L'IMPORTANCE DE L'INFORMATION EST TELLE AUJOURD'HUI QU'UN LIEN DOIT ETRE ETABLI ENTRE LE NOUVEL ORDRE ECONOMIQUE MONDIAL ET LE NOUVEL ORDRE MONDIAL DE L'INFORMATION
Communiqué de Presse
PI/1130
L'IMPORTANCE DE L'INFORMATION EST TELLE AUJOURD'HUI QU'UN LIEN DOIT ETRE ETABLI ENTRE LE NOUVEL ORDRE ECONOMIQUE MONDIAL ET LE NOUVEL ORDRE MONDIAL DE L'INFORMATION
19990505 Réuni sous la Présidence de M. El Hassane Zahid (Maroc), élu ce matin pour deux ans, le Comité de l'information a poursuivi son débat général qui a permis à certaines délégations de donner leur point de vue sur la manière dont le Département doit essayer de relever les défis du XXIe siècle. Ainsi, de nombreuses délégations ont, à l'instar du Pakistan, mis l'accent sur l'influence considérable de l'information sur la coopération entre Etats, en particulier dans les domaines économique et commercial. Aujourd'hui, a notamment dit le Pakistan, les décisions importantes et les stratégies des gouvernements, des économistes et du secteur privé dépendent largement de la technologie de l'information et de la communication. Il a donc insisté pour que le lien entre nouvel ordre économique mondial et nouvel ordre mondial de l'information soit reconnu. Des appels ont ainsi été lancés au Département de l'information pour qu'il prenne toutes les mesures requises pour ne pas demeurer en arrière.Dans son discours inaugural du 3 mai, le Secrétaire général adjoint aux communications et à l'information avait d'ailleurs indiqué que c'est pour illustrer l'importance qu'il attache aux nouvelles technologies de l'information, qu'il a tenu à rattacher directement à son Cabinet la Section de la technologie de l'information.
Compte tenu de l'importance que les communications ont prises dans le développement, des appels ont également été lancés pour que le Département de l'information contribue à combler le fossé entre pays en développement et pays développés. Le Sri Lanka a d'ailleurs mis en garde contre le danger que représenterait une prise en considération insuffisante des besoins des pays en développement. Il a aussi appelé la communauté internationale à examiner l'usage abusif que peuvent faire des nouvelles technologies certains groupes extrémistes ou terroristes.
Certaines délégations se sont également arrêtées sur les efforts du Département de l'information pour améliorer l'image des Nations Unies auprès du public. Si la plupart d'entre elles s'en sont félicitées en soulignant l'importance pour l'ONU de générer un appui à ces activités,
d'autres délégations ont mis en garde contre certaines dérives. Ainsi le représentant de l'Algérie, a souhaité que cette stratégie ne l'emporte pas sur la principale raison d'être du Département qui est de mettre à la disposition des demandeurs un maximum d'informations utiles, objectives et fonctionnelles. L'amélioration de l'image des Nations Unies ne peut se transformer en une propagande destinée à améliorer le "look" de l'ONU auprès d'un public particulier.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Pakistan, Fédération de Russie, Japon, République-Unie de Tanzanie, Algérie, Croatie, République démocratique populaire de Corée, Bélarus, Ukraine, Sri Lanka et Kazakhstan. Le Président de l'Association des correspondants de presse accrédités auprès des Nations Unies (UNCA) a également pris la parole.
Lors de son élection, le Président du Comité de l'information a remercié le Groupe africain pour l'estime qu'il a placé dans son pays en acceptant sa candidature à la présidence de ce Comité important. Il a assuré les membres du Comité de sa volonté de faire de son mieux pour faire avancer les travaux. Il a dit compter sur les membres élus du Bureau pour mener à bien la responsabilité que le Comité a bien voulu lui confier. Le Président a ensuite informé le Comité de la demande de l'Azerbaïdjan, de la Gambie et de l'ex-République yougoslave de Macédoine et de l'Organisation mondiale sur la propriété intellectuelle, de participer aux travaux du Comité en qualité d'observateur.
Le Comité de l'information poursuivra ses travaux demain, jeudi 6 mai à 15 heures.
