IL EST URGENT DE PRENDRE DES MESURES POUR ALLEGER LA DETTE DES PAYS AFRICAINS LES PLUS PAUVRES DANS LE CADRE DE L'INITIATIVE DE LA BANQUE MONDIALE
Communiqué de Presse
SOC/4493
IL EST URGENT DE PRENDRE DES MESURES POUR ALLEGER LA DETTE DES PAYS AFRICAINS LES PLUS PAUVRES DANS LE CADRE DE L'INITIATIVE DE LA BANQUE MONDIALE
19990520 La coordination entre les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce doit être renforcéeLe Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives a conclu, cet après-midi, son débat sur les engagements pris à Copenhague concernant l'intégration sociale; l'égalité et l'équité entre les femmes et les hommes; et l'éducation et la santé.
Dans ce cadre, il a entendu les représentants des pays suivants: Tunisie, Egypte, Burkina Faso, Mauritanie, Malaisie, Lesotho, Chine et Canada. Ont également pris la parole les représentants des Volontaires des Nations Unies, du FNUAP, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'UNICEF, du Programme ONUSIDA, de l'Organisation internationale du travail (OIT), du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les représentants des organisations non gouvernementales suivantes sont également intervenus: Oxfam-Education Now, Pax Christi International, Conseil international pour le bien-être social en Afrique du Sud et Fédération internationale des centres sociaux et communautaires.
Le Comité préparatoire a également entamé, cet après-midi, son débat général sur l'engagement relatif à l'Afrique et les pays les moins avancés ainsi que sur celui portant sur les Programmes d'ajustement structurel. Dans ce cadre, il a entendu les représentants des pays suivants: Allemagne, au nom de l'Union européenne et des pays associés, Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Japon, Bangladesh, Sénégal, France, Burkina Faso, Maroc et Botswana. Les observateurs de la Suisse et du Saint-Siège ont également pris la parole.
Les intervenants ont reconnu l'urgence de prendre des mesures permettant de réaliser des progrès rapides vers un allégement sans délai de la dette dans le cadre de l'Initiative de la Banque mondiale et du FMI en faveur des pays pauvres les plus endettés, afin de régler définitivement le problème de la dette des pays africains.
(à suivre - 1a)
- 1a - SOC/4493 20 mai 1999
Les ressources dégagées par ces mesures devraient être réorientées vers le développement social, notamment la réduction de la pauvreté. Les intervenants ont également souligné la nécessité de renforcer la coordination des activités du système des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et de l'Organisation mondiale du commerce aux niveaux mondial, régional et national, dans le domaine des programmes de développement économique et social.
Le Comité préparatoire reprendra ses travaux vendredi 21 mai à 10 heures.
Suite du débat général sur l'engagement 6 (Intégration sociale), l'engagement 5 (L'égalité entre les femmes et les hommes) et l'engagement 6 (Education et santé)
M. ROBERT LEIGH, Bureau des Volontaires des Nations Unies pour l'Amérique du Nord, a rappelé que l'Assemblée générale a fait de l'année 2001, l'Année Internationale des Volontaires, précisant l'importance des initiatives prises aux niveaux local, régional et international par les nouveaux acteurs que sont les particuliers et les Organisations issues de la société civile. Le représentant a déclaré que le volontariat, sur lequel repose une grande partie de l'action menée par les associations non gouvernementales joue désormais un rôle de premier plan en ce qui concerne la promotion du bien-être dans les mondes développé et en développement. Dans de nombreux pays a-t-il souligné, c'est la présence de volontaires qui permet la prestation de services de base au public. Poursuivant, le représentant a regretté qu'en dépit des résultats significatifs de l'action volontaire, seule une attention limitée lui est accordée aux niveaux national et international.
Le représentant a ensuite insisté sur le lien entre l'importance de l'action engagée par les citoyens et le niveau de développement économique et social. Au coeur du volontariat se trouvent les notions d'engagement et de solidarité essentielles au processus d'intégration et de participation sociales. Certaines actions gouvernementales pourraient créer les conditions favorables au développement du volontariat et de l'assistance. L'année 2001 sera l'occasion unique de progresser en ce sens.
M. ABDELLATIF BEN KILANI (Tunisie) a estimé que l'intégration sociale est fondamentale car elle consacre aussi les droits de l'homme. Elle doit permettre à tous les groupes sociaux de jouer un rôle dans le processus de développement social et économique d'un pays. La Tunisie a depuis de nombreuses années accordé une place de choix à la femme. Le Gouvernement a mis en oeuvre une stratégie permettant à la femme de jouer un rôle au sein de la famille et dans la vie publique et politique. La représentation des femmes dans l'éducation s'est considérablement accrue. Les services de santé au profit des femmes ont permis de leur garantir une plus grande longévité. Le Pacte national signé en 1988 garantit l'égalité entre les femmes et les hommes.
