SOC/4492

UN DEVELOPPEMENT SOCIAL EQUITABLE PASSE PAR L'INTEGRATION DES QUESTIONS DE SEXOSPECIFICITE A TOUS LES NIVEAUX DE DECISION EN MATIERE DE POLITIQUE SOCIALE

20 mai 1999


Communiqué de Presse
SOC/4492


UN DEVELOPPEMENT SOCIAL EQUITABLE PASSE PAR L'INTEGRATION DES QUESTIONS DE SEXOSPECIFICITE A TOUS LES NIVEAUX DE DECISION EN MATIERE DE POLITIQUE SOCIALE

19990520 Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives a entamé, ce matin, son débat général sur l'intégration sociale; l'égalité et l'équité entre les femmes et les hommes; et l'éducation et la santé.

Les représentants des pays suivants sont intervenus: Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Allemagne (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Japon, Bangladesh, Swaziland, Pologne, Indonésie, Afrique du Sud, Cuba, Maroc, Canada, République arabe syrienne, Norvège, Etats-Unis, Maurice, Chili, Algérie, Jamaïque, Iraq, Turquie, Inde, Iran, Soudan, Ghana, Philippines, République de Corée, Barbade et Zambie. L'Observateur du Saint- Siège a également pris la parole.

En matière d'intégration sociale, les délégations ont pour la plupart souligné que la famille a un rôle essentiel de socialisation des jeunes et de formation des liens dont dépend la cohésion sociale. De nouvelles mesures devraient prendre en compte les engagements de la société et de l'Etat face à la famille, les relations entre la politique sociale et familiale et la politique économique, les principes de politique fiscale envers les familles, et la famille et la migration. Certains ont fait observer que la progression de la criminalité et la persistance des problèmes liés à l'abus de drogues illicites sont d'autres symptômes de désintégration sociale. Par ailleurs, les intervenants ont encouragé l'intégration de l'égalité et de l'équité entre les femmes et les hommes dans toutes les initiatives en matière d'emploi, d'éradication de la pauvreté et de mise en place de services sociaux, d'éducation et de santé. Dans ce cadre, il a été recommandé aux Etats qui ne l'ont pas fait de ratifier le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes pour en assurer l'entrée en vigueur avant juin 2000.

Le Comité préparatoire poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

Présentation et débat général sur l'engagement 4 (Intégration sociale), l'engagement 5 (L'égalité et l'équité entre les femmes et les hommes), et l'engagement 6 (Education et santé)

Mme SONIA ELLIOTT (Guyana), au nom du groupe des 77 et de la Chine, a rappelé l'importance de reconnaître et de traiter la perspective sexospécifique dans les politiques macroéconomiques. Elle a en particulier demandé l'examen de stratégies pour l'habilitation des femmes dans le cadre de programmes d'actions positives. Il faut renforcer les institutions visant à consolider la cohésion sociale. Pour ce faire, l'éducation générale à tous les niveaux doit renforcer la tolérance. Il faut donc modifier les programmes dans ce sens quand c'est nécessaire. De plus, les médias doivent promouvoir une approche participative, et être accessibles aux groupes marginalisés. Il faut parvenir à l'accès universel à l'éducation, à la formation et aux chances d'embauche. Par ailleurs, la représentante a demandé des mesures pour que les besoins de base des familles et de tous leurs membres soient satisfaits. L'intégration des groupes sociaux vulnérables devrait être traitée en priorité. Dans ce cadre, il est nécessaire de renforcer les efforts pour assurer l'intégration sociale et économique des migrants. Il faut leur assurer des systèmes de protection sociale de base autant que possible. Les gouvernements doivent favoriser les mesures visant à prévenir le trafic de migrants à des fins d'exploitation économique. Des pénalités sévères doivent en effet être mises en place contre ces pratiques. La représentante a également souligné le besoin de renforcer les mesures au niveau national pour lutter contre la drogue et les trafics qui y sont liés.

