PI/1128

LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT AUX COMMUNICATIONS ET A L'INFORMATION CONFIRME LA PLACE CENTRALE DE L'INFORMATION DANS LES ACTIVITES DE L'ONU

3 mai 1999


Communiqué de Presse
PI/1128


LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT AUX COMMUNICATIONS ET A L'INFORMATION CONFIRME LA PLACE CENTRALE DE L'INFORMATION DANS LES ACTIVITES DE L'ONU

19990503 Le Comité de l'information ouvre les travaux de sa session de 1999

Le Comité de l'information a entamé, cet après-midi, les travaux de sa vingt-et-unième session avec l'intention de faire en sorte que les Nations Unies répondent efficacement aux impératifs de l'"ère de l'information" qui caractérisera le siècle à venir. Dans son discours inaugural, le Secrétaire général adjoint aux communications et à l'information, M. Kensaku Hogen, a indiqué que c'est conscient de ces impératifs que le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a souhaité que l'information et la communication soient considérées comme des domaines prioritaires dans la mise en oeuvre des politiques, programmes et projets de l'Organisation. M. Hogen a illustré cette nouvelle politique en citant comme exemple la création d'un Directeur de la communication au sein du Cabinet du Secrétaire général et le renforcement de la coopération entre le Département de l'information et les autres départements thématiques de l'ONU.

L'Internet étant le symbole de l'"ère de l'information", M. Hogen a mis un accent particulier sur les progrès accomplis en la matière en faisant valoir que le site Web de l'ONU, disponible depuis peu dans les six langues officielles de l'Organisation, compte, depuis sa création en 1995, 45,8 millions de connexions. A cet égard, M. Hogen a présenté des propositions visant à établir la parité linguistique entre les sites. Compte tenu de l'investissement énorme qu'induirait la traduction de tous les documents disponibles, M. Hogen a marqué sa préférence pour l'idée de mettre graduellement sur la page Internet autant de matériels que possible dans toutes les langues mais dans les limites des contraintes financières actuelles. A cet égard, le Groupe des 77 et la Chine ont mis l'accent sur l'importance d'assurer l'impartialité et l' objectivité dans des publications qui touchent un public aussi large. S'ils se sont félicités de l'avancée de l'ONU dans ce domaine, ils ont rappelé, à l'instar de M. Hogen lui-même, la nécessité de préserver les médias traditionnels, compte tenu des infrastructures des communications dans les pays en développement. Le Groupe des 77 et la Chine ont donc exprimé leur ferme appui au lancement du projet pilote d'une radio internationale des Nations Unies.

(à suivre - 1a)

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Dans le même sens, le Groupe des 77 et la Chine ont soulevé la question de l'intégration des centres d'information des Nations Unies aux bureaux extérieurs du PNUD pour en rappeler les principes fondamentaux; une approche au cas par cas et la prise en considération du point de vue des pays hôtes. Ils se sont également montrés préoccupés par la réduction substantielle des ressources destinées à ces centres. Le Groupe des 77 et la Chine se sont, en revanche, félicités des initiatives du Département de l'information visant à renforcer ses liens de partenariat avec la société civile, les futures générations ou encore le monde des affaires.

Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Guyana, au nom du Groupe des 77 et la Chine, l'Inde et le Bangladesh. Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a également pris la parole.

En début de séance, le Comité a élu une partie de son Bureau en nommant pour un mandat de deux ans : MM. Holger Martinesen (Argentine); Ivan Nimac (Croatie); et Pieter Mollima (Pays-Bas) aux vice-présidences. M. Sidharto Rezasuryo-Di-Puro (Indonésie) assumera les fonctions de Rapporteur.

Le Comité de l'information poursuivra ses travaux demain, mardi 4 mai, à 10 heures.

Déclarations liminaires

M. KENSAKU HOGEN, Secrétaire général adjoint à l'information et à la communication a déclaré que les impératifs de "l'ère de l'information" appellent des réponses imaginatives et appropriées et exigent l'instauration d'une "culture de la communication" au sein du système des Nations Unies. Il a souligné que la reconnaissance du rôle fondamental de l'information et de la communication fait l'unanimité parmi les responsables de l'Organisation. L'information et la communication devraient donc être considérées comme prioritaires dans la mise en oeuvre de toute politique, programme ou projets. Le Secrétaire général adjoint s'est toutefois dit conscient que la réorientation des politiques d'information devrait se faire dans la limite des ressources financières données. Il n'y a pas d'alternative autre que celle d'optimiser l'utilisation des ressources dont nous disposons, a-t-il convenu.

