LE RESPECT DE L'INDIVIDU ET LA PARTICIPATION DE TOUS SONT LES CONDITIONS AU DEVELOPPEMENT SOCIAL
Communiqué de Presse
SOC/4487
LE RESPECT DE L'INDIVIDU ET LA PARTICIPATION DE TOUS SONT LES CONDITIONS AU DEVELOPPEMENT SOCIAL
19990517 Le Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives a entamé, cet après-midi, un dialogue de haut niveau sur l'examen d'ensemble et les initiatives au niveau mondial: "De Copenhague à Genève et au-delà: les projets réalisés, les contraintes et la voie future".Dans le cadre de la première série de présentations des initiatives au niveau national, le Comité préparatoire a entendu les personnalités suivantes: MM. Erich Stather, Secrétaire d'Etat pour la coopération économique et le développement de l'Allemagne; Mme Josefina Bilbao, Ministre des questions de la femme du Chili; M. Manhoar Ramsaran, Ministre du développement social et communautaire de Trinité-et-Tobago; Mme Irena Boruta, Sous-Secrétaire d'Etat au travail et aux affaires sociales de la Pologne; M. Majozi Sithole, Ministre de la planification économique et du développement du Swaziland; M. Edgardo Mosqueira, Ministre délégué à la Présidence du Pérou. Les intervenants ont affirmé que l'évolution récente de la situation internationale a mis en évidence la nécessité pour les gouvernements d'honorer les engagements pris à Copenhague, et de s'assurer que les structures et les systèmes indispensables sont mis en place au niveau national pour protéger leurs populations des chocs économiques.
Mme Pavena Hongsakula, Vice-Ministre du travail et des questions sociales de la Thaïlande; M. Jorge Escoto, Sous-Secrétaire à la planification et la programmation du Guatemala; et le représentant de l'Indonésie, ont participé au dialogue qui a suivi.
Dans le cadre d'une deuxième série de présentations, le Comité préparatoire a entendu les personnalités suivantes: M. Hamilton Lashly, Ministre de la transformation sociale de la Barbade; M. Vilmar Faria, Conseiller spécial auprès du Président du Brésil; Mme Rosangela Adoum, Ministre de l'éducation de l'Equateur; Mme Portia Simpson-Miller, Ministre du travail, de la sécurité sociale et du sport de la Jamaïque; M. Ved Prakash Bundhun, Ministre de la sécurité sociale et de la solidarité nationale de Maurice; et M. Dwason Lupunga, Ministre du développement communautaire et des services sociaux de la Zambie.
(à suivre - 1a)
- 1a - SOC/4487 17 mai 1999
A l'issue de ces présentations, un échange de vues a eu lieu, au cours duquel les intervenants ont souligné que la pauvreté constitue un obstacle majeur dans la mise en oeuvre des engagements pris à Copenhague. Dans ce contexte, la participation de la population, de la société civile et du secteur privé aux efforts visant l'élimination de la pauvreté a été recommandée par les participants. De plus, les ressources humaines doivent être au centre du processus du développement social pour en garantir le succès.
Le Comité préparatoire se réunira de nouveau demain mardi 18 mai à 10 heures.
Dialogue de haut niveau sur l'examen d'ensemble et les initiatives au niveau mondial : "De Copenhague à Genève et au-delà : les projets réalisés, les contraintes et la voie future"
Présentations
M. ERICH STATHER, Secrétaire d'Etat au Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement de l'Allemagne, a fait observer que la situation actuelle dans le monde présente des aspects négatifs qui ne donnent pas lieu à l'autosatisfaction. Il faut donc continuer et multiplier les efforts pour à améliorer la situation sociale. Les causes de la pauvreté, du chômage et de la désintégration sont multiples. Les solutions et les possibilités d'action sont variées, et nécessitent un échange d'informations et d'expériences entre les pays. Nous devons également être sensibles à de nouvelles réflexions et solutions, a-t-il noté. Selon le représentant, il existe des mots-clés pour surmonter l'inégalité et l'injustice sociale : respect de l'individu, auto-organisation, décentralisation et participation de tous. A cela s'ajoutent et sont liés la bonne gestion des affaires publiques et le respect des droits de l'homme.
