FACE AUX EFFETS NEFASTES DE LA MONDIALISATION UN APPUI A LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT EST INDISPENSABLE
Communiqué de Presse
CTPD/31
FACE AUX EFFETS NEFASTES DE LA MONDIALISATION UN APPUI A LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT EST INDISPENSABLE
19990601 Réuni sous la présidence de Mme Patricia Durrant (Jamaïque), le Comité de haut niveau pour l'examen de la coopération technique entre pays en développement (CTPD) a poursuivi cet après-midi son débat général. Dans ce cadre, les délégations se sont accordées à reconnaître dans la CTPD une modalité efficace de promotion de la coopération Sud-Sud, pourvu, comme l'a fait remarquer le représentant du Sénégal, que le pragmatisme, la solidarité et l'esprit de partenariat continuent de caractériser cette forme de coopération. Si les délégations se sont dans l'ensemble félicitées des avancées réalisées en matière de coopération depuis l'adoption, en 1978, du Plan d'action de Buenos Aires, beaucoup d'entre elles ont mis en avant l'argument financier pour expliquer les obstacles au développement de la coopération Sud-Sud. Dans ce contexte, de nombreuses délégations ont fait part de leurs inquiétudes quant aux conséquences de la mondialisation sur la situation des pays en développement, soulignant notamment qu'il existait un risque de voir se réduire les moyens au service de la coopération pour le développement.Partant, les délégations ont souligné l'utilité de développer de nouvelles formes de coopération telles que la coopération triangulaire, par laquelle un pays du nord apporte son soutien financier à des activités de coopération entre deux pays du sud. La délégation de l'Egypte, pays pivot, a déclaré que la coopération triangulaire ne saurait toutefois remplacer la coopération Nord-Sud, ajoutant que la coopération Sud-Sud reste à bien des égards tributaire de la coopération Nord-Sud. Défendant la coopération triangulaire, le représentant de la Norvège a regretté le déclin de l'aide publique au développement, et rappelé que cette aide et la coopération Sud-Sud doivent se renforcer mutuellement.
Le débat a été suivi d'un échange de vues entre le Directeur du Groupe spécial de la CTPD du PNUD, M. John Ohiorhenuan et certaines délégations.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Corée, Turquie, Pérou, Mexique, Ghana, Colombie, Etats-Unis, Costa Rica, Norvège, République démocratique populaire lao (au nom des Etats en développement sans littoral), Sénégal, Guatemala, Egypte et Indonésie. Les représentants de l'Organisation de la Conférence islamique, du Centre de recherches statistiques, économiques, sociales et de formation pour les pays islamiques et la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement ont également pris la parole.
Le Comité de haut niveau poursuivra son débat général demain, mercredi 2 juin, à dix heures.
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Déclarations
M. SUH DAE-WON (République de Corée) a jugé important que le système des Nations Unies fasse mieux comprendre que les modalités de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD) constitue une stratégie de développement efficace. De l'avis du représentant, l'intégration de la CTPD et de la Coopération économique entre pays en développement (CEPD) est nécessaire à la pleine mise en oeuvre de la coopération Sud-Sud. Le représentant a également souhaité que la participation du secteur privé soit grandement encouragée afin d'utiliser ses ressources financières et techniques. Le représentant a expliqué d'autre part que le moyen le plus rentable de promouvoir la CTPD consiste à collecter et à diffuser des informations dans les pays en développement. Il a donc encouragé tous les efforts dans ce domaine, en particulier ceux du PNUD. Le manque de ressources, a-t-il continué, a été le principal obstacle à la CTPD. Il faut donc que des dispositions de financement triangulaire soient mis au point. C'est la raison pour laquelle la République de Corée a contribué à hauteur de 100.000 dollars au Fonds de coopération Sud-Sud du PNUD après avoir versé, en 1997, quelque 300.000. La République de Corée participe à la CTPD depuis 1960, a rappelé le représentant en donnant le détail des activités de l'Agence de coopération de la Corée, créée en 1991. Cette année, l'Agence prévoit d'inviter 1393 stagiaires de 93 pays en développement. Elle entend également envoyer 56 experts et 105 volontaires pour mettre en oeuvre des projets de coopération financés à hauteur de 32 millions de dollars.
