IL FAUT ACCORDER UN RANG DE PRIORITE ELEVE AU DEVELOPPEMENT SOCIAL DANS L'AFFECTATION DES RESSOURCES
Communiqué de Presse
SOC/4494
IL FAUT ACCORDER UN RANG DE PRIORITE ELEVE AU DEVELOPPEMENT SOCIAL DANS L'AFFECTATION DES RESSOURCES
19990521 Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives a achevé, ce matin, son débat sur les engagements concernant l'Afrique et les pays les moins avancés et les programmes d'ajustement structurel.Dans ce cadre, il a entendu les représentants des pays suivants: Norvège, Bénin, Iran, Côte d'Ivoire, Canada, Colombie, République de Corée, Inde, Tunisie, Etats-Unis, Zimbabwe, Philippines et Zambie. Ont également pris la parole les représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), d'ONUSIDA, de la Banque mondiale, ainsi que les représentants des organisations non gouvernementales suivantes: Eurostep, Conseil international pour l'aide sociale et Fédération internationale des centres sociaux et communautaires.
Le Comité préparatoire a également entamé son débat général sur trois autres engagements pris dans le cadre du Sommet de Copenhague, relatifs à la création d'un environnement propice, aux ressources et à la coopération internationale, régionale et sous-régionale aux fins du développement social.
Dans ce cadre, il a entendu M. Vandermoortele, représentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), qui a fait une présentation sur l'Initiative 20/20. Expression d'un partenariat entre pays en développement et pays industrialisés, cette Initiative demande qu'une moyenne de 20% du budget national des pays en développement et de 20% de l'aide publique au développement soient alloués aux services sociaux de base.
Ont ensuite pris la parole les représentants des pays suivants: Allemagne (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Bangladesh, Cuba, Syrie, Afrique du Sud, République démocratique populaire de Corée, Maroc, Norvège et Australie.
(à suivre - 1a)
- 1a - SOC/4494 21 mai 1999
Les intervenants ont souligné que l'augmentation des ressources consacrées au développement social exige un fort engagement de la part de la communauté internationale ainsi qu'une action bien ciblée pour réunir les ressources humaines et financières nécessaires. Toute mise en oeuvre, pour être efficace, doit reposer sur une stratégie globale qui définisse clairement les capacités et les contraintes aux niveaux national et international. A cette fin, il a été proposé de tenir des réunions régulières entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce et de renforcer et d'élargir l'ordre du jour entre l'ECOSOC et les institutions financières internationales.
Le Comité préparatoire devra conclure son débat général sur les engagements pris à Copenhague, cet après-midi à 15 heures.
Présentation et débat général sur l'engagement 7 (L'Afrique et les pays les moins avancés), l'engagement 8 (Programmes d'ajustement structurel)
Mme MARIANNE LOE (Norvège) a estimé que les efforts de développement doivent se poursuivre en Afrique. Or, la part de l'Afrique dans le marché mondial s'est réduite, ce contre quoi il faut lutter de manière urgente. En ce qui concerne la pandémie du VIH/sida, la représentante a estimé qu'il s'agit d'un obstacle majeur au développement économique et social. En effet, le sida est devenu la principale cause de mortalité en Afrique subsaharienne. Il est donc nécessaire d'intensifier l'action de tous les intervenants à tous les niveaux contre ce fléau. La représentante a également souligné le besoin manifeste de dynamiser les efforts de développement en Afrique. Dans ce cadre, il est nécessaire que l'aide publique au développement soit renforcée. La représentante a enfin exprimé son soutien à la proposition faite par l'Union européenne de renforcer la coordination entre le système des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du travail.
M. GREGOIRE LAOUROU (Bénin) a déclaré que les programmes d'ajustement structurel devraient contribuer à une répartition plus équitable des richesses et à la réduction de la pauvreté. Malheureusement, les pays qui mettent en oeuvre ces programmes d'ajustement structurel sont ceux qui sont les plus durement touchés en période de crises. Il est donc essentiel de renforcer la coopération internationale pour permettre aux pays en développement de faire face à ces obstacles. A cette fin, des stratégies appropriées macroénomiques sont nécessaires.
