LA PAIX, LA DEMOCRATIE ET LA BONNE GOUVERNANCE CONSTITUENT LES PREALABLES FONDAMENTAUX A LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Communiqué de Presse
SOC/4495
LA PAIX, LA DEMOCRATIE ET LA BONNE GOUVERNANCE CONSTITUENT LES PREALABLES FONDAMENTAUX A LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL
19990521 Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui se tiendra en juin 2000 et qui sera consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives a achevé, cet après-midi, son débat général sur les engagements de Copenhague relatifs à la création d'un environnement propice, aux ressources et à la coopération internationale, régionale et sous-régionale aux fins du développement social.Le Comité préparatoire avait entamé ses travaux, lundi 17 mai, en tenant un dialogue de haut niveau sur l'examen d'ensemble et les initiatives au niveau mondial. Il a ensuite engagé un débat général portant sur les dix engagements, pris par les chefs d'Etat et de gouvernement dans le cadre du Sommet de Copenhague.
Au cours du débat tenu cet après-midi, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Chine, Etats-Unis, Bénin, Zambie, Mexique, Inde, Fédération de Russie, Turquie, Canada, Malaisie, Viet Nam, Iran, République de Corée, Jamaïque, Sénégal et Thaïlande. Les Observateurs du Saint-Siège et de la Suisse sont également intervenus.
Le Comité a entendu en outre les représentants de l'Organisation de la Conférence islamique, du Conseil de l'Europe et de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD), ainsi que les représentants des organisations non gouvernementales suivantes : Human Rights Internet, Women's Caucus, Christian Aid, Conseil international de l'action sociale, Coopération internationale pour le développement et la solidarité (au nom de CARITAS International et Franciscans International), Consumers International, Center of concern et Commission of churches on international affairs.
Les intervenants ont affirmé que si les Etats demeurent des acteurs de premier plan, l'efficacité de leurs politiques est de plus en plus dépendante de la coopération internationale. Ils ont indiqué que les principes en matière de politique sociale devraient d'abord viser à aider les pays à atteindre les objectifs sur lesquels la communauté internationale est parvenue à un accord, comme les engagements de Copenhague. Les délégations ont souligné l'importance de la paix, de la démocratie et d'une bonne gouvernance comme préalables fondamentaux à la promotion du développement social.
(à suivre - 1a)
- 1a - SOC/4495 21 mai 1999
En début de séance, le Comité préparatoire s'est prononcé sur la question de la participation des organisations non gouvernementales à ses travaux, en décidant de retirer de la liste établie par le Secrétariat les deux ONG suivantes : Foundation for research on international environment development and security (FRIEND) et Kazem Rajavi International Association for the Defence of Human Rights. Les représentants de l'Iran, de l'Allemagne (au nom de l'Union européenne et des pays associés) et la France ont exprimé leur position.
Le Comité préparatoire reprendra ses travaux à une date qui sera annoncée dans le journal.
Participation des organisations non gouvernementales
M. ESMAEIL AFSHARI (Iran) a déclaré que sa délégation réaffirme les réserves émises précédemment et prie le Comité préparatoire d'exclure la participation de l'Association Kazem Rajavi-international for the defence of human rights. L'Iran reconnaît toutefois que le rôle des ONG est crucial pour les travaux du Comité préparatoire et de la session extraordinaire de l'Assemblée générale.
Mme PATRICIA FLOR (Allemagne) a indiqué, au nom de l'Union européenne et des pays associés, qu'elle est disposée à admettre que l'organisation non gouvernementale en question ne soit pas accréditée. Cette organisation non gouvernementale est liée à des événements troublants. L'Union européenne souhaite toutefois que l'on maintienne le principe fondamental de la participation des organisations non gouvernementales.
MME MARINE DE CARNE (France) a réaffirmé les critères rappelés par l'Union européenne concernant la participation des ONG. La délégation française se joint au consensus sur le retrait de l'ONG qui fait l'objet de discussions.
