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FAO/3723

APPEL DE LA FAO POUR ELIMINER LES POCHES RESIDUELLES DE PESTE BOVINE

3 juin 1999


Communiqué de Presse
FAO/3723


APPEL DE LA FAO POUR ELIMINER LES POCHES RESIDUELLES DE PESTE BOVINE

19990603 Rome, 2 juin 1999 -- En dépit de progrès notables réalisés au cours des dernières années pour éradiquer la peste bovine, il convient d'éliminer au plus vite les poches résiduelles de cette maladie contagieuse des ruminants, car sa résurgence provoquerait des pertes économiques considérables, met en garde l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un communiqué diffusé aujourd'hui.

Tout en invitant les donateurs à apporter leur "soutien immédiat" aux programmes d'éradication et empêcher ainsi le retour de la peste bovine dans les pays ayant récemment réussi à s'en débarrasser, la FAO souligne qu'une élimination totale de cette maladie mortelle de la surface du globe serait "la plus grande victoire jamais enregistrée" par la médecine vétérinaire

Selon les experts en santé animale, la peste bovine persiste dans trois zones isolées de la planète: le sud du Soudan, le sud de la Somalie et certaines parties du Pakistan. Dans trois autres régions, des cas de peste bovine ont été signalés au cours des cinq dernières années sans qu'aucune preuve tangible n'ait été apportée quant à l'élimination de la maladie dans ces zones. Il s'agit de la partie extrême-orientale de la Fédération de Russie, la partie méridionale de la péninsule arabique et la zone kurde le long de la frontière entre la Turquie et l'Irak.

Selon les mêmes experts, le coût de l'éradication de la peste bovine dans chacune de ces poches résiduelles ne dépasserait pas 3 millions de dollars, l'éradication impliquant des campagnes de vaccination et des mesures de lutte et de surveillance ciblées.

Maladie hautement contagieuse des ruminants, la peste bovine est provoquée par un virus (genus Morbillivirus). Elle se manifeste par de la fièvre, des lésions à la bouche et à l'appareil alimentaire, de fortes diarrhées et un taux de mortalité très élevé.

Pendant des siècles, la peste bovine a provoqué des épizooties qui ont tué des millions de bovidés domestiques et sauvages dans plusieurs régions du monde. Dans les années 1970 et 1980, des épizooties dévastatrices ont éclaté en Asie du sud, au Moyen-Orient et en Afrique. En 1994, la peste bovine s'est propagée au nord du Pakistan tuant plus de 50 000 têtes de bétail avant d'être maîtrisée.

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La peste bovine ne tue pas seulement les bovidés, elle a des effets catastrophiques sur les économies rurales, la production de bétail et la sécurité alimentaire. La faune sauvage, autre source de revenus pour les économies rurales (tourisme, etc.), est également dévastée. En outre, les pays affectés se voient exclus du marché mondial en raison des restrictions de santé animale sur les importations.

Le coût de la lutte contre la peste bovine est très élevé aussi bien pour les pays en développement que pour la communauté des donateurs. La Commission européenne a investi, au cours des dix dernières années, environ 200 millions de dollars pour soutenir des programmes de lutte contre cette maladie contagieuse en Asie et en Afrique.

Selon les experts, le coût de l'éradication pour la plupart des pays serait de loin inférieur au coût des programmes de vaccination, de lutte et de surveillance. Une fois qu'un pays déterminé a réussi à éliminer la peste bovine de son territoire, il peut alors remplacer avantageusement les campagnes de vaccination massive par des réseaux ou des systèmes d'information et d'alerte rapides capable de détecter différentes maladies et prévenir ainsi les épizooties.

"Alors que le monde est en passe de se libérer de la peste bovine, une action urgente s'impose au niveau mondial pour éliminer cette maladie dans les dernières régions infectées. Il convient d'écarter tout risque de résurgence, car le prix à payer sera très lourd à l'avenir. A titre d'exemple, les pertes dues à la peste bovine au début des années 1980 au Nigéria ont été évaluées à 2 milliards de dollars", a déclaré l'expert de la FAO Mark Rweyemamu.

Une consultation d'experts internationaux, qui s'est récemment tenue à la FAO dans le cadre du Système de prévention et de réponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontalières des animaux et des plantes (EMPRES), a souligné l'impact grandissant des maladies transfrontalières des animaux sur les économies nationales et la sécurité alimentaire, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. A titre d'exemple, les experts ont cité les épizooties catastrophiques de peste bovine en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique dans les années 1980, les épizooties de peste porcine classique en Hollande et en Allemagne en 1996-97 et les ravages dus à la peste porcine africaine en Afrique de l'Ouest et à Madagascar en 1995-99.

Au cours de cette consultation, les experts ont adopté un plan de la FAO visant à aider les pays membres de l'Organisation à mettre en place leur propre système d'alerte rapide contre la peste bovine et les autres maladies transfrontalières. A cet égard, l'assistance technique de la FAO comprendra la formation et la fourniture de programmes informatiques pour le contrôle et la surveillance à l'échelle nationale, régionale et mondiale.

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