LES EXPERTES SUGGERENT A BELIZE DE RECOURIR A DES MESURES TEMPORAIRES SPECIALES POUR AMELIORER LA SITUATION DES FEMMES DANS LE DOMAINE DE L'EMPLOI
Communiqué de Presse
FEM/1082
LES EXPERTES SUGGERENT A BELIZE DE RECOURIR A DES MESURES TEMPORAIRES SPECIALES POUR AMELIORER LA SITUATION DES FEMMES DANS LE DOMAINE DE L'EMPLOI
19990614 Elles invitent l'Etat partie à lutter contre la multiplication des familles monoparentales et les maternités précocesCet après-midi, le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a poursuivi son examen du rapport initial et du deuxième rapport périodique combinés de Belize. La discrimination dans l'emploi a fait l'objet de nombreuses remarques, les expertes s'inquiétant de la double discrimination subie par les travailleuses du Belize, plus éduquées mais moins bien payées et davantage exposées au chômage que les hommes. Relevant également la proportion élevée de femmes se retirant du marché de l'emploi, plusieurs membres du Comité se sont aussi demandé comment la parité hommes/femmes pouvait effectivement être promue alors que le Gouvernement n'applique aucune mesure temporaire spéciale. A cet égard, les experts ont suggéré au Gouvernement de réfléchir une nouvelle fois à la possibilité de recourir au système de quotas pour permettre aux femmes d'accéder aux postes décisionnels. Les conditions de travail des femmes ainsi que les structures d'accueil des enfants qui leur sont éventuellement offertes ont aussi été l'objet de plusieurs questions.
Plusieurs expertes se sont en outre inquiétées du très grand nombre de mères adolescentes au Belize, et du très jeune âge de celles-ci. Elles ont estimé que des programmes d'éducation étaient indispensables, car il est tout à fait anormal que des enfants donnent naissance à d'autres enfants. Préoccupées par la propagation rapide du VIH/sida, des expertes ont voulu savoir s'il existe des obstacles moraux liés à la présence forte de l'Eglise et empêchant un travail d'information et d'éducation efficace. La multiplication des familles monoparentales, qui vivent souvent dans la pauvreté, a aussi fait l'objet des préoccupations de plusieurs expertes, qui ont invité les autorités du Belize à informer la population sur les bienfaits de la vie de famille, structure idéale à l'épanouissement des enfants.
Reprenant la parole pour indiquer qu'elle répondrait aux questions des expertes vendredi 18 juin au matin, Mme Dolores Balderamos Garcia, Ministre du développement humain, des femmes et de la jeunesse a tenu à préciser que pour la première fois dans l'histoire de Belize, le Gouvernement en place avait un programme d'action féminine.
En fin de séance, Mme Hanna Beate Shöpp-Schilling, experte de l'Allemagne, a présenté au Comité le rapport du Groupe de travail présession et a rendu compte de sa participation aux travaux de la dernière session de la Commission des droits de l'homme, tenue à Genève en avril dernier.
Demain, mardi 15 juin, à partir de 10 heures 30, le Comité examinera le rapport initial du Népal.
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EXAMEN DU RAPPORT INITIAL ET DEUXIEME RAPPORT PERIODIQUE DU BELIZE
Suite des questions des expertes à l'Etat partie
Prenant la parole sur l'Article 10 de la Convention, consacré à l'égalité des droits en matière d'éducation, l'experte du Ghana, Mme CHARLOTTE ABAKA, a noté une discrimination dans l'accès à l'éducation entre les zones urbaines et les zones rurales. Ainsi les progrès en matière d'alphabétisation profitent beaucoup plus aux résidents des zones urbaines. Elle a rappelé que la Convention insiste tout particulièrement sur l'égalité de l'enseignement pour toute la population. Une fois de plus, les fillettes sont victimes de discrimination et il n'existe pas de politique uniforme pour leur permettre d'entrer dans le système normal d'enseignement. En outre, il semble, ainsi que le reconnaît très franchement le rapport, que les enseignants ne reçoivent pas de formation appropriée. Mme Abaka a demandé si les ajustements structurels avaient eu une influence négative dans ce domaine et si le processus de privatisation touchait également ce secteur. Mme SAVITRI GOONESEKERE, experte du Sri Lanka, a, elle, posé des questions sur l'enseignement supérieur et a fait observer qu'il semblait difficile d'appliquer les mesures temporaires spéciales évoquées par la délégation du Belize alors qu'il n'y a pas assez de femmes dans l'enseignement supérieur et que cette question ne semble pas spécifiquement traitée par le Gouvernement.