Débat général sur l'engagement 1 (Environnement propice, l'engagement 9 (Ressources aux fins du développement social) et l'engagement 10 (Renforcement du cadre de coopération internationale, régionale et sous-régionale aux fins du développement social
Mme YIN QI (Chine) a affirmé que pour établir un environnement stable, il faut prévenir les conflits ou trouver des solutions à ceux qui ont éclaté. La paix est une condition préalable essentielle au développement social. Par ailleurs la mondialisation de l'économie et les crises financières appellent un renforcement de la coopération internationale. Il faut enfin renforcer les mécanismes de développement des capacités en matière de développement social. La représentante a appelé la communauté internationale à travailler à l'allégement significatif de la dette. Elle a indiqué que la Chine fournit une aide aux pays en développement, bien qu'elle soit elle-même dans cette situation. Tous les membres des Nations Unies doivent répondre aux demandes des populations en prenant des mesures concrètes pour mettre en oeuvre les engagements de Copenhague.
Mgr JAMES REINERT (Saint-Siège) a souligné la nécessité de placer les ressources humaines au centre des efforts en faveur du développement social. Cela implique qu'il faut assurer la survie des populations et leur fournir des, les services de santé de base, l'hygiène, le logement et l'éducation en particulier aux filles et aux femmes. L'exclusion d'importants groupes de la population du processus de développement économique et social d'un pays constitue une des violations les plus graves des droits de l'homme. Les conséquences sociales de la réforme économique ne peuvent être ignorées. La Session extraordinaire de l'Assemblée générale devrait appliquer le principe d'équité sociale dans de nombreux domaines spécifiques.
( suivre)
- 3 - SOC/4495 21 mai 1999
M. MICHAEL ALLEN (Etats-Unis) a indiqué qu'un contexte propice au développement social doit être basé sur la démocratie et une gestion transparente des affaires publiques. Il a affirmé que les Etats-Unis fournissent un soutien aux pays qui oeuvrent à installer la démocratie, ou qui luttent pour éviter qu'elle soit mise en danger. Le représentant a fait observer que le taux de chômage aux Etats-Unis est très bas, et que les services de santé de base sont accessibles à tous les citoyens. L'équilibre et l'équité entre les sexes sont protégés à tous les niveaux. Le représentant a noté que les Etats-Unis offrent des modules de formation et d'éducation en ce qui concerne l'environnement. Il a également rappelé qu'au plan national, le gouvernement montre une ferme volonté d'améliorer l'accès et la qualité de tous les services sociaux et de promouvoir un développement économique durable. Pour que les systèmes financiers puissent fonctionner, il est important d'adopter des normes de bonne gestion publique, a conclu le représentant.
M. ROMAIN DEGLA (Bénin) a indiqué que son Gouvernement a renforcé sa législation pour garantir le respect des droits de l'homme, et en particulier la parité et l'équité entre les femmes et les hommes. Le cadre juridique visant à assurer un développement social a été mis en place. En revanche, en raison de ses maigres ressources financières, le Bénin peut difficilement atteindre les objectifs fixés. La mise en oeuvre de son programme d'ajustement structurel se heurte à des difficultés et l'aide publique au développement ne cesse de diminuer. La délégation béninoise suggère que le Sommet du G7 qui se réunira en juin prochain à Cologne (Allemagne) insiste sur l'Initiative 20/20.
M. DAWSON LUPUNGA, Ministre du développement communautaire et des affaires sociales de la Zambie, a souscrit à la déclaration du Guyana faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a ajouté que la réforme est nécessaire à tous les pays qui veulent promouvoir le développement social. Un environnement propice au développement social signifie un cadre juridique et politique qui place la population au centre de ses préoccupations, a-t-il précisé. Il faut également mettre en place des mécanismes de consultation pour améliorer les conditions sociales et économiques. En Zambie, les conditions climatiques défavorables ont eu des effets négatifs sur les engagements pris à Copenhague. En conséquence, le représentant à encouragé les donateurs à inverser la tendance à la baisse de l'APD. De plus, le manque de coordination des différentes institutions concernées doit être combattu. En conclusion, le représentant a appelé tous les responsables à oeuvrer en faveur des capacités nationales pour honorer les engagements pris à Copenhague.