Au point de vue international, la représentante a noté qu'il faut lutter en priorité contre le racisme et la xénophobie. Les médias comme l'Internet peuvent être utilisés dans ce cadre. Abordant le problème de la drogue dans le monde, la représentante a demandé une lutte contre le trafic et la demande. En outre, elle a abordé le problème de l'occupation étrangère, qui est un frein à l'intégration sociale et au développement. En conclusion, la représentante a demandé la ratification de tous les instruments internationaux relatif à l'enfant. Elle a estimé que pour accomplir de véritables progrès, il est urgent d'inverser la tendance au déclin de l'aide publique au développement. Un examen des résultats de l'Initiative 20/20 doit être entrepris à la lumière de ce déclin.

M. HUBERT LINHART, Ministère fédéral de l'économie et du développement de l'Allemagne, au nom de l'Union européenne et pays associés, a déclaré que les respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales est essentiel pour garantir l'intégration sociale. A cet égard, il a appelé les pays qui ne l'ont pas encore fait à adhérer aux instruments sur les droits de l'homme en vigueur. L'Union européenne recommande des mesures pour promouvoir la mise en oeuvre de l'Initiative 20/20 dans les pays intéressés et en coopération avec la société civile. Dans l'esprit du Consensus d'Oslo et d'Hanoï, les groupes de coordination internationale devraient servir à tenir des discussions régulières.

( suivre)

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En outre, l'Union européenne recommande des mesures concrètes pour assurer l'efficacité et réaliser des progrès en vue de s'acquitter des engagements pris à Copenhague, en particulier l'accès aux services de santé de base, aux services de santé génésique et de reproduction et à l'éducation pour tous. Il faudrait mettre l'accent sur les politiques qui répondent aux causes de privation plutôt qu'à ses symptômes. L'Union européenne propose également de partager les expériences positives sur la manière de mettre en place des régimes de protection sociale couvrant les risques qui ne peuvent être contrôlés par les bénéficiaires eux-mêmes, en assurant l'accès aux personnes vivant dans la pauvreté et en encourageant le rôle des systèmes d'avantages mutuels.

Il faudrait également encourager l'intégration de l'égalité et de la parité entre les hommes et les femmes dans toutes les propositions d'initiatives en matière d'emploi, d'éradication de la pauvreté, de services sociaux, d'éducation, de santé et de crédit. Les Etats devraient être encouragés à ratifier le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard les femmes afin d'en assurer l'entrée en vigueur avant la tenue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale. Le représentant a souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les organisations compétentes visant à prévenir les conflits et à répondre aux conséquences sociales des situations de conflits et après les conflits.

M. YUJI KUMAMARU (Japon) a souligné que l'objectif de l'intégration sociale est de créer une société pour tous. Pour réaliser cet objectif, il faut un éventail d'acteurs aussi large que possible. Ainsi, le partenariat des gouvernements avec la société civile doit être renforcé. Le représentant a proposé que l'on encourage les volontaires en tant qu'acteurs précieux dans le développement social. L'élimination des menaces contre nos sociétés est un autre objectif essentiel. Un cadre international doit être favorisé pour lutter contre ces menaces, parmi lesquelles le crime organisé et le trafic de drogues. En ce qui concerne la situation des personnes âgées, le représentant a estimé utile que la session extraordinaire tienne compte de la suite donnée à l'Année internationale des personnes âgées.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que pour faire face à des problèmes tels que la pauvreté, le racisme ou encore la violence, le Bangladesh souhaite mettre en place "une société pour tous". Pour parvenir à cet objectif, a expliqué le représentant, il faudra fournir des services, soutenir les groupes les plus vulnérables et renforcer les institutions nationales; enseigner au peuple les vertus de tolérance, de compréhension et de diversité; combattre la criminalité, le trafic de drogue et le problème des sans-abris. Des initiatives internationales seront aussi nécessaires pour renforcer les efforts accomplis au niveau national.

( suivre)

- 4 - SOC/4492 20 mai 1999

Le représentant a rappelé que la mondialisation a des conséquences néfastes socialement, car elle exacerbe les inégalités à l'intérieur et entre les pays, et compromet la lutte contre la pauvreté. Il a en outre insisté sur la nécessité de prendre au sérieux la question de l'égalité entre hommes et femmes, car, a-t-il rappelé, une femme qui vit dans la pauvreté, souffre d'un handicap, subit la violence ou la discrimination sur son lieu de travail - cette femme vit un cauchemar au quotidien. Il faut entreprendre des actions pour lui donner les moyens de se défendre. Pour le représentant, l'éducation et les services de santé sont aussi de précieux outils pour lutter contre la pauvreté. Des objectifs doivent être définis à cet égard et les efforts de l'Etat doivent être complétés par le travail de la société civile. L'un des meilleurs moyens d'y parvenir est de mettre en place des organisations communautaires. Au Bangladesh, a-t-il expliqué, nous avons remarqué que si une action est prise en charge par une communauté, elle a les meilleures chances de réussir.