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Déclarations
M. AHMAD KAMAL (Pakistan) a affirmé que la technologie moderne de l'information est devenue la clé du progrès et de la prospérité. Pour lui, la révolution de l'information virtuelle a radicalement transformé l'ensemble des activités humaines et souligné la nécessité de doter les peuples des moyens de faire face aux défis actuels. C'est la raison pour laquelle, a dit le représentant, le Pakistan a proposé au Sommet du Sud, qui doit se tenir à La Havane en juin 2000, l'examen d'un thème distinct sur "la connaissance et la technologie". Le représentant a poursuivi en insistant sur le lien entre information et développement dans un monde, a-t-il dit, caractérisé par des autoroutes de l'information et par une compétition constante entre des intérêts différents. Le représentant a malheureusement constaté que les déséquilibres dans la disponibilité de l'information et dans les capacités des différents pays à l'acquérir continuent de croître. La correction de ces déséquilibres doit devenir la priorité, a-t-il souligné en mentionnant l'influence énorme de l'information sur la coopération entre Etats, en particulier dans les domaines économique et commercial. C'est la raison pour laquelle, a-t-il affirmé, il faut établir un lien entre le nouvel ordre économique mondial et le nouvel ordre mondial de l'information.
Aujourd'hui les décisions importantes et les stratégies des gouvernements, des économistes et du secteur privé dépendent largement de la technologie de l'information et de la communication. L'information est donc devenue "le sang" des marchés intérieurs et mondiaux d'autant plus que les politiques de marché sont devenues presque universelles et que les pays se font concurrence sur un seul marché mondial. Aujourd'hui donc, le marché n'est plus régi par le principe des biens et services mais par le processus de l'information. Ayant expliqué cela, le représentant a souhaité que les pays en développement ne soient pas à la traîne du fait de leur accès limité à l'information ou aux moyens modernes d'obtenir des informations vitales. Sur 164 millions d'utilisateurs d'ordinateurs, seule une petite fraction appartient aux pays en développement, a déploré le représentant. Dans un monde cybernétique, a-t-il poursuivi, les forces économiques ont déjà pris la tête dans la création de normes élevées pour capitaliser le potentiel de la transmission des informations en temps réel. Dans un monde de "course à l'information", le Département de l'information des Nations Unies ne doit pas être en reste. Il doit être à la fois compétent et compétitif dans la diffusion de l'information, le partage des données et l'échange de messages à un moindre coût. A cet égard, le représentant a reconnu les difficultés financières auxquelles est confronté le Département. Il a aussi plaidé pour que les centres d'informations des Nations Unies, "fenêtres des Nations Unies sur le monde", soient dotées d'un matériel moderne. Pour le représentant, ces centres doivent également devenir les points focaux du transfert de technologie vers les pays en développement.
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M. MAKAROV (Fédération de Russie) a souligné le rôle fondamental de l'information et affirmé que son pays suit de près le développement des techniques de communication, compte tenu de ses risques inhérents. Le représentant a souhaité que des efforts communs soient accomplis dans le domaine de l'information pour renforcer le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il faut développer, a-t-il affirmé, des principes internationaux visant à renforcer la sécurité internationale dans le champ de l'information. Il a donc appelé de ses voeux la définition d'un accord favorisant des échanges d'information équilibrés et prévenant l'utilisation de l'information à des fins criminelles ou de déstabilisation. Le représentant a déploré les attaques de l'OTAN contre les infrastructures d'information et les journalistes en Serbie. Toujours à propos de la Serbie, il a appelé de ses voeux un règlement pacifique de la situation sous les auspices des Nations Unies.