Les décisions de Copenhague plaçant la personne humaine au centre du développement, les stratégies visant à améliorer les conditions de vie doivent aussi avoir pour objet l'individu. Le représentant a donc estimé qu'il faut viser et soutenir toutes les mesures destinées à permettre et à appuyer l'initiative individuelle, l'autopromotion et l'auto-organisation ainsi que l'utilisation des capacités productives. Il a indiqué qu'il faut procéder à des améliorations structurelles des conditions-cadres. Le développement social doit en conséquence être réalisé dans tous les domaines politiques et comprendre les questions de répartition de la richesse, les possibilités d'épanouissement individuel, l'égalité des chances et la démarginalisation des exclus.
En ce qui concerne les politiques nationales, le représentant a souligné qu'il est important de soutenir les services sociaux et les systèmes de sécurité sociale pour assurer le minimum vital à ceux qui ne sont pas en mesure de s'aider eux-mêmes ou qui sont dans la détresse. La question de l'emploi peut également être traitée sous l'angle de l'initiative propre de chaque individu dans le sens d'une culture d'indépendance entreprenariale.
Au niveau international, le représentant a souligné qu'il est nécessaire d'améliorer les conditions-cadres d'un contexte propice au développement social. Il a indiqué qu'une codification des principes régissant les relations sociales internationales mérite d'être prise en considération. Ainsi, le Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes adopté récemment par la Commission de la condition de la femme pourrait servir d'exemple pour ceux qui est des droits universels économiques, sociaux et culturels. Le représentant a ajouté que la continuation de l'effacement de la dette des pays en développement les plus pauvres reste prioritaire.
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Si les Gouvernements sont des acteurs importants du développement social, la société civile, les associations telles que les syndicats, et le secteur privé jouent un rôle essentiel, a affirmé le représentant. Il est nécessaire de continuer à encourager les entreprises à faire face à leurs responsabilités sociales, par exemple par l'établissement de principes appropriés et par des codes de conduite volontaires.
MME JOSEFINA BILBAO, Ministre des questions de la femme du Chili, a fait observer que la crise financière de l'Asie du Sud-Est a montré la vulnérabilité de toutes les économies. En 1998, le Chili a réalisé après 15 ans de croissance économique une augmentation de 7% de son PNB. Les répercussions de ce succès sur la situation économique et sociale du pays ont été importantes. La pauvreté a été réduite de moitié. Mme Bilbao a souligné que son gouvernement a pris conscience du rôle crucial des femmes dans le processus de développement économique et social du pays. Au cours de cette dernière décennie, le travail rémunéré des femmes a été essentiel pour réduire la pauvreté au Chili. Des femmes employées à titre temporaire et les femmes rurales bénéficient désormais d'une meilleure protection sociale. Le Gouvernement cherche à améliorer la situation des femmes pauvres en leur donnant accès aux services de santé de base et à l'éducation. En ce qui concerne le renforcement de la citoyenneté, la nouvelle législation chilienne reconnaît l'égalité entre les garçons et les filles dès la naissance. En ce qui concerne la participation des femmes à la vie publique et politique, Mme Bilbao a indiqué que les femmes sont très nombreuses à prendre part aux élections.
