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SOC/4491

L'EMPLOI EST LE PIVOT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL ET UN OUTIL POUR REDUIRE LES INEGALITES

19 mai 1999


Communiqué de Presse
SOC/4491


L'EMPLOI EST LE PIVOT DU DEVELOPPEMENT SOCIAL ET UN OUTIL POUR REDUIRE LES INEGALITES

19990519 Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives a tenu, cet après- midi, un débat sur l'engagement 3 pris à Copenhague, relatif à l'emploi.

Dans ce cadre, le Comité préparatoire a entendu les représentants des pays suivants : République tchèque, Pologne, Allemagne (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Zambie, Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Maroc, Canada, Maurice, Bénin, Algérie, Côte d'ivoire, Soudan, Croatie, Barbade, Etats-Unis, Malaisie, Norvège, Mexique, Chili, Viet Nam, Corée, Inde, Pérou, Jamaïque et Philippines. Les Observateurs de la Suisse et du Saint-Siège, ainsi que les représentants de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) ont pris la parole. Les représentants des organisations non gouvernementales suivantes sont intervenus : Confédération internationale des syndicats libres, Centre d'études pour le développement de la Bolivie, au nom de Social Watch et Chambre internationale du commerce.

Les délégations ont pour l'ensemble souligné que la création d'emplois est devenue l'objectif prioritaire des politiques économiques et sociales aux niveaux national et international. Dans ce cadre, elles ont mis l'accent sur la nécessité d'améliorer la qualité de l'emploi, de manière à ce qu'elle corresponde aux normes définies par l'OIT. Par ailleurs, les intervenants ont encouragé la création de petites et moyennes entreprises qui sont particulièrement créatrices d'emplois, en leur ouvrant un accès plus large au microcrédit. Ils ont préconisé une meilleure adaptation de la formation professionnelle aux besoins du marché du travail comme moyen de lutte contre le chômage.

Le Comité préparatoire reprendra ses travaux, demain 19 mai à 10 heures. Il devra examiner les engagements 5 et 6 du Sommet de Copenhague, relatifs respectivement à l'égalité et l'équité entre les hommes et les femmes et à l'accès aux services de santé et d'éducation.

Présentation et débat général sur l'engagement 3 (Emploi)

M. EDDY LEE, Organisation internationale du travail (OIT), est d'avis qu'il renforcer la réglementation financière. Les gouvernements doivent prendre des mesures de prévention pour faire face à d'éventuelles crises financières. Ces mesures nationales doivent être accompagnées de mesures prises sur le plan international. La protection sociale doit être accompagnée de programmes de formation efficaces et par la création d'emplois. L'engagement relatif à l'emploi, pris dans le cadre du Sommet de Copenhague, prévoit l'intégration de la participation des femmes.

M. LUDEK RYCHLY (République tchèque) a indiqué que le taux de chômage a empiré dans son pays, atteignant 8% de la population active. Le Gouvernement tchèque a adopté il y a deux semaines un Plan d'action national en faveur de l'emploi, répondant ainsi aux directives de l'Union européenne en la matière. Le représentant a indiqué que les objectifs sont principalement d'introduire des mesures économiques pour parvenir à une meilleure productivité des emplois actuels, renforcer les mesures incitatrices pour les chômeurs qui veulent jouir des allocations qui leurs sont réservées, augmenter la portée de la politique d'embauche flexible, éliminer la discrimination sur le marché du travail et adapter le service de l'emploi à sa nouvelle tâche et aux nouveaux besoins.

MME IRENA BORUTA (Pologne) a indiqué que la stratégie de son pays est fondée sur les principes établis par l'Union européenne, tout en tenant compte de la situation propre aux pays en transition. Le Gouvernement est en faveur d'une augmentation des salaires dans le but d'augmenter la productivité. Des réformes législatives en matière d'emploi sont envisagées. La stratégie exige l'amélioration de la formation et la réorientation des écoles professionnelles afin que les demandeurs d'emploi répondent mieux aux besoins des entreprises.