Le représentant a appuyé les efforts du Secrétariat en vue de développer l'utilisation des technologies nouvelles, d'augmenter l'efficacité de son action, sans augmenter ses dépenses. Le représentant a invité l'Organisation à rechercher les contacts avec les médias nationaux afin de renforcer le caractère fiable des informations qu'elle diffuse en matière de maintien de la paix, de droits de l'homme, de développement. A propos des services électroniques, il a déclaré qu'ils devaient être développés. Il s'est félicité de l'utilisation croissante du Web dans les centres d'information. S'agissant de l'intégration des centres d'information à des bureaux extérieurs du PNUD, le représentant a rappelé que le processus doit être réalisé selon la méthode de cas par cas et compte tenu de l'avis du pays hôte. Il a insisté sur le rôle important joué par le centre d'information des Nations Unies à Moscou, soulignant qu'il diffuse de plus en plus d'informations sur les activités de l'ONU en langue russe et favorise l'appui des opérations menées par l'Organisation. Ce faisant il a déploré le manque de spécialistes.
A propos du projet pilote de création d'une radio internationale, le représentant a affirmé l'intention de son pays, qui dispose de moyens remarquables en matière de radiodiffusion, d'appuyer le Secrétariat en diffusant auprès des populations de langue russe, les émissions de l'ONU. Finalement, il s'est félicité des mesures visant à promouvoir la parité linguistique sur les sites Web de l'Organisation.
M. YKIO TAKASU (Japon) a abordé la question des centres d'information des Nations Unies en soulignant l'importance pour l'ONU de maintenir un contact direct avec les communautés locales. Il a donc estimé que les centres d'information jouent un rôle vital sur le terrain dans l'explication auprès du public des activités des Nations Unies. Le représentant s'est aussi déclaré préoccupé par les problèmes qui ont été identifiés dans l'intégration de certains centres aux bureaux extérieurs du PNUD. Il a invité le Département et le PNUD à les étudier plus avant et à prendre des mesures concrètes
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pour surmonter l'impact négatif de l'intégration et s'assurer que les centres puissent remplir leur tâche d'une manière efficace. Le représentant a également invité le Département à procéder à une évaluation complète des activités de chaque centre. Cette évaluation, a-t-il souhaité, devrait être transparente et les résultats devraient être présentés au Comité de l'information.
Soulevant la question de la parité linguistique sur les sites Web des Nations Unies, le représentant a marqué sa préférence pour une parité graduelle en fonction des ressources disponibles. A cet égard, il a invité le Département à ne pas exclure la recherche de parrainages pour le financement. Soulevant également la question de la création d'une radio internationale des Nations Unies, le représentant a souhaité que le Département envisage d'abord le lancement d'un projet pilote plus modeste et moins coûteux.
M. DAUDI N. MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) s'est associé au discours présenté par le représentant du Guyana au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il a abordé les questions relatives à la réorientation des activités d'information des Nations Unies, à l'intégration des centres des Nations Unies à des bureaux extérieurs du PNUD et au projet pilote sur la capacité des Nations Unies dans le domaine de la radiodiffusion internationale.
Sur le premier point, le représentant s'est félicité de la volonté de promouvoir l'Organisation en tant qu'institution transparente et ouverte et a insisté sur la nécessité de ne pas oublier les médias classiques, soulignant leur rôle important pour les pays en développement. Toutefois, il a souligné la nécessité de développer les moyens de communication modernes dans les pays en développement afin qu'ils atteignent le niveau des pays développés.
Sur le deuxième point, le représentant s'est dit favorable à cette intégration sélective des centres à des bureaux extérieurs du PNUD. Il a regretté que le centre d'information de Dar es-Salaam ne bénéficie pas du personnel suffisant et a estimé important qu'il puisse garder son identité. S'il est vrai que l'intégration des centres d'information permettrait de donner de l'ONU une image unifiée, les problèmes opérationnels doivent être examinés avec soin et dans un contexte approprié.
En ce qui concerne la création d'une radio internationale, le représentant a regretté que la mise en oeuvre d'un tel projet ne puisse pas être envisagée tant que les ressources nécessaires ne seront pas débloquées, soulignant l'efficacité de ce moyen de communication et son faible coût.
En conclusion, il a appelé au renforcement des capacités des pays en développement en matière de technologie de l'information, afin qu'ils puissent suivre la cadence des pays en développement.