M. MAJOZI SITHOL, Ministre de la planification économique et du développement du Swaziland, a indiqué que son Gouvernement reste vigilant pour éliminer les pratiques discriminatoires à l'égard des femmes, en mettant l'accent sur celles qui empêchent les progrès économiques, tels que l'accès à la propriété, le contrôle et les bénéficies de la propriété foncière et le crédit. A cet égard, il est encourageant de noter que les données récentes montrent une augmentation de la représentation des femmes aux postes politiques de prise de décision.

Au Swaziland, la Stratégie nationale pour le développement qui constitue la base d'une stratégie générale pour une période de 25 ans et l'Agenda pour la réforme économique et sociale ont été mis en place par la Division chargée de la parité et l'égalité entre les hommes et les femmes au sein du Gouvernement pour la période 1999-2000. Le Swaziland a également déterminé des domaines prioritaires tels que l'élimination de la violence contre les femmes et les enfants, les femmes et la prise de décision, ainsi que l'accès des femmes et des enfants à l'alphabétisation, l'éducation et la santé. La politique nationale en matière d'éducation a été révisée et sera présentée au Parlement d'ici la fin du mois de juin 1999. Les nouvelles techniques d'information seront introduites dans les écoles d'ici le mois de mars 2000. Soulignant que le VIH/sida constitue une catastrophe nationale, le Ministre a indiqué que son Gouvernement est engagé dans une série de programmes visant à répondre à ce problème. Ces efforts ont absorbé une fraction importante des ressources nationales.

Mme IRENA BORUTA (Pologne) a estimé nécessaire d'élaborer dans l'avenir un dispositif juridique relatif aux droits de la famille. Les actes internationaux actuels ne garantissent pas les droits de la famille, ni sa protection dans un degré suffisant, a estimé la représentante. En effet, la famille est protégée d'une manière indirecte et souvent trop vague. Par ailleurs, plusieurs dispositions juridiques internationales relatives à la famille sont aujourd'hui dépassées, en particulier en raison des progrès des sciences médicales mais aussi des changements des mentalités.

( suivre)

- 5 - SOC/4492 20 mai 1999

La représentante a indiqué que la protection juridique internationale sous sa nouvelle forme devrait être centrée sur la famille elle-même en tant que communauté unifiante. Le nouveau dispositif devrait prendre en compte les engagements de la société et de l'Etat face à la famille, les relations entre la politique sociale et la famille et la politique économique, les principes de la politique fiscale envers les familles, les droits de la famille et la politique de logement et la famille et la migration.

La représentante a affirmé que la protection juridique sous sa nouvelle forme devrait, face à la crise de la famille contemporaine observée dans toutes les parties du monde, l'aider à remplir ses fonctions et satisfaire les besoins de chaque individu vivant dans la famille. Elle a estimé nécessaire de procéder à un inventaire très détaillé des normes internationales protégeant la famille telles qu'elles existent actuellement, et évaluer l'application des mesures et des différents instruments existants. Il faudrait ensuite élaborer une Déclaration des "Droits de la famille". La représentante a estimé qu'un nouveau dispositif permettrait de répondre de manière satisfaisante à la demande du renforcement de la famille exprimé dans la Déclaration de Copenhague.

M. JONI SINAGA (Indonésie) s'est associé aux déclarations du Guyana faites au nom du Groupe du 77 et de la Chine. Le représentant a informé le Comité préparatoire de la tenue d'élections la semaine prochaine dans son pays, ce qui fait partie d'un processus de modification des institutions et des politiques de l'Indonésie. Une culture des droits de l'homme est en cours de création en Indonésie, a-t-il affirmé. En ce qui concerne les droits des femmes, le représentant a reconnu que plusieurs obstacles entravent les efforts nationaux. Par exemple, les données socio-culturelles actuelles nuisent à la promotion du rôle de la femme dans la société indonésienne. Cependant, des centres de promotion des droits de la femme ont été créés dans le pays tout entier pour sensibiliser la population à la protection des droits fondamentaux de la femme. Le représentant a précisé que la question de la violence contre les femmes, et les droits des femmes au travail sont au centre des politiques sociales du Gouvernement indonésien. Il a d'autre part évoqué les difficultés rencontrées par l'Indonésie depuis la récente crise financière, ce qui a eu des effets négatifs sur les efforts constants que l'Indonésie déploie pour lutter contre l'analphabétisme, et pour assurer l'accès aux soins médicaux de base.

