois les groupes en conflit ont des cultures très semblables, quand ils ne partagent pas la même langue.

C'était le cas, par exemple, des Serbes, des Croates et des Bosniaques musulmans dans l'ex-Yougoslavie et des Hutus et des Tutsis au Rwanda.

Il est vrai, par ailleurs, que les gens ont souvent tendance à s'identifier avec l'un ou l'autre camp en fonction de leur religion ou de leur culture. Les musulmans du monde entier sont unis par un sentiment de fraternité, comme le sont les juifs ou même les anglo-saxons, quand ils se perçoivent comme les membres d'un groupe en conflit avec un autre.

C'est ainsi que les traditions, les valeurs et les stéréotypes continuent de rapprocher certains peuples et d'en opposer d'autres.

Les civilisations n'existent plus indépendamment les unes des autres comme c'était le cas auparavant. Il reste que les sociétés modernes sont marquées au sceau de l'histoire et continuent à se définir selon des lignes de fracture culturelles.

La ligne de fracture qui suscite aujourd'hui le plus de débats sépare le monde musulman du monde occidental.

D'un point de vue objectif, une telle démarcation peut sembler artificielle, surtout pour un auditoire comme le vôtre où l'on serait bien en peine de distinguer les musulmans des occidentaux, beaucoup d'entre vous étant probablement les deux à la fois. Mais d'un point de vue subjectif, elle est bien réelle, surtout pour les peuples musulmans qui se définissent essentiellement en fonction de l'histoire du dernier millénaire.

La plupart des musulmans n'ont pas oublié que leur religion et leur civilisation s'étendaient autrefois à une bonne partie de l'Europe, de l'Afrique et de l'Asie.

Ils savent qu'ils ont peu à peu perdu leur empire et que presque tous les pays musulmans sont tombés sous la domination directe ou indirecte de l'Occident. L'époque du colonialisme est aujourd'hui révolue, mais bien des musulmans admettent mal d'être en situation d'infériorité dans le rapport de force avec l'Occident. Ils ont le sentiment d'avoir subi un tort, une défaite.

- 4 - SG/SM/7049 28 juin 1999

Leur ressentiment est encore alimenté par l'injustice faite aux Palestiniens et, plus récemment, par les atrocités commises contre des musulmans dans l'ex-Yougoslavie.

Les musulmans d'aujourd'hui voudraient que leur culture et leur civilisation reçoivent à nouveau le respect qu'elles méritent, chez eux et ailleurs. C'est sans doute là un espoir que nous devrions tous partager, étant entendu que le respect ne se gagne plus aujourd'hui par la conquête militaire.

Les sociétés modernes sont trop interdépendantes et les armes modernes trop destructrices pour que l'interaction entre les civilisations prenne aujourd'hui la forme d'un conflit armé, comme ce fut trop souvent le cas par le passé.

Aujourd'hui, le dialogue doit nécessairement être pacifique; c'est une des raisons pour lesquelles je suis convaincu qu'il doit être fondé sur un ensemble de valeurs communes.

Sur ce plan, le plus invétéré des relativistes est voué à devenir un universaliste. La doctrine du "vivre et laisser vivre" ne peut fonctionner que si toutes les cultures et toutes les sociétés sont prêtes à l'accepter.

Il me semble cependant que "vivre et laisser vivre" n'est pas une norme suffisante pour la société mondiale d'aujourd'hui. Et c'est peut-être là que mon opinion diverge de celle de Samuel Huntington.

Je pense comme lui qu'il faut préserver la diversité dans toute la mesure du possible mais non, comme il le suggère, en définissant des "civilisations" correspondant à des blocs culturels, géographiquement distincts.

Cela pourrait donner l'impression d'une diversité culturelle au niveau mondial, mais chaque bloc aurait alors une culture monolithique et tristement repliée sur elle-même au niveau local.

Samuel Huntington semble aller jusqu'à prôner une telle organisation du monde quand, à la fin de son livre, il met en garde les Etats-Unis contre le risque de devenir un pays multiculturel ou, pour reprendre ses termes, une société "écartelée".

Je suis sûr que la plupart d'entre nous ne seraient pas d'accord. Nous sommes nombreux à penser que l'esprit d'ouverture et la diversité sont les véritables points forts des Etats-Unis et que s'ils essayaient d'imposer la conformité culturelle, ils iraient tout droit au déclin, comme d'autres grandes puissances avant eux.

- 5 - SG/SM/7049 28 juin 1999

On pense généralement que les civilisations sont détruites par les querelles intestines, qui affaiblissent leurs défenses, et les mettent à la merci des barbares aux portes de l'empire. Si cela est exact, je soupçonne que c'est parce que les dirigeants ont trop souvent cherché à mettre fin aux dissensions par des méthodes qui ne faisaient qu'aggraver la situation.

En muselant toute opposition et en ignorant des revendications légitimes, ils ont poussé la population à se rebeller, voire à s'allier aux "barbares" honnis.