MME ROSALBA CARRASCO (Mexique) a rappelé qu'il est nécessaire de mobiliser des ressources suffisantes et une ferme volonté politique pour garantir le succès de la mise en oeuvre des engagements de Copenhague. Elle a estimé qu'il est nécessaire d'établir des indicateurs applicables pour tous les pays qui permettent d'évaluer les progrès réalisés.
( suivre)
- 4 - SOC/4495 21 mai 1999
M. GAUTHAM MUKHOPADHAYA (Inde) a estimé que la mise en place d'un environnement international propice est primordial. La démocratisation, importante, au niveau national doit être étendue au niveau international. Le représentant a noté que la contribution des Nations Unies dans le domaine économique est faible, leur influence dans le monde réel de l'économie est négligeable. Or, ce monde est essentiel pour le développement social. Les Nations Unies doivent coopérer davantage avec les véritables décideurs du monde économique, avec les banquiers en particulier. En ce qui concerne la diminution de l'aide publique, le représentant a noté qu'elle devrait être prise en compte dans l'examen des résultats de l'Initiative 20/20. L'idée de diminuer les dépenses de défense doit être traitée de pair avec la question de la sécurité, a ajouté le représentant.
M. M. KORTUNOVA (Fédération de Russie) a estimé qu'il faudrait accorder une attention particulière à la situation des pays en transition. Les institutions de Bretton Woods, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement ainsi que le PNUD devraient renforcer leur coopération et explorer les moyens permettant d'assister de manière efficace les pays en développement à réaliser les objectifs du Sommet de Copenhague. Il est essentiel de lutter contre la corruption qui sape gravement les efforts de développement économique et social.
M. YUSUF ISIK (Turquie) a estimé que la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet de Copenhague devrait porter son attention sur le cadre de développement intégré proposé par la Banque mondiale et sur les perspectives d'une coopération internationale appropriées. Il serait souhaitable de mettre davantage l'accent, dans le contexte de nouvelles initiatives, sur les investissements directs étrangers. Des moyens novateurs visant à assurer la participation du secteur privé aux investissements en matière d'infrastructure semblent offrir de nouvelles opportunités. En outre, la session extraordinaire de l'Assemblée générale devrait accorder une attention particulière à l'échange des expériences en organisant un atelier pour examiner de manière approfondie les cas présentés. En Turquie, l'Organisation nationale pour la planification évalue les politiques et décide des activités liées au développement social, dans l'esprit du Sommet de Copenhague.
Mme OKKYUNG PAK (Canada) a indiqué que le respect des droits de l'homme est un préalable essentiel à la création d'un environnement propice au développement social. Dans ce cadre, elle a estimé que tous les membres de la société civile doivent participer aux processus de décision. Le Canada apporte son appui à des activités pour promouvoir la bonne gouvernance et combattre la corruption. La représentante a également soutenu l'opinion de l'Union européenne en ce qui concerne la contribution à l'aide publique au développement. Elle a en outre a exprimé son soutien au Groupe des 77 en ce qui concerne leur proposition relative à la mise en place d'un environnement propice au développement social.
( suivre)
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M. THEIVANDRAM RAJADURAI (Malaisie) a indiqué que son Gouvernement continue de prendre des mesures visant à réduire l'impact négatif des crises économiques sur son programme de développement social. La délégation malaise appuie les initiatives visant à encourager les activités génératrices de revenus. La Malaisie veille à ce que la société civile participe activement à l'élaboration et à la mise en oeuvre des mesures prises dans le cadre des engagements du Sommet de Copenhague.
M. NGUYEN HUU DUNG (Viet Nam) a déclaré que l'utilisation des ressources, qui sont toujours limitées, doit être créative et efficace. Le Viet Nam se concentre sur la mise en place de dispositions de protection sociale en faveur de groupes spécifiques. Outre les organes étatiques, de nombreux acteurs participent au développement social, souvent ils complètent les possibilités limitées du gouvernement. La mobilisation des ressources humaines n'est pas moins importante que celle des ressources financières, a souligné le représentant.