Certains programmes de l'Agence sont appliqués en collaboration avec d'autres pays comme Singapour et Israël. La République de Corée participe, par ailleurs, aux initiatives des institutions des Nations Unies. Sa participation au projet de développement dans la région de la rivière Tumen constitue un bon exemple de la démarche triangulaire. Le représentant a conclu en informant le Comité de l'intention de son pays d'organiser en novembre prochain, un forum pour la coopération technique qui devrait permettre d'enrichir les informations à la disposition des pays en développement et de fixer de nouvelles priorités pour la coopération Sud-Sud.
M. NURI BIRTEK (Turquie) a déclaré que son pays a consacré en 1997, un montant de 105 millions de dollars à l'Aide publique au développement. Le représentant s'est félicité du développement de l'Internet soulignant qu'il s'agit d'un moyen de renforcer l'application de la stratégie des nouvelles orientations. Il s'est dit impatient de voir venir le jour où le monde en développement pourra tirer pleinement les bénéfices de ce nouveau moyen de communication. Venant au rapprochement de la CTPD et de la CEPD, il a précisé que son pays a signé 37 accords dans ce domaine pendant la période 1997-98. Il a ensuite indiqué la teneur des accords de coopération triangulaire signés entre son pays et le Japon, l'un d'entre eux visant à porter assistance à d'autres pays développés en matière de déminage.
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D'autre part, le représentant a affirmé que la question du financement est primordiale en matière de CTPD. A cet égard, il a déclaré que la majorité des ressources consacrées par son pays à la CTPD en Turquie sont d'origine nationale. Il a souligné que certains pays ne consacrent toujours pas de fonds à la CTPD. Ainsi a-t-il regretté qu'un projet de programme régional de la FAO, entièrement fondé sur la CTPD, n'ait pas pu être couronné de succès en raison de l'absence de contributions des pays de la région. Estimant que les accords de financement avec le secteur privé devraient être développés, il a souligné que l'Internet pourrait jouer un rôle utile à cette fin. Faisant remarquer que le montant de l'aide au développement a chuté de 20% entre 1992 et 1997, il a demandé que les pays en développement consacrent davantage de fonds à leurs programmes dans ce domaine.
M. DAUL MATUTE (Pérou) a indiqué que dans son pays, le renforcement de la coopération a été rendu possible grâce aux rapprochements bilatéraux et à la canalisation des ressources financières et humaines nationales. Pour le Pérou, la CTPD est un instrument précieux pour la croissance des pays en développement. La politique extérieure du pays a donc continué d'insister sur les aspects bilatéraux avec les pays des continents concernés. Une enquête a d'ailleurs été réalisée qui montre que plus de 200 activités ont été menées en mobilisant quelque 150 personnes. Devant le déclin de la coopération traditionnelle Nord-Sud, la CTPD est appelée à accroître sa portée. De ce fait, le Pérou a publié un recueil d'offres de coopération qui touche 16 domaines différents et implique 34 institutions nationales de haut niveau. Au cours des deux dernières années, le Pérou a participé à un certain nombre de commissions conjointes avec des pays d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Europe centrale. Le représentant a, dans ce cadre, signalé la création de deux Fonds pour la coopération horizontale.
S'agissant de la coopération triangulaire, il a indiqué que son pays a bénéficié de l'appui du Japon. Le programme mis en place par ce dernier a permis de former plus de 300 professionnels de 20 pays latino-américains. De plus, l'adhésion du Pérou à l'APEC a ouvert de nouvelles possibilités et assure un lien plus étroit entre la CTPD et la CEPD. Le représentant a conclu en assurant le Comité de haut niveau de la volonté de son gouvernement de coordonner l'intégration de la CTPD dans les programmes et projets auxquels il a souscrit. Il a conclu en faisant état d'une renaissance de la coopération entre le Pérou et l'Equateur depuis la signature de l'Accord de paix en 1998.