M. MANOHAR RAMSARAN, Ministre du Parlement et Ministre du développement communautaire de Trinité-et-Tobago, a indiqué que l'évolution récente de la situation internationale a démontré la nécessité pour les gouvernements de rester engagés à appliquer le Programme du développement social et de s'assurer que les structures et les systèmes indispensables sont mis en place au niveau national pour protéger leurs populations des chocs économiques. A la suite des engagements pris à Copenhague, le Gouvernement de Trinité-et- Tobago a créé en 1996 le Conseil ministériel sur le développement social voué à la mise en oeuvre du Programme d'Action, qui dépend du Ministre du développement social et communautaire. Il est destiné à édifier une collaboration entre les ministères, les organisations non gouvernementales et le secteur privé, sur la base d'une conception globale du développement social. Un autre principe essentiel du Conseil est de permettre à toutes les parties, y compris les communautés pauvres, de participer au dialogue et à l'établissement de projets. Un Conseil civique sur l'égalité sociale, présidé par un sénateur indépendant et rattaché au Parlement, sert de forum permettant à tous les citoyens d'apporter des propositions et des idées novatrices de lutte contre la pauvreté et l'inégalité. Ces deux Conseils sont soutenus par un Secrétariat responsable de la mise en oeuvre de leurs décisions et de la mise à disposition de l'expertise technique nécessaire à la réalisation des objectifs proposés.
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Le représentant a également rapporté l'expérience du Fonds communautaire de développement. Ce dernier comporte un volet "investissement", visant à financer des programmes d'assistance sociale et d'aide à la construction d'infrastructures communautaires, et un volet "assistance technique" qui finance le renforcement institutionnel du Fonds communautaire de développement lui-même, et des organisations qui y participent. Les diverses politiques engagées, en matière d'emploi et de développement des entreprises, commencent à porter leurs fruits, a indiqué le représentant, alors que Trinité-et-Tobago est devenu un des lieux d'investissements les plus attirants de la région.
Cependant, beaucoup reste encore à faire, a estimé le représentant. La crise financière récente a pesé sur les dernières évolutions en matière de développement social, et des délais bureaucratiques ont été identifiés comme éléments freinant les progrès dans la mise en oeuvre du Programme d'Action de Copenhague. La mise en place d'un système de collecte d'informations reste également une tâche à accomplir. Le représentant a appelé à la poursuite de la coopération aux niveaux national, régional et international entre les gouvernements et les organisations internationales concernées.
MME IRENA BORUTA, Sous-Secrétaire d'Etat au travail et aux affaires sociales de la Pologne, a estimé qu'il serait nécessaire de mesurer l'interdépendance économique. Un équilibre entre le développement économique et le développement social se traduirait par une sécurité de l'emploi. Il est nécessaire de promouvoir la création de petites et moyennes entreprises afin de favoriser de nouveaux emplois.
M. MAJOZI SITHOLE, Ministre de la planification économique et du développement du Swaziland, a indiqué que son Gouvernement a entamé des recherches visant à développer de manière systématique le profil "pauvreté" du Swaziland. Une étude sur l'évaluation de la pauvreté a été entreprise. Le niveau de vie de la majorité de la population swazie vivant essentiellement dans les zones rurales a été considérablement affecté par un certain nombre de facteurs, y compris la sécheresse. L'expansion des entreprises commerciales et industrielles existantes, ainsi que de nouveaux investissements dans le pays devraient à la fois entraîner une augmentation des revenus du pays et permettre de créer de nouveaux emplois. La mise en place en 1998 de l'Autorité pour la promotion des investissements du Swaziland a constitué une étape importante, fournissant des services consultatifs pour les nouveaux investisseurs. Le Swaziland reste une économie ouverte, soucieuse d'attirer de nouveaux investisseurs. La loi sur les assurances et les pensions qui sera promulguée prochainement vise à éliminer le monopole dans ce secteur. Par ailleurs, le Gouvernement consacre 27,1% de son budget à l'éducation. Mais ces ressources demeurent insuffisantes pour couvrir toutes les étapes d'éducation. Une nouvelle loi sur l'éducation, en voie d'être promulguée, vise à encourager un enseignement de haut niveau afin de doter le pays de ressources humaines très qualifiées. En matière de santé, le Ministre a fait remarquer que les ressources sont essentiellement consacrées à la lutte contre le sida.