M. DIETER KASTRUP (Allemagne), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a estimé que l'emploi est un élément clé pour la promotion du développement économique, l'élimination de la pauvreté, et l'intégration sociale. La création d'emplois et la réduction du chômage doivent donc être placées au centre des politiques et des stratégies gouvernementales. Les politiques sont nécessaires pour aider les personnes à trouver un travail tout en assurant un revenu de soutien à ceux qui ne peuvent pas en trouver. Il faut également prendre en considération des développements nouveaux, tels que l'application des technologies d'information, et la notion de flexibilité du temps de travail. Le représentant a également évoqué le rôle important que peuvent jouer l'auto-emploi et les petites et moyennes entreprises dans les politiques de l'emploi. L'Union européenne estime en outre que la coopération entre les gouvernements aux niveaux régional et mondial est essentielle.

( suivre)

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En s'appuyant sur ces idées fondamentales, le représentant a fait part de plusieurs propositions d'initiatives. Il a suggéré de fournir des directives pour le développement de plans nationaux et régionaux pour le plein emploi. Dans ce cadre, les directives et politiques de l'emploi de l'Union européenne peuvent servir d'exemple. Le représentant a également proposé d'identifier les mécanismes et les méthodes pour promouvoir un dialogue social visant à trouver des solutions de consensus entre le secteur privé, le monde du travail, les autres acteurs de la société civile et les gouvernements, afin d'accroître l'emploi et de renforcer la communication entre tous les acteurs engagés dans les politiques d'emploi à tous les niveaux. Enfin, le représentant a proposé que les gouvernements et les partenaires sociaux adoptent aussi rapidement que possible une "Convention de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur la prohibition et l'élimination immédiate de formes les plus graves de travail des enfants."

M. DAWSON LUPUNGA, Ministre des affaires communautaires et des affaires sociales de la Zambie, a réaffirmé l'engagement pris par son pays dans le cadre du Sommet de Copenhague en ce qui concerne l'objectif de l'emploi. Le secteur non structuré s'étend. La Zambie accorde une importance particulière à la situation des jeunes et au chômage. Le Ministre a attiré l'attention sur la nécessité de définir un calendrier pour contrôler l'inflation à long terme et a suggéré des mécanismes pour freiner le chômage. Dans un esprit de mondialisation, il est nécessaire de renforcer l'intégration des ressources humaines dans les efforts de développement social.

Mme SONIA ELLIOTT (Guyana) a proposé, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la formulation de politiques au niveau national. Elle a appelé à la création d'un environnement propice, y compris pour le secteur non structuré. L'accès à l'information et au microcrédit doit être assuré pour tous. Les gouvernements doivent également travailler à l'augmentation de la protection sociale dans les petites et moyennes entreprises. Il faut encourager l'embauche des personnes handicapées et des jeunes. Les pratiques de l'emploi doivent prendre en compte les travailleurs du secteur non structuré. La représentante a également suggéré le recyclage des travailleurs en fonction des besoins économiques. De plus, les travailleurs migrants et leurs familles doivent être pris en compte. Les salaires minimum doivent être suffisamment rémunérateurs pour protéger les travailleurs de la pauvreté.

Au niveau international, la représentante a proposé un programme d'action mondial pour la promotion du travail. La Banque mondiale et les commissions régionales pertinentes doivent suivre la mise en oeuvre du Programme d'action de Copenhague en matière d'emploi. L'amélioration des conditions du transfert de technologie devrait permettre une meilleure politique de l'emploi dans les pays en développement. La représentante a demandé une meilleure coopération internationale afin d'assurer la création d'emplois pour tous.

( suivre)

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M. DRISS DADSI (Maroc) a déclaré que l'engagement en faveur de l'emploi est au centre de la politique sociale de son Gouvernement. La mondialisation et les mesures protectionnistes, prises par certains pays contre les produits émanant des pays du Sud, constituent souvent des obstacles aux efforts déployés en matière d'emploi. Au cours de ces dernières années, le taux de chômage a augmenté, car les structures économiques ne sont pas adaptées aux demandes d'emploi.