M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) s'est dit convaincu que la CTPD constitue l'un des domaines les plus nobles de l'activité internationale. Face à la mondialisation, les efforts doivent être déployés afin que cette forme de coopération favorise l'intégration des pays en développement. Il est impératif de mobiliser les ressources financières, techniques et humaines nécessaires pour renforcer les capacités nationales. Le représentant a appelé au renversement de la tendance actuelle à la diminution des ressources consacrées au développement et à l'allégement de la dette.
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Pour respecter de tels engagements une grande volonté politique est nécessaire a-t-il affirmé. Mon pays consacre dans sa constitution la CTPD comme un des principes directeurs de la politique extérieure et, dans ce contexte, a créé l'Institut mexicain de coopération internationale qui est chargé d'assurer une meilleure coordination de la coopération internationale. Le représentant a indiqué que le mexique a pris des mesures aux plans bilatéral et multilatéral en matière scientifique et technique, d'éducation et de culture en vue d'accroître le bien être des peuples.
Le représentant a déclaré que son pays a acquis une expérience en tant que pays bénéficiaire de la CTPD et en tant que pays donateur. Il a affirmé que son pays accorde la plus grande importance à la coopération Sud-Sud comme en témoigne sa participation a de nombreux projets de coopération régionale en faveur du développement économique et social. D'autre part, évoquant les nombreuses actions menées à bien par son pays en partenariat avec le Japon, le représentant a souligné l'importance des systèmes de coopération Nord-Sud qui sont complémentaires de la coopération Sud-Sud.
M. MOSES ASAGA (Ghana) a souligné que son pays continue d'appuyer les principes et recommandations définis dans le Plan d'action de Buenos Aires. L'Afrique, a-t-il dit, est un continent qui continue de souffrir de problèmes socio-économiques. La plupart des peuples n'ont pas accès aux services de base et dans le contexte de l'ordre économique international, la CTPD demeure une stratégie importante pour réaliser les aspiration des pays en développement. Toutefois, le défi de la CTPD ne peut être relevé que dans un cadre de développement élargi fondé sur le principe selon lequel "l'économie est au service de l'homme et non l'homme au service de l'économie". La CTPD ne peut s'épanouir que dans un cadre international juste dans lequel les pays développés doivent assumer une responsabilité particulière. Le représentant a poursuivi en faisant une démonstration des possibilités d'échanges d'expériences et de connaissances qu'offre la coopération Sud-Sud, en particulier avec les pays d'Asie. A cet égard, il a souligné que depuis 1995, les liens commerciaux entre son pays et les pays asiatiques ont augmenté de manière significative.
Il a ajouté que son pays souhaite également partager, avec les pays africains, le savoir qui l'a mené au succès économique. Le Ghana, a-t-il dit, est considéré comme un succès dans le domaine de la privatisation et vient même d'obtenir un prix américain à cet effet. La dernière réunion de la Banque africaine de développement (BAD) a aussi cité le Ghana en exemple. Il est clair, a ajouté le représentant, que les avantages que l'on peut tirer de certains pays d'Asie et d'Afrique peuvent permettre de renforcer les capacités nationales. Il a conclu son exposé en lançant un appel aux institutions internationales pour qu'elles répondent aux appels visant l'allégement ou l'élimination de la dette extérieure.
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M. FABIO OCAZIONES (Colombie) a déclaré que son pays continue d'appliquer la CTPD et ses nouvelles orientations, telles qu'elles ont été approuvées par l'Assemblée générale. Notre pays a renforcé ses accords de coopération dans de nombreux domaines, plus particulièrement avec les pays des Caraïbes. Ainsi, des actions importantes ont pu menées à bien grâce à la création de l'Agence colombienne de coopération internationale. Cela a permis de délivrer une assistance en direction d'autres pays en développement, d'adopter des projets de CTPD et de fournir par exemple une assistance internationale aux pays victimes des ouragans en 1998. Le représentant a recensé 227 exemples de CTPD couronnés de succès dans différents secteurs.
L'examen des progrès du Plan d'accès de Buenos Aires et des nouvelles orientations doit aboutir à un nouvel élan. La question du financement mérite une attention particulière. Le représentant s'est félicité des accords de coopération triangulaire. Les efforts des Nations Unies en matière de coopération Sud-Sud doivent se faire de façon coordonnée pour que la CTPD s'accompagne d'effets réels à moyen et à long terme.