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M. EDGARDO MOSQUEIRA MEDINA, Ministre délégué à la Présidence du Pérou, a estimé que des actions au niveaux international et national doivent être combinées, afin de s'adapter aux réalités différentes d'un pays à l'autre du développement social. Il n'y a pas de formule unique pour l'allégement de la pauvreté, a-t-il noté. Pour préserver les identités culturelles, ethniques et historiques, le représentant a estimé important d'incorporer tous les secteurs de la société civile dans la tâche commune consistant à créer des opportunités et des bénéfices pour les groupes les plus vulnérables. La lutte contre la pauvreté demande donc l'existence d'institutions solides, des ressources financières appropriées, des programmes spécifiques et la volonté politique véritable des gouvernements.
Le représentant a tout particulièrement insisté sur l'intégration d'une perspective sexospécifique visant à renforcer la promotion de la femme, et sur l'exécution d'une politique qui reconnaît l'interdépendance entre la population, la croissance économique durable, et le développement durable. Le représentant a ajouté que le Gouvernement péruvien estime que durant les années à venir, l'accent doit être placé sur la construction d'un consensus entre les pays, concernant les politiques et les mesures à appliquer pour améliorer la vie des populations, dans le cadre d'une culture de participation des citoyens, d'inclusion des groupes vulnérables et du respect des droits de l'individu.
Dialogue
MME PAVENA HONGSAKULA, Vice-Ministre du travail et des questions sociales de la Thaïlande, a indiqué que son pays a opté pour une approche intégrée holistique et centrée sur les ressources humaines dans son plan national pour le développement économique et social pour la période 1997-2001. En outre, la nouvelle constitution encourage la création d'un climat propice au développement social. Le Gouvernement a aussi pris des mesures visant à alléger l'impact social de la crise économique en instituant de meilleures garanties, en créant de nouveaux emplois et en mettant en place des programmes pour les groupes les plus vulnérables. La session extraordinaire de l'Assemblée générale qui sera consacrée à la mise en oeuvre des résultats du Sommet mondial pour le développement social et à l'examen de nouvelles initiatives devrait notamment analyser la dimension sociale de la mondialisation et établir un équilibre entre le développement social et le développement économique. Pour la Thaïlande, la qualité des ressources humaines constitue un facteur clé pour le succès du développement national. Tout en reconnaissant qu'il incombe en premier lieu aux gouvernements d'assurer le développement social, Mme Hongsakula a estimé que la participation du secteur privé et des institutions financières internationales est essentielle pour garantir le succès du développement social.
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M. JORGE ESCOTO, Sous-Secrétaire à la planification et à la programmation du Guatemala, a indiqué que la différence entre les niveaux de revenus est très marquée dans son pays. Plusieurs programmes sont mis en place pour tenter de parvenir à l'égalité sociale. Les ressources obtenues par la privatisation ont été consacrées au financement de programmes sociaux et à la réduction de la dette extérieure. Il y a certaines améliorations en matière de diminution de la pauvreté mais beaucoup reste à faire. Le représentant a défini les domaines prioritaires suivants: la santé, l'éducation, la nutrition et la sécurité alimentaire et l'assainissement de l'eau. Il a indiqué que 36% des dépenses publiques sont consacrées au domaine social. L'analphabétisme est en recul net au Guatemala, et un programme de réforme de l'éducation vise surtout à donner la valeur qu'ils méritent à des facteurs tels que la diversité ethnique. La couverture sociale est également en augmentation. La diminution de la mortalité infantile et l'augmentation du recours aux méthodes contraceptives constituent des indicateurs encourageants. Cependant, le cyclone Mitch a reporté l'application du Programme contre la pauvreté, créant des retards dans la mise en oeuvre du Programme d'Action de Copenhague.
M. PAYAMAN J. SIMANJUNTAK (Indonésie) a essayé de mettre en oeuvre les engagements pris dans le cadre du Sommet de Copenhague. Le plan quinquennal national vise à réduire le nombre de pauvres de 10% d'ici l'an 2000. Des programmes spéciaux ont été mis en place en vue de créer de nouvelles écoles et de garantir l'accès d'autres services sociaux à la population. Les expériences du passé en matière d'emploi ont incité le Gouvernement à renforcer ses programmes. La création d'activités génératrices de revenus constitue, de l'avis du Gouvernement indonésien, un moyen efficace pour réduire la pauvreté. Les employeurs et les travailleurs sont encouragés à régler leurs problèmes par le biais de consultations et de négociations. La récente crise financière et économique qui a frappé de nombreux pays asiatiques a entraîné la stagnation de l'économie indonésienne, ainsi que des crises dans le domaine de l'emploi. Le chômage devrait affecter 15 millions de personnes ou plus de 15% de la force totale de travail. Il est estimé que le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté augmentera sensiblement.