M. MOHAMMADI ALAMUTI (Iran) a estimé qu'il faut promouvoir un environnement socio-politique favorable au développement social. Cette donnée n'est pas présente dans la plupart des pays en développement, a-t-il noté. Il faut donc, d'abord, prendre des mesures au plan national. Il faut favoriser la coordination entre les programmes d'ajustement structurel et les plans d'action nationaux pour l'élimination de la pauvreté et le plein emploi. Il est également nécessaire d'assurer un financement continue des dépenses sociales. Au plan international, le représentant a estimé qu'il faut faire en sorte que les avis des institutions internationales prennent spécialement en considération les environnements socio-politiques des pays, et en particulier les besoins des pays en développement. Il faut également renforcer la coordination entre le système des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce.
M. MAMADOU KONE (Côte d'Ivoire) a connu une période prospère entre 1960 et 1980. Elle a conclu un certain nombre d'accords avec les institutions de Bretton Woods. Mais en 1994, le pays a connu une inflation qui a exigé des mesures vigoureuses pour rétablir l'équilibre économique. Ces stratégies sont axées sur la promotion du secteur privé et sur la mise en place d'un cadre propice et réglementaire pour favoriser les investissements. A cet égard, le Gouvernement juge nécessaire d'élargir l'assiette fiscale en vue d'accroître les ressources de l'Etat.
( suivre)
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MME OKKYUNG PAK (Canada) a évoqué la question de l'annulation de la dette des pays les plus pauvres. Elle a invité les pays industrialisés à annuler la dette des pays les plus pauvres, a l'instar du Canada. Elle a en outre proposé que le cas des pays qui ont été frappés par des catastrophes naturelles ou par la crise financière internationale, soit réexaminé. Elle a estimé qu'il faut aider les gouvernements qui souhaitent améliorer la santé et l'éducation de leurs populations. Elle estimé qu'il faut vérifier que les aspects sociaux ont été pris en compte dans tous les programmes d'ajustement structurel. La représentante a soutenu la proposition de l'Union européenne concernant le renforcement de la coordination entre le système des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'OMC.
M. ALFONSO VALDIVIESCO (Colombie) a estimé qu'il faut accorder une attention particulière au développement économique, social et humain de l'Afrique. A cette fin, il est nécessaire de compléter les moyens définis à Copenhague, Il s'agit notamment de l'allégement de la dette extérieure des pays africains et surtout des pays les moins avancés. Il faudrait augmenter le niveau de l'aide public au développement et appuyer les programmes de santé afin d'éviter les épidémies. La coordination de la coopération internationale est essentielle. Il est ainsi nécessaire de coordonner les initiatives bilatérales avec les efforts déployés par les Nations Unies. Il faut faire preuve d'une véritable volonté politique en faveur du développement en Afrique et encourager la coopération entre les pays en développement.
MME PARK JI-EUN (République de Corée) a évoqué la question de la pandémie du VIH/sida. Elle a affirmé que la prévention doit être un point prioritaire de l'ordre du jour de la coopération internationale pour l'Afrique. Elle a proposé la mise en oeuvre d'une étude objective et analytique du rôle des institutions de Bretton Woods et des gouvernements dans les processus d'ajustement structurel. Une telle étude constituerait une référence utile pour la mise en place de politiques sociales en période de difficultés économiques. La représentante a en outre estimé qu'il est nécessaire de renforcer des filets de sécurité sociale.
M. GAUTAM MUKHOPADHAYA (Inde) s'est rallié à la position exprimée hier par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine ainsi qu'aux recommandations formulées par la France. Il a estimé que le rapport du Secrétaire général sur le renforcement des capacités en Afrique pour le règlement des conflits peut contribuer largement à la recherche de solutions efficaces aux problèmes de développement économique et social des pays du Continent. Dans le cadre de la coopération entre pays en développement, l'Inde accorde de nombreuses bourses d'études à des étudiants africains. La pandémie du sida a des conséquences dévastatrices pour l'Afrique. C'est pourquoi, le représentant a recommandé de fournir des services de santé de base à toute personne.
( suivre)
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M. ABDELLATIF BEN KILANI (Tunisie) s'est associé à la déclaration du Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a également apporté son soutien aux propositions de l'Union européenne. La restructuration économique est une période difficile pendant laquelle il faut prendre en compte de manière particulièrement attentive les besoins sociaux, a estimé le représentant. Il a donc proposé l'établissement de programmes sociaux garantissant les services nécessaires aux catégories les plus vulnérables. Des efforts doivent également être faits pour valoriser le capital humain par l'encouragement aux petites et moyennes entreprises. Le représentant a indiqué qu'il faut réfléchir à nouveau au problème de l'endettement. Le renforcement de la coopération aux niveaux local, régional et international est nécessaire. Elle peut prendre des formes diverses, a-t-il précisé. Il peut s'agir de programmes de partenariats, de coopération Sud-Sud, et d'échange de coopération technique et de savoir-faire.