Abordant l'Article 11 de la Convention, relatif à l'emploi, Mme IVANKA CORTI, experte de l'Italie, a estimé que la discrimination à l'égard des femmes dans le milieu du travail était très répandue. Si la Constitution et les lois du pays contiennent les éléments permettant de juger s'il y a discrimination ou pas, le problème est que ces textes ne prennent pas en compte un certain nombre de secteurs, parmi lesquels les travailleurs agricoles. Faisant observer que le secteur public est le meilleur modèle en matière d'accès à l'emploi pour les femmes, elle a demandé dans quelle mesure le principe de rémunération égale à salaire égal est respecté dans la fonction publique. Comment la parité hommes/femmes peut-elle être promue alors que le Gouvernement n'applique aucune mesure temporaire spéciale, s'est également interrogée Mme Corti. L'experte s'est dite très frappée par le fait que la main-d'oeuvre féminine bien que plus éduquée soit moins rémunérée et plus vulnérable au chômage. Quelles sont les politiques que le Gouvernement envisage d'adopter pour redresser cette situation discriminatoire évidente ? Le principe d'un salaire minimum identique pour tous les secteurs a-t-il déjà été adopté ? Pour sa part, l'experte de Saint-Kitts-et-Nevis, Mme ROSALYN HAZELLE, a demandé des précisions sur les congés maternité dont les femmes peuvent bénéficier. Le rapport évoque deux types de congés et Mme Hazelle a demandé s'ils fonctionnaient en parallèle ou si les personnes devaient choisir entre ces congés. L'experte a aussi relevé le manque de garderies pour les enfants. Revenant sur le problème du renvoi des enseignantes non mariées
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en état de grossesse, elle s'est dite très surprise par le fait que le Gouvernement, qui alloue des sommes importantes aux écoles, n'ait pas plus de poids sur ce sujet. Qu'est-il envisagé de faire pour mettre fin à cette pratique proprement discriminatoire ? Mme SALMA KHAN, experte du Bangladesh, a demandé si des études ont été effectuées pour identifier les raisons poussant les femmes à se retirer du marché de l'emploi. Est-ce dû au manque de structures de garderie ou au trop grand nombre des situations discriminatoires ? Les règles de recrutement et de licenciement sont-elles les mêmes pour les hommes que pour les femmes ? Evoquant le syndicat de femmes créé récemment, elle a demandé s'il avait bénéficié d'une aide du Gouvernement. Les autorités encouragent-elles le travail indépendant et la création d'entreprises par les femmes ? Mme Khan a également demandé à l'Etat partie de réfléchir une nouvelle fois à la possibilité de recourir au système de quotas pour permettre aux femmes d'accéder aux postes décisionnels.
Revenant à la création d'un premier syndicat de travailleuses en 1991, Mme Rosalyn Hazelle s'est inquiétée du fait que certaines zones géographiques ne semblent pas protégées par la loi nationale en matière de droit du travail.
Abordant l'Article 12 sur l'élimination de la discrimination dans le domaine des soins de santé, l'experte du Ghana, Mme CHARLOTTE ABAKA, s'est inquiétée du très grand nombre de mères adolescentes au Belize, rappelant que, selon le rapport, il arrive que des jeunes filles de 12 ans soient enceintes. Des programmes d'éducation sexuelle et à la famille sont indispensables, car il est tout à fait anormal que des enfants donnent naissance à d'autres enfants, a fait remarquer l'experte. S'inquiétant également du taux très élevé d'infection VIH/sida dans un pays où les prostituées ne sont pas protégées, Mme Abaka est revenue sur les obstacles dus à la religion en matière de prévention. A quels obstacles, avancés notamment au titre d'arguments moraux, les autorités risquent-elles d'être confrontées si elles décident d'encourager l'usage du préservatif masculin ? S'inquiétant également du nombre de décès dus aux avortements, Mme Abaka a suggéré à l'Etat partie de revoir sa législation en la matière. Les femmes sont-elles sensibilisées au dépistage du cancer, des mesures sont-elles envisagées pour lutter contre le tabagisme, très répandu dans le pays, a-t-elle également demandé.
Mme SAVITRI GOONESEKERE, experte du Sri Lanka, a demandé des précisions sur les actions entreprises en vue d'assurer la garde des enfants, lutter contre le harcèlement et protéger la santé des femmes sur leur lieu de travail.