Mme SOHEIR KANSOUH (Egypte) a évoqué l'intégration sociale, pour laquelle il faudrait amender la Constitution par des lois s'y rapportant. Il faudrait toutefois que ces lois fussent appliquées, ce qui nécessite de sensibiliser les responsables. La représentante a par ailleurs estimé que la démocratie permet de lutter efficacement contre l'exclusion de certains groupes de la société. Après avoir fait observer que la communauté internationale a la responsabilité d'aplanir les disparités entre le Nord et le Sud en matière de développement social, la représentante a expliqué que son Gouvernement recherche actuellement la possibilité de réformer l'enseignement de base et d'améliorer la recherche scientifique.
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Dans le domaine de la santé, les efforts du Gouvernement égyptien ont conduit à la diminution de la mortalité infantile et à l'augmentation du nombre d'hôpitaux, en particulier dans les zones rurales. La représentante a demandé que la communauté internationale soutienne les efforts de l'Egypte, en particulier dans le domaine des maladies endémiques. Elle a indiqué que l'Egypte recherche en ce moment les moyens d'étendre l'assurance médicale à tous les citoyens. En outre, des institutions ont été créées pour promouvoir les droits de la femme, en collaboration avec des organisations non gouvernementales. Evoquant la proposition de la Pologne concernant la famille, la représentante a indiqué que l'Egypte a mis en place des mécanismes de lutte contre la désintégration de la famille.
M. MADELEINE SANOU (Burkina Faso) a souligné l'importance de l'engagement relatif à l'égalité et l'équité entre les femmes et les hommes. Cette question se trouve au centre des priorités du Gouvernement burkinabé. Un fonds d'appui aux activités entreprises par les femmes a été mis en place. De nombreux projets concourent à la promotion de la condition de la femme au Burkina Faso, et en particulier dans les zones rurales. Le projet de promotion de l'éducation des filles vise notamment à accorder des bourses scolaires. Sur le plan juridique, une loi a été promulguée pour mettre fin à la mutilation génitale. L'Assemblée nationale compte actuellement dix femmes députés. En dépit des efforts accomplis, il subsiste des contraintes coutumières et religieuses.
M. MOHAMED ABDALLAHI OULD RAPHE (Mauritanie) s'est associé à la déclaration du Guyana faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a indiqué que des efforts importants sont consentis par l'Etat pour prendre en charge le développement social. Un département ministériel a été créé pour promouvoir les droits de la femme. En matière d'éducation, le Gouvernement mauritanien fournit un enseignement gratuit pour tous, pour lutter contre l'analphabétisme. Le représentant a souligné le besoin de l'aide internationale et de toutes les institutions internationales pertinentes pour soutenir les efforts des pays de développement.
M. THEIVANDRAN RAJADURAI (Malaisie) a déclaré que son pays attache une grande importance à l'intégration sociale. C'est pourquoi, il a pris une série de mesures pour intégrer tous les groupes éthniques au processus du développement économique et social. Une action spéciale cible les femmes, enfants, personnes handicapées et personnes âgées. Le bien-être des enfants est crucial. A cet égard, un plan national d'action a été mis en oeuvre. La Malaisie a développé une politique sociale au profit des personnes âgées afin d'établir une société harmonieuse et un dialogue entre les générations. La politique familiale est intégrée dans la politique démographique nationale. La Malaisie est soucieuse de créer un climat propice à un développement économique et social efficace.
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Mme M. MAKAKOLE (Lesotho) s'est associée à la déclaration du Guyana faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Elle a indiqué qu'en dépit de certaines réalisations, de nombreux obstacles restent à surmonter. En conséquence, il faut augmenter la participation du secteur privé aux activités de développement social, et insister sur l'élimination des disparités entre les sexes. La représentante a affirmé que le Lesotho a accompli de grands progrès en matière d'alphabétisation, grâce au développement d'un programme concernant l'éducation. Elle a indiqué que le Plan actuel du Lesotho se concentre sur l'amélioration des infrastructures, afin d'atteindre les populations rurales, et particulièrement les femmes et les enfants. L'école primaire est gratuite, et un travail d'identification des pauvres est entrepris afin de leur proposer un programme de bourses à l'éducation. Malgré les réalisations en matière de santé, et d'assainissement de l'eau en particulier, de nombreuses maladies continuent à freiner les progrès, a ajouté la représentante.
Mme YIN QI (Chine) a appuyé la déclaration faite par le Guyana. Le Gouvernement chinois souhaite créer des conditions propices pour garantir une meilleure intégration sociale. Les droits des minorités, notamment sur le plan culturel et religieux sont respectés.