M. N. PILLAY (Afrique du Sud), a déclaré, au sujet de l'accès universel et dans les conditions d'égalité à une éducation et à des soins de santé de qualité, que son pays se rallie à la position exprimée par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. L'amélioration de l'éducation est à la fois essentielle pour le développement économique et social d'un pays. Il faudrait déployer d'inlassables efforts pour s'assurer que l'enseignement offert peut garantir des résultats satisfaisants. Les structures en matière d'éducation doivent répondre aux besoins de la population.

( suivre)

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Par ailleurs, M. Pillay a fait remarquer que le VIH/sida a des conséquences dévastatrices pour l'Afrique australe, en particulier à l'égard des femmes et des enfants. C'est pourquoi, les pays de la région placent au centre de leurs priorités les efforts de lutte contre ce problème.

Mme MERCEDES DE ARMAS GARCIA (Cuba) a estimé que le secteur privé devrait participer de façon raisonnable dans les pays où il existe, à tous les efforts de développement social. A Cuba, l'espérance de vie est longue, et la mortalité infantile est très basse, et il n'y a pas d'analphabétisme, a affirmé la représentante. Le secteur public participe pleinement aux secteurs de la santé et de l'éducation. L'expérience cubaine devrait être examinée, a- t-elle estimé.

MME NAIMA SENHADJI (Maroc) a fait sienne la déclaration faite par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. A l'instar d'autres pays africains, le Maroc a adhéré à l'Initiative 20/20. Toutefois, la définition des ressources de santé de base donnée par l'Initiative 20/20 est restrictive. Le budget national marocain consacre 16% aux services sociaux de base, tels que définis par le Sommet de Copenhague, ce qui dépasse largement la fraction définie par l'Initiative 20/20. La délégation marocaine suggère donc de réviser la définition de l'Initiative 20/20 qui ne répond pas pleinement aux besoins en matière de santé et d'éducation.

Mme LOUISE GALARNEAU (Canada) a préconisé une approche qui encourage la participation active des individus aux efforts de développement social. Elle a souligné la nécessité de créer des filets de sécurité pour toutes les populations vulnérables. Dans ce cadre, l'intégration sociale doit toujours prendre en compte les populations autochtones, notamment dans les domaines de la sécurité sociale, de l'éducation, de la formation et de la santé. De plus, il faut procéder à l'intégration de l'égalité des sexes et reconnaître le rôle des femmes qui sont des acteurs majeurs dans l'intégration sociale. La représentante a en outre appelé au renforcement de la coopération entre les gouvernements et les organisations qui se consacrent à la prévention des conflits, et aux conséquences sociales des conflits dans le monde. Elle a estimé que l'aide internationale devrait accorder une place spéciale aux femmes du secteur informel et à l'éducation.

M. ALI AL-KHALIL, Ministre des affaires sociales de la République arabe syrienne, a indiqué que son pays a pris une série de mesures pour répondre aux objectifs définis par le Sommet de Copenhague, visant notamment à améliorer les services de santé en faveur des enfants, des femmes et des personnes âgées. Dans ce contexte, un programme est actuellement mis en oeuvre avec la coopération des organisations non gouvernementales. Des efforts particuliers sont déployés pour encourager une participation plus active des femmes au processus de développement économique et social. Le Ministre a fait remarquer que l'occupation israélienne au Golan a forcé le déplacement d'un demi-million de personnes et a eu un impact négatif sur les conditions de vie de cette population.