M. MEHDI HAMZEHEI (Iran) s'est rallié à la position exprimée par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ainsi qu'à la position du Bangladesh. Ce n'est que dans le cadre de l'état de droit que l'intégration sociale peut être assurée. Il faudrait créer un climat propice au développement social et éliminer les obstacles qui vont à l'encontre du droit international. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l'Organisation mondiale du commerce devraient développer des stratégies qui contribueraient au succès des programmes d'ajustement structurel. Le renforcement des capacités nationales est essentiel pour permettre la mise en oeuvre des engagements pris dans le cadre du Sommet de Copenhague.
M. MA YOUNG-SAM (République de Corée) a estimé que chaque gouvernement doit assurer au premier chef la responsabilité de la mise en place d'un environnement propice au développement social. Il doit donc assurer une gestion transparente et une démocratie stable. Le représentant a affirmé que les effets négatifs de la mondialisation ont été exagérés et que les aspects positifs n'ont pas été dégagés. Il a exprimé son soutien à l'Initiative 20/20. Il est important de renverser la tendance actuelle à la baisse de l'aide publique au développement, a-t-il ajouté. Il a indiqué que des mesures doivent être prises pour attirer les investissements étrangers. Malgré l'impact de la crise financière, le représentant a noté que son Gouvernement poursuit sa participation aux efforts de la mise en oeuvre des engagements pris à Copenhague.
MME FAITH INNERARITY (Jamaïque) a estimé que les subventions accordées par les gouvernements à certains groupes de la population doivent être mieux ciblées. Il ne faut pas perdre de vue que dans les Caraïbes, moins de 5% de la population ont accès à l'enseignement supérieur. Toutefois, a-t-elle fait remarquer, les pauvres qui n'ont même pas accès à l'éducation primaire ne peuvent même pas subvenir à leurs propres besoins.
( suivre)
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C'est pourquoi, il est nécessaire de leur porter une aide pour améliorer leurs conditions de vie. Le secteur privé doit partager ses bénéfices avec la population qui a contribué a ces bénéfices.
M. MANKEUR N'DIAYE (Sénégal) s'est associé à la déclaration du Guyana faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a indiqué que le Gouvernement sénégalais a pris des mesures pour améliorer la transparence des affaires publiques, et pour renforcer la lutte contre la pauvreté. Ces efforts ont porté principalement sur le secteur agricole, notamment sur la base de l'amélioration des infrastructures, y compris l'approvisionnement en eau potable des villages. Le représentant a souligné le rôle essentiel joué par les organisations non gouvernementales pour le développement économique et social. Le Gouvernement sénégalais a entrepris des réformes qui visent à améliorer l'efficacité de l'administration publique, du système judiciaire et à renforcer la transparence de la gestion au niveau local. Le représentant a achevé en demandant le renforcement du rôle du Conseil économique et social et des commissions régionales.
M. VITAVAS SRIVIHOK (Thaïlande) a affirmé que la création d'un environnement politique, économique, culturel, écologique et juridique adéquat est une condition préalable au développement durable. Au plan national, il a insisté sur la nécessité de promouvoir la paix, la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l'homme car ces éléments sont essentiels pour améliorer la justice sociale et la condition humaine. Au niveau international, la mondialisation pose un défi majeur au efforts en faveur du développement social, aussi, la session spéciale devrait analyser de façon globale les conséquences de ce phénomène. Le représentant a appelé de ses voeux la construction d'un ordre financier et économique mondial plus juste et plus favorable. Il a appuyé fermement la volonté de définir un cadre de régulation pour les crises financières internationales et les flux de capitaux. Il a en outre demandé l'instauration d'un dialogue plus étroit entre les organes des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods, l'Organisation internationale du travail et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, en vue de définir au niveau international un agenda social minimum, un agenda social qui permette notamment d'aider les Etats à renforcer leur protection sociale.
M. STEFAN BRUPBACHER, Observateur permanent de la Suisse auprès des Nations Unies a affirmé que si les Etats demeurent des acteurs de premier plan, l'efficacité de leurs politiques est de plus en plus dépendante de la coopération internationale. L'Observateur a fait remarquer que le cadre institutionnel international ne s'est pas suffisamment adapté aux changements mondiaux. Dans ce contexte, il a fait remarquer que la proposition faite aux Nations Unies par la Banque mondiale, d'assumer la responsabilité de la définition des principes directeurs en matière de politique sociale, constitue une chance de renforcer la coopération et la coordination au niveau international.