A propos de l'Article 14 sur les femmes rurales, Mme ZELMIRA REGAZZOLI, experte de l'Argentine, a fait remarquer que pour lutter contre l'exode rural, il faut donner aux travailleurs ruraux des conditions de vie qui leur permettent de rester dans les campagnes. Quels sont les programmes en vigueur
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permettant aux femmes rurales d'avoir accès au crédit, a aussi demandé l'experte. Poursuivant sur l'article 14, Mme AHOUA OUEDRAOGO s'est dite préoccupée par le niveau de pauvreté au Belize. Les femmes rurales sont-elles touchées par l'extrême pauvreté et, si oui, dans quelle proportion, a demandé l'experte. Mme Ouedraogo a aussi souhaité obtenir des précisions sur les conditions de logement, d'accès à l'eau potable ou à l'électricité dans les campagnes. Abordant ensuite l'Article 16 relatif au code de la famille, l'experte a estimé qu'il faudrait harmoniser la loi interdisant le mariage aux enfants de moins de 14 ans et celle instituant l'âge légal du mariage à 18 ans (sans consentement parental), ce qui permettrait d'éviter les mariages précoces, qui peut engendrer des grossesses dangereuses pour la mère et l'enfant. La multiplication des familles monoparentales, qui sont souvent les plus pauvres, est un aussi problème à prendre en compte. Le Gouvernement compte-t-il prendre des mesures pour sensibiliser la population à ce problème, a-t-elle demandé. De son côté, Mme Goonesekere a fait remarquer que les couples vivant hors mariage en union consensuelle sont largement défavorisés par rapport aux couples mariés. Mme FENG CUI, experte de la Chine, a souhaité avoir des précisions sur les compétences et les fonctions du Tribunal familial et demandé des exemples concrets de ses activités, notamment en matière de violence familiale.
Présentation du rapport du groupe de travail présession (CEDAW/C/1999/II/CRP.1)
Mme SCHOPP-SCHILLING a présenté le rapport du groupe de travail présession en indiquant que c'est la première fois qu'il avait siégé à la fin d'une session pour définir les questions qu'il allait formuler concernant les rapports présentés à la session suivante. Le groupe a cherché à limiter le nombre de questions posées à l'Etat partie. Il a estimé que dans l'ensemble les Etats parties avaient tous suivis les directives données par le Comité quant à la rédaction de leur rapport. De grands efforts sont fournis pour mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing. Toutefois, dans les faits, l'égalité hommes/femmes n'est pas encore atteinte. De manière générale, le niveau d'éducation des femmes dans les 4 pays concernés (Chili, Espagne, Irlande et Royaume-Uni) s'est amélioré, alors que les femmes continuent d'être la première cible de la pauvreté. Les stéréotypes défavorables aux femmes sont toujours existants et la violence domestique se généralise, a aussi rappelé l'experte. L'experte a ensuite fait rapport sur sa participation à la session de la Commission des droits de l'homme, tenue en avril dernier à Genève.
Réagissant à la présentation de Mme Schopp-Schilling, Mme ABAKA, en qualité de membre du Groupe de travail présession, a regretté le petit nombre d'ONG et d'institutions des Nations Unies ayant été en mesure de participer aux travaux du groupe présession. Mme CORTI a mis l'accent également sur la contribution que pouvait apporter les ONG et les institutions du système.
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Elle a demandé au Secrétariat d'organiser à l'avenir les travaux de manière à garantir la participation la plus large possible de ces organisations.
Mme ANGELA KING, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a indiqué qu'il revient aux institutions du système de décider si elles vont soumettre ou non un rapport écrit au groupe de travail présession. En ce qui concerne les ONG, elle a indiqué qu'elles avaient des ressources plus limitées et qu'il leur fallait choisir entre participer à la session ou aux travaux de présession.
Mme AOUIJ, experte de la Tunisie, s'est, quant à elle, réjouie de l'instauration d'une Journée de la femme lors des travaux de la Commission des droits de l'homme. C'est enfin le lien que le Comité cherchait avec d'autres organes, a-t-elle déclaré. Elle a demandé si des Etats parties étaient présents lors du discours prononcé au nom du Comité et s'ils avaient posé des questions.
Mme SCHOPP-SCHILLING a indiqué que durant sa présence il n'y avait pas eu d'interventions des Etats parties.
Reprenant la parole, Mme KING a estimé que le précédent créé par cette réunion était très important. Animée par Mme Mary Robinson, Haute Commissaire aux droits de l'homme, la réunion a permis à une quinzaine d'Etats ainsi qu'à une quarantaine d'ONG d'intervenir.
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