En vérité, la notion même selon laquelle les étrangers sont des barbares sans culture ni traditions dignes d'intérêt est peut être l'un des éléments qui sapent les civilisations prétendument supérieures et finissent par les mener à leur perte.

L'histoire de la civilisation islamique illustre bien mon propos. Pendant des siècles, le monde musulman a été à la pointe du progrès scientifique et technique tout en excellant dans les arts. À cette époque, ses érudits rapprochaient la philosophie grecque des mathématiques indiennes, tandis que ses hommes d'Etat affinaient l'idée perse et byzantine de la monarchie.

Un grand savant juif comme Maïmonides a pu travailler, avec le succès que l'on sait, au service d'une puissance musulmane; plus tard, l'empire Ottoman a donné asile aux juifs et aux chrétiens qui fuyaient les persécutions dont ils étaient victimes dans les Etats chrétiens.

Pendant des siècles, les Ottomans ont été de bons administrateurs pour des régions qui en ont depuis souvent manqué : la Méditerranée méridionale et orientale et les Balkans. Pendant longtemps, leur empire a été un merveilleux exemple de pluralisme culturel et ethnique, dont nous avons encore beaucoup à apprendre.

Pourtant, c'est ce même empire ottoman qui a permis que la pensée islamique tombe sous la coupe de théologiens conservateurs, qui rejetaient toutes les innovations, du café à l'imprimerie, les assimilant à des hérésies. C'est ainsi que pendant que l'Occident, qui avait embrassé le rationalisme et la science, prenait de l'avance, dans l'Etat islamique le plus puissant de l'époque, la religion devenait un obstacle aux réformes et la modernisation était perçue comme un phénomène intrinsèquement antireligieux.

Je crains que certaines des tentatives qui sont faites actuellement pour rétablir la grandeur islamique ne soient vouées à l'échec, parce qu'au lieu de se dégager des chaînes de l'obscurantisme, elles prétendent les resserrer encore davantage.

- 6 - SG/SM/7049 28 juin 1999

C'est particulièrement vrai des mouvements qui recourent à la violence pour imposer leurs vues, au mépris de la prescription coranique selon laquelle "il n'y a pas de contrainte en religion". À mon sens, une telle attitude ne peut conduire qu'à une aliénation plus grande encore.

Pourtant, je suis convaincu que foi et modernité ne sont pas nécessairement antagonistes, pas plus pour l'Islam que pour n'importe quelle autre religion. Le défi que doivent relever les penseurs musulmans, ici à Oxford et ailleurs, c'est de se montrer à la hauteur des meilleures écoles de la pensée islamique, y compris la tradition de l'"ijtihad", ou interprétation, non seulement pour ce qui est de la théologie et du droit, mais aussi pour les arts et toutes les sciences. Ils devraient encourager les musulmans à s'interroger librement sur les bons et les mauvais aspects des autres cultures, mais aussi de la leur.

Nous qui venons de pays en développement devons comprendre que le fossé le plus profond qui existe entre le monde développé et le monde en développement est celui de la connaissance. Il ne pourra être comblé que par une recherche et une pensée libres et audacieuses.

Il faut, pour aller de l'avant, s'ouvrir l'esprit pour absorber et comprendre un monde en constante mutation, tout en préservant les convictions et les coutumes.

Si Ibn Khaldun était parmi nous aujourd'hui, je suis sûr qu'il adresserait le message suivant aux musulmans : Demeurez fidèles aux meilleures traditions du passé et soyez les artisans d'un avenir fondé sur l'interaction de différentes traditions.

Tel était aussi le message d'un penseur musulman contemporain, Iqbal Ahmad, qui nous a malheureusement quitté le mois dernier. Il y a quatre ans, il a renoncé à une brillante carrière universitaire aux Etats-Unis pour rentrer chez lui au Pakistan.

Il est bien triste qu'il n'ait pas vécu assez longtemps pour réaliser son rêve : doter son pays d'une université de calibre mondial, dédiée à Ibn Khaldun. Mais je suis sûr qu'inspirés par son exemple, d'autres que lui mèneront ce projet à bien.

L'éthique universelle que nous voulons mettre en place ne peut se borner au seul précepte de "vivre et laisser vivre", au sens où chaque Etat imposerait sa propre orthodoxie à ses citoyens; encore moins peut-il s'agir de laisser une ou deux grandes puissances imposer leur volonté à ceux qui sont censés partager leur culture.

Au contraire, nous devons accepter, et même cultiver, la diversité des courants de pensées dans chaque région du monde, et même dans chaque société.

- 7 - SG/SM/7049 28 juin 1999

C'est pourquoi je suis heureux de m'adresser à vous aujourd'hui non seulement dans un centre d'études islamique au Royaume-Uni, en plein coeur de l'Occident, mais à Oxford, haut-lieu du savoir occidental.