M. MICHAEL ALLEN (Etats-Unis) estime que les politiques économiques ne peuvent être dissociées des politiques sociales. Les Etats-Unis sont un leader dans le monde pour garantir le succès du développement social. La coopération entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods est cruciale pour la mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurel, en tenant compte des impacts sociaux des réformes économiques. Concernant l'accélération du développement social en Afrique, le représentant a rappelé que la Conférence sur la situation en Afrique tenue en 1998 avait insisté sur l'importance des ressources humaines. Les Etats-Unis appuient le processus de démocratisation dans 40 pays d'Afrique sub-saharienne. Il faut donner la priorité à la formation. L'Agence internationale pour le développement (AID) prend actuellement de nouvelles initiatives dans deux domaines particuliers : celui de la sécurité alimentaire en Afrique et celui relatif aux investissements et au commerce.
M. VICTOR ANGELO, Programme des Nations Unies pour le développement,(PNUD) a indiqué que les tendances sociales politiques actuelles montrent la persistance de crises politiques qui sont de graves contraintes pour le développement. Il faut en outre lancer des actions pour faire face au problème de la pauvreté qui a été perpétuée par des programmes d'ajustement structurel mal conçus ou mal appliqués. Le représentant a affirmé que l'allégement de la dette nécessite des mesures spéciales. Dans ce cadre, il a estimé que tout doit être fait pour encourager le G8 à trouver des solutions à ce problème. Il a également souligné le caractère dramatique de la pandémie VIH/Sida.
Ainsi, l'Afrique a besoin de l'action collective et rapide de tous les partenaires. Il faut développer une culture de gestion des atouts de l'Afrique. Le représentant a également souligné la nécessité de renforcer la qualité de la collaboration avec le secteur privé. Il faut veiller à la durabilité du développement et réduire l'écart entre les politiques économiques et sociales. Le représentant a ajouté que les réformes institutionnelles doivent être soutenues.
( suivre)
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De plus, la qualité du partenariat auquel les PMA auront accès est d'une importance cruciale. Enfin, le soutien pour la promotion du développement doit refléter le fait qu'il s'agit d'un processus à long terme. En conclusion, le représentant a insisté sur la nécessité de maintenir un dialogue réel et continu entre tous les partenaires concernés par le développement en Afrique.
M. JIM CARMICHAEL, ONUSIDA, a indiqué que les objectifs généraux du programme conjoint visent à sauver un nombre maximum de personnes affectées par le sida. L'ONUSIDA dispose de 150 millions de dollars pour financer les activités en Afrique. Il est indispensable de renforcer la coopération en vue de réaliser les objectifs définis à Copenhague.
MME JUDITH EDSTROM, Département pour le développement social de la Banque mondiale, a estimé que l'adoption de politiques appropriées pourrait réduire les incidences négatives d'une crise sur les pauvres lorsque les préoccupations concernant les pauvres sont intégrées dans les politiques sociales. A la lumière de l'expérience acquise pour faire face aux dimensions sociales des crises, la Banque mondiale a mis en place cinq approches qui pourraient servir de base pour une action axée sur l'élimination de la pauvreté. Tout d'abord, il s'agit des dépenses publiques et des services qui visent directement les pauvres. Les politiques fiscales qui protègent les dépenses pour les services de santé et d'éducation de base peuvent protéger la capacité des pauvres à édifier un capital humain. Au-delà de la santé et de l'éducation, les politiques devraient protéger d'autres investissements publics qui affectent la productivité des pauvres, tels que ceux consacrés à l'infrastructure rurale et la micro-finance. La deuxième approche porte sur les politiques de stabilisation faiblement ressenties par les plus vulnérables. La troisième est relative aux programmes de protection sociale pour fournir une assurance efficace en prévention d'une crise. Les deux autres approches concernent les interventions visant à protéger les liens familiaux et sociaux et les mécanismes fournissant des informations pour le contrôle de l'impact des crises et l'évaluation des réponses.