Présentations
M. HAMILTON LASHLEY, Ministre pour la transformation sociale de la Barbade, a déclaré que la mondialisation, tout en offrant de grandes possibilités en matière de croissance économique pour la plupart des pays développés, présente de sérieux défis à la plupart des pays en développement. La situation économique internationale a subi plusieurs chocs récemment, à la suite des crises financières qui ont frappé l'Asie du Sud-Est et l'Amérique latine. Le fléau du VIH/sida absorbe les ressource du secteur de la santé et a entraîné un sérieux recul les services sociaux dans de nombreux pays. Le PNUD indique que, depuis le Sommet de Copenhague, 1,3 milliard de personnes vivent dans la pauvreté, alors que le chômage demeure la cause majeure de revendication sociale et de troubles économiques dans le monde.
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C'est pour lutter contre cette situation que la Barbade, petit pays insulaire en développement, demeure engagée en faveur de la création d'un cadre économique, politique, social, culturel et juridique qui permettra à ses citoyens de parvenir au développement social. A cette fin, le Gouvernement de la Barbade en coopération avec le PNUD, a tenu une série de consultations nationales permettant à tous les citoyens de faire connaître leurs idées quant aux mesures qu'ils jugent nécessaires pour améliorer leur situation. Ces stratégies portent notamment sur la création d'un bureau pour l'allégement de la pauvreté, d'une commission pour le développement urbain et d'une commission pour le développement rural. Des centres d'accueil pour femmes battues et victimes de catastrophes naturelles ont été mis en place. Les recommandations faites dans le cadre d'une étude sur les services sociaux existants visent à donner une nouvelle orientation à une organisation revitalisée en mesure de répondre aux besoins des pauvres, des personnes défavorisées et handicapées.
La création du Ministère pour la transformation sociale constitue une innovation très importante en la matière. La Division des services pour le développement de la communauté vise à intégrer les activités liées à la communauté dans les programmes pour l'éradication de la pauvreté. Le Gouvernement a également créé un Comité national de contrôle pour les droits de l'enfant visant à évaluer les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant. Concernant la parité des sexes, le Bureau pour les femmes a été remplacé par un Bureau chargé de la parité des sexes. Des mesures pour à améliorer la qualité du logement pour les personnes âgées sont en cours.
Pour garantir la promotion de l'emploi productif, le Gouvernement a créé un système d'information sur le marché du travail visant à faciliter l'accès universel et public aux questions liées au marché du travail en cours qui affectent tant les chercheurs d'emploi, les planificateurs de carrières, les formateurs ou les employeurs. Il a également été mis en place un Comité consultatif d'information. Certaines institutions financières ont été créées pour promouvoir l'entreprenariat, créer et étendre les possibilités d'emploi. Le Gouvernement encourage par ailleurs la participation des ONG au processus de développement économique et social.
M. VILMAR E. FARIA, Conseiller spécial auprès du Président du Brésil et Secrétaire exécutif pour les politiques sociales du Conseil du Gouvernement brésilien, a rappelé que son pays qui figure parmi les dix économies industrielles et urbaines les plus importantes du monde, a pour impératif de mettre en oeuvre les engagements pris à Copenhague. Son Gouvernement oeuvre actuellement à créer et à soutenir quatre conditions pour la promotion du développement social.