( suivre)
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Ces principes en matière de politique sociale devraient d'abord viser à aider les pays à atteindre les objectifs sur lesquels la communauté internationale est parvenue à un accord, comme pour les engagements de Copenhague par exemple. Ils devraient ensuite renforcer l'efficacité de la coopération internationale dans le domaine technique. L'Observateur est convenu que ces principes permettraient de revigorer l'ECOSOC.
L'Observateur a appelé de ses voeux la définition d'une politique de développement social plus cohérente et ciblée. Cela nécessite d'établir un ensemble d'indicateurs à la fois quantitatifs et qualitatifs permettant d'évaluer et de comparer les différentes politiques mises en oeuvre. Il a invité les Organisations spécialisées et autres institutions à faire, d'ici à la fin 1999, des propositions concrètes en vue de s'accorder sur de tels indicateurs lors de la session spéciale. Par ailleurs, il a réitéré la proposition visant à mandater des organisations spécialisées afin de définir des plans d'action concrets jusqu'à la fin de 1999.
M. SHAHID HUSAIN, Organisation de la Conférence islamique (OCI), a estimé que l'amélioration de la situation sociale devrait être au coeur de toute stratégie efficace en faveur du développement tant au niveau national qu'au niveau international. Concernant l'augmentation des ressources consacrées au développement social, le représentant a rappelé la position exprimée par le Secrétaire général dans son rapport sur l'évaluation de la suite à donner au Sommet de Copenhague selon laquelle l'existence de ressources appropriées pour le développement social est toujours au centre des préoccupations. De même, il est nécessaire que les bailleurs de fonds continuent d'assister non seulement les plus pauvres, mais les pays en développement en général. Par ailleurs, il a demandé un renforcement des mécanismes de coordination des institutions financières, des Nations Unies et de l'Organisation mondiale du commerce dans l'évaluation des progrès accomplis dans le cadre du développement économique et social aux niveaux national et international.
MICHAEL REMMERT, Conseil de l'Europe, a indiqué que les engagements de Copenhague ont servi de principes directeurs au Conseil de l'Europe et à ses membres en ce qui concerne les bases nécessaires du développement social dans chaque pays et dans l'ensemble de l'Europe. Il a annoncé au Comité préparatoire la tenue en janvier 2000 à Strasbourg d'une Conférence européenne pour le développement social, organisée par le Conseil de l'Europe, qui aura pour but d'évaluer les politiques et les stratégies pour le développement social menées par les différents organes du Conseil de l'Europe et de ses membres depuis Copenhague. Au cours de cette conférence, un document sera adopté en vue d'être soumis à la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le développement social qui se tiendra à Genève en l'an 2000.
( suivre)
- 8 - SOC/4495 21 mai 1999
Ce document portera sur la promotion de l'intégration sociale basée sur le renforcement et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, et particulièrement les droits sociaux; la promotion d'un environnement économique, politique, social, culturel et légal permettant aux populations de réaliser le développement social; et l'élimination de la pauvreté et de l'exclusion sociale en Europe. Ce document sera préparé par un groupe spécial du Comité européen pour la cohésion sociale. Il sera disponible lors de la trente-huitième session de la Commission sur le développement social de février 2000, et pour la deuxième session du Comité préparatoire d'avril 2000.
Le représentant a également indiqué qu'au cours du deuxième sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres du Conseil de l'Europe, il a été décidé que le Comité européen pour la cohésion sociale devrait élaborer une Stratégie européenne pour la cohésion sociale, qui constituerait une contribution de ce Comité à la mise en oeuvre des engagements de Copenhague. La stratégie du Comité démontre la détermination des membres du Conseil de l'Europe et des Etats observateurs de développer de nouveaux instruments et de nouvelles initiatives pour promouvoir l'intégration et la cohésion sociale en Europe et de renforcer l'accès de tous aux droits sociaux.