La Banque oeuvre en étroite coopération avec d'autres partenaires pour faire face aux conséquences négatives des flux de capitaux à court terme et pour trouver des moyens pour assurer leur contrôle rationnel. Depuis le Sommet de Copenhague, la Banque a renforcé le dialogue avec ses autres partenaires sur les approches concernant les ajustements structurels. En outre, la Banque mondiale est convaincue qu'une bonne gestion macro-économique est essentielle pour éradiquer la pauvreté, établir l'égalité entre les hommes et les femmes, la stabilité sociale et la durabilité de l'environnement.
M. MISHECK MUCHETWA (Zimbabwe) a indiqué que son Gouvernement s'est engagé dans la lutte contre la pauvreté, en fournissant des services de soutien aux pauvres en milieu rural, et en améliorant les services de santé. Grâce aux programmes gouvernementaux, la scolarisation dans les zones rurales a régulièrement augmenté. Dans les années 1990, le Zimbabwe a pris une voie économique conduisant à la libéralisation du commerce, et la dérégularisation des marchés domestiques.
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Cette politique a eu des conséquences négatives sur la situation des habitants du Zimbabwe. Le représentant a fait état de plusieurs programmes mis en oeuvre avec l'assistance du PNUD et l'UNICEF, visant à réduire la pauvreté et l'analphabétisme. Dans ce cadre, la nécessité de promouvoir les droits des filles et des femmes a été reconnu. De plus, la Constitution du pays va être modifiée dans un futur proche pour réformer la loi sur la propriété.
Le représentant a rappelé le rôle de la communauté internationale dans le soutien fourni aux pays en développement, par l'application des engagements de Copenhague, et la contribution à l'aide au développement. Ces efforts doivent permettre de compléter les efforts nationaux contre la pauvreté, par la création d'emplois, le développement des ressources humaines, la satisfaction des besoins de base, les développement des filets de sécurité sociale et la stabilité microéconomique. Le représentant a cité, au titre des points indispensables de toute stratégie de lutte contre la pauvreté, le renforcement des capacités, le partenariat efficace entre le gouvernement et la société civile, le développement des infrastructures rurales, la mise en place de facilités en matière de microcrédit pour les pauvres ruraux, et l'accès aux services sociaux de base.
M. SIMON STOCKER, Solidarité européenne en faveur d'une participation égale des peuples (EUROSTEP), a estimé que les engagements pris à Copenhague doivent être suivis d'une nouvelle conception des stratégies d'ajustement structurel. A cet égard, la coopération entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods est cruciale.
MME KHARONO, Conseil international pour l'aide sociale, a estimé que les engagements de Copenhague risquent de rester lettre morte en raison d'un manque de mesures sérieuses. Compte tenu des niveaux massifs de pauvreté dans la région africaine, des mesures concrètes doivent être prises de manière urgente. Il faut faire le point de ce qui n'a pas été fait et des erreurs qui ont été commises. Il faut un processus concret et participatif d'inventaire pour mettre en pratique les leçons apprises en matière d'ajustement structurel. La représentante a joint l'appel à l'annulation de la dette. Elle a exprimé le souhait que les gouvernements africains considèrent les organisations non gouvernementales comme des partenaires efficaces.
MME CAROL LUBIN, Fédération internationale des centres sociaux et communautaires a précisé que cette organisation fournit des services sociaux aux personnes dans le besoin. Elle a estimé que les différentes définitions onusiennes des services sociaux de base sont trop étroites. Elle s'est toutefois félicitée de l'importance accordée à la santé et à l'éducation, tout en soulignant que ces deux domaines ne permettent pas de donner une définition globale du service social. Aussi, a-t-elle suggéré d'inclure dans une définition plus large le renforcement des organisations communautaires, la prestation de services à l'attention des populations vulnérables, le traitement de l'abus de drogue, les programmes pour les victimes du sida, les services aux personnes âgées ou encore les services spécialisés pour les immigrants et étrangers.
( suivre)
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Par ailleurs, elle a fait remarquer que lorsque les Nations Unies traitent de questions telles que celle de l'éducation, l'éducation professionnelle se trouve malheureusement marginalisée alors qu'elle est un facteur essentiel d'accroissement de l'emploi.