Le Secrétaire général adjoint a ensuite abordé la question du rôle accru d'Internet, soulignant que ce moyen de communication n'était pas encore disponible pour beaucoup de pays en développement. Les moyens classiques de communication tels que la télévision et la radio doivent être maintenus et améliorés de façon constante tandis que les nouvelles technologies doivent être introduites le plus rapidement possible en tenant compte des spécificités de chaque pays ou région. Le Secrétaire général adjoint s'est déclaré satisfait des progrès réalisés dans le domaine des nouvelles technologies de l'information, tant au Siège que dans les centres d'information des Nations Unies. Le site officiel des Nations Unies est à présent disponible dans les six langues officielles et il est dans l'intention du Département de rendre les six sites des Nations Unies sur le Web tout à fait comparables. Le Secrétaire général adjoint a toutefois souligné que cela engagera des dépenses substantielles. Il a poursuivi en présentant ses trois propositions sur la parité linguistique des sites des Nations Unies. La première proposition consisterait à traduire le plus rapidement possible tous les documents actuellement disponibles en anglais. La seconde proposition partage le même objectif mais sur une plus longue période. La troisième proposition prévoit quant à elle de mettre graduellement sur la page Internet autant de matériel que possible dans les quatre autres langues, en un laps de temps déterminé et dans les limites des contraintes financières actuelles. Le Secrétaire général adjoint a indiqué que le nombre de visiteurs du site web des Nations Unies a considérablement augmenté, avec 45,8 millions de connexions cette année provenant essentiellement des pays industrialisés. Toutefois, les indicateurs actuels démontrent que les connexions en provenance des pays en développement progressent de façon très rapide. Le Secrétaire général adjoint a d'autre part fait remarquer que les capacités multimédia d'internet sont à présent utilisées par le Département de l'information en tant que média supplémentaire pour la transmission de messages radio-télévisés et comme moyen de diffusion direct des programmes radio des Nations unies. Alors que ce service est en développement, il se substituera progressivement aux méthodes basées sur l'enregistrement de programmes radio.

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Abordant ensuite la question de la création d'une radio internationale de l'ONU, le Secrétaire général adjoint a affirmé que le développement d'un tel projet dépendra de l'allocation de ressources financières. Il a fait remarquer, à cet égard, que des offres des Etats membres étaient attendues avant de pouvoir proposer des mesures concrètes sur ce projet. En ce qui concerne la télévision, le Secrétaire général adjoint a déclaré que le Département suivait de très près les innovations techniques qui pourraient renforcer l'utilisation de "clips" audiovisuels sur le site Web des Nations Unies. Il a indiqué que des accords ont été signés avec des diffuseurs internationaux pour offrir des programmes à l'échelle mondiale. Il a, d'autre part, indiqué que le Département de l'information devrait concevoir un plan visant, dans la limite de ses ressources, à acquérir des équipements nouveaux afin de permettre à la télévision des Nations Unies de fonctionner pleinement dans le nouvel environnement technologique. Dans le but d'améliorer la qualité du message des Nations Unies, le Secrétaire général a annoncé le redéploiement des membres du personnel de la Division des médias dans un petit service d'information nouvellement créé. La Division des médias, elle même, s'appellera désormais la Division des services des médias et de l'information afin de souligner les priorités du Département.

Le Secrétaire général adjoint a poursuivi en évoquant le niveau de coopération que le Département de l'information a développé avec les autres départements thématiques de l'ONU. Il a expliqué que le renforcement des cadres de travail avec les départements représente un instrument-clé de l'amélioration du contenu et de la qualité des messages de l'Organisation. Le Secrétaire général adjoint a illustré ses propos par l'évocation des relations de travail avec le Département des opérations de maintien de la paix. Il a ainsi indiqué que le Département de l'information est désormais associé, dès les premiers stades, aux consultations et aux préparatifs des missions de maintien de la paix et des autres opérations sur le terrain. Le Département sert aussi de centre de coordination des activités d'information et de communication menées sur le terrain.