Mme LOUISE GALARNEAU (Canada), évoquant la question de la santé, a déclaré que son pays s'est engagé à verser 50 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir l'Initiative internationale de vaccination. Elle a également indiqué que le sida était une question de santé qui nécessite une attention urgente. En raison de l'urgence croissante de la pandémie et des menaces qu'elle fait peser sur des décennies de développement, le programme de coopération internationale du Canada en matière de lutte contre le VIH/sida fait l'objet d'une attention renouvelée, notamment en ce qui concerne la façon dont on pourrait aborder de façon plus agressive à l'avenir la pandémie. La représentante a rappelé que le Canada avait déboursé plus de 135 millions de dollars depuis 1987, à travers son programme de coopération internationale, en faveur des programmes de prévention, d'éducation et de soins relatifs au sida. En ce qui concerne l'éducation, M. Galarneau a déclaré que son pays soutient la position avancée ce matin par la Norvège. Le Canada développe à l'heure actuelle une stratégie pour l'éducation de base afin d'améliorer les possibilités d'éducation pour les jeunes enfants et plus particulièrement pour les fillettes. Reconnaissant que la grande majorité des pays les plus pauvres sont loin de la cible Jomtien prônant l'éducation primaire pour tous, le Canada, supporte, en principe, l'Adoption d'un Plan global d'action pour l'éducation de base.
Mme KERSTIN TRONE, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a indiqué que le FNUAP a promu le suivi intégré du Sommet mondial. Il a produit des directives d'application et un matériel de plaidoyer pour la mise en oeuvre des différentes conférences relatives au développement social. La représentante a indiqué qu'une attention particulière a été consacrée aux engagements de Copenhague. Le FNUAP a été activement impliqué dans les préparatifs d'évaluation de la mise en oeuvre du Programme d'action de Copenhague.
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La représentante a affirmé que la notion de santé génésique est mise en oeuvre dans de nombreux pays, ainsi que l'attention portée à la qualité des soins. Une attention est également prêtée aux besoins des familles qui changent au vu des modifications économiques et politiques. Dans ce cadre, il faut noter que beaucoup d'organisations de la société civile contribuent à la conception et la mise en oeuvre de politiques de développement social. La représentante a estimé que l'examen des conséquences économiques des changements démographiques reste à faire, et qu'il faudrait créer des services d'éducation pour empêcher la propagation des maladies sexuellement transmissibles. Elle a réaffirmé l'importance du partenariat avec la société civile et a souligné l'urgence de renverser la tendance à la baisse de l'aide publique au développement.
MME CECILIA ROSE-ODUYEMI, Organisation mondiale de la santé (OMS), a souligné que les questions de santé doivent être considérées comme un élément central du développement humain en général et devraient être intégrées dans toutes les politiques - économique, écologique et sociale -, et même planifiées et mises en oeuvre dans un cadre de développement holistique. De façon générale, la santé peut contribuer de manière considérable à prévenir et à réduire la pauvreté. La représentante a notamment suggéré la protection et l'amélioration de la santé des familles grâce aux systèmes d'assurance sociale qui protègent efficacement la famille tout entière contre la double catastrophe financière des pertes de revenus et des coûts élevés des soins médicaux. L'intégration de la composante de la santé dans les systèmes de microcrédit peut améliorer leur efficacité en aidant les femmes pauvres à rembourser leur prêt en cas de maladie. La promotion de la santé des enfants dans les écoles peut augmenter de manière considérable leur capacité d'apprendre.
Les avantages d'une meilleure santé ne peuvent être pleinement obtenus que si les gouvernements mettent en oeuvre de manière efficace leurs politiques macroéconomique, sociale et écologique.
M. SHELDON SHAFFER, prenant la parole au nom du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), de la Banque mondiale et de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que l'objectif d'assurer une éducation de bonne qualité à tous les enfants est l'un des plus cruciaux de la décennie. Malgré certains progrès enregistrés dans ce domaine depuis la Conférence mondiale de Jomtien en 1990, cet objectif ne sera pourtant pas réalisé en 2000. C'est la raison pour laquelle, l'UNICEF, la Banque mondiale et l'UNESCO examinent actuellement, sur la base d'une proposition de l'ONG Oxfam, la possibilité d'établir un Plan global d'action pour l'éducation qui engagerait les pays, tant développés qu'en développement, à déployer davantage d'efforts pour réaliser cet objectif d'ici à 2015. Le Plan viserait à promouvoir une analyse détaillée des besoins nationaux dans le domaine de l'éducation, le développement de plans d'action nationaux en vue de la réalisation d'objectifs intermédiaires d'ici à 2005 et de l'objectif final d'ici à 2015, et un financement concret et substantiel par l'allégement de la dette et des fonds d'affectation.
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Toutes les agences impliquées reconnaissent l'importance d'intégrer cette proposition dans le cadre du Forum sur l'éducation pour tous dont le Secrétariat est situé au siège de l'UNESCO à Paris. Le Secrétariat procède actuellement à une évaluation de l'éducation pour tous dont les résultats seront disponibles en 2000. Partant, le Plan global d'action sera discuté lors de la prochaine réunion du Comité de direction du Forum, en juin prochain à Paris. La proposition qui n'a pas encore été adoptée formellement par les agences, portera également sur les soins à la petite enfance, l'alphabétisation des adultes et la formation des jeunes. Les discussions se poursuivent sur cette proposition au sein des trois agences et avec leurs partenaires dans le monde.