Réitérant sa demande d'une définition élargie de la notion de service social de base, la représentante s'est penchée sur la question, liée, de l'usage d'indicateurs pertinents pour l'évaluation des services disponibles et de leur impact. Elle a fait remarquer qu'il n'existe pas, au terme des études et des conférences organisées par l'ONU, d'indicateur social correct permettant de guider les gouvernements dans leurs propres efforts de définition. La représentante a prié les Gouvernements et les Nations Unies de développer leur partenariat avec les ONG afin de définir des indicateurs sociaux pertinents et a émis l'espoir que la Commission préparatoire de Copenhague+5 réfléchira aux moyens de faire des ONG de meilleurs partenaires dans le domaine social.
MME EVELYN GARCIA (Philippines) s'est associée à la déclaration faite par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Sa délégation souhaite seulement souligner l'importance de la contribution des volontaires nationaux et internationaux. La représentante a estimé que le rôle est crucial dans l'accomplissement des efforts de développement social déployés par les pays en développement.
M. DAWSON LUPUNGA, Ministre du développement communautaire et des services sociaux de la Zambie, a évoqué la réforme lancée par son Gouvernement en matière d'éducation, sur la base d'un Programme d'investissement pour l'éducation, visant à améliorer les méthodes d'apprentissage et la maintenance des infrastructures. En ce qui concerne la santé, l'accent est mis sur les soins de santé primaires afin de réduire la mortalité infantile et enfantine. Le représentant a assuré le Comité de l'engagement de son Gouvernement dans la poursuite des objectifs définis par l'Initiative 20/20. De plus, le Gouvernement soutient les efforts de la communauté internationale pour réduire le poids de la dette des pays les plus pauvres. Le représentant a estimé que le partenariat entre les gouvernements, le secteur privé, les organisations non gouvernementales et les autres partenaires du développement doit être reconnu et soutenu. Il a souligné qu'il faut que les objectifs sociaux soient intégrés dans les programmes d'ajustement structurel. De plus, certains programmes devraient être revus, avant qu'il n'atteignent l'effet inverse de celui pour lesquels ils ont été lancés. Dans ce contexte, le représentant s'est prononcé en faveur d'une meilleure coordination des activités de l'ECOSOC, des institutions de Bretton Woods et de l'Organisation mondiale du commerce.
( suivre)
- 8 - SOC/4494 21 mai 1999
Débat général sur l'engagement 1 (Environnement propice, l'engagement 9 (Ressources aux fins du développement social) et l'engagement 10 (Renforcement du cadre de coopération internationale, régionale et sous-régionale aux fins du développement social
M. JAN VANDERMOORTELE, Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a rappelé que l'Initiative 20/20 avait été proposée à l'origine par l'UNICEF, le PNUD, le FNUAP et la Banque mondiale dans le but de répondre aux objectifs ambitieux et fixés dans le calendrier précis concernant le développement social, par un certain nombre de conférences intergouvernementales au cours de la première moitié des années 90. L'Initiative fait appel à une plus grande collaboration entre les pays en développement et leurs partenaires concernant le financement des services sociaux essentiel. A titre indicatif, un objectif de 20% des budgets nationaux et de 20% de l'aide publique au développement (APD) avait été fixé afin d'assurer l'accès universel à ces services dans un cadre flexible permettant aux pays d'appliquer leurs propres stratégies pour améliorer l'efficacité et l'équité des systèmes de prestations.
L'Initiative suppose que le financement des services sociaux de base incombe aux gouvernements. Les services sociaux de base sont des biens d'intérêt public bénéficiant à tous les membres d'une collectivité. L'Initiative reconnaît le rôle primordial du secteur privé et de la société civile, et attache une grande valeur aux avantages considérables que procure la responsabilisation collective à cet égard. Le Sommet mondial pour le développement social, tenu en 1995, avait recommandé l'Initiative aux pays intéressés et les Gouvernements de Norvège et des Pays-Bas ont convoqué la première réunion internationale à Oslo en 1996, en vue de traduire les recommandations faites au Sommet en actions concrètes. La Réunion d'Hanoï a été convoquée en 1998 afin d'évaluer les progrès réalisés depuis 1996. Ses buts principaux consistaient à évaluer les expériences des pays dans le financement et la prestation de partenariat entre les pays en développement, les bailleurs de fonds, à procéder à des échanges sur les défis et les mesures pour le suivi de l'initiative 20-20.