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M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a indiqué que dans son pays, la Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée chaque année avec la ferveur d'un culte car cette liberté est un idéal pour lequel plusieurs des journalistes algériens engagés dans le combat contre l'extrémisme et la violence terroriste ont payé de leurs vies. Il a ajouté que dans son pays, depuis le début de l'année 1999, vingt nouveaux titres ont vu le jour à l'initiative essentiellement du secteur privé. La pluralité et la liberté de ton de la presse algérienne sont appelées à se consolider davantage avec la création prochaine de chaines de radio et de télévision privées. Le Gouvernement algérien vient, pour sa part, de décider l'abolition du monopole de l'Etat sur la publicité ainsi que sur les imprimeries. De plus, le Premier Ministre a annoncé qu'il appartient aux journalistes de se doter d'un code déontologique aux lieu et place du code de l'information. Le nouveau Président de la République a en outre exhorté le Gouvernement à examiner les mesures concrètes qui pourraient renforcer et consolider la liberté de la presse.
Venant aux travaux du Comité, le représentant a dit comprendre le souci du Secrétariat de bénéficier d'une plus grande liberté de manoeuvre dans la mise en oeuvre des différents mandats. Il a toutefois considéré que toute réduction, changement ou abandon de missions et de tâches expressément décidées et adoptées par les Etats Membres doivent être clairement avalisés par ces derniers. S'agissant de la stratégie d'information, le représentant a souhaité que l'objectif d'améliorer l'image de l'ONU auprès des opinions publiques ne l'emporte pas sur la principale raison d'être du Département de l'information, celle qui consiste à mettre à la disposition des demandeurs un maximum d'informations utiles, objectives et fonctionnelles. L'amélioration de l'image de l'ONU ne saurait transformer ses activités en une propagande destinée à améliorer le "look" de cette organisation uniquement auprès d'un certain public et d'une opinion publique particulière. Que l'ONU obtienne des résultats tangibles et son image s'améliorera en conséquence, a affirmé le représentant.
M. Baali a en outre estimé que le partenariat de l'ONU avec les médias, les ONG et le monde associatif se fait au détriment des Etats Membres. Il a cité la "multitude" de réunions d'information et des services que l'ONU organise au profit des médias en excluant les représentants des Etats membres. Il a aussi dénoncé le fait que des moyens ont été mis au service de ces activités alors que l'Organisation se plaint de difficultés financières, de manque de locaux et de personnel. A propos des centres d'information des Nations Unies, le représentant a regretté que plusieurs opérations de restructuration aient été menées sans l'aval et même contre l'avis de certains pays hôtes, en flagrante violation, a-t-il insisté, de l'entendement général conclu à l'Assemblée générale. Le représentant a en outre déclaré que le projet de revoir la question de la composante humaine des centres, de leurs missions et de leurs modes de fonctionnement dans la perspective d'en réduire
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le nombre, lui pose problème. De fait, de nombreux centres parmi les 68 existants souffrent déjà du manque de moyens nécessaires à leur fonctionnement. Le représentant a conclu en se félicitant des progrès réalisés dans l'utilisation des nouvelles technologies de l'information, en particulier dans le domaine d'Internet. Il a toutefois rappelé la nécessité de continuer à développer la communication et la dissémination de l'information par les moyens traditionnels car l'accès à la nouvelle technologie de l'information reste encore limité dans beaucoup de pays.
M. IVAN NIMAC (Croatie) a déclaré que le processus de réorientation des activités d'information des Nations Unies doit être mené le plus loin possible afin de renforcer la communication de l'Organisation avec les gouvernements, la société civile et la population en général. Le représentant a souligné l'importance pour l'Organisation de se mettre à la page de l'évolution technologique en matière d'information, afin qu'elle puisse diffuser son message dans le monde entier. L'information émanant du système des Nations Unies doit être accessible à tous les peuples du monde, particulièrement à ceux qui ne disposent que de moyens de communication traditionnels. Le représentant, soulignant l'importance d'Internet, a fait remarquer qu'à l'heure actuelle, la majorité des Missions disposent de ce médium. Il s'est félicité de la rapidité avec laquelle s'est développé l'usage du site Web des Nations Unies. Il a indiqué que les critères de l'impact des messages diffusés et du coût devaient présider à la réalisation de l'objectif de parité linguistique des sites Web de l'Organisation.