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D'abord, assurer la stabilité macroéconomique, notamment en ce qui concerne le contrôle de l'inflation; maintenir l'austérité fiscale et l'équilibre budgétaire; promouvoir une réforme rationnellement fonctionnelle et administrative de l'Etat pour éliminer les fonctions anachroniques et pour améliorer sa capacité réglementaire et de gestion, en particulier dans le domaine social; et élaborer une série de politiques visant à créer et à garantir des conditions favorables pour la croissance économique du pays, à des taux compatibles avec ses besoins en matière d'emploi. Dans un pays aussi complexe et hétérogène que le Brésil, la promotion du développement social exige une série de stratégies et de programmes bien définis.
Ces stratégies et programmes portent notamment sur des réformes institutionnelles pour améliorer la qualité des services sociaux de base, la création de nouveaux et meilleurs emplois, de meilleurs conditions d'accès à la propriété foncière, à l'assistance technique et au crédit pour développer et transformer les zones rurales; des programmes de transferts de revenus; la promotion du partenariat et du dialogue entre le gouvernement et la société civile; ainsi que le renforcement de la démocratie et la protection des droits de l'homme. De l'avis de M. Faria, il est indispensable, au niveau international, d'inclure les considérations de dimension sociale dans les délibérations sur la définition d'une nouvelle architecture du système financier international. Les normes et pratiques de commerce international méritent également une attention particulière.
Mme ROSANGELA ADOUM, Ministre de l'éducation de l'Equateur, a indiqué que la politique sociale de son gouvernement a pour but principal de lutter contre la pauvreté. Cette politique est marquée par la modernisation de la gestion au niveau des actions sociales, avec pour idée directrice de créer les conditions qui permettront de parvenir un développement durable. Dans ce cadre, l'offre de services sociaux efficaces et de qualité constitue une priorité. Les thèmes principaux sont la solidarité avec les plus pauvres, l'équité et le droit. La participation sociale, la conception de la politique sociale comme élément de développement économique constituent deux axes essentiels de la politique sociale en Equateur. Le Ministre a indiqué également que l'accent est placé sur la qualité de la gestion, tout en sauvegardant une certaine souplesse pour permettre l'adaptation aux réalités locales. La représentante a estimé que les travaux doivent être répartis plus équitablement en matière de politique sociale. Dans ce sens, elle a évoqué l'exemple de la création récente d'un Conseil national de l'adolescence et de l'enfance.
Elle a souligné trois principes principaux en matière de fonction sociale. La participation sociale, qui est le meilleur moyen de lutter contre la corruption car il permet un contrôle social, est l'un de ces principes. Deuxièmement, elle a évoqué le principe de l'équité à respecter pour les questions relatives aux sexes, aux groupes ethniques, et en faveur des groupes vulnérables. Dans ce cadre, le Gouvernement de l'Equateur a mis en place des politiques de discrimination positive. Enfin, Mme Adoum a noté que seule l'éducation pourra permettre de relever le niveau de la vie et de s'extirper de la pauvreté et du sous-développement.
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Il faut développer une culture de la citoyenneté pour entretenir la notion de responsabilité du citoyen et du gouvernement. C'est grâce à cette culture démocratique que l'Equateur a élu une Assemblée constituante qui a élaboré une nouvelle Constitution. Il s'agit d'une culture de la paix, entendue comme le contraire de la violence. La représentante a affirmé que le dialogue national permet d'apprendre que les conflits existent mais qu'ils peuvent être résolus de manière pacifique. Tous les groupes sont bénéficiaires de ce dialogue. Par ce biais, le public est sensibilisé aux grands principes de Copenhague.
Mme PORTIA SIMPSON-MILLER, Ministre du travail de la sécurité sociale et du sport de la Jamaïque, a indiqué que son Gouvernement a mis en place plusieurs initiatives pour donner suite aux engagements pris à Copenhague en 1995, prenant en compte les trois thèmes principaux du Sommet social: l'élimination de la pauvreté, l'expansion de l'emploi productif et l'intégration sociale. L'accent a été placé sur la création d'un environnement économique, politique, social, culturel et juridique propice au développement social. Ainsi, le Programme national d'élimination de la pauvreté et la Réglementation nationale industrielle visent à développer des stratégies efficaces de lutte contre la pauvreté et le chômage. Un nouveau cadre institutionnel a été mis en place pour favoriser la coordination et l'intégration, sous la direction d'une Unité de contrôle et de coordination des programmes placée sous l'autorité du Ministre des programmes spéciaux.