La Réunion de Hanoï a constitué le point culminant d'un long processus préparatoire au cours duquel l'UNICEF et le PNUD ont fourni un soutien technique et financier dans la préparation de l'examen des dépenses des secteurs sociaux de quelque 30 pays; et ils ont contribué à l'organisation de sept ateliers en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. La Réunion de Hanoï a souligné que l'universalité des services sociaux de base était davantage une question de priorités que de ressources. M. Vandermoortele a souligné que l'Initiative 20/20 constitue un cadre efficace pour l'allégement de la dette.
M. HUBERT LINHART (Allemagne) au nom de l'Union européenne et des pays associés, a déclaré que la session extraordinaire sur le suivi de Copenhague devrait donner un nouvel élan aux actions entreprises dans le domaine social et renforcer l'étude de cette question, notamment dans le cadre des relations internationales.
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Le représentant a insisté sur la nécessité d'intégrer de façon systématique les questions d'ordre social, environnemental et économique dans toutes les politiques. Il a affirmé que la société civile doit jouer un rôle important dans la poursuite des objectifs de Copenhague et dans le processus de préparation de la session extraordinaire sur le suivi de Copenhague. En vue d'assurer à l'avenir une application efficace des engagements de Copenhague, le représentant a suggéré de diffuser auprès de tous les Gouvernements un "guide" établi à partir d'expériences réussies en la matière. Venant à la question des ressources nécessaires à une application complète de Copenhague, le représentant a suggéré que des actions soient entreprises afin que les engagements internationaux en matière de commerce, d'investissement, de technologie, de dette et d'Aide publique au développement soient exécutés de façon efficace pour le développement social et l'éradication de la pauvreté.
Soulignant les conséquences de la mondialisation du commerce sur l'emploi et la jouissance des droits économiques et sociaux, le représentant a souhaité que soient élaborés des codes de bonne conduite et développés les moyens de promouvoir un commerce équitable, une production et une consommation durables. Revenant aux questions liées au financement du développement social, le représentant a affirmé que l'exécution complète des engagements de Copenhague nécessite la mobilisation de ressources aux niveaux national et international. Il a suggéré en outre, invitant par là à suivre l'exemple donné par certains pays, que les fonds libérés du fait de la réduction des budgets militaires soient affectés aux services sociaux. Par ailleurs, il a affirmé que les Etats de l'Union européenne souhaitent redoubler leurs efforts afin d'atteindre les objectifs fixés en ce qui concerne l'Aide publique au développement et il a souhaité que la session extraordinaire appelle tous les Etats donateurs à remplir leurs engagements. Le représentant a enfin appuyé l'idée de développer les partenariats public-privé dans le domaine social, demandé que les indicateurs sociaux soient à l'avenir fondés sur une base commune et cohérente et que des mesures soient prises pour s'assurer que les objectifs et les politiques inspirées de Copenhague soient reflétées de façon fidèle dans les mandats, programmes et accords de coordination des institutions internationales.
Mme SONIA ELLIOTT (Guyana) a, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, estimé qu'au niveau national l'accès équitable pour tous aux revenus et aux services sociaux doit être assuré. Il faut de plus mettre en place des mécanismes politiques démocratiques et renforcer le secteur productif. Au niveau international, la représentante a proposé la promotion de négociations multilatérales futures dans les domaines qui pourraient bénéficier aux pays en développement. Elle a également demandé le renforcement du système commercial international, et l'amélioration des capacités des pays en développement dans le cadre des négociations commerciales. Il faut s'abstenir de prendre des mesures unilatérales qui ne sont pas conformes à la Charte des nations Unies, et qui ont des conséquences graves sur le développement social au niveau national, a-t-elle ajouté.
( suivre)
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Il est nécessaire de travailler à une plus grande intégration des politiques sociales au niveau international, à un plus grand allégement de la dette, au transfert technologies appropriées, ainsi qu'au renforcement des efforts contre la corruption, le trafic de drogue et la criminalité transfrontière. De plus, la représentante a souligné l'importance d'élaborer des mesures pour garantir le droit des peuples à l'autodétermination.