M. SOUTHERN (Etats-Unis) a souligné que la responsabilité fondamentale en matière de CTPD est et doit rester entre les mains des pays en développement eux-mêmes. Les fonds des pays donateurs sont certes importants mais ils ne pourront rien si la CTPD ne bénéficie pas du plein engagement de ses principaux bénéficiaires. Pour les Etats-Unis, il faut donc mieux utiliser les ressources existantes de la CTPD. Le représentant a poursuivi en citant certains éléments qui sont pour lui source d'optimisme. Il s'est ainsi félicité du rôle accru des ONG dans la promotion de la CTPD et de son intégration dans de nombreux programmes des institutions des Nations Unies. Le représentant a cité l'exemple du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) qui illustre à suffisance l'intégration de la CTPD dans le domaine de la population. Le représentant a poursuivi en se félicitant des progrès réalisés en matière de CTPD dans la région d'Asie et du Pacifique et de l'Amérique latine, en saluant tout particulièrement les performances du Brésil et de l'Argentine. Il a également salué les activités de la Commission économique pour l'Afrique et d'un certain nombre d'Etats arabes. Le représentant a terminé sa déclaration en soulignant son appui aux efforts tendant à promouvoir la CTPD et en espérant qu'elle continuera à prouver son bien fondé dans le développement.
Mme NURY VARGAS (Costa Rica) a dit l'importance que son pays attache aux questions d'éducation et de santé précisant que c'est la raison pour laquelle le développement humain revêt une grande importance dans son pays. La représentante a affirmé que son pays joue un rôle fondamental en matière de CTPD dans sa région, citant de nombreux exemples d'accords de coopération conclus avec des pays voisins en matière d'environnement, d'agriculture, de justice et d'administration. La représentante a ensuite appelé de ses voeux un "saut qualitatif" des politiques de développement, plus que quantitatif,
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afin d'aborder comme il se doit le prochain millénaire. Elle a indiqué que le système d'éducation au Costa Rica fera l'objet de réformes destinées à l'adapter aux exigences du marché du travail. La représentante a affirmé que l'éducation est le moyen fondamental qui permettra de réduire le fossé entre pays riches et pays pauvres. A cet égard, elle a souligné le rôle considérable que peut jouer la CTPD.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a souhaité que les pays donateurs aient davantage recours à la CTPD dans le cadre de leur coopération au développement. Il s'est dit convaincu que l'Aide publique au développement et la CTPD doivent se renforcer mutuellement. Il a donc jugé important que le renforcement de la coopération Sud-Sud ne se fasse pas au détriment de l'assistance au développement fournie par les pays industrialisés. Pour le représentant, la CTPD et la CEPD ne sont pas seulement importants dans la mobilisation de nouvelles ressources aux fins du développement. La coopération Sud-Sud est essentielle en ce qu'elle est un moyen efficace d'échanger des expériences en matière de développement et donc de mieux identifier les domaines de compréhension et les positions communes afin de mieux répondre aux défis posés par le processus de mondialisation. De cette façon, les pays en développement deviennent les véritables maîtres des processus de développement et peuvent, en conséquence, renforcer leurs capacités nationales. L'intensification de la coopération conduisant à la croissance et au développement social, la Norvège accueille avec satisfaction la décision récente de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de permettre aux pays en développement d'accorder des termes préférentiels aux produits provenant des pays les moins avancés. Pour sa part, la Norvège continue d'appuyer la CTPD. A titre d'exemple, elle a fourni, l'année dernière, quelque 10 millions de dollars à la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
Le représentant s'est déclaré encouragé de voir de nombreux pays en développement comme "les pays pivots" consacrer des ressources à la mise en oeuvre du Plan d'action de Buenos Aires. Il a, dans ce cadre, souligné l'importance pour les institutions des Nations Unies de considérer l'intégration de la CTPD comme un domaine prioritaire. Il a également souligné le rôle indispensable des ONG dans le renforcement du secteur des affaires dans les pays en développement. D'ailleurs pour la Norvège, l'assistance au commerce Sud-Sud et à la coopération régionale entre pays en développement constituent une des priorités dans la nouvelle stratégie de développement du secteur privé.
