LE SECRETAIRE GENERAL EFFECTUE UNE VISITE OFFICIELLE EN SUEDE DU 25 AU 29 MAI 1999
Communiqué de Presse
SG/T/2182
LE SECRETAIRE GENERAL EFFECTUE UNE VISITE OFFICIELLE EN SUEDE DU 25 AU 29 MAI 1999
19990602 Le Secrétaire général a entamé sa visite officielle en Suède dans la matinée du 25 mai, en s'adressant à une Conférence de contributions pour l'Amérique centrale appelée à répondre aux volets politique et des droits de l'homme du processus de paix inachevé et à la reconstruction à la suite de l'ouragan Mitch. Les Présidents du Honduras et du Nicaragua, des délégués de tous les pays d'Amérique centrale et des représentants des pays donateurs, ainsi que des institutions d'aide multilatérales ont participé à la réunion de haut niveau tenue à Stockholm. Le Secrétaire général a appelé à l'élaboration d'un nouvel accord entre la région et la communauté internationale afin que les voies de la paix et de la reconstruction puissent se rapprocher davantage (voir communiqué de presse SG/SM/7002, publié le 25 mai).En marge de la Conférence sur l'Amérique centrale, le Secrétaire général a eu la possibilité de rencontrer M. Brian Atwood, Administrateur de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international, et M. Charles Josselin, le Ministre français pour le développement international, pour discuter de l'action humanitaire au Kosovo.
Le Premier Ministre suédois, M. Goran Persson, a ensuite offert un déjeuner de travail au Secrétaire général et à sa délégation, qui a porté presque exclusivement sur le Kosovo, bien qu'ils se soient également entretenus de l'initiative du Gouvernement suédois visant à appuyer les mesures préventives de conflits.
A une conférence de presse conjointe avec le Premier Ministre, le Secrétaire général, répondant à une question sur les progrès accomplis dans le cadre des efforts de paix au Kosovo, a déclaré qu'"... il y avait de nombreuses activités et de discussions en cours, mais qu'il n'était pas en mesure d'indiquer que, demain, nous aurons la paix. Nous devons déployer davantage d'efforts".
Le Secrétaire général a salué l'initiative suédoise sur les mesures préventives et a saisi l'occasion pour annoncer la formation d'une équipe de trois personnes chargée d'enquêter sur le rôle des Nations Unies dans le génocide du Rwanda de 1994: M. Ingvar Carlsson, l'ancien Premier Ministre suédois, qui avait dirigé l'équipe; M. Han Sung-Joo, l'ancien Ministre des affaires étrangères de la République de Corée; et le Général Rufus Kupolati du Nigéria, qui a assumé pendant trois ans le commandement de l'Organisme des Nations Unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST), basé à Jérusalem.
- 2 - SG/T/2182 2 juin 1999
A l'issue de la conférence de presse, le Secrétaire général a rencontré le ministre suédois de la défense, M. Bjorn von Sidow, avec qui il a passé en revue la contribution de la Suède aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies et la situation en matière de sécurité en Afrique. Il a ensuite rencontré des dirigeants d'affaires suédois et des membres du Club exécutif "Svenska Dagbladet". Dans son discours présenté au Club, le Secrétaire général a renouvelé l'offre d'établir un accord entre les Nations Unies et le monde des affaires, faite d'abord à Davos (Suisse) en janvier dernier, en déclarant que "de plus en plus, les dirigeants d'affaires reconnaissent que leur obligation - et leur intérêt - ne résident pas seulement dans la manière dont leurs actions affectent leurs actionnaires, mais dans la manière dont elles affectent la vie entière sur cette planète" (Voir communiqué de presse SG/SM/7004, publié le 25 mai). Ensuite, il s'est rendu à une réception offerte par les ambassadeurs africains à Stockholm à l'occasion de la Journée pour l'Afrique et du trente-sixième anniversaire de l'Organisation de l'unité africaine (OUA).
Le Secrétaire général a poursuivi sa visite officielle en Suède mercredi, avec un discours devant le Parlement suédois (selon le règlement de ce Parlement, le Secrétaire général des Nations Unies est la seule personne extérieure au Gouvernement suédois autorisée à prendre la parole lors d'une réunion parlementaire plenière). Dans son discours, intitulé "Les Nations Unies et la gouvernance mondiale", il a demandé que de nouvelles règles et procédures soit établies pour régir le nouvel ordre international qui est en train de se mettre en place. Les Parlementaires doivent non seulement être à l'écoute du peuple, a-t-il déclaré, mais c'est aussi à eux qu'il incombe de mieux faire comprendre ce que représentent les intérêts nationaux. Ils doivent expliquer que toutes les nations ont intérêt à oeuvrer de concert pour la promotion de valeurs telles que la démocratie, les droits de l'homme et la primauté du droit (voir le communiqué de presse SG/SM/7013 du 28 mai).
Il a ensuite rencontré la porte-parole du Parlement, Mme Brigitta Dahl, et d'autres parlementaires. Ils ont parlé du Kosovo, de la réforme des Nations Unies et des projets de l'Union interparlementaire en vue de l'organisation d'une conférence du millénaire en l'an 2000 pour soutenir les Nations unies.
Il a ensuite rencontré deux des trois membres de l'équipe récemment constituée pour enquêter sur le rôle des Nations Unies durant le génocide au Rwanda en 1994 - l'ancien Premier Ministre suédois M. Ingvar Carlsson et l'ancien Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, M. Han Sung-Joo. Ils ont évoqué ensemble le contenu du mandat et l'approche du travail de cette équipe.