La représentante a demandé qu'un rôle de coordination accru soit octroyé aux Nations Unies, par le biais notamment de l'élargissement de l'ordre du jour des réunions entre l'ECOSOC et les institutions de Bretton Woods. Elle a également évoqué l'utilité d'une plus grande coopération Sud-Sud, et de la coopération technique entre pays en développement. Il est nécessaire de consacrer davantage de ressources au développement social, qui constitue un défi constant lancé aux gouvernements. Dans ce cadre, les organisations non gouvernementales ont un rôle à jouer au niveau national. Les pays en développement doivent continuer à oeuvrer pour attirer les investissements. Ils pourraient en outre bénéficier des ressources libérées par l'allégement de la dette et certaines politiques fiscales.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a souligné l'importance de créer un environnement favorable au développement social. Aussi a-t-il suggéré que des mesures soient prises au niveau national afin de prévenir l'exclusion sociale, de garantir un meilleur accès à l'information pour tous les partenaires qui agissent dans le domaine social, de promouvoir les droits de la femme et de l'enfant et de définir une législation adéquate en matière de développement social. En venant aux actions à entreprendre au niveau international, le représentant a souhaité que les efforts soient principalement axés sur une réforme des institutions financières internationales afin de les rendre plus démocratiques et davantage conscientes des conséquences sociales de leurs politiques. Il a en outre demandé que soient régulièrement organisées des rencontres intergouvernementales et intersecrétariats au sein du système des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et de l'Organisation internationale du commerce. Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité de renforcer les efforts en matière d'allégement de la dette, de transferts de technologie et de savoir vers les pays en développement et a appelé de ses voeux un renforcement de la coopération Sud- Sud.
Abordant la question du financement du développement social, question clé, le représentant a souligné l'importance de mobiliser, au plan national, les ressources humaines et financières adéquates et de les utiliser de façon efficace. Au plan international, il a appelé les Etats concernés à remplir leurs engagements en matière d'Aide publique au développement. En ce qui concerne la coopération internationale en matière de développement social, le représentant a appelé au renforcement des relations entre l'ECOSOC et ses organes subsidiaires, à la promotion de relations plus étroites entre l'ECOSOC et les agences spécialisées des Nations Unies.
( suivre)
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M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a estimé qu'il faudrait réaffirmer l'engagement pris en faveur de l'aide publique au développement . A cet égard, il a regretté que les pays consacrant 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement soient si peu nombreux. Cuba a lancé un programme de coopération dans le domaine médical en faveur des pays de la région d'Amérique latine et des Caraïbes, notamment au Guatemala. Le représentant a estimé que les efforts déployés par un pays comme le sien qui est confronté à des restrictions financières dues essentiellement à l'embargo imposé à son encontre, encouragera ceux qui disposent de ressources plus importantes à renforcer la coopération régionale et internationale. Les politiques d'intégration sociale adoptées par le Gouvernement cubain ont permis de faire face aux difficultés découlant de l'application de l'embargo. Les mesures unilatérales prises par les Etats-Unis à l'encontre de Cuba constituent une violation des normes internationales. Cuba a été contraint de rechercher de nouvelles ressources pour combler les pertes subies par la production de la canne à sucre.
M. ALI AL-KHALIL, Ministre du travail et des affaires sociales de la Syrie, a estimé que la constitution d'un environnement favorable au développement social demande des efforts conjugués aux niveaux national et international. Le gouvernement syrien s'attache à améliorer l'accès à l'éducation et à la santé pour tous. Il porte en outre une attention particulière à la famille. Mais le représentant a souligné l'importance de la coopération internationale. Dans ce cadre, il a indiqué qu'il faudrait accroître la coopération technique et améliorer le transfert des technologies. Il faut également renforcer le rôle des Nations Unies pour ce qui est de la coordination des questions économiques et sociales. Le représentant a appelé à une coopération internationale basée sur le respect mutuel afin d'atténuer les effets négatifs de la mondialisation.
M. N. PILLAY (Afrique du Sud) a estimé que la question de l'affectation des ressources pour le développement social devrait être examinée dans le cadre de la stratégie de l'augmentation des ressources nationales. Pour des raisons politiques, cela n'est pas toujours possible. Il ne faudrait plus privilégier les services de santé tertiaire et supérieurs au détriment des soins de santé primaires. Il est nécessaire de trouver de nouvelles ressources pour le financement des services sociaux, et l'augmentation d'impôts locaux et d'impôts fonciers pourrait y contribuer. Il faut améliorer l'efficacité des institutions chargées des services sociaux et mieux coordonner leurs activités. Il est nécessaire d'identifier les groupes sociaux les plus pauvres afin d'améliorer l'affectation des ressources.
