HR/4416

LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMES, LANCE UN APPEL POUR LA LIBERATION DES OTAGES EN COLOMBIE

4 juin 1999


Communiqué de Presse
HR/4416


LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMES, LANCE UN APPEL POUR LA LIBERATION DES OTAGES EN COLOMBIE

19990604 Il estime que les enlèvements politiques sont "totalement inacceptables"

Vous trouverez, ci-joint, le texte de la déclaration faite à Bogota (Colombie) le 2 juin 1999 par M. Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés :

Je reviens d'une visite sur le terrain dans la région d'Antioquia où je me suis rendu à Medellin, et dans la région d'Uraba. Au cours de ce voyage, j'ai été en contact avec des communautés déplacées, des femmes, des enfants, des organisations non gouvernementales, l'Eglise catholique et les militaires. J'ai été très marqué par deux choses : la souffrance et le courage de la population civile, et son désir de paix et de justice sociale.

Maintenant de retour à Bogota, je désire lancer un appel concernant une question d'ordre humanitaire : la pratique consistant à enlever des personnes à des fins politiques, comme moyen de mener une bataille politique, est absolument inacceptable aux yeux de la communauté internationale. J'enjoins tous les acteurs armés du conflit à renoncer à cette pratique, quelles que soient les inquiétudes, les questions ou les divisions qui peuvent exister au sein de la société. Ces dernières devraient être résolues dans un cadre politique.

Je fais particulièrement référence à trois cas précis, dont deux relèvent de la responsabilité de l'Armée de libération nationale (ELN). Le premier est le détournement d'un vol d'Avianca le 20 avril. 28 passagers sont toujours détenus. Le second est la prise en otage le 30 mai de plus de 140 fidèles de l'église de Cali. Des dizaines d'entre eux sont toujours gardés en otage à ce jour.

J'adresse un appel humanitaire aux dirigeants de l'ELN au nom des familles des otages et de la communauté internationale : Faites un geste humanitaire et libérez ces personnes. Je suis particulièrement choqué d'apprendre que des enfants figurent au nombre des otages de Cali.

Au cours de mon séjour dans la région d'Antioquia, j'ai reçu un message des familles de trois des enfants retenus prisonniers, qui sont tous âgés de moins de 14 ans. Il est possible qu'il y ait d'autres enfants parmi les otages. J'aimerais saluer tous ces enfants en tant que personnes libres.

Le troisième cas est celui du sénateur Piedad Cordoba, enlevée par les Groupes unis d'Autodéfense de Colombie (AUC) le 20 mai. Je suis particulièrement attristé par cet événement car j'avais récemment rencontré le sénateur dans le cadre de l'Appel pour la paix de La Haye. A cette occasion, elle m'avait invité à visiter son lieu de naissance dans le département de Choco et les communautés déplacées de la ville de Quibdo. Je répondrai à ce souhait samedi, et j'espère qu'au cours de mon séjour en Colombie, le sénateur Cordoba aura la possibilité de me montrer elle-même le foyer de son enfance, et de me présenter aux familles déplacées par le conflit armé.

Enfin, je souhaite souligner que ma mission est strictement humanitaire. Ceci est un appel humanitaire, et je le lance au nom des familles des personnes en détention et de la communauté internationale.

Je répète : la pratique de l'enlèvement est parfaitement inacceptable. C'est une action qui stigmatise les groupes qui y recourent, qui dessert leur cause et engendre des traumatismes dans les familles et la terreur dans les communautés.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, est un avocat international pour les enfants, oeuvrant pour leur protection, leur droits et leur bien-être.

* *** *

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

- à New York, Mme Victoria Graham, tél. : (212) 963-5508 ou (212) 963-3178, e-mail : graham@un.org

- à Bogota (Colombie), M. Volker Petsolvt, Directeur du Centre d'information des Nations Unies, tél. : 011 (571) 257-7576 ou 257-6044, fax : 011 (571) 257-7936.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.