M. JIM CARMICHAEL, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a rappelé qu'à la fin de l'année dernière plus de 47 millions de personnes étaient infectées par le virus du Sida dans le monde et que près de 14 millions ont succombé au virus. En 1998, il y a eu 6 millions de personnes nouvellement infectées. La moitié de ces personnes étaient des jeunes âgés de 15 à 24 ans. 10% étaient des nouveaux-nés et des enfants. Le nombre de personnes infectées augmente plus vite chez les femmes que chez les hommes. L'épidémie du sida doit être combattue sur plusieurs fronts. Il faut accorder une importance toute particulière aux populations vulnérables. ONUSIDA développe, conjointement avec l'UNICEF, le FNUAP, l'UNESCO, la Banque mondiale et le PNUCID, une nouvelle stratégie pour les jeunes qui inclue des programmes d'information sur le sida dans les écoles, des groupes d'entraide pour les jeunes, des services de conseil pour les jeunes, et notamment les orphelins et les jeunes gens atteint du sida.
Davantage de mesures devraient être prises pour aider les femmes à se protéger du virus. Il faut développer l'accès aux préservatifs masculins et féminins. Il faudrait aussi intensifier la recherche sur les méthodes de prévention féminine. D'autre part, il serait avantageux que les fillettes puissent prolonger leur scolarité pour acquérir les connaissances qui leur permettront plus tard de mieux se protéger contre ce fléau. En donnant à l'adulte les moyens de se prémunir contre le sida, on évitera que la maladie ne soit transmise à la progéniture. Différents services, notamment de conseil aux femmes enceintes et de soins prénatal et postnatal, sont actuellement mis en place dans quinze pays sérieusement touchés par le virus.
Mme MARIA ANGELICA DUCCI Organisation internationale du Travail (OIT), a indiqué que le Sommet de Copenhague a permis d'encourager l'égalité et l'équité entre les femmes et les hommes. L'OIT a développé de nombreuses activités visant à promouvoir la parité des sexe dans le domaine de l'emploi. L'Organisation a déployé d'importants efforts pour la promotion de la formation. La question de la parité entre les sexes constitue un des piliers des efforts déployés par l'OIT. Concernant l'objectif de la protection sociale pour tous, l'OIT a encouragé le renforcement de la sécurité sociale des femmes dans la mesure où leur participation sur le plan professionnel est de plus en plus active.
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Mme SYLVIE BRYANT, Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), a d'abord attiré l'attention du Comité préparatoire sur un document dont est il est saisi qui explicite les activités du PNUCID en application de l'engagement 4 du Programme d'action de Copenhague. Elle a ensuite mis l'accent sur les progrès réalisés depuis 1995 dans la lutte contre la drogue, en particulier sur le front de l'offre. La représentante a ainsi indiqué que pour la troisième année consécutive, le Pérou a enregistré une baisse drastique du nombre de plantations de cocas. Elle a ajouté que, pour sa part, l'année dernière, la Bolivie a éliminé quatre fois plus d'hectares de plantations de cocas qu'auparavant. Le PNUCID, a affirmé la représentante, a toutes les raisons de croire que grâce à l'élimination de ces plantations et aux programmes de développement économique et social, la Bolivie réalisera d'ici l'an 2002 l'objectif d'élimination totale de la culture de coca. En ce qui concerne la région connue sous le nom de "triangle d'or", la représentante a indiqué que des tonnes de graines de pavot ont pu être éliminées parce que, pour les fermiers, ils ne sont plus une source de revenus substantiels.
Sur le front de la demande, la représentante a expliqué que si aux Etats-Unis et en Europe occidentale, la consommation des drogues se chiffre toujours à des milliards de dollars, la consommation de cocaïne et d'héroïne a elle, continué de stagner. Dans les pays en développement, en revanche, la représentante a fait observer une augmentation très nette de la consommation de ces drogues. Elle a également fait observer, dans presque chaque région du monde, une tendance accrue à la consommation de stimulants de type amphétamine. Elle a souligné que si bien souvent la drogue est davantage le symptôme que la cause de la marginalisation, il faut pourtant constater l'existence d'un cercle vicieux. La consommation de drogues est un obstacle à l'éducation, compromet la santé et nourrit le phénomène des sans-abri tout en exacerbant la désintégration sociale. En conséquence, la représentante a conclu en se félicitant encore que, pour la première fois en 1998, la communauté internationale se soit réunie en Session extraordinaire de l'Assemblée générale pour se mettre d'accord sur des cadres de la lutte contre la drogue, pour des périodes de cinq ans et de dix ans. Les objectifs fixés concernent le renforcement des législations, des stratégies et des programmes d'ici l'an 2003 et une réduction significative de la consommation et de la production des drogues d'ici l'an 2008.
MME FEENEY, Oxfam-Education Now, a fait le résumé du rapport établi par son organisation sur l'éducation. Elle a ainsi souligné qu'en dépit de l'engagement international d'assurer l'universalité de l'éducation primaire d'ici l'an 2005, la situation actuelle montre qu'à cette date près de 75 millions d'enfants n'auront toujours pas accès à l'école. La représentante a donc attiré l'attention du Comité préparatoire sur la campagne internationale d'Oxfam "Education Now" qui, a-t-elle dit, part du postulat que la crise de l'éducation est une tragédie que l'on peut éviter. Elle a ainsi indiqué que les coûts de la réalisation de l'objectif "éducation pour tous" sont estimés à 8 milliards de dollars par an soit l'équivalent de quatre jours de dépenses militaires.
