En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/7043

IL EST TROP TARD POUR EMPECHER QUE LA TORTURE NE SUBSISTE AU XXIE SIECLE, MAIS IL N'EST PAS TROP TARD POUR EN LIMITER AU MAXIMUM L'ETENDUE

24 juin 1999


Communiqué de Presse
SG/SM/7043
OBV/103


IL EST TROP TARD POUR EMPECHER QUE LA TORTURE NE SUBSISTE AU XXIE SIECLE, MAIS IL N'EST PAS TROP TARD POUR EN LIMITER AU MAXIMUM L'ETENDUE

19990624 On trouvera, ci-après, le texte du message du Secrétaire général à l'occasion de la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, le 26 juin 1999 :

La Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture est une occasion pour nous tous de faire entendre notre voix pour défendre la dignité humaine et le respect de la vie. En cette occasion, nous nous remémorons toutes les victimes de la torture, celles qui ont survécu, souvent au prix de graves traumatismes physiques et mentaux, et celles qui ont succombé de façon atroce.

L'usage de la torture fut l'une des toutes premières questions prises en charge par l'ONU. En vertu de la Charte des Nations Unies, les Etats ont l'obligation d'encourager le respect universel des droits de l'homme et des libertés fondamentales. En vertu de l'article 5 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, et de l'article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, personne ne doit être soumis à la torture ou à d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. La Convention contre la torture, qui est entrée en vigueur en 1987, proclame notamment qu'"aucune circonstance exceptionnelle, quelle qu'elle soit, qu'il s'agisse de l'état de guerre ou de menace de guerre, d'instabilité politique intérieure ou de tout autre état d'exception, ne peut être invoquée pour justifier la torture". La Convention va encore plus loin en qualifiant la torture de crime international.

Depuis l'entrée en vigueur de la Convention et grâce aux activités de surveillance du Comité contre la torture et au travail du Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme, de nombreux pays ont promulgué des lois contre la torture et pris des mesures aux plans de l'administration et de l'éducation pour empêcher la torture et remédier à ses conséquences. En dépit de ces acquis, les informations en possession de la Commission des droits de l'homme indiquent que la torture continue d'être utilisée comme moyen d'intimidation en temps de guerre et comme instrument de gouvernement par ceux qui n'ont pas la confiance de leur peuple, l'impunité étant alors trop souvent la règle.

Mais la communauté internationale est en train de réagir. Les tribunaux pénaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, par les inculpations qu'ils ont prononcées, indiquent que personne, quels que soient son pouvoir ou son rang, ne peut violer impunément les droits de l'homme. Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale fait de la torture un crime contre l'humanité et un crime de guerre. J'engage tous les pays à apporter leur appui total à ces tribunaux et j'appelle ceux qui ne l'ont pas encore fait à ratifier le Statut de Rome dans les meilleurs délais. Les gouvernements peuvent également fournir la preuve de leur appui en versant des contributions au Fonds de contributions volontaires pour l'aide aux victimes de la torture.

Il est trop tard pour empêcher que la torture ne subsiste encore au XXIe siècle, mais il n'est pas trop tard pour redoubler d'efforts afin d'en limiter au maximum l'étendue. J'appelle tous les gouvernements, auxquels il incombe au premier chef de protéger les droits de l'homme et de lutter contre la torture, à ne pas se dérober à cette tâche.

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