M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a pris la parole au nom des pays en développement sans littoral. Il a déclaré qu'il s'associe au discours du Guyana et que la mondialisation constitue un défi de plus en plus difficile à relever. Le représentant a déclaré que les petits états insulaires sont dans une position difficile et qu'ils éprouvent de plus en plus de difficultés à saisir les occasions de s'intégrer dans la vie internationale.
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La CTPD et la coopération Sud-Sud peuvent cependant leur permettre de progresser en assurant leur participation équitable. La coopération Sud-Sud vient s'ajouter à la coopération avec le Nord et les efforts déployés à cette fin devraient bénéficier d'un appui constant de la part de la communauté internationale tout entière.
Le représentant a rappelé que les pays en développement sans littoral sont les plus pauvres parmi les pays en développement. Leur situation ne peut que les mener à une marginalisation accrue si des mesures adéquates ne sont pas prises. Ainsi, la réduction des coûts de transport est importante, elle exige des décisions à l'intérieur des pays. La création de systèmes de transport plus favorables peut se faire par le biais de la coopération triangulaire. La communauté internationale doit accorder un appui particulier aux besoins spécifiques des Etats sans littoral. Le représentant a souhaité que le PNUD poursuive l'exécution de ses programmes.
M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a déclaré que son pays, en sa double qualité de pays bénéficiaire mais également pourvoyeur d'assistance au titre de la CTPD, figure au nombre du premier groupe de "pays pivots" appelés à jouer un rôle de chef de file dans la promotion et la mise en oeuvre de la CTPD par le partage des capacités et de l'expérience au service du bien-être commun. De l'avis du représentant, le pragmatisme, la solidarité et l'esprit de partenariat doivent demeurer les trois piliers majeurs des échanges Sud-Sud. Le représentant a toutefois ajouté que la crise économique et financière actuelle comporte des risques de réduction des moyens au service de la coopération pour le développement qui montrent la pertinence du recours aux arrangements de type nouveau telle que la coopération triangulaire. Il s'est également prononcé en faveur de cadres novateurs tels que le Groupe au Sommet des pays en développement dit G-15 et le Sommet africain-africain américain qui, selon lui, pourraient offrir des plates-formes pour de réelles possibilités d'échanges au titre de la coopération Sud-Sud ou au titre des arrangements triangulaires.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) s'est associé à la déclaration faite par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il s'est déclaré convaincu de l'utilité de rencontres périodiques de haut niveau en vue de faire le bilan de la mise en oeuvre du Plan d'action de Buenos Aires et des nouvelles orientations de la CTPD. Le représentant a affirmé que si des avancées ont été réalisées, on ne peut toujours pas profiter pleinement du potentiel important de la CTPD. Il a souhaité que cette réflexion inspire les débats du prochain Sommet Sud-Sud de La Havane. Il a déclaré par ailleurs que la période actuelle rend plus pertinente encore la philosophie de Buenos Aires.
Le représentant a indiqué que le Guatemala a largement utilisé les mécanismes de la CTPD et fait remarquer que l'insuffisance de ressources financières a entraîné l'échec de certains projets. Toutefois, il s'est félicité que de nombreuses expériences aient pu être menées à bien grâce
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à la coopération triangulaire. En matière de CTPD, a-t-il déclaré, mon pays ne se considère pas uniquement bénéficiaire, car il a souhaité également pouvoir apporter sa contribution.
Le représentant a affirmé qu'il est possible et souhaitable d'entreprendre de nouvelles initiatives en matière de coopération régionale. Il s'est félicité des initiatives prises par l'Inde en direction des pays de l'Amérique centrale. Finalement, le représentant a souhaité que le Conseil exécutif du PNUD mette l'accent sur les projets régionaux.