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- 8 - SOC/4493 20 mai 1999
La représentante a poursuivi en interpellant d'abord la volonté politique des pays en développement. Elle leur a recommandé trois mesures pratiques qui consistent à consacrer au moins 3% de leur Produit national brut à l'éducation primaire; à instituer la gratuité de l'école primaire; et à adopter des mesures incitatives à l'intention des filles. La représentante a ensuite appelé la communauté internationale à aider les pays en développement à mettre en oeuvre ces recommandations. Pour elle, il est urgent de procéder à l'élimination du fardeau de la dette; à l'augmentation de l'aide à l'éducation, à la réforme des programmes d'ajustement structurel et à l'établissement d'un Plan d'action mondial sur l'éducation primaire.
MME JEGEN, Pax Christi International, a proposé deux principes comme fondement moral des efforts d'intégration sociale : donner la priorité aux besoins des pauvres plutôt qu'aux désirs des riches, et au droit de tous les membres de la société de participer aux décisions plutôt qu'à la capacité des individus et groupes privilégiés d'exclure ceux-ci. De l'avis de Pax Christi, il n'y a pas de distribution équitable des richesses si, à côté de conditions de vie minimum, il n'y a pas aussi des conditions de vie maximum. Tolérer la richesse illimitée, que ce soit dans les pays industrialisés ou les pays en développement, est destructif pour toute société. Tant que cela ne sera pas reconnu, les efforts visant à restructurer les économies resteront vains.
Pax Christi lance un appel pour que l'on examine l'impact du commerce des armes sur les questions de développement et que l'on reconnaisse les coûts sociaux élevés de ce commerce qui, licite ou illicite, apporte la mort. Pour Pax Christi, les actions en faveur de l'intégration sociale doivent être évaluées en fonction de leur impact sur les enfants. Les pays qui tolèrent l'exploitation du travail des enfants, leur exploitation sexuelle et leur participation aux conflits doivent être tenus responsables. Pax Christi lance également un appel pour que l'élan actuel contre le fléau des mines antipersonnel ne faiblisse pas et estime que les pays industrialisés producteurs de mines ont la responsabilité morale d'allouer des fonds pour la réhabilitation des victimes. Pax Christi préconise aussi de nouvelles initiatives en ce qui concerne l'éducation à la résolution non violente des conflits et l'intégration de cette question dans les programmes d'éducation à tous les niveaux, y compris dans l'éducation informelle. De l'avis de Pax Christi, parallèlement à la session extraordinaire, il pourrait y avoir une session des ONG traitant des meilleures pratiques dans la résolution non violente des conflits.
M. THIERRY LEMARESQUIER, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué que le PNUD adopte une approche intégrée dans la mise en oeuvre de ses programmes. La question de l'égalité et de l'équité est toujours placée au centre des priorités, en vue de renforcer le rôle des femmes dans le processus de développement économique et social. Des programmes fournissent des appuis aux gouvernements en tenant compte des questions liées aux femmes. L'un des grands défis est la mondialisation qui est un phénomène à double tranchant. Le PNUD encourage la participation des femmes à tous les niveaux de la mise en oeuvre des programmes visant la reconstruction après les conflits et des programmes d'assistance humanitaire.
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- 9 - SOC/4493 20 mai 1999
M. TOZI GWANYA, Conseil international pour le bien-être social en Afrique du Sud, a attiré l'attention sur le nombre des diplômés qui se retrouvent au chômage, ce qui entraîne une démotivation des enfants scolarisés. L'éducation obligatoire n'est possible que lorsqu'il y a volonté coordonnée entre les parents et l'Etat. Il en est de même en ce qui concerne la santé, a indiqué le représentant. Le problème des ressources freine la mise en oeuvre de programmes "plein de bonnes intentions". En ce qui concerne les objectifs d'égalité, les stratégies internationales qui visent à assurer des niveaux minimum d'éducation et de santé doivent être soutenus. L'aide publique au développement doit appuyer des actions concrètes pour que les objectifs nationaux et internationaux soient atteints. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale doivent imposer des conditions, a estimé le représentant.
M. NEVILLE ARACHCHIGE, Fondation internationale pour la recherche en faveur du développement, a déclaré que la notion de préservation culturelle comporte des éléments négatifs qui perpétuent les distinctions ethniques, raciales et de classe. Les droits culturels ont été utilisés comme armes idéologiques en politique internationale. Ces éléments négatifs sont en contradiction avec la Déclaration universelle des droits de l'homme et font obstacle à l'intégration sociale. C'est une situation qu'il faut rectifier. L'intégration sociale ne pourra être réalisée si l'on ne règle pas ces questions.