Le Ministre a indiqué que le taux de chômage reste élevé en Jamaïque. Pour lutter contre ce problème, des programmes de formation sont élaborés, et des mesures favorables aux petites et micro-entreprises, qui emploient plus de 22% de la main d'oeuvre, sont adoptées. Plusieurs initiatives sont également prises pour favoriser l'intégration sociale des groupes les plus vulnérables de la société. Dans ce cadre, le Ministre a noté que les organisations non gouvernementales jouent un rôle vital. Ainsi, les personnes âgées, les personnes handicapées, les enfants et les femmes bénéficient de plan d'action nationaux. En ce qui concerne l'accès aux services sociaux de base, la représentante a fait état d'un plan national d'assurance médicale dont les deux pôles sont la couverture universelle et l'assurance médicale obligatoire.
Les défis restent importants en matière de développement social. La représentante a souligné en particulier la nécessité du renforcement de l'assistance de la communauté internationale par l'allégement ou l'annulation de la dette extérieure. De plus, la politique sociale devrait être considérée comme un facteur productif qui peut avoir un impact positif sur le développement. La question de la pauvreté urbaine reste particulièrement inquiétante en Jamaïque, a indiqué la représentante. C'est un problème qu'il faut traiter à la lumière des principes énoncés par le Programme d'Action de Copenhague, sur lesquels le Gouvernement jamaïquain continuera à s'appuyer pour élaborer sa politique sociale.
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M. V. P. BUNDHUN, Ministre de la sécurité sociale et de la solidarité nationale de Maurice, a indiqué qu'au lendemain du Sommet de Copenhague, son pays a adopté une nouvelle stratégie pour consolider et renforcer les mesures visant à promouvoir un développement durable axé sur les ressources humaines. Cette stratégie insiste en particulier sur l'amélioration de la qualité de la vie de la population en général, un appui accru aux groupes les plus vulnérables, une plus grande libéralisation du système économique avec la pleine participation des ONG et une plus grande démocratisation et transparence des institutions publiques et privées.
En tant que nouveau pays en développement, Maurice a déployé depuis 1996 des efforts visant à créer et à encourager la création d'un climat propice dans le domaine de la sécurité sociale, de l'éducation, de la santé, du logement, de l'autonomisation des femmes et de la démocratisation des institutions et ONG. Chaque Mauricien reçoit, outre sa pension résultant des contributions versées pendant son activité professionnelle, une pension du gouvernement. Dans le contexte de l'Année internationale des personnes âgées, un programme d'activités a été lancé par le Premier Ministre en janvier 1999. Sur une population de 1,2 million de personnes, Maurice compte 37 centenaires et ce chiffre passera à 50 d'ici la fin de l'année. Ces personnes reçoivent une assistance financière du gouvernement. L'éducation est gratuite de la maternelle à la fin du secondaire. Les services de santé sont également dispensés gratuitement. Le gouvernement entend assurer un toit à chaque famille. Il a introduit de nouvelles mesures pour garantir la parité des sexes et éliminer les préjudices à l'égard des femmes. Dans le cadre de son processus de démocratisation, Maurice a promulgué au début de cette année une loi sur la transparence du fonctionnement de ses institutions.
Le Ministre a fait observer que les engagements pris dans le cadre du Sommet de Copenhague ont été menacés par les conflits internes, les différends frontaliers et les conséquences dévastatrices de catastrophes naturelles qui ont frappé un certain nombre de pays. C'est pourquoi, il est urgent de réaffirmer que les ressources humaines doivent être au centre du développement social. Le développement de relations commerciales internationales équilibrées entre les pays développés et les pays en développement constitue la condition sine qua non pour garantir la paix mondiale, la stabilité et la sécurité humaine.