Pour le Maroc, l'emploi - et surtout l'emploi des jeunes - est primordial. Une stratégie a été arrêtée, dans le cadre d'Assises tenue en décembre 1998, pour définir une politique de formation permettant l'adaptation aux mutations technologiques. Le Maroc a créé l'Agence de développement social dont le rôle vise à protéger la population de la marginalisation. L'ANAPEC, une autre institution nouvellement créée, contribue à garantir une meilleure adaptation aux nouvelles mutations. Le représentant a regretté que les capitaux vers les pays africains soient de plus en plus rare. La délégation marocaine souscrit au renforcement des droits des migrants et à la mise en place de filets de protection sociale. Le Maroc souhaite que l'on réexamine les mesures protectionnistes qui font obstacle au commerce des produits originaires de pays en développement.

M. STEFAN BRUPBACHER, Bureau fédéral pour le développement économique et l'emploi de la Suisse, qualifiant la création d'emplois de clé de l'élimination de la pauvreté et de l'intégration sociale, a réitéré sa proposition de confier à l'Organisation internationale du travail (OIT) le mandat d'élaborer un plan d'actions concrètes d'ici à la fin de l'année. Le plan serait discuté lors des deux prochaines réunions du Comité préparatoire et soumis, pour approbation, à la Session extraordinaire de l'an 2000. L'observateur a poursuivi en mettant l'accent sur certains points qui, selon lui, doivent être abordés dans le cadre de discussions sur la création d'emplois. Il a d'abord souligné que la croissance économique ne suffisant pas à la promotion de l'emploi, il revient aux partenaires sociaux d'assumer autant de responsabilités que possible et à l'Etat de fournir à ces derniers ainsi qu'aux partenaires économiques un cadre stimulant de coexistence. Pour le secteur privé, ce cadre doit simplifier les normes juridiques et administratives liées à la création d'entreprises; promouvoir la concurrence interne; et instaurer une certaine souplesse dans les marchés du travail pour inciter les employeurs à l'embauche. La souplesse des marchés du travail pouvant affecter les conditions de travail et la part du travail dans les fruits de la croissance, l'observateur a plaidé pour l'établissement de règles à différents niveaux.

Ainsi, au niveau national, l'amélioration des conditions de travail exige l'existence de règles spécifiquement "taillées sur mesure" dans la plupart des domaines du marché du travail. Ayant affirmé cela, l'observateur a toutefois mis en garde contre une légifération à outrance. Il a illustré ses propos en citant des initiatives privées comme les codes de conduite qui prouvent que les marchés et les droits de l'homme peuvent s'influencer positivement.

( suivre)

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L'observateur a donc proposé que le Comité préparatoire charge l'OIT d'élaborer une politique relative aux initiatives privées d'ici à la fin de 1999. Il a conclu en souhaitant que le processus de suivi de la Conférence de Copenhague comble le fossé entre les économistes et les défenseurs des droits de l'homme pour consolider le lien entre considérations économiques et considérations sociales. Il a encouragé le Comité préparatoire à demander à l'OIT, aux institutions de Bretton Woods et à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) d'effectuer des études communes pour clarifier le cadre économique, politique et social dans lequel la mise en oeuvre des droits fondamentaux pourrait promouvoir la croissance économique et la stabilité sociale.

Mme LOUISE GALARNEAU (Canada) a souligné que sa délégation appuie les propositions de l'Union européenne. Elle a préconisé la coordination des politiques économiques et sociales, afin d'harmoniser les politiques d'emploi. Elle a indiqué que le Canada a récemment adopté une politique spécifique pour les autochtones. L'emploi demeure le moyen privilégié de mettre un terme aux inégalités sociales, a-t-elle conclu.

