SG/T/2186

VISITE DU SECRETAIRE GENERAL EN FEDERATION DE RUSSIE DU 21 AU 24 JUIN

25 juin 1999


Communiqué de Presse
SG/T/2186


VISITE DU SECRETAIRE GENERAL EN FEDERATION DE RUSSIE DU 21 AU 24 JUIN

19990625 Le Secrétaire général est arrivé à Saint-Pétersbourg le lundi 21 juin à quinze heures trente. Il a été accueilli par une délégation conduite par le Gouverneur de Saint-Péterbourg, M. Vladimir Yakovlev. A dix-sept heures quinze, M. Kofi Annan a eu un entretien de plus d'une demi-heure avec le Gouverneur à la Maison des hôtes. A l'issue de la réunion, le Secrétaire général s'est brièvement adressé à la presse pour lui faire part de sa joie d'être à nouveau à Saint-Pétersbourg (qu'il avait visitée pour la première fois deux ans plus tôt) et d'avoir achevé les discussions entamées avec le Gouverneur en d'autres occasions, à Saint-Pétersbourg et au Siège de l'ONU en 1997.

M. Annan a indiqué qu'il avait évoqué notamment avec le Gouverneur le souhait de Saint-Pétersbourg d'être désignée capitale culturelle de l'Europe en 2003. Le Secrétaire général a affirmé qu'il appuierait les efforts de M. Yakovlev qui est déjà en discussion avec l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à ce sujet. "Saint-Pétersbourg est une grande ville - une ville magnifique - qui a une longue histoire. Elle devrait avoir sa chance", a-t-il dit.

Répondant à une question sur le rôle du Conseil de sécurité après la crise du Kosovo, le Secrétaire général a indiqué que "les Etats Membres devront réfléchir et étaient en train de réfléchir. Je pense que tous, nous devrons tirer des leçons - y compris les Etats Membres - de ce qui est arrivé et penser à ce qu'il faudrait faire pour renforcer la capacité de réaction du Conseil de sécurité et le rendre plus efficace et plus démocratique".

Après la conférence de presse, le Secrétaire général a visité la Forteresse Petopavlovsk, en particulier la Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul où ont été enterrés tous les Tsars depuis Pierre le Grand. Construite en 1703, la forteresse comprend aussi une prison qui était utilisée pour la détention des prisonniers politiques. Une promenade le long de la Neva a dû être annulée en raison du mauvais temps.

La deuxième journée de la visite du Secrétaire général à Saint-Pétersbourg a débuté par le dépôt d'une gerbe au Cimetière Piskarev. Le 22 juin marque l'entrée en guerre de la Russie pour défendre son peuple contre l'Allemagne nazie. Au cours de la Deuxième guerre mondiale, environ un million de citoyens de Saint-Pétersbourg sont morts, dont 420.000 civils et 70.000 militaires sont enterrés dans le Cimetière Piskarev.

Le Secrétaire général a ensuite visité le petit Musée du cimetière qui illustre les souffrances de la population de Saint-Pétersbourg pendant la guerre. Ce fut "une expérience émouvante", a écrit M. Annan dans le livre des visiteurs. Au moment de sortir, des journalistes ont interrogé le Secrétaire général sur l'incapacité de la Société des Nations à empêcher la Deuxième guerre mondiale et sur le rôle des Nations Unies dans la prévention des guerres actuelles et à venir. Les Nations Unies ont été créées après la Deuxième guerre mondiale "avec pour ambition d'empêcher les guerres futures", a expliqué M. Annan. "Nous n'avons pas pu empêcher tous les conflits, mais je pense que nous avons apporté beaucoup de changements, et nous poursuivrons nos efforts en vue d'empêcher d'autres guerres et d'aider les peuples à vivre dans la paix, la sécurité et la prospérité". Evoquant l'émotion éprouvée en visitant le Musée, il a ajouté : "Savoir qu'environ un demi million de personnes sont enterrées ici et savoir ce que signifie la guerre devrait renforcer notre détermination à empêcher les guerres. Nous devons oeuvrer tous ensemble pour atteindre cet objectif".