Présentation et débat général sur l'engagement 7 (L'Afrique et les pays les moins avancés), l'engagement 8 (Programmes d'ajustement structurel)
M. HUBERT LINHART (Allemagne), prenant la parole au nom de l'Union européenne et des pays associés, a reconnu que le fardeau insupportable de la dette de nombreux pays africains menace la sécurité économique et la stabilité à long terme de l'Afrique et exige une action globale et décidée de la part de la communauté internationale.
L'Union européenne suggère à cet égard que les bailleurs de fonds envisagent de prendre des mesures permettant de réaliser des progrès rapides vers un allégement sans délai de la dette dans le cadre de l'Initiative (de la Banque mondiale et du FMI) en faveur des pays pauvres les plus endettés, ainsi que par d'autres moyens, afin de régler définitivement le problème de la dette de ces pays. Les ressources dégagées par ces mesures devraient être réorientées vers le développement social, y compris la réduction de la pauvreté. Il faut aussi développer les services sociaux de base et les systèmes de protection sociale, afin d'aider à stabiliser la croissance de la population et faire face aux nouvelles menaces liées à la pandémie du VIH/sida et aux maladies liées à la pauvreté, estime l'Union européenne.
( suivre)
- 10 - SOC/4493 20 mai 1999
L'Union européenne veut renforcer ses efforts pour réaliser l'objectif de 0,7% du PNB pour l'aide publique au développement et de 0,15% pour l'APD aux pays les moins avancés (PMA). Elle appelle tous les pays donateurs à prendre le même engagement. Une autre initiative que suggère l'Union européenne est d'accorder une attention particulière aux PMA, en particulier en Afrique sub-saharienne, dans la mise en oeuvre de l'Initiative 20/20, en coopération avec la société civile, afin d'assurer l'accès universel aux services sociaux de base et d'aider à lutter contre la pandémie du VIH/sida et les maladies liées à la pauvreté. Afin de favoriser un meilleur usage des services financiers, il faudrait promouvoir l'accès au crédit, y compris pour les petites et moyennes entreprises. La Session extraordinaire devrait aussi identifier les moyens de renforcer le développement économique et social, en promouvant, par exemple les conditions favorables à une plus grande intégration des PMA, en particulier ceux d'Afrique sub-saharienne, dans le système commercial multilatéral.
Il est important que les programmes de réforme économique aient une base locale si l'on veut réaliser un développement social durable, estime l'Union européenne. Les institutions de Bretton Woods, en particulier la Banque mondiale, ont lancé des réformes visant à intégrer la dimension sociale dans leurs programmes. La réallocation des dépenses publiques aux secteurs sociaux prioritaires fait partie de cette stratégie, de même que le développement plus avant d'évaluations d'impact social. En étroite coopération avec l'ONU, les institutions de Bretton Woods pourraient et devraient, de l'avis de l'Union européenne, utiliser les compétences sociales de l'ONU et les intégrer dans leurs propres stratégies.
Partant, elle préconise d'examiner les moyens de renforcer la coordination entre les organes de l'ONU, en particulier le Conseil économique et social, et les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce, en vue d'intégrer les aspects sociaux et économiques dans les programmes d'ajustement structurel.
Mme SONIA ELLIOTT (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que les récentes crises financières ont été profondément ressenties par de nombreux pays. Les dépenses sociales doivent être protégées en temps de restriction budgétaire. Les femmes ne doivent pas subir plus lourdement le fardeau imposé par la mise en oeuvre d'ajustement structurel. Il est nécessaire que les institutions de Bretton Woods aident les pays en développement à faire face à l'impact négatif des crises financières. Tous les partenaires sociaux doivent être mobilisés pour mettre en oeuvre une politique sociale holistique. Le recyclage et le renforcement des compétences sont nécessaires pour faire face aux nouvelles exigences. Au niveau international, il est nécessaire d'assurer un appui pour l'allégement de la dette, pour la mise en oeuvre des ajustements structurels et pour faciliter le transfert des technologies.
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- 11 - SOC/4493 20 mai 1999
Des mesures doivent être prises pour respecter l'engagement en faveur de l'aide publique au développement. Les pays les moins avancés devraient bénéficier d'un régime préférentiel. Les donateurs devraient renforcer les efforts déployés par les gouvernements, notamment pour la création d'entreprises privées. La représentante a appelé la communauté internationale à mettre en oeuvre des politiques en faveur des petits pays en développement insulaires qui tiennent compte des objectifs du développement social.
M. YUJI KAMAMARU (Japon) a rappelé le besoin d'un appui de la communauté internationale en faveur de l'Afrique. Dans ce cadre, il a fait référence au Plan de Tokyo, qui exprime des objectifs politiques et demande que des mesures soient prises par les pays africains et leurs partenaires. Dans ce document, l'accent est mis sur la promotion de l'éducation, la mise en place d'infrastructure pour la salubrité de l'eau, et la lutte contre différentes maladies contagieuses. Le représentant a insisté sur la nécessité du développement des ressources humaines pour renforcer les efforts accomplis sur le continent africain. En outre, il a estimé que l'échange des expériences entre les différents pays africains peut être très utile.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh)a déclaré que lors du Sommet de Copenhague, des engagements spécifiques ont été pris dans les domaines économiques, notamment en ce qui concerne le développement des ressources humaines en Afrique ainsi que dans les pays les moins avancés. Les participants avaient alors reconnu l'importance d'accorder une attention spéciale à ces pays afin qu'ils sortent de leur position marginale. Il a précisé que certains effets des ajustements structurels préoccupent vivement les pays les moins avancés.