M. ABOU ELGHEIT (Egypte) a fait part de la conviction de son pays que la CTPD doit jouer un rôle fondamental dans le développement des pays en développement. Soulignant que son pays fait partie des "pays pivots", le représentant a informé le Comité de l'existence de deux fonds couvrant différents domaines de coopération. Les programmes de ces fonds visent surtout la création de capacités institutionnelles permettant d'atténuer les conséquence sociales des programmes d'ajustement structurel. A cet égard, le représentant a fait observer que la coopération entre pays du sud ne peut nullement remplacer la coopération entre pays développés et pays en développement. Pour l'Egypte, la coopération Sud-Sud reste, à bien des égards, tributaire de la coopération Nord-Sud. Pour l'Egypte, la CTPD et les accords triangulaires qu'elle permet, doivent porter essentiellement sur les questions prioritaires telles le commerce, les investissements, la gestion de la dette, l'environnement, l'emploi et l'élimination de la pauvreté. Venant à la coopération régionale, le représentant a estimé qu'elle ne peut être efficace que si elle se fonde sur une paix régionale et une véritable compréhension entre les pays concernés. Le représentant a terminé en soulignant l'importance que son pays accorde à la coopération triangulaire dans le domaine de la science et de la technologie. Il a demandé si une telle coopération existe dans le domaine de la désertification, domaine crucial pour de nombreux pays africains.
M. ADIWISASTRA (Indonésie) a déclaré que face à la mondialisation, la coopération Sud-Sud est devenue un complément indispensable de la coopération Nord-Sud. Notre défi, a-t-il déclaré, consiste à examiner les progrès réalisés et à trouver les moyens de surmonter les obstacles. Après la crise asiatique, nombre de pays en développement se sont trouvés marginalisés et le fossé entre pays développés et en développement s'est agrandi. Le représentant a déclaré que, dans ce contexte, il devient impératif de compter sur ses propres forces. Il s'est félicité que sa région ait été de plus en plus active dans la promotion d'accords bilatéraux de CTPD. L'Indonésie a consacré 500.000 dollars à de tels projets.
Le représentant s'est félicité de l'accroissement du rôle des pays développés avec notamment la coopération triangulaire. Par ailleurs, revenant sur les échanges entre pays, il a souligné le rôle indispensable de catalyseur joué par le système des Nations Unies. Il a rappelé que le PNUD demeure
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la principale source de financement pour les activités de CTPD et s'est félicité de l'assistance apportée par le Groupe spécial à la promotion de nouveaux échanges. Le représentant a déclaré que l'on devrait faire meilleure utilisation du Centre de coopération technique Sud-Sud crée en 1998. Finalement, il a annoncé le lancement d'une page d'accueil sur Internet consacrée aux activités de CTPD.
M. HUSAIM, Organisation de la Conférence islamique, a commenté le rapport portant sur l'examen des progrès accomplis dans l'application de la stratégie des nouvelles orientations de la coopération technique entre pays en développement. Il a ainsi mis l'accent sur le dynamisme avec lequel certains Etats membres de l'OCI mettent en oeuvre la CTPD, dans les domaines notamment de l'agriculture, la santé, la bonne gestion des affaires publiques, ou encore la gestion de la dette. Il a partagé l'avis selon lequel au cours des deux dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans la réorientation stratégique de la CTPD, en convenant toutefois, que malgré les progrès réalisés, il reste beaucoup à faire. Le représentant a souligné le degré de coopération entre l'OCI et le Groupe spécial de la CTPD du PNUD, dans le domaine notamment de l'industrie du textile. Grâce à ces efforts, 20 entrepreneurs de 10 pays différents ont eu l'occasion de procéder à des échanges d'expériences et de bonnes pratiques.
M. PLEHN-MEVIA (CNUCED) a salué les nouvelles orientations positives de la CTPD. Il a affirmé que depuis sa création, la CNUCED a appuyé les programmes de CTPD et de CEPD. Nous intégrons les éléments de CTPD Sud-Sud à tous nos projets dès lors que cela s'avère possible, a-t-il précisé. Parlant du commerce international, le représentant a assuré que la CNUCED encourage la promotion d'activités favorables aux pays en développement. Des programmes de coopération technique visent la promotion des investissements et la CNUCED fournit une assistance à cet effet ; elle analyse toutes les politiques susceptibles de promouvoir les investissements à partir de sources locales et autres. Dans le domaine du développement des entreprises, la CNUCED développe des programmes pour promouvoir l'esprit d'entreprise. Nous avons mis sur pied des programmes qui permettent à des centres commerciaux de contacter d'autres centres dans d'autres pays en développement, favorisant ainsi l'échange d'informations entre pays.