Le Secrétaire général et sa délégation ont ensuite visité le Musée de l'Hermitage. Après quoi, M. Annan a déjeuné avec le Gouverneur de Saint-Pétersbourg au Smolny Palace, où il a fait un discours dans le cadre de l'Initiative russe visant à commémorer le centième anniversaire de la première Conférence internationale de la paix en 1899 (voir SG/SM/7039).

Le Secrétaire général a ensuite quitté Saint-Pétersbourg pour Moscou, où il s'est adressé au Congrès des médias russe.

Mercredi 23 juin au matin, il a rencontré M. Alexander Bessmertnykh, Président du Conseil international des anciens ministres des affaires étrangères. M. Bessmertnykh a offert au Secrétaire général le soutien et la coopération du Conseil qui compte actuellement 120 membres, provenant de nombreux pays.

Le Secrétaire général a ensuite rencontré le Ministre des affaires étrangères, M. Igor Ivanov, à la Résidence des invités du Ministère des affaires étrangères. Au cours de leur rencontre, qui a duré presque deux heures, ils ont abordé plusieurs questions à l'ordre du jour international. Lorsqu'ils ont évoqué la question du Kosovo, le Secrétaire général et M. Ivanov ont réaffirmé l'importance de l'Organisation des Nations Unies. Ils ont abordé la mise en oeuvre de la résolution 1244 du Conseil de sécurité, les différents aspects et la complexité de l'Administration civile internationale.

- 3 - SG/T/2186 25 juin 1999

Les autres questions évoquées au cours de cette rencontre et du déjeuner de travail qui a suivi ont porté sur l'Iraq, le Moyen-orient, l'Afghanistan, les relations indo-pakistanaises, et les domaines conflictuels au sein de la Communauté des états indépendants. Le Ministre des affaires étrangères et le Secrétaire général se sont adressés brièvement à la presse à l'issue de leur déjeuner.

A quinze heures de l'après-midi, M. Annan a rencontré le Président de la Douma, M. Gennady Seleznev. Au cours de leur rencontre au siège de la Douma, qui a duré environ quarante minutes, ils ont discuté du Kosovo. Le Secrétaire général a expliqué ce que les Nations Unies faisaient depuis l'adoption de la résolution 1244. M. Seleznev a estimé qu'une assistance devait être fournie à tous ceux qui en avaient besoin, en incluant les réfugiés serbes en République fédérale de Yougoslavie. Le Secrétaire général a précisé que les institutions spécialisées des Nations Unies retournent actuellement en République fédérale de Yougoslavie et que lui-même avait envoyé une mission d'évaluation de la situation humanitaire au cours de la guerre au Kosovo afin d'évaluer également les besoins des réfugiés serbes en République fédérale de Yougoslavie. Le Secrétaire général et M. Seleznev se sont brièvement adressés à la presse à l'issue de leur rencontre.

A seize heures, le Secrétaire général a rencontré le Premier Ministre, M. Sergei Stepashin à la "Maison blanche". La réunion a duré une heure et la question du Kosovo a été au coeur de leur discussion. Le Secrétaire général et M. Stepashin ont évoqué, entre autres, la question des droits de l'homme et les visites récentes du Haut Commissaire aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson, à Moscou, la nécessité d'une nouvelle structure financière internationale et la question des paiements dûs aux Nations Unies. Au cours de ses rencontres avec les trois dirigeants russes, le Secrétaire général a remercié la Russie pour le rôle crucial qu'elle a joué pour trouver une solution à la crise au Kosovo.

A dix-sept heures et quart, le Secrétaire général a rencontré, à la résidence où il séjournait, le Ministre des affaires étrangères du Danemark, M. Niels Helveg-Petersen. Au cours de leur brève rencontre, ils ont évoqué la question du Kosovo. M. Annan s'est rendu le soir même à un dîner organisé en son honneur par l'Association des Nations Unies de la Russie.

Au cours de sa dernière journée en Fédération de Russie, le Secrétaire général a rencontré le Président Boris Yeltsin durant environ 45 minutes. Il a également pu s'entretenir une heure avec lui au cours d'un déjeuner. Le Secrétaire général et M. Yeltsin ont évoqué les questions à l'ordre du jour international et notamment le Kosovo.

Le Secrétaire général a quitté Moscou pour Londres où il fera une visite non officielle. Il devrait y faire des déclarations importantes le vendredi 25 juin et le lundi 28 juin.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.