M. DAWSON LUPUNGA, Ministre du développement communautaire et des services sociaux de la Zambie, a indiqué que son pays, comme beaucoup d'autres pays en développement, doit faire face à la pauvreté, au chômage, à la vulnérabilité, la marginalisation et la discrimination, au manque de sécurité alimentaire, et à l'accès insuffisant à l'éducation et au logement. 70% de la population de Zambie étant pauvre, le gouvernement de la Zambie a développé un Plan d'action national de réduction de la pauvreté, avec l'aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), visant à enregistrer des progrès d'ici à l'an 2004. L'accent est placé sur une croissance économique basée sur la production agricole dans les régions rurales et sur l'augmentation de la productivité des micro-entreprises.
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Le secteur informel, qui emploie 76% de la population active, doit recevoir dans ce cadre une infrastructure adéquate afin d'augmenter son efficacité. Des programme pour améliorer l'accès à l'éducation, qui est un droit pour chaque enfant, sont également mis en oeuvre. En matière de santé, la Zambie est frappée de plein fouet par la pandémie du HIV/sida, qui demande le développement de nouveau programmes. Pour ce faire, le poids de la dette extérieure doit être allégé, afin de permettre au Gouvernement de la Zambie de consacrer des fonds à l'élimination de la pauvreté, à la création de conditions favorables à l'emploi, et à l'intégration sociale. Le représentant a indiqué en conclusion que son gouvernement fournirait prochainement le rapport demandé par le Secrétaire général sur la situation du développement social en Zambie.
Echange de vues
Répondant à une question posée par le Président du Comité préparatoire, M. Cristian Maquieira, ainsi qu'à des observations formulées par les délégations, la Ministre du travail de la Jamaïque a souhaité que le renforcement des institutions nationales bénéficie de la coopération internationale. Elle a fait remarquer que les délibérations portent davantage sur les résultats accomplis que sur ce que les pays n'ont pas réussi à réaliser. Il serait souhaitable d'examiner ce qui n'a pu être fait à l'échelle nationale. Elle a recommandé de proposer des solutions. Les gouvernements devraient permettre à leur population de participer aux efforts visant l'élimination de la pauvreté. Pour sa part, le Ministre de Maurice a estimé qu'il serait fructueux de profiter des expériences des pays qui ont connu des succès. Pour le Ministre brésilien, on pourrait mettre en place des mécanismes visant à intégrer les objectifs sociaux dans les nouvelles structures financières internationales. Il faut augmenter de manière considérable les exportations. De l'avis du Ministre zambien, la réduction de la pauvreté ne peut se concrétiser que si les pays riches consentent à alléger le fardeau de la dette.
Le Ministre mauricien a indiqué que son pays a une population éduquée qui a su répondre de manière positive aux offres en matière d'investissements. Le Ministre équatorien a rappelé que les catastrophes naturelles frappent particulièrement les groupes les plus vulnérables. Des mesures d'urgence ont été mises en place pour venir en aide aux plus indigents et aux plus vulnérables. Le Ministre zambien a indiqué que son gouvernement encourage ses citoyens à travailler et à contribuer de manière efficace au développement du pays. Des terres sont mises à la disposition d'exploitants agricoles qui devront en échange restituer une partie de la production à l'Etat en paiement de leur dette.
Le représentant du Conseil international du bien-être social - organisation non gouvernementale - a regretté que le dialogue constructif sur les initiatives nationales n'ait commencé qu'en fin d'après-midi. Il a suggéré d'encourager à l'avenir un échange de vues entre les différents partenaires sociaux.
( suivre)
- 12 - SOC/4487 17 mai 1999
En conclusion, le Président du Comité préparatoire a reconnu qu'il faut mobiliser la volonté politique nationale et internationale pour réaliser des progrès importants dans la mise en oeuvre des engagements de Copenhague. Il a estimé qu'à l'avenir, il sera possible de faire participer à ces discussions des experts et des représentants des gouvernements pour établir des échanges plus concrets.
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