( suivre)
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M. LI HYONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) s'est dit en accord avec les rapports du Secrétaire général qui font état, quatre ans après le Sommet de Copenhague, d'avancées encourageantes dans le domaine du développement social. Toutefois, il a déclaré que dans de nombreuses régions du monde, la situation sociale est telle qu'il reste beaucoup de défis à relever. L'absence de croissance économique équitable et raisonnable, la pauvreté, les obstacles au développement socioéconomique, le déclin de l'APD sont autant de facteurs qui doivent conduire la communauté internationale à redoubler d'efforts pour réaliser les engagements de Copenhague. A cet égard, le représentant a souligné l'importance d'une coopération bilatérale et multilatérale afin de parvenir à une application intégrée et globale des engagements du Sommet. Il s'est élevé contre certains Etats ou groupe d'Etats, qui, niant les particularismes, tentent d'imposer leurs propres standards comme modèle de développement socioéconomique universel. Aussi, a- t-il affirmé le droit de chaque pays de mettre en oeuvre des politiques économiques conformes à ses intérêts et adaptées à leurs conditions spécifiques. En même temps, le représentant a souhaité que les pays concernés respectent leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PNB à l'APD. Le représentant a enfin affirmé que les politiques sociales mises en oeuvre par son Gouvernement accordent à l'individu une place centrale.
Mme NAIMA SENHADJI (Maroc) a souscrit à l'intervention du Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Elle a évoqué la coopération régionale et sous-régionale. La coopération inter-institutions des Nations Unies est souvent mal faite, conduisant à des gaspillages de ressources déjà insuffisantes. De plus, la coordination à l'intérieur même des gouvernements est nécessaire en matière de développement social, pour faciliter le travail des agences. La représentante a insisté sur la nécessité d'utiliser les compétences nationales autant que possible dans les programmes de coopération régionale. Elle a ajouté que la coopération triangulaire, c'est-à-dire le renforcement de la coopération Sud-Sud par la coopération Nord-Sud, est une donnée essentielle pour la mise en oeuvre des engagements de Copenhague.
MME LOE (Norvège) a souligné l'importance de la bonne gouvernance et d'un partenariat étroit entre les pays en développement et la communauté internationale pour garantir une meilleure affectation des ressources pour le développement social. Le développement exige des investissements dans l'infrastructure, mais également dans les ressources humaines. La récente crise financière risque d'avoir des répercussions très négatives sur la mise en oeuvre des programmes en matière de santé et d'éducation. L'accès universel aux services sociaux de base coûterait plus de 12 milliards de dollars par an. L'Initiative 20/20 pourrait contribuer largement à réaliser cet objectif. La représentante a regretté que de nombreux pays s'éloignent de l'engagement pris pour réaliser l'objectif de 0,7% du PNB en faveur de l'aide publique au développement . La Norvège souhaite parvenir à consacrer 1% à l'APD. Les mesures prises par certains pays en vue d'alléger la dette extérieure des pays en développement sont encourageantes. Mme Loe a estimé que la proposition de la Banque mondiale visant à créer un cadre intégré pour le développement pourra contribuer de manière efficace à réaliser les engagements pris à Copenhague.
( suivre)
- 13 - SOC/4494 21 mai 1999
M. BRIAN HOWE (Australie) a estimé que les trois engagements traités aujourd'hui sont au coeur des enjeux du Sommet. Il a noté que la révolution sur le plan des technologies oblige à revoir les bases sur lesquels construire le plein emploi partout dans le monde, et particulièrement dans les pays en développement. Les Nations Unies ont un rôle essentiel à jouer dans ce cadre, a remarqué le représentant. Le processus de réforme du Conseil économique et sociale est fondamental pour que le système des Nations Unies joue son rôle dans ce contexte. Si l'Initiative 20/20 est appliquée, le programme de développement social peut être mis en oeuvre. Mais les objectifs de Copenhague demandent aussi une réforme fiscale et des efforts pour éliminer la concurrence fiscale. Ils nécessitent en outre des changements dans la répartition des pouvoirs pour que la population humaine soit placée au coeur d'un ordre du jour qui vise à améliorer la situation sociale des pays en développement. Tout cela est un défi qui consiste à traduire dans la réalité les engagements par la biais de programmes viables et durables.
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