En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/7030

KOFI ANNAN SALUE LE GRAND ESPRIT, LE COURAGE ET LA FORCE D'AME DE BOUTROS BOUTROS-GHALI QUI LUI ONT PERMIS DE "RESTER FIDELE A SES CONVICTIONS"

14 juin 1999


Communiqué de Presse
SG/SM/7030
ORG/1286


KOFI ANNAN SALUE LE GRAND ESPRIT, LE COURAGE ET LA FORCE D'AME DE BOUTROS BOUTROS-GHALI QUI LUI ONT PERMIS DE "RESTER FIDELE A SES CONVICTIONS"

19990614 On trouvera ci-après l'allocution prononcée par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l'occasion de l'inauguration du portrait de M. Boutros Boutros-Ghali, sixième Secrétaire général des Nations Unies :

Cela fait très plaisir de vous voir tous les deux de retour en ce lieu.

J'espère, Monsieur le Secrétaire général, que vous avez apporté un bon stylo — car je suis certain qu'après l'inauguration de votre portrait nombre de nos collègues souhaiteront vous demander de signer pour eux un exemplaire de votre nouveau livre.

Je sais qu'on y trouve bien des récits intéressants. Mais le portrait que nous sommes sur le point de découvrir est très parlant, lui aussi, à plus d'un égard.

Il nous parle d'un homme qui se sent chez lui et qui a l'esprit en paix, aussi bien par rapport à ses racines que par rapport au monde qui l'entoure — et cela, qu'il se trouve dans son pays ou qu'il voyage à l'étranger. Le fleuve que l'on voit couler prend sa source au coeur de l'Afrique, il traverse l'Egypte ... et il traverse aussi le temps. En haut, le ciel est lourd. Peut-être est-ce le calme qui précède la tempête, une tempête de sable. Si jamais elle se lève, l'homme qui est dans le tableau porte en lui une force bien suffisante pour y faire face.

Ce que le tableau nous montre est un paysage peuplé par un homme et ses livres, livres qui constituent l'oeuvre de sa vie. Au dos de ces livres, on peut lire des titres en arabe, ici "Introduction à la politique" et là, un peu plus loin sur l'étagère, "Les organisations internationales".

Ce sont des oeuvres que cet homme a écrites lui-même. Des oeuvres qui sont aussi la destinée qu'il s'est écrite lui-même.

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On y trouve la synthèse d'une vie, la vie d'un intellectuel et d'un diplomate — depuis ses débuts de brillant universitaire, en passant par la Commission du droit international et jusqu'à sa remarquable carrière politique, qui l'a mené à la tête de deux organisations internationales, l'ONU et la Francophonie.

Nous sommes devant le portrait d'un homme qui a le courage de ne pas revenir sur ses décisions et la force d'âme nécessaire pour être fidèle à ses convictions.

Ce tableau nous rappelle qu'au bout du compte, chacun de nous se retrouve seul devant ses choix; qu'en dernier lieu, chacun ne peut compter que sur son compas intérieur et sur la force qu'il porte en lui.

Voilà le paysage personnel d'un grand esprit. L'artiste qui l'a couché sur la toile a un coup d'oeil extraordinaire. Il s'agit d'Even Richardson, que vous avez personnellement choisi, Monsieur le Secrétaire général, pour accomplir cette tâche. Nous sommes très heureux que M. Richardson soit parmi nous aujourd'hui.

Peut-être peut-on dire qu'il manque à ce tableau une présence qui n'y est pas immédiatement visible. Mais je la sens toute proche, comme elle l'a toujours été : je pense bien évidemment à votre épouse Léa, celle qui a tout partagé avec vous et sur qui vous avez toujours pu compter.

Monsieur le Secrétaire général, c'est d'une main ferme et assurée que vous avez dirigé l'ONU alors qu'elle cherchait à trouver ses marques dans un monde bouleversé par des changements subits. Grâce à votre réflexion, notre action a été solidement fondée sur l'analyse présentée dans vos agendas pour la paix, pour le développement et pour la démocratie. C'est vous qui avez ouvert la porte aux réformes que nous appliquons aujourd'hui.

Pour tout cela, vous méritez la reconnaissance de tous ceux qui comprennent que l'ONU est à la fois indispensable et irremplaçable.

C'est donc pour moi à la fois un honneur et un plaisir, Monsieur le Secrétaire général, de vous inviter à dévoiler avec moi ce portrait du sixième Secrétaire général de l'Organisation. Quand nous passerons devant, dans les jours et les années qui viennent, puisse-t-il être pour nous tous une source d'inspiration. Puisse-t-il nous rappeler qu'une conscience en paix est la meilleure des récompenses qui puisse couronner une vie de travail vécue en véritable citoyen du monde.

Nous sommes très heureux que ces qualités qui restent les vôtres soient maintenant mises au service de votre nouvelle mission — "pour le plus grand bien d'innombrables autres citoyens du monde".

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