Le représentant a fait remarquer que pour être efficaces au niveau national, les stratégies de développement doivent être centrées sur les capacités nationales, la redistribution des ressources, le renforcement du caractère démocratique des institutions, le partenariat entre le gouvernement et la société civile, le développement rural, la promotion de la femme. Au niveau international, il est nécessaire de créer un environnement favorable à une meilleure participation des pays les moins développés au commerce. D'autre part, il a insisté sur le transfert de technologie et de savoir vers ces pays et demandé que la priorité leur soit accordée en ce qui concerne l'allocation des ressources par les institutions financières internationales. Poursuivant, le représentant a souhaité qu'un traitement particulier soit réservé aux pays les moins avancés dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Le représentant a souligné la nécessité de renforcer le partenariat entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce afin d'atténuer les effets néfastes des ajustements structurels sur le développement social.
M. IBRAHIM DEGUENE KA (Sénégal) a noté avec satisfaction le regain d'intérêt de la communauté internationale pour l'Afrique. Il a cependant regretté que malgré les actions vigoureuses menées par le système des Nations Unies, l'infection VIH/Sida progresse partout en Afrique, avec parfois des taux de prévalence exorbitants, en Afrique australe notamment.
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- 12 - SOC/4493 20 mai 1999
Le Sida est devenu l'une des causes principales de décès en Afrique au Sud du Sahara. S'agissant de la dette, le représentant a demandé la coordination et l'harmonisation des différentes initiatives en coopération avec l'Organisation de l'unité africaine. Dans cette perspective, il a réitéré la proposition relative à l'élaboration d'un Plan Marshall pour l'Afrique.
Le représentant a réaffirmé son appui total aux propositions du Groupe des 77 au sujet des initiatives nouvelles au titre de l'engagement 7. Il a souligné qu'il convient de renforcer la dimension sociale des Programmes d'ajustement structurel en Afrique qui doivent être compatibles avec la paix sociale. Il faut également restructurer et augmenter en qualité et en quantité l'aide publique au développement, a-t-il ajouté, et élargir la portée de l'initiative Banque mondiale/FMI en faveur des pays pauvres très endettés. Il a également estimé nécessaire de convertir en subventions les dettes officielles bilatérales en cours des pays africains les plus pauvres et d'effacer la totalité de l'encours de la dette des pays pauvres d'Afrique. L'accès des produits africains au marché mondial doit être facilité, et un flux de ressources vers l'Afrique par le biais d'investissements productifs directs doit être favorisé. Il faut également trouver les moyens les plus efficaces pour appuyer les efforts de réformes politiques et économiques entrepris par les pays africains pour une meilleure gouvernance politique et économique. Enfin, le représentant a demandé l'appui des efforts d'intégration économique sous-régionale et régionale d'Afrique.
M. MICHEL THIERRY (France), intervenant sur la question de l'allégement de la dette, a indiqué que son pays s'est engagé dans un effort considérable en matière d'annulations bilatérales, puisqu'avec un montant total de 55 milliards de francs français (9 milliards de dollars américains), il a réalisé plus de la moitié des annulations de dettes bilatérales décidées par des pays développés dans la dernière décennie.
Le représentant, soulignant la nouvelle initiative lancée par la France en début d'année, a ajouté que son pays continuera de militer dans toutes les enceintes internationales pertinentes en faveur d'une approche de réduction de l'endettement, qui devra être large dans son champ d'application, intégrer les dettes multilatérales et commerciales, être plus favorable vis-à-vis des pays les moins avancés et les plus lourdement endettés, et davantage articulés avec les stratégies nationales de développement social.
La France continuera de se préoccuper tout particulièrement des pays d'Afrique, gravement touchés par les problèmes de pauvreté. Le représentant a déclaré que la question du financement du développement reste posée. Parallèlement aux mesures de renforcement indispensables de la réduction de la dette pour les pays les plus touchés, il faut aussi progresser sur un certain nombre d'orientations structurelles telles que l'accès au crédit, l'approfondissement de la réflexion sur les voies et moyens de promouvoir l'accès au marché des produits africains et le soutien aux initiatives de coopération régionale et d'intégration économique en Afrique.
( suivre)
- 13 - SOC/4493 20 mai 1999
Le représentant s'est fait l'écho des propos du Président français qui a appelé les partenaires de la France, à traiter en priorité, dès le prochain Sommet du G8, en juin, à Cologne, des conséquences sociales et humaines de la mondialisation.