Le Secrétaire général et la Ministre des affaires étrangères, Mme Anna Lindh se sont ensuite entretenus en privé durant une demi-heure, avant d'être rejoints par leurs délégations pour une demi-heure de discussion supplémentaire. Ils ont évoqué la situation au Kosovo, la réforme des Nations Unies et les problèmes africains.
- 3 - SG/T/2182 2 juin 1999
Sa Majesté le Roi Carl XVI Gustaf et Sa Majesté la Reine Silvia ont ensuite reçu à déjeuner le Secrétaire général et sa femme, Nane.
Après le déjeuner, le Secrétaire général s'est rendu au Palais Hage, aux environs de Stockholm, où il s'est entretenu durant trois-quarts d'heure avec ses deux Envoyés spéciaux dans les Balkans, MM. Carl Bildt et Eduard Kukan.
Le Ministre des affaires étrangères russe, M. Igor Ivanov, est arrivé au Palais Hage à 16 heures 15. Le Ministre et le Secrétaire général ont été rejoints par les deux Envoyés spéciaux pour une nouvelle séance de discussions qui s'est poursuivie jusqu'à 18 heures. Après cette réunion, les deux hommes ont donné une conférence de presse.
Le lendemain matin, le Secrétaire général s'est rendu à Lund, dans le Sud de la Suède. En route, il a visité Backäkra, la résidence d'été de Dag Hammarskjöld, le deuxième Secrétaire général des Nations Unies. Il a visité la maison avant de se promener dans les alentours, où le Secrétaire général s'est recueilli un moment sur le lieu de méditation de M. Hammarskjöld - un cercle de pierres surplombant la mer. Il a ensuite fait ce commentaire : "Quand on sait ce que représente Dag Hammarskjöld pour l'ONU et pour moi-même, ma visite ici est une grande source d'inspiration. C'est un endroit merveilleusement paisible."
A son arrivée à Lund, le Secrétaire général a été l'invité d'un déjeuner donné par la Faculté de droit de l'Université de Lund. Ensuite, interrogé par la presse quant à sa réaction à l'inculpation le jour même du Président Slodoban Milosevic et d'autres personnalités yougoslaves par le Tribunal pénal international pour l'Ex-Yougoslavie, il a déclaré: "Louise Arbour, le Procureur, m'a informé en personne de la décision de la Cour d'inculper le Président Slodoban Milosevic et d'autres personnalités de son gouvernement. Comme vous le savez, le Tribunal a été instauré par le Conseil de sécurité, et, en vertu de son statut, il agit indépendamment. Le procureur doit donc suivre la voie que lui indiquent les témoignages. Il faut permettre à la justice de suivre son cours". (Communiqué de presse SG/SM/7008 du 27 mai 1999)
Le Secrétaire général a ensuite répondu aux questions des étudiants de l'Institut Raoul Wallenberg de l'Université de Lund.
Dans la soirée, le Secrétaire général a prononcé un discours à l'Université qui porte sur "les droits de l'homme et le droit humanitaire". Au cours de ce discours, il a affirmé que tous les membres de la communauté internationale, spécialement les gouvernements, doivent apporter soutien et coopération au Procureur des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l'Ex-Yougoslavie. "En tant qu'êtres humains, nous ne pouvons pas être neutres- ou en tous cas nous n'avons pas le droit de l'être - quand d'autres êtres humains souffrent", a-t-il déclaré. Il a ajouté que chaque individu a le devoir d'intervenir même s'il est plus facile de ne rien faire.
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Il a également noté que les tribunaux spéciaux mis en place pour sanctionner les violations les plus flagrantes déjà commises sont insuffisants. Il a engagé les Etats à ratifier le Statut de la Cour pénale internationale afin qu'elle voit le jour, avec la juridiction la plus universelle possible, dans les toutes premières années du nouveau siècle (Communiqué de presse SG/SM/7009 du 27 mai 1999). Il s'est ensuite rendu à un dîner donné par le Vice-Chancellier de l'Université, Boel Flodgren.
Le Secrétaire général a achevé sa visite officielle en Suède le vendredi 28 mai. Dans la matinée, interrogé lors d'une conférence de presse, il a estimé que l'inculpation du Président Milosevic par le Tribunal de La Haye compliquait le processus de paix. Il a cependant ajouté qu'il ne pensait pas qu'elle constitue un facteur de complication des relations entre les Nations Unies et l'envoyé russe Victor Chernomyrdin, qui se trouvait alors à Belgrade.
Le Secrétaire général a exprimé son inquiétude face à la situation au Kosovo, qui a déstabilisé la région entière, en bloquant le Danube et en repoussant les touristes de la Côte adriatique. "La Yougoslavie est en train d'être détruite, ce qui pourrait provoquer un exode serbe qui viendrait compliquer le problème. C'est pourquoi nous intensifions nos efforts visant à mettre un terme au conflit", a-t-il conclu.
En milieu de journée, le Secrétaire général a participé à la cérémonie de remise des diplômes de l'Université de Lund, au cours de laquelle il a reçu un doctorat honorifique de la Faculté de droit. Le Vice-Chancellier de l'Université Boel Flodgren a déclaré: "Si Dag Hammarskjöld pouvait considérer l'Université d'Uppsala comme son alma mater, vous pouvez considérer l'Université de Lund comme la vôtre."
Depuis le Sud de la Suède, le Secrétaire général s'est rendu à Copenhague, au Danemark, où il a rencontré le Premier Ministre danois, M. Poul Nyrup Rasmussen. Leurs discussions se sont concentrées presque exclusivement sur le Kosovo. Ils ont ensuite rencontré la presse.
Le Secrétaire général est revenu à New York le Samedi 29 mai.
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