M. ANBANADEN VEERASAMY (Maurice) a déclaré que son pays a accompli au cours de ces dernières années des progrès considérables en matière d'emploi. Les petits pays insulaires en développement sont très vulnérables aux répercussions de la mondialisation et des crises financières. Le représentant a souligné la nécessité, pour la communauté internationale, d'appuyer les efforts déployés par les pays en développement afin d'en garantir le succès.

M. ROMAIN DEGLA (Bénin) a estimé important d'établir un lien étroit entre la croissance économique et la promotion de l'emploi. Au Bénin, une volonté politique franche a conduit le Gouvernement à adopter un Programme national pour l'emploi, qui vise à l'emploi des jeunes, à l'aide au financement des PMI ou PME par le microcrédit, à l'encouragement des travaux à haute intensité de main-d'oeuvre et au développement communautaire en faveur de l'emploi. Le représentant a conclu en appelant la communauté internationale à soutenir les efforts soutenus par les gouvernements nationaux.

MME DALILA SAMAH (Algérie) a indiqué que les restructurations économiques à court terme ne sont pas génératrices d'emplois. En Algérie, une institution a été mise en place pour promouvoir l'emploi des jeunes. Le programme d'emplois salariés permet aux jeunes d'acquérir une formation au sein d'une entreprise ou d'une administration. Le programme d'aide à la création de micro-entreprises est opérationnel depuis octobre 1997. Il est destiné aux jeunes désireux de créer leur propre entreprise. Le micro-crédit sert à financer les équipements nécessaires à une activité professionnelle. Par ailleurs, le mouvement associatif joue un rôle crucial pour encourager l'emploi des jeunes.

( suivre)

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M. MAMADOU KONE (Côte d'Ivoire) a indiqué que la promotion de l'emploi est au centre de la politique du Gouvernement ivoirien. Le représentant a souscrit aux nouvelles initiatives contenues dans le rapport du Secrétaire général. Le représentant a souligné l'importance du secteur agricole, précisant que son Gouvernement a lancé des programmes spécifiques en faveur de l'emploi des jeunes exploitants. Il a estimé souhaitable d'évaluer l'impact des fonds sociaux d'aide à l'emploi. Le phénomène des enfants de la rue, qui sont en situation d'auto-emploi, doit être enrayé rapidement. Dans le domaine de la formation professionnelle, le représentant a estimé qu'un soutien doit être apporté aux gouvernements, afin que cet aspect de l'éducation puisse être développé. Il importe également d'étudier de manière concrète les modalités de l'emploi des handicapés.

MME (SAYDA BASHAR) ILHAM IBRAHIM MOHAMED AHMED (Soudan) a souligné que le chômage dans son pays est étroitement lié au problème de la pauvreté. La participation des femmes sur le marché de l'emploi s'est accrue. Le secteur informel absorbe plus de 65% de la population active. Le taux de chômage dans le secteur formel est lié à la croissance démographique. Tout étudiant qui termine ses études obtient une carte de travail. Le Gouvernement a établi un Conseil suprême pour fixer les salaires, en tenant compte de l'inflation.

Mme TANIA VALERIA RAGUZ (Croatie) a estimé que la lutte contre le chômage doit être au centre des politiques nationales. Des efforts doivent être faits pour trouver de nouvelles approches pour que les personnes handicapées puissent réaliser leur potentiel, a-t-elle ajouté. De manière générale, une stabilisation de l'économie est nécessaire. Dans ce cadre, la représentante a souligné l'importance de l'appui international des institutions de Bretton Woods. Dans l'intérêt de la transition vers l'économie de marché, a-t-elle conclu, les petites et moyennes entreprises doivent être encouragées.

MME SHIRLEY STROUDE (Barbade) a indiqué que la création de nouveaux emplois a été au centre des préoccupations de son Gouvernement, surtout depuis que de nombreux licenciements ont été effectués tant dans le secteur public que dans le secteur privé. En 1995, la majorité des jeunes chômeurs étant sans formation, des initiatives ont été prises pour remédier à cet état de choses, notamment en favorisant le microcrédit pour inciter les jeunes à créer de petites entreprises.