( suivre)

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Mme MARIANNE LOE (Norvège) a mis l'accent sur l'intégration sociale des personnes handicapées. En ce qui concerne la pandémie du VIH/sida, qui nuit au développement social et économique, des actions décisives sont nécessaires si nous voulons nous acquitter des engagements de Copenhague, a-t-elle ajouté. L'objectif de l'égalité entre les sexe doit être un objectif explicite dans toutes les politiques visant à la mise en place de tous les engagements pris lors du Sommet mondial. Dans ce cadre, l'investissement dans l'éducation des filles semble être très fructueux dans le domaine social. De plus, la représentante a indiqué que l'Initiative 20/20, qui demande un partenariat, est essentielle à toutes les politiques de développement social et sa mise en oeuvre doit être poursuivie.

MME KARHERINE SEELMAN (Etats-Unis) a indiqué que son pays garantit l'éducation et les services de santé de base pour les enfants. Les Etats-Unis sont engagés dans de nombreux programmes multilatéraux en matière d'éducation et de santé dans les pays en développement. Le Gouvernement déploie des efforts considérables en vue d'éliminer les disparités dans les domaines de la santé et de l'éducation. La lutte contre la pandémie du VIH/SIDA en Afrique incombe à la communauté internationale tout entière. De nombreuses initiatives ont été prises pour garantir l'intégration sociale des minorités et des personnes handicapées.

M. ANBANADEN VEERASAMY (Maurice) a indiqué que son Gouvernement a lancé des programmes en faveur de différents groupes vulnérables, parmi lesquels les personnes âgées et handicapées. Pour ces derniers, une loi stipule que 3% des emplois doivent leur être réservés, et les bâtiments publics sont équipés pour leur en permettre l'accès. En ce qui concerne la protection des femmes, le gouvernement prend des mesures pour lutter contre les préjugés à leur égard. Le représentant a déclaré que les écoles sont accessibles gratuitement aux garçons et aux filles, qui sont souvent meilleures élèves. Dans les prochaines années des changements sont prévus, en matière d'éducation, mais aussi de santé. Néanmoins, le représentant a affirmé que des progrès restent à accomplir, qui requièrent des ressources très importantes. Pour que cela soit possible, il faudra que la situation nationale, mais aussi la situation internationale le permettent.

MME ALEJANDRA KRAUSE (Chili) a expliqué que son pays a pris une série d'initiatives visant à garantir l'intégration sociale de tous les groupes de la société. Les dépenses publiques couvrant les services sociaux en matière de santé et d'éducation ont atteint 13 millions de dollars en 1998. Des programmes spécialisés en faveur des personnes âgées ont été mis en place. Le Gouvernement a créé l'Institut national pour la jeunesse dont l'action est axée sur l'amélioration de l'éducation et l'insertion des jeunes dans le marché du travail. En ce qui concerne l'égalité et la parité entre les hommes et les femmes, le Chili a accompli de nombreux progrès. Il a créé le Ministère chargé des questions de la femme. Il a promulgué il y a quelques jours une loi garantissant la parité et l'égalité entre les hommes et les femmes dans les domaines économique et social, en conformité avec les engagements de Copenhague.

( suivre)

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Mme DALILA SAMAH (Algérie) a déclaré que les groupes vulnérables nécessitent une attention particulière de la part des gouvernements pour éviter leur exclusion et leur marginalisation. Le développement et l'accès aux services sociaux de proximité ainsi que leur décentralisation sont importants dans ce cadre. L'exonération fiscale des entreprises employant des handicapés, par exemple, peut être une mesure incitative efficace dans le domaine de l'intégration sociale, a-t-elle indiqué. La représentante a estimé que la protection des enfants et des adolescents est également prioritaire pour la prévention de l'exclusion sociale. Dans ce domaine, il faut lutter en premier chef contre la violence et les drogues, et favoriser la scolarisation. Dans le domaine de la santé, il est nécessaire d'assurer une plus grande couverture de la population, notamment rurale.

MME FAITH INNERARITY (Jamaïque) a fait remarquer que la criminalité et le trafic illicite des stupéfiants sapent considérablement les efforts déployés par son Gouvernement dans les domaines économique et social. Les services de police et de contrôle ont été améliorés pour faire face à ce phénomène mais de façon encore insuffisantes. La représentante a souligné la nécessité de renforcer les valeurs familiales et d'empêcher la désintégration de la société en général. Il faut s'attaquer à la base même du trafic illicite des stupéfiants qui constitue l'élément déstabilisateur majeur de la situation économique et sociale de la Jamaïque et des autres pays de la région des Caraïbes.