MME ROSEMARY MAX, Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNSRID), a souligné la nécessité d'établir un partenariat entre les différents acteurs tant sur le plan national que sur le plan international. Le Sommet pour le développement social a repris tous les concepts des autres conférences ayant traité des différents aspects de développement économique et social. La représentante a émis l'espoir que les gouvernements et la communauté internationale seront en mesure de définir des stratégies pour garantir la mise en oeuvre en l'an 2000 et au-delà, des engagements pris à Copenhague.
M. BLANCO, Human Rights Internet, a souligné que le respect des droits de la personne humaine est un préalable au développement social. Les droits de l'homme font partie du développement social. La promotion d'une approche fondée sur les droits peut permettre d'éviter la marginalisation liée aux effets de la mondialisation, a affirmé le représentant. Selon lui, la croissance économique n'est pas une garantie de la protection des droits sociaux économiques, il faut donc rester vigilant. De plus, la mondialisation sans politique appropriée peut entraîner une diminution de la place consacrée aux droits de l'homme. En conclusion, le représentant a souligné les liens entre les concepts clé de transparence, de bonne gouvernance, de droit d'association et de droit d'expression dans les efforts de développement social.
MME JOCELYN DOW, Women's Caucus, a regretté qu'en dépit des engagements pris à Copenhague, la situation des femmes n'ait guère progressé. Il subsiste encore un nombre considérable de femmes vivant dans la pauvreté dans le monde. C'est la règle du marché qui définit la vie économique. Les politiques et programmes adoptés ne suffisent à garantir une amélioration sociale de tous les groupes de la population, et en particulier les femmes.
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- 9 - SOC/4495 21 mai 1999
Les nouvelles orientations définies par les institutions financières internationales n'offrent pas de solutions efficaces en faveur des femmes. La représentante a lancé un appel pour garantir la parité et l'équité entre les femmes et les hommes. Les gouvernements doivent prévoir des ressources à affecter uniquement à la promotion de la femme. Si l'on garantit la promotion des femmes et le renforcement de leurs capacités, il sera alors possible d'assurer le succès du développement social.
Mgr MANDLAT, Christian Aid, s'est félicité de l'inclusion de l'objectif de réduire de moitié d'ici à 2015 la proportion de la population vivant dans une extrême pauvreté. Il a rappelé qu'un objectif global a ceci de positif qu'il permet de mobiliser des ressources et une volonté politique et de mesurer les progrès accomplis. Mais il ne peut être atteint que si trois préconditions sont remplies: en premier lieu, les ressources. Un allégement substantiel de la dette est un bon point de départ. La deuxième précondition est la mise en place d'objectifs intermédiaires. Il est nécessaire de contrôler les progrès accomplis tous les cinq ans au moins entre maintenant et 2015. Enfin, la troisième précondition est de faire participer les plus pauvres à toutes les étapes.
Le représentant de Christian Aid a suggéré de lancer l'an prochain à Genève une série de plans d'action sur l'agenda social, à l'instar des plans d'actions pour l'Agenda local 21 lancés lors du Sommet de la Terre. Ces plans formeraient, selon lui, la base de stratégies nationales de lutte contre la pauvreté. Le représentant a souligné qu'un tel processus demande un système de surveillance régulier, que le Comité préparatoire est bien placé pour recommander. Il a en conséquence invité le Comité préparatoire à lancer des consultations sur ce sujet pour être en mesure d'avancer des propositions en avril prochain.
M. DISNEY, Conseil international de l'action sociale, a indiqué que le rôle de l'ECOSOC devrait être renforcé, notamment en développant une interaction étroite avec les groupes régionaux. Il est en outre fondamental d'examiner le système financier international, pour étudier les disponibilités à la source. Dans ce cadre, le représentant a estimé nécessaire de combiner des objectifs de lutte contre la pauvreté et des objectifs de lutte contre l'exclusion sociale. Des mesures de soutien au revenu doivent être prises en compte par la Banque mondiale lorsqu'elle intervient dans un pays, a également souligné le représentant. En matière de taxation, il a demandé à l'ECOSOC de préparer un jeu de principes directeurs pour les systèmes de taxation nationaux durant les prochains 12 mois. Concernant les investissements, l'ECOSOC devrait également établir des principes directeurs visant à définir les responsabilités et les droits en matière de commerce international et d'investissement.