M. DAVID SHAPIRO (Etats-Unis) a souligné l'importance de l'engagement 3 pour ce qui est de l'adoption des normes de travail. Il a indiqué que son Gouvernement s'est engagé à sauvegarder les droits des travailleurs y compris celui de s'organiser et organiser des actions collectives. Après avoir indiqué qu'il appuyait l'OIT dans la poursuite de ses objectifs, le représentant a rappelé qu'il est important que le plus grand nombre d'individus partagent les bénéfices de la croissance économique. Il a réaffirmé son appui à la mise en oeuvre des normes de travail. Celles-ci sont fondamentales et il n'y a que des avantages à tirer de leur mise en oeuvre, a-t-il noté.

( suivre)

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M. THEIVANDRAN RAJADURAI (Malaisie) a fait observer qu'après une période de croissance économique dans son pays dans les années 80, les répercussions de la récente crise financière de 1998 sur l'emploi ont été très lourdes. La sécurité sociale et une sensibilisation quant au droit du travail sont apparues nécessaires pour faire face aux problèmes de l'emploi. Le Gouvernement encourage la création de petites entreprises, en mettant en place un système de microcrédit.

Mme MARIANNE LOE (Norvège) a indiqué que la mise en oeuvre de l'engagement sur l'emploi demande des mesures complémentaires dans trois domaines. Il faut tout d'abord développer des stratégies pour créer une environnement favorable aux PME, a-t-elle indiqué. Deuxièmement, il faut améliorer l'accès au marché du travail, notamment pour faciliter l'embauche des chômeurs de longue durée. Enfin, il est urgent de mettre un terme à l'emploi des enfants dans des conditions difficiles, ce qui demande des engagements aux niveaux national et international à la fois.

MME ROSALBA BRAVO CARRASCO (Mexique) a suggéré d'intégrer dans les politiques en matière d'emploi l'action pour une participation plus active des femmes. L'égalité des chances en matière d'emploi à l'égard des femmes est indispensable. Ces politiques doivent garantir la stabilité de l'emploi.

M. REINALDO RUIZ (Chili) a appuyé fortement l'égalité des chances pour les femmes en matière d'emploi. Il a indiqué qu'au Chili, les groupes en difficulté, tels que les jeunes, les handicapés et les minorités ethniques, font l'objet de politiques d'emploi spécifiques. Des mesures sont également mises en oeuvre pour faciliter la mobilité de la force de travail, par le biais d'un système d'assurance et de protection pour les travailleurs temporaires. Une série de programmes, dont des programmes de formation, visent particulièrement les jeunes, et ont pour objectif de faciliter leur insertion, a affirmé le représentant. En outre, un programme ciblant les femmes chefs de famille a rencontré un vif succès récemment au Chili. Le représentant a fait état d'un certain nombre de défis: les conditions de travail, et l'adaptation de la formation professionnelle et scolaire aux besoins du marché du travail.

MME NGUYEN THI THANH HA (Viet Nam) a appuyé les propositions formulées par le Groupe des 77 et de la Chine en ce qui concerne l'objectif d'emploi visé par le Sommet de Copenhague. La législation nationale en matière d'investissements a été amendée pour l'adapter aux besoins en matière d'emploi. Un programme de crédit rural devra permettre à la population des campagnes de créer de nouvelles activités productives. D'autres mesures sont prises pour encourager une participation accrue des femmes sur le marché du travail.

M. YOUNG-SAM MA (Corée) a noté que le taux de chômage dans le monde reste très élevé malgré l'engagement pris à Copenhague. L'emploi a des conséquences sur tous les autres aspects du développement social, a-t-il remarqué, et la création d'emplois doit être prise en compte lors de la formulation de stratégies macroéconomiques.