M. ABDULMUNIM AL-KADHE (Iraq) a déclaré son soutien à la déclaration faite par le Guyana au non du Groupe des 77 et de la Chine. Il a indiqué que l'éducation était gratuite dans son pays, et que l'analphabétisme était inexistant. Les médicaments et les services de santé sont également gratuits. Toutefois, le blocus a entraîné la pauvreté, la diminution et la détérioration de l'emploi et des soins sanitaires. Par conséquent, les droits de l'homme les plus essentiels sont anéantis en Iraq, a déploré le représentant. La communauté internationale assume donc une responsabilité directe des souffrances du peuple iraquien. Le représentant a souligné la contradiction entre la convocation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la mise en oeuvre des résultats du Sommet de Copenhague, et l'application de telles sanctions contre son pays. En conséquence, il a proposé que le Comité préparatoire se penche sur l'examen des conséquences sociales des sanctions économiques sur les peuples des pays concernés.

M. YUSUF ISIK (Turquie) a indiqué que l'importance accrue de parvenir à une société fondée sur l'équité exige de prendre des mesures concrètes visant à éliminer l'exclusion sociale. Le Gouvernement de la Turquie met en oeuvre un programme pour faciliter l'accès de chaque famille à l'Internet. Il a pris une série de mesures pour assurer une meilleure intégration des femmes au processus de développement économique et social, notamment en renforçant la protection contre toute discrimination ou violence.

( suivre)

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L'éducation est essentielle et c'est pourquoi, le Gouvernement turc, qui y attache une grande importance, a introduit les nouvelles techniques d'enseignement et de formation dans les programmes d'éducation. Aux termes d'une nouvelle loi relative à la santé, le gouvernement prend en charge les soins aux personnes âgées.

M. GOTHAM MUKHOPADHAYA (Inde) s'est associé à la déclaration du Guyana faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a fait part de l'expérience de son pays en matière d'insertion sociale. L'Inde est marquée par une grande disparité au niveau des revenus et des couches sociales. Des programmes sont mis en oeuvre pour protéger les populations les plus vulnérables et les plus marginalisées. En matière d'éducation, l'Inde a choisi d'habiliter les individus au moment même où les études sont entreprises. La même approche a été reprise pour la question sexospécifique. Le représentant a évoqué un projet de loi actuellement discuté pour intégrer une perspective sexospécifique dans les institutions gouvernementale. L'application de cette loi constituera une révolution dans la manière dont la femme sera considérée au sein de la société indienne.

M. MEHDI HAMZEHEI (Iran) a estimé qu'il n'existe aucune méthode satisfaisante pour garantir l'intégration sociale. Il incombe à chaque pays de déterminer ses besoins et de rechercher les moyens efficaces visant à répondre à ces besoins. Chaque pays doit contribuer à l'élaboration de l'ordre économique international. L'état de droit doit être respecté. Les perspectives traditionnelles visant à établir la supériorité de l'homme par rapport à la femme sont sans fondement. Par ailleurs, le représentant a fait remarquer que la pauvreté, exacerbée par la mondialisation a aggravé la marginalisation de certains. Dans le domaine de l'éducation, le niveau de participation des femmes a sensiblement augmenté ces dernières années en Iran. En 1998, le nombre des femmes à l'université à dépassé celui des hommes de 4%. Le taux de mortalité infantile a considérablement baissé.

Mme SAYDA BASHAR, Ministre de l'environnement et du planning social du Soudan, a abordé la question de la femme soudanaise, qui est de plus en plus active dans la société. Elle jouit en effet du droit de vote et d'éligibilité, et du droit au travail et à un salaire égal. La femme soudanaise a occupé des fonctions de ministre et été élue aux Parlements successifs depuis l'indépendance. Le droit du travail stipule l'égalité entre l'homme et la femme tout en octroyant des privilèges de la femme en tant que mère et épouse. Dans le secteur de l'éducation, la représentante a signalé que la scolarité est gratuite à tous les niveaux, et que plus de 30 000 diplômés par an sortent des universités. La femme participe activement à la vie académique, environ 60% des étudiants sont des femmes. L'objectif du Soudan est de réduire le taux d'analphabétisme à 10% en l'an 2000.