Je me réjouis qu'un centre d'études islamiques soit associé à une université aussi prestigieuse. J'espère qu'à l'avenir cette association deviendra encore plus étroite, à mesure que le Centre développera ses programmes d'enseignement et de recherche.

Je me réjouis aussi de marcher dans les pas du Prince de Galles qui, il y a six ans, a publiquement reconnu à cette même tribune combien la civilisation occidentale était redevable au monde musulman.

Bon nombre d'entre vous se souviendront que le Prince Charles ne parlait pas seulement de la contribution que l'Islam avait apportée à la culture européenne au Moyen-âge et à la Renaissance. Il parlait aussi des millions de musulmans qui vivent aujourd'hui en Occident, dont un million et peut-être plus vivent en Grande-Bretagne.

"Ils sont un atout pour la Grande-Bretagne", a-t-il déclaré. Bien sûr, et si vous me permettez de renchérir, je dirais que les communautés musulmanes constituent un aspect essentiel de la société occidentale contemporaine. Elles sont les représentantes d'un des nombreux courants culturels qui confluent dans le monde occidental contemporain.

Grâce à leur présence en Occident, le dialogue entre les civilisations — ou du moins entre les cultures — est possible en Occident. Elles enrichissent le dialogue en y apportant leur propre culture et sont bien placées pour étudier d'autres cultures, dont certaines imprègnent la civilisation occidentale depuis plus longtemps encore que l'Islam.

Les musulmans d'Occident peuvent emprunter des éléments de ces cultures, les intégrer à leur propre vision du monde et même les faire connaître à d'autres musulmans, en particulier dans les pays dont ils sont issus.

Il y a fort à parier que les générations futures verront dans les communautés musulmanes d'Occident une source importante de renouveau et d'inspiration pour la pensée islamique.

Le dialogue entre les civilisations ne doit donc pas être seulement intersociétal mais intrasociétal. C'est ce que le Président Khatami a lui-même laissé entendre lorsqu'il a dit que le dialogue était nécessaire pour enrichir la civilisation, tant au niveau national qu'au niveau international.

Ce dialogue doit être fondé sur le respect mutuel, car il ne s'agit pas d'éliminer les différences entre les êtres humains mais de les préserver et même de les célébrer comme une source de joie et de vigueur.

- 8 - SG/SM/7049 28 juin 1999

Voilà l'éthique universelle dont nous avons besoin : des valeurs partagées, le sentiment d'appartenir à une même humanité au sein de laquelle peuvent coexister des cultures différentes.

Les gens doivent pouvoir observer des traditions différentes sans pour autant se faire la guerre. Ils doivent se sentir suffisamment libres pour échanger des idées et apprendre au contact de l'autre. Comme il est dit dans le Coran, dans un passage que je sais être l'un de vos préférés, Docteur Nizami : "Ô vous, les hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle. Nous vous avons constitués en peuples et en tribus pour que vous vous connaissiez entre vous" [49:13]. “Et non pour que vous vous méprisiez les uns les autres”, ajoute un important commentateur.

Cela veut dire que chaque nation doit non seulement respecter la culture et les traditions des autres mais doit aussi accorder à ses propres citoyens, aux femmes comme aux hommes, la liberté de penser par eux-mêmes. Comme le Président Khatami l'a déclaré à l'Assemblée générale :

"Nous devons reconnaître qu'aussi bien les hommes que les femmes sont des éléments précieux de l'humanité et qu'au même titre, ils possèdent le potentiel d'un développement intellectuel, social, culturel et politique, et que le progrès général et soutenu n'est possible que moyennant une participation active des hommes et des femmes dans la vie sociale."

Toutes les grandes religions et traditions culturelles du monde se recoupent lorsqu'il s'agit des principes fondamentaux devant régir la conduite des hommes : charité, justice, compassion, respect mutuel, égalité de tous les êtres humains devant Dieu.

C'est la raison pour laquelle tant d'Etats, des quatre coins du monde, ayant des traditions religieuses et culturelles très diverses, ont pu adhérer à la Déclaration universelle des droits de l'homme et aux autres accords internationaux qui en découlent.

Il serait sans doute présomptueux de ne retenir qu'un des nombreux droits consacrés par la Déclaration mais, dans le contexte qui nous préoccupe, il n'en est pas de plus importants que la liberté de pensée et la liberté d'expression.

Ce sont ces libertés qui permettent aux êtres humains de s'écouter, de se respecter, de s'enrichir mutuellement au contact de l'autre. Quels que soient les traits particuliers d'une culture ou d'une civilisation donnée, ces libertés nous sont vitales et nous ne devons jamais y renoncer.

Je sais qu'à Oxford et au Centre d'études islamique d'Oxford, il s'agit d'une chose entendue. Vous l'avez compris, et êtes bien placés pour le faire comprendre autour de vous. Je sais que je peux compter sur vous.

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