( suivre)

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Le représentant a affirmé qu'il faut faire plus d'efforts pour faciliter les transferts de technologie qui peuvent mener à la création d'emplois de qualité dans les pays bénéficiaires.

M. GUATAM MUKHOPADHAYA (Inde) a estimé que l'engagement pris dans le cadre du Sommet de Copenhague pour réaliser l'objectif d'emploi est essentiel pour réduire la pauvreté, notamment par la création de nouveaux emplois et une meilleure formation. La mondialisation a entraîné la marginalisation dans de nombreux pays en développement. Quand on parle d'une société pour tous les âges, cela signifie que dans le secteur informel en particulier, toute personne peut travailler sans limite d'âge. On a beaucoup parlé des incidences négatives de la mondialisation, mais il serait intéressant d'examiner les aspects positifs de cette mondialisation pour les pays en développement.

M. FERNANDO GARCIA, Vice-Ministre de la promotion sociale et du travail du Pérou, a indiqué qu'encourager un emploi productif est un des piliers de la politique de promotion du développement social du Pérou. La politique de l'emploi doit avoir plusieurs composantes parmi lesquelles un accès équitable aux informations sur l'emploi, un cadre juridique et social qui permet la création d'emplois, et l'amélioration de la qualité de l'emploi. L'emploi ne dépend pas seulement des politiques nationales, mais aussi des réalités économiques mondiales. Le Ministre a indiqué que son Gouvernement a entrepris une réforme législative pour faciliter la flexibilité de l'emploi. De plus, un Programme aide les jeunes et les femmes en particulier à rechercher un emploi, afin de favoriser leur insertion sur le marché du travail. Le Gouvernement péruvien encourage également la formation professionnelle. L'examen des résultats de Copenhague doit accorder une attention particulière à la notion de qualité de l'emploi, a-t-il conclu.

MME FAITH INNERARITY (Jamaïque) a fait sienne les propositions formulées par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Elle a estimé qu'il ne suffit pas de déterminer un mandat mais il est également nécessaire de définir les mesures concrètes en matière d'emploi. L'entreprenariat fait défaut. Il serait souhaitable de suggérer des moyens permettant de stimuler cet entreprenariat. Les établissements scolaires doivent être en relation avec les entreprises afin de mieux adapter leurs programmes de formation.

MME GREY (Saint-Siège) a souligné l'importance de la question de la qualité de l'emploi. En effet, la qualité du travail est essentielle pour que la personne humaine soit respectée dans le cadre du travail, a-t-elle précisé. Elle a en outre estimé qu'il faut promouvoir la participation structurelle du secteur privé aux politiques de l'emploi, et faire les efforts nécessaires pour créer des relations fructueuses entre les employeurs et les employés. L'aide internationale doit permettre des politiques de travail centrées sur la personne humaine, a estimé l'observatrice.

( suivre)

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De plus, une coopération structurelle entre l'OIT et l'OMC est nécessaire. Elle a conclu en demandant davantage d'efforts pour éliminer toutes les formes de protectionnisme afin de faciliter l'accès des populations des pays en développement aux biens de consommation.

MME ERLINDA CAPONES (Philippines) a indiqué que le taux de chômage qui avait baissé de 1995 à 1997, a augmenté à la suite de la crise financière qui a frappé l'Asie du Sud-Est. Son Gouvernement prend des mesures pour restreindre l'exode rural, en créant des emplois et en facilitant l'accès au crédit.