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso), au nom de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), a attiré l'attention du Comité préparatoire sur un certain nombre de "considérations inhérentes à la situation particulière de l'Afrique". A l'instar du rapport du Secrétaire général, le représentant a abordé le domaine de l'éducation pour dire que 32 pays africains ont encore des taux de scolarisation inférieurs à 50%, ce qui signifie que l'accès universel à l'éducation d'ici à l'an 2000 ne sera pas réalisable. De même, a poursuivi le représentant, le taux d'analphabétisme reste le plus élevé du monde, en particulier en Afrique sub-saharienne. Dans le domaine de la santé, les prévisions les plus optimistes n'entrevoient une espérance de vie à 60 ans qu'à l'horizon 2020-2025. Il faut ajouter que ces chiffres ne tiennent pas compte de la progression du SIDA ou du paludisme. Soulignant le caractère également pessimiste des prévisions en matière de mortalité infantile et de mortalité maternelle, le représentant a tout de même jugé heureux que l'Afrique se soit débarrassée de ses "carcans" et qu'elle soit dorénavant en mesure de recevoir des "idées novatrices".
Il s'est ainsi félicité que beaucoup de pays africains aient mis l'accent sur la bonne gouvernance, les réformes économiques et la privatisation. Il a ajouté que l'intégration régionale, indispensable pour consolider les économies devient une réalité comme le montre l'Afrique de l'Ouest avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le représentant a également évoqué la contribution des initiatives extérieures et du système opérationnel des Nations Unies en dénonçant néanmoins, dans le domaine de la coopération bilatérale, le déclin de l'aide publique au développement. Avant de conclure, le représentant a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle lui apporte le financement, les moyens logistiques et les moyens techniques d'atteindre les engagements de Copenhague.
M. DRISS DADSI (Maroc) a souligné que la mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurel a souvent été accompagnée de déficits sociaux. Face aux bouleversements et aux crises financières internationales, il est nécessaire d'intégrer les politiques sociales dans les stratégies macroéconomiques adoptées pour tenter de sortir de ces crises. Le Maroc consacre 32% de son budget national au fardeau de la dette. Le fardeau de la dette marocaine représente 32% du budget national. Comme mesure d'allégement de la dette, le gouvernement marocain souhaite que les pays créanciers, notamment le Club de Paris, reconvertissent les créances en investissements. Au niveau international, il est nécessaire d'assurer une meilleure coordination entre les institutions de Bretton Woods et l'Organisation internationale du commerce. Pour ce qui est de l'engagement relatif au développement de l'Afrique et des pays les moins avancés, le représentant a suggéré d'examiner et de proposer des solutions urgentes pour annuler la dette des PMA et renforcer les mécanismes concernant les termes de l'échange.
( suivre)
- 14 - SOC/4493 20 mai 1999
MME EMOLEMO MORAKE (Botswana) a déclaré qu'il faut résoudre les conflits en Afrique, encourager la tolérance, pour attirer les investissements étrangers directs. Face à, la marginalisation croissante du continent, les stratégies doivent être revues, en particulier en ce qui concerne l'intégration de la région sur le marché mondial. A cet égard, la représentante a demandé une plus grande ouverture des marchés aux produits des pays africains . L'assistance pour le renforcement des capacités, doit se poursuivre, a-t-elle déclaré. De plus, la politique de coopération régionale est essentielle.
Abordant le problème du VIH/Sida, la représentante a affirmé qu'il ne s'agit que d'une manifestation de la pauvreté dans la région. Elle a en outre indiqué que, comparativement, le Botswana ne connaît pas de crise de développement catastrophique. Dans ce contexte, le gouvernement continue d'investir fortement dans les infrastructures sociales, en particulier dans les domaines de l'éducation et de la santé.
M. LOTHAR CAVIEZEL (Suisse), a déclaré que sa délégation voit en Afrique et dans les pays les moins avancés deux priorités: le monde rural et le secteur informel. L'observateur a estimé que le monde rural doit être considéré comme prioritaire pour la croissance économique et le développement. Il serait en particulier important de mettre l'accent sur l'agriculture et l'intermédiation financière, pour réduire l'exode qui vide le monde rural de sa substance. Le soutien à l'agriculture devrait être considéré comme la démarche principale dans la création d'emplois et de revenus par rapport à d'autres secteurs.
M. Caviezel a également souligné que des efforts tout particuliers devraient être faits pour institutionnaliser l'intermédiation financière rurale qui vise aussi bien à mobiliser l'épargne rurale qu'à distribuer du crédit en vue d'engendrer des améliorations aussi bien économiques que sociales. Il a indiqué que le secteur informel joue dans de nombreux pays les moins avancés et en Afrique un rôle non négligeable, pouvant parfois refléter jusqu'à la moitié du produit national brut. Selon la délégation suisse les réglementations bureaucratiques doivent être réduites au minimum pour ce secteur qui permet à une grande partie de la population de survivre.
M. ANTHONY FRONTIERO (Saint-Siège) a déclaré que la pandémie du sida, les guerres fratricides et le fardeau de la dette constituent des obstacles majeurs au développement économique et social en Afrique. Ce n'est que par le respect des droits de l'homme et de la dignité humaine qu'il sera possible de réaliser des progrès importants dans ce domaine.
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