Le représentant a d'autre part affirmé que la CNUCED agit dans le domaine de la gestion des douanes et des systèmes de transport. Finalement, il a précisé que la CNUCED aide les pays en développement à relancer le secteur du tourisme, notamment dans les pays qui ont été touchés par les récentes catastrophes naturelles.
M. ERDUN, Centre de recherches statistiques, économiques et sociales et de formation pour les pays islamiques, a expliqué que le Centre a pour mandat de promouvoir la coopération technique entre les pays de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui aujourd'hui compte 56 membres. Depuis 1981, le Centre, qui a mis en place des programmes de coopération, collabore avec divers instituts de formation et certaines institutions spécialisées
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des Nations Unies. A titre d'exemple, en collaboration avec la Turquie, le Centre a organisé entre 1990 et 1994, cinq réunions sur la coopération technique. Avant de conclure, le représentant a tenu à saluer l'aide qu'apporte le PNUD aux initiatives de CTPD.
Prenant la parole au cours d'un échange de vues avec les délégations, le Directeur du Groupe spécial de la CTPD du PNUD a d'abord rappelé que l'idée de "pays pivot" est née lors de la session précédente du Comité de haut niveau. Il s'est dit, à cet égard, encouragé par le sérieux avec lequel les 23 pays choisis acceptent leur nouvelle responsabilité. Pays pivot, le Brésil a souhaité savoir où en sont les travaux sur la mise au point d'indicateurs permettant de mesurer la pertinence de la CTPD pour le développement. A cette question, le Directeur du Groupe spécial de la CTPD a répondu que la création d'indicateurs exige d'abord une bonne collaboration entre les institutions spécialisées des Nations Unies et ensuite un travail approfondi avec des experts afin d'établir deux types d'indicateurs nécessaires, quantitatifs et qualitatifs. Pour sa part, le représentant de la Tunisie a souhaité connaître les performances et les opportunités du nouveau système d'information du Groupe spécial du PNUD "INRES". Il a voulu savoir si l'INRES pourrait comprendre un aspect "consulting" en matière de CTPD ce qui permettrait, par exemple, de favoriser l'échange d'expériences. Le représentant a enfin souhaité savoir la manière dont le Groupe spécial assure le suivi de la Conférence de Tokyo de 1998 sur le développement de l'Afrique.
Le Directeur du Groupe spécial de la CTPD a expliqué que le PNUD a l'intention de mettre son service "INRES" sur Internet afin d'utiliser cette nouvelle technologie pour le renforcement de la coopération sud-sud. L'idée est d'utiliser ce média pour que les experts du sud puissent dialoguer entre eux mais dialoguer aussi avec les experts du nord. Ce nouveau réseau devrait être lancé dans un mois. En ce qui concerne la coopération en matière de science et de technologie, les futures initiatives visent à mettre au point une liste de priorités et d'ordres du jour qui sera d'ailleurs transmis au Forum de Cuba en avril de l'an 2000. Pour ce qui est de l'aspect "consulting" de l'"INRES", le Directeur du Groupe spécial a expliqué que la base de données de l'INRES vise d'abord et avant tout à faire connaître les expertises des pays du sud. Il serait difficile dans ce cadre, a-t-il dit, d'imaginer un service de "consulting". Répondant à la question sur le suivi de la Conférence de Tokyo, le Directeur du Groupe spécial a fait part de certaines activités menées par le Groupe qui profitent déjà à nombre de pays africains.
Revenant sur la question de l'utilisation des nouvelles technologies, le représentant de la CNUCED, a annoncé que la Conférence avait créé un lien sur Internet pour permettre l'échange d'informations sur un certain nombre de questions comme la disponibilité d'experts et des compétences. La représentante du Costa Rica, pays pivot, est également intervenue pour mettre l'accent sur la coopération que son pays peut développer dans le domaine des institutions démocratiques et des droits de l'homme.
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