En matière de santé, tous les anciens hôpitaux ont été réhabilités, a indiqué la représentante. De nombreuses maladies endémiques ont été éliminées. La lutte contre la malaria et le VIH/Sida est une priorité de la politique sociale du Gouvernement soudanais, a-t-elle ajouté.

( suivre)

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MME BEATRICE BROBBEY (Ghana) s'est ralliée à la position exprimée par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Dans le domaine de l'éducation, le Ghana a établi des bourses à l'intention des enfants, et en particulier des filles issues de familles pauvres. Le Gouvernement a proscrit toutes les pratiques traditionnelles discriminatoires à l'égard des femmes, en particulier en matière de succession. Les femmes accèdent maintenant à des postes au sein de cabinets ministériels et autres postes de haut rang. En matière de santé, le Ghana fait sienne les recommandations du Secrétaire général concernant la mise en oeuvre de l'Initiative 20/20. La communauté internationale doit renforcer la coopération pour assister les efforts nationaux en matière de santé et d'éducation.

MME EVELYN GARCIA (Philippines) a rappelé que le Sommet social a consacré une portion considérable de son programme d'action aux difficultés des migrants et aux mesures qu'il faut prendre pour protéger leurs droits. Elle a évoqué la contribution importante des travailleurs migrants aux développement social. Elle a préconisé l'adoption de mesures pour protéger ces travailleurs et faciliter leur réinsertion lorsqu'ils reviennent dans leur pays. Il faut intensifier les efforts pour favoriser l'intégration sociale des migrants et lutter contre le trafic dont ils sont victimes, en particulier lorsqu'il s'agit de femmes et d'enfants.

M. MA YOUNG-SAM (République de Corée) a estimé que la question de sexospécificité doit commencer par l'établissement de la garantie de l'égalité et de la parité entre les hommes et les femmes. Les engagements pris à Copenhague visent à garantir des services de base en matière de santé et d'éducation pour tous. Pour mettre en oeuvre ces engagements, les pays doivent redéfinir leurs priorités. Le rôle des écoles et de la famille doivent être renforcé afin d'améliorer la cohésion sociale.

Mgr JAMES REINERT, Observateur du Saint-Siège, a souligné l'importance de prendre en compte les groupes vulnérables. Il a estimé que la question des migrations pose des problèmes particuliers dont celui du trafic des travail migrants. L'Observateur a en outre évoqué les conséquences sociales des conflits armés. Le problème de la transmission des maladies infectieuses doit être traité de manière urgente, a-t-il ajouté. La protection des droits de l'homme doit être l'objectif principal guidant l'ensemble des travaux du Comité préparatoire, et de la session extraordinaire.

M. HAMILTON LASHLEY, Ministre des affaires sociales de la Barbade, a réaffirmé l'attachement de son pays à l'engagement relatif à l'intégration sociale. La Barbade a pour objectif d'assurer l'insertion sociale des personnes handicapées. C'est pourquoi le Gouvernement procède actuellement à l'élaboration d'un texte visant à renforcer leurs droits.

( suivre)

- 11 - SOC/4492 20 mai 1999

M. DAWSON LUPUNGA, Ministre du développement communautaire et des services sociaux de la Zambie, a appuyé la déclaration du Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a en outre évoqué la nécessité d'adopter une approche multisectorielle de la prévention du VIH/sida et des soins apportés aux familles contaminées. Les autres préoccupations majeures du Gouvernement zambien concernent l'accès à la justice, la mise en place de l'état de droit et la préservation de l'indépendance du secteur judiciaire. Par ailleurs, la Commission permanente des droits de l'homme établie en 1997 a pour tâche de sensibiliser la population à ses droits essentiels, afin de promouvoir la solidarité et la cohésion sociale. Cependant, des progrès restent à faire en matière de communication, a indiqué le Ministre, ciblés particulièrement sur les moyens communautaires de partager l'information.

En ce qui concerne l'égalité et l'équité entre les femmes et les hommes, le Ministre a indiqué que son Gouvernement est déterminé à introduire une perspective sexospécifique dans l'ensemble de ses politiques de développement. Cependant, il a reconnu que les déséquilibres entre les sexes persistent dans les différents secteurs de l'économie. Dans ce contexte, il a estimé que les populations rurales doivent être sensibilisées en priorité.

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