M. KARANJA WAMBUI, Commission économique pour l'Afrique, a fait part des conclusions des conférences qui se sont tenues, au mois de mars au Kenya et au Maroc, sur le suivi du Sommet de Copenhague. Il a ainsi indiqué qu'aux termes de ces conclusions, la pauvreté a été identifiée comme un défi touchant davantage les pays de l'Afrique sub-saharienne. Parmi les principaux obstacles à la lutte contre la pauvreté, le représentant a, à l'instar des conclusions, cité : le caractère inadéquat des ressources consacrées aux programmes en la matière; le fardeau de la dette extérieure; une trop grande dépendance de l'économie à l'égard du secteur agricole; le caractère inadéquat de l'infrastructure économique et sociale; l'insuffisance de ressources humaines pour la formulation des politiques, leur mise en oeuvre et leur évaluation; l'impact du VIH/sida; et la poursuite des guerres civiles. Sur le front de l'emploi, le représentant a indiqué que le chômage reste élevé - 15 à 25% dans les régions de l'est et du sud de l'Afrique - et touche surtout les femmes et les jeunes. De plus, le manque de données sur le chômage et la population active vient compliquer davantage toute planification en la matière. A cet égard, les conclusions des conférences notent que l'amélioration dans le secteur de l'emploi nécessite notamment un taux de croissance économique élevé, estimé entre 6 et 8%.

En ce qui concerne le secteur de l'éducation, les conclusions des conférences identifient comme obstacles les limites de l'infrastructure; le caractère inadéquat des ressources humaines et financières et le manque de matériel didactique. Les conclusions abordent aussi la question de la bonne gouvernance pour reconnaître qu'il reste beaucoup à faire. Le problème principal est la nature de la fonction publique qui demeure très politisée et férocement réfractaire à tout changement.

M. CHRISTIAN AGYEI, Secrétaire général du Congrès des syndicats du Ghana, au nom de la Confédération internationale des syndicats libres - qui représente 124 millions de travailleurs dans 143 pays - a souligné l'importance de la session spéciale de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social. La crise économique en Asie a révélé l'importance des engagements pris lors du Sommet de Copenhague. Les crises sociales sont liées aux crises économiques et les problèmes qui en découlent ne peuvent être traités séparément. Dans leurs politiques, les Gouvernements devraient renouveler leur engagement à atteindre de façon prioritaire l'objectif du plein emploi.

( suivre)

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En ce qui concerne le secteur informel, il est nécessaire d'accorder une plus grande importance à la protection sociale des travailleurs qui connaissent souvent des conditions de travail difficiles. Il est important que les normes fixées par l'Organisation internationale du travail (OIT) relatives à la qualité de l'emploi soient respectées. Il faut d'autre part veiller à ce que les prestations sociales fondées sur les politiques gouvernementales soient durables. Celles-ci doivent garantir les droits des travailleurs. M. Agyei s'est félicité de la proposition relative à l'élaboration des directives sur les responsabilités des entreprises et la nécessité d'y inclure leur engagement à respecter les droits fondamentaux des travailleurs qu'elles emploient. La session spéciale doit permettre que des mécanismes d'action et de suivi soient mis en place afin que les engagements pris soient mis en oeuvre de façon efficace.

M. GOMEZ AGUILAR, Centre d'études pour le développement de la Bolivie, au nom de Social Watch, a indiqué que la mondialisation de l'économie a contribué au sous-emploi et au chômage, et ce surtout dans les pays les plus pauvres. Dans ce cadre, les politiques d'emploi doivent être combinées aux politiques d'ajustement structurel. Le représentant a souligné que l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale ne doit pas se faire au détriment des conditions d'emploi. De plus, il faut éviter que le coût du développement social ne soit supporté par les femmes. De manière générale, il faut que l'être humain soit placé au centre des politiques de l'emploi, a-t-il conclu.

M. STIBRAY, Chambre internationale du commerce, a déclaré qu'aujourd'hui la tâche qui attend les pays et les institutions en matière d'emploi est plus complexe qu'à Copenhague. Les difficultés économiques diffèrent d'une région à l'autre. Les taux de croissance économique ont atteint au cours des 30 dernières années un niveau record et ont permis à une proportion importante de la population mondiale de sortir de la pauvreté. La création d'emplois et la réduction des taxes dans le secteur du commerce pourraient contribuer largement à garantir une meilleure stabilité du marché de l'emploi.

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