En ce qui concerne les centres d'information des Nations Unies, le représentant a insisté sur leur fonction d'éveil des populations à la conscience des activités de l'Organisation. Il a déclaré que l'inclusion d'une cellule d'information au Bureau de liaison des Nations Unies à Zagreb pourrait utilement servir les intérêts de l'Organisation moyennant un coût raisonnable. S'agissant de l'intégration des centres des Nations Unies à des bureaux extérieurs du PNUD, le représentant a souhaité qu'une telle entreprise préserve la qualité des services fournis. Il a appelé de ses voeux davantage de mesures concrètes en ce qui concerne la gestion des bureaux intégrés.
En conclusion, le représentant a affirmé que la promotion d'une meilleure compréhension des activités de l'ONU passe par le développement de l'accès à ses actions dans tous les domaines de la Charte.
M. HONG JE RYONG (République démocratique populaire de Corée) a déclaré qu'à l'heure actuelle, les secteurs de la politique, de l'économie et de la culture sont profondément affectés par le développement rapide des technologies de l'information et de la communication. Le représentant a regretté que de tel progrès restent limités à quelques pays, creusant ainsi l'écart entre le monde développé et en développement. La situation dans le domaine de l'information justifie la demande du Mouvement des pays non alignés et autres pays en développement d'établir un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication.
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Poursuivant, le représentant a présenté les points de vue de sa délégation en ce qui concerne le rapport du Secrétaire général sur la réorientation des activités d'information des Nations Unies. Sur ce point il a insisté sur la nécessité pour l'Organisation de tenir compte des inégalités de développement entre les Etats Membres. Il a souhaité que le développement de ses activités d'information par l'ONU se fasse de manière réellement universelle et ne soit pas limité à quelques pays privilégiés. Le fait que 90% des connexions au site Web de l'Organisation proviennent des pays développés démontre l'importance d'une action en faveur des pays en développement d'une part, et d'autre part la nécessité d'une approche volontariste en ce qui concerne le projet de création d'une radio internationale, a affirmé le représentant.
Il a ensuite déclaré qu'une attention particulière devrait être accordée au contenu de l'information diffusée par l'Organisation et a affirmé que de nombreux pays sont préoccupés par l'importance que l'information accorde aux opérations de maintien de la paix, tandis que les questions de développement sont délaissées et traitées d'une façon qui n'offre pas un reflet fidèle de la réalité des pays concernés.
A propos de la question des centres d'information, le représentant a insisté sur leur contribution importante à la diffusion du message de l'Organisation. Ainsi il a déclaré que l'objectif économique ne devrait pas être le seul élément à entrer en jeu dans leur intégration à des bureaux extérieurs du PNUD. Le but doit être aussi de renforcer l'information sur les activités de l'ONU.
M. ALYAKSANDR SYCHOV (Bélarus) a exprimé son appui au processus de réforme du Département en estimant que le Département doit se laisser guider par les résolutions les plus récentes de l'Assemblée générale. La réorientation des travaux du Département, a-t-il insisté, doit tenir compte des intérêts des pays en développement et des pays à économie en transition. Le représentant a en outre estimé que le Département doit développer des activités de suivi à la catastrophe de Tchernobyl pour surmonter son impact négatif. Le Département doit prendre des initiatives pour mieux faire connaître les aspects humanitaires et médicaux de cette catastrophe et générer ainsi l'aide financière et autre tant attendue. Le représentant a émis l'espoir, à cet égard, que le Département consacrera une page à la catastrophe sur ces sites Web. Il a également plaidé pour le renforcement de l'aspect information des centres d'information et pour le recrutement de personnel local. Abordant la question des nouvelles technologies, le représentant a estimé qu'Internet aura des incidences positives sur l'image de marque de l'ONU en la rapprochant de l'opinion publique et en permettant l'obtention d'informations sur ses activités. Il a toutefois souligné l'importance prioritaire des moyens de communication traditionnels. Il a ainsi appuyé la création d'une radio internationale de l'ONU en faisant appel à la volonté politique pour générer
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l'appui financier nécessaire. Il a aussi invité le Département à rechercher le parrainage de certaines organisations pour financer les programmes. Le représentant a conclu en condamnant les activités de l'OTAN en Serbie qui se sont traduites par la destruction de la station de la télévision nationale. Il a souligné que cette crise ne sera réglée que par des négociations et des moyens diplomatiques et politiques et ce, en utilisant les instances de l'ONU.