( suivre)
- 10 - SOC/4495 21 mai 1999
MME HANFSTAENGL, Coopération internationale pour le développement et la solidarité (CIDSE), au nom de CARITAS International et Franciscans International, a déclaré que la dette extérieure de dizaines de pays du Sud, en particulier en Afrique, a atteint un niveau intolérable. Il est donc nécessaire pour les institutions internationales et pour les bailleurs de fonds d'adopter des mesures concrètes visant à réduire la dette avant l'an 2000, afin de permettre véritablement aux pays endettés de libérer des ressources au profit des services sociaux de base, tels que l'éducation, la santé et la création d'emplois durables. En tant qu'organisations actives dans la promotion du développement, le CIDSE, CARITAS et Franciscans International ont déployé des efforts inlassables en vue de réduire considérablement l'impact négatif des programmes d'ajustement structurel sur les populations les plus pauvres. Elles ont donc plaidé en faveur de la réforme du processus d'élaboration des politiques en vue de placer la luttre contre la pauvreté au centre des priorités. La transparence et la participation de la société civile à la prise de décision sont indispensables au succès de ces politiques.
M. CHAI, Consumers International, a fait remarquer que l'Afrique sub- saharienne perd 1,2 milliard de dollars dans le cadre du commerce international. Les sociétés transnationales n'emploient qu'un nombre très limité de personnel local, ce qui ne contribue nullement à améliorer les conditions de vie de la population du pays d'accueil. Il faudrait tenir compte des aspects sexospécifiques et écologiques dans toutes les stratégies adoptées en faveur du développement social. Les actions concernant la sécurité alimentaire doivent tenir compte des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
M. HUG, Center of Concern, s'est penché sur différentes initiatives susceptibles d'établir un environnement propice au développement social. Il a déclaré que l'éradication de la grande pauvreté et la réduction des autres formes de pauvreté relèvent d'un impératif moral et politique. Cela doit être fait le plus rapidement possible. Il a ensuite affirmé que l'allégement du fardeau insupportable de la dette est une condition essentielle du développement économique et social. A cet égard, le représentant a affirmé que l'initiative de la Banque mondiale et du FMI en faveur des pays pauvres les plus endettés est totalement inadéquate, dans la mesure où elle ne tient pas compte des intérêts des pays visés. Par ailleurs, le représentant a suggéré que les processus de réduction de la dette soient davantage transparents, de façon que les citoyens et les organisations de la société civile puissent demander des comptes aux Gouvernements engagés dans de tels processus. Toujours dans le domaine économique, il a insisté sur la nécessité d'accroître l'APD en direction des pays qui s'engagent sur la voie de la réduction de la pauvreté, le développement social, la transparence et l'intégrité et la responsabilité vis-à-vis de la société civile.
( suivre)
- 11 - SOC/4495 21 mai 1999
Le représentant a déclaré en outre qu'un pilier essentiel du développement social réside dans la définition de politiques d'investissements justes et équitables. D'autre part, il a insisté sur la nécessité que toutes les nations participent de façon transparente à la construction de la nouvelle architecture internationale requise pour le développement financier et social. Venant à des considérations d'ordre social, le représentant a condamné toute forme de discrimination et a insisté sur l'importance de l'éducation et de la santé.
M. GYAN, Commission of churches on international affairs, a estimé que la dépendance des pays pauvres à l'égard des pays développés est une nouvelle forme d'esclavage. Une telle situation ne peut plus être tolérée, a-t-il affirmé. La concentration des richesses est renforcée par la mondialisation, et les pays endettés sont contraints de réorienter leurs économies vers l'utilisation des recettes d'exportation pour rembourser la dette extérieure.
Les initiatives prises par les pays créanciers ne visent qu'à perpétuer cette dépendance, a estimé le représentant. La façon dont les créditeurs peuvent imposer leurs politiques est une injustice. Une volonté politique collective est urgente pour mettre en place un processus éthique de prêts. La société civile doit pouvoir participer à la prise de décision concernant l'utilisation des budgets pour les droits sociaux. Un appui général existe à travers le monde pour l'élimination de la dette, a affirmé le représentant.
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