Le Secrétaire général adjoint a, par ailleurs, manifesté son attachement au partenariat avec les médias en ces termes "Je me suis engagé personnellement à renforcer ce partenariat". Il a ainsi rappelé que ce matin même, le Comité de l'information a été en mesure de célébrer la Journée internationale de la liberté de la presse avec le concours de personnalités du monde de la presse connues et respectées. Le Secrétaire général adjoint a indiqué que les réunions d'information tenues, tous les jours à midi, par le porte-parole du Secrétaire général constituent la principale source des informations les plus récentes. Des résumés des réunions d'information sont d'ailleurs disponibles, tous les jours, sur le Site Web des Nations Unies à partir de 15 heures. Pour assurer une couverture encore plus large des activités des Nations Unies, la réunion d'informations du vendredi comprend un résumé des principaux événements prévus pour la semaine suivante.

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Le Secrétaire général adjoint a poursuivi en indiquant que la coopération avec les principales chaînes du monde pour l'organisation du forum annuel de la télévision se poursuit avec l'appui d'un nombre de plus en plus grands de parrains. Les thèmes choisis, cette année, tourneront autour du rôle de la télévision dans la promotion de la paix, du développement et des droits de l'homme. Le Département s'emploie aussi à faciliter l'organisation d'une conférence importante de la chaîne câblée américaine, CNN, qui aura lieu au Siège dans le courant de la semaine. Le Département a accueilli récemment une réunion d'éditorialistes qui ont pu rencontrer des hauts fonctionnaires des Nations Unies. "Je dois souligner que nous avons adopté une approche dynamique dans notre coopération avec les partenariats des médias", a insisté le Secrétaire général adjoint.

Venant au partenariat avec la société civile, il a estimé que la demande accrue des ONG pour une association avec le Département peut être interprétée comme "un vote de confiance". Il a ainsi ajouté qu'aujourd'hui les ONG associées au Département sont presque au nombre de 1600 et que leur nombre devrait augmenté d'ici la fin de l'année. Le Secrétaire général adjoint a poursuivi sur les initiatives en faveur des futures générations. Il a cité les ateliers destinés aux professeurs intitulés "journée des étudiants aux Nations Unies"; les conférences d'étudiants sur les différents thèmes des Nations Unies ou encore les téléconférences qui ont permis d'atteindre quelque 5000 écoles au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis. En ce qui concerne la coopération avec le monde des affaires, le Secrétaire général a rappelé le lancement récent d'une page sur le Site Web qui, en 36 heures, a généré plus de 10.000 entrées.

Le Secrétaire général a également abordé la question des publications qui, a-t-il dit, ont été revitalisées en fonction des résultats d'un sondage. Il a notamment annoncé le lancement d'un projet de CD-ROM payant sur les 50 premiers volumes de l'Annuaire des Nations Unies, soit de 1946 à 1996. La Bibliothèque Dag Hammarskjöld et ses 350 bibliothèques dépositaires, a-t-il également annoncé, continuent de profiter des avantages d'Internet. Le Secrétaire général adjoint a ensuite rendu hommage au rôle des centres d'information des Nations Unies dont les ressources ont été réduites substantiellement au cours des dernières années. Il a indiqué que les leçons tirées du fonctionnement des centres intégrées aux bureaux extérieurs du PNUD suggèrent que les objectifs n'ont pas été atteints. Des consultations avec le PNUD ont donc été établies pour trouver des remèdes aux problèmes identifiés.

La création d'une culture de l'information, la réorientation des activités du Département et l'élaboration d'une réponse dynamique aux défis de l'"ère de l'information" exige un changement et un renouveau dans le Département, a dit le Secrétaire général adjoint, avant de faire part des nouvelles structures. Il a ainsi évoqué la nomination d'un Directeur de la communication au sein du Cabinet du Secrétaire général, la convocation

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hebdomadaire du Groupe de la communication auquel participent outre les responsables du Département de l'information, les responsables du bureau du Sous-Secrétaire général aux relations extérieures, et des bureaux du Responsable de la rédaction des discours, du Conseiller spécial et du porte-parole du Secrétaire général. Le Secrétaire général a expliqué qu'il a lui-même créé au sein du Département, un Groupe de planification de la stratégie de la communication qui réunit, une fois par semaine, tous les Directeurs et Chefs de service du Département.

La réorientation des activités d'information, a conclu le Secrétaire général adjoint, a amélioré la capacité du Département à communiquer librement et ouvertement avec les médias. Si le Département ne peut s'offrir le luxe d'accroître les ressources qu'il consacre à l'interaction avec les médias, il s'achemine néanmoins dans la bonne direction et enregistre des succès remarquables grâce au dévouement de son personnel.

M. BABACOR FALL, Directeur de la Division des communications de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a