M. V. KROKHMAL (Ukraine) a déclaré que les actions entreprises par le Département de l'information en vue de réorienter ses activités impliquent la promotion d'une compréhension du travail et des objectifs poursuivis par l'Organisation. Le représentant s'est félicité de l'introduction des nouvelles technologies au sein du Département de l'information. Toutefois, il a insisté sur la nécessité de ne pas délaisser les médias traditionnels. Ainsi il a rappelé que la radio demeure un des instruments de communication les plus efficaces dont dispose l'Organisation. A propos du projet pilote sur la capacité des Nations Unies dans le domaine de la radiodiffusion internationale, le représentant a suggéré, compte tenu de la complexité de la mise en oeuvre de ce projet, qu'il fasse l'objet d'un examen d'ensemble par le Comité.
Le représentant a déclaré que les initiatives prises en ce qui concerne l'intégration des centres d'information à des bureaux extérieurs du PNUD ont largement atteint leurs objectifs. Il a ensuite abordé le problème de Tchernobyl, soulignant la nécessité de mettre en oeuvre une communication à long terme sur ce sujet. Il a déploré que l'attention portée à cette catastrophe décroisse avec le temps. Il a souhaité que le Département de l'information se penche sur tous les problèmes qui en découlent.
En conclusion, le représentant a souhaité que les mesures visant à prévenir et supprimer les attaques contre les journalistes dans les conflits armés, fassent l'objet d'un instrument juridique international spécifique.
M. PERERA (Sri Lanka) a souhaité que les activités d'information des Nations Unies de par le monde se fondent sur les principes d'objectivité, d'équilibre et de crédibilité. Pour lui, la dépendance accrue vis-à-vis des médias informatiques, en particulier d'Internet, comporte le risque de laisser à la traîne les communautés du monde en développement qui n'ont pas accès aux modes modernes de communication. En conséquence, la nécessité d'atteindre les communautés de base des pays en développement, à travers les médias, doit être prise en considération. Le représentant a également souligné l'importance qu'il y a à assurer un équilibre et une certaine impartialité dans les publications du Département de l'information. Il a jugé essentiel le maintien d'une indépendance éditoriale, d'une justesse des faits et d'une conformité avec les décisions de l'Assemblée générale. Le représentant a poursuivi en exprimant sa grande préoccupation face à l'utilisation abusive d'Internet que font les forces extrémistes et les groupes terroristes.
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Il a ainsi cité le cas des "Liberation Tigers" (LTTE) qui continuent de diffuser une propagande et des distorsions des faits dans leur effort de discréditer l'Etat sri-lankais et de tromper la communauté internationale. De plus, ce groupe terroriste a la particularité d'attaquer les institutions clés du Sri Lanka par l'envoi de bombes par courrier électronique. Etant donné que la plupart des ces actes sont commis à partir des capitales des pays développés et dans les frontières de pays amis, le Sri Lanka juge d'une importance capitale que la communauté internationale examine cette question.
M. SMAGULOV (Kazakhstan) s'est félicité que son pays dispose désormais d'une presse pluraliste, à l'abri de la censure. Le représentant a appuyé les efforts accomplis par le Département de l'information en vue de réorienter ses activités. Il a déclaré que compte tenu de l'influence des médias sur l'acceptation des décisions politiques, le rôle du Département de l'information en tant qu'organe de communication des Nations Unies devenait essentiel pour le soutien des activités de l'Organisation dans le monde entier. Le représentant s'est félicité des mesures prises par l'Organisation pour mettre en oeuvre les décisions de l'Assemblée générale dans le domaine de l'information et de la communication. Toutefois, il a souligné l'existence de problèmes en la matière. S'agissant de l'intégration des centres d'information des Nations Unies à des Bureaux extérieurs du PNUD, le représentant a appuyé l'intention du Secrétaire général de définir les principes directeurs de cette intégration. Il a émis l'espoir que les mesures présentées dans le rapport sur ce sujet aideront à renforcer la coopération entre le Département de l'Information et le PNUD, afin d'optimiser l'intégration qui est en cours de réalisation.
Le représentant a ensuite souligné l'importance de développer une capacité de l'Organisation en matière de radiodiffusion internationale, ce qui permettrait de renforcer le soutien public et politique aux activités des Nations Unies et rejoindrait en cela l'objectif essentiel de la réforme entreprise par l'ONU en matière d'information. Il s'est dit profondément préoccupé par la mise en suspens du projet de radio internationale tant que les Etats membres n'auront pas fait de propositions claires à ce sujet.
Finalement le représentant a souhaité que le Département de l'information inclue dans ses activités une action visant à informer le public sur le problème du site d'essais nucléaires de Semipalatinsk.
M. EROL AVDOVIC, Président de l'Association des correspondants accrédités auprès des Nations Unies (UNCA) a souligné que l'indépendance des membres de l'UNCA et leur professionnalisme permet la création d'une source d'informations fiables, qu'elles soient populaires ou non. Il a poursuivi en faisant part des efforts de l'UNCA pour relever les défis du prochain millénaire en appelant les Etats Membres à ne pas "perdre leur chance avec les journalistes" et à garder à l'esprit qu'il n'y a jamais trop de démocratie ni trop d'égalité. Faisant le point de la situation depuis l'année dernière,
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le Président de l'UNCA a estimé que la description du Secrétaire général selon laquelle ils sont ceux qui "apportent les nouvelles, disent la vérité et dénoncent l'injustice", fait peut-être d'eux les derniers romantiques de l'ONU. Il a donc invité les Etats membres à rejoindre le "Club des Romantiques" et à informer les journalistes sur une base régulière pour leur permettre de donner des nouvelles sans discrimination et contribuer à sauver le monde et à le rendre plus sûr. Soulignant que le Secrétaire général est particulièrement sensible aux besoins des journalistes, le Président de l'UNCA a toutefois constaté une certaine négligence en ce qui concerne les conférences de presse. Ces conférences doivent se tenir dans la salle qui leur est réservée et s'adresser uniquement aux membres des médias. "Nous ne voulons pas d'autres personnes, ni leurs applaudissements" a dit le Président de l'UNCA, en appelant les intervenants à la ponctualité et à la concision afin que les journalistes puissent poser leurs questions.
Une conférence de presse n'a aucun intérêt, a-t-il dit, si elle se limite à l'écoute d'une déclaration sans possibilité de poser des questions. Le Président de l'UNCA a également souhaité que le Secrétaire général tienne plus souvent des conférences de presse dans la salle prévue pour cela. Le Secrétaire général, a-t-il expliqué, demeure intouchable et inaccessible pour les interviews personnels, en particulier lorsqu'il s'agit des journalistes du tiers-monde. Il demeure néanmoins un champion de la presse qu'il faut encourager à devenir super champion. Les journalistes ont le désir et le temps de le rencontrer quand il le veut et en particulier après ces longs voyages. Le Président a, à cet égard, dénoncé un certain favoritisme à l'égard des grands médias tels que Reuters, AFP, CNN ou BBC. Il a également déploré le manque de locaux dévolus aux journalistes. Il a estimé que le Département de l'information n'est toujours pas en mesure de résister aux démarches de certaines missions en faveur de leurs correspondants. Il a donc invité le Département à discuter de cette question avec l'UNCA. Le Président de l'UNCA a conclu en soulevant un autre problème qu'il a appelé le "système de deux niveaux instauré parmi les journalistes". Depuis, le mois d'avril, les journalistes qui ne sont pas correspondants-résidents n'ont plus le droit d'entrer dans le bâtiment de l'ONU sans passer par un détecteur de métal installé à l'entrée des visiteurs. Il a plaidé pour un accès illimité à tous les journalistes indépendamment de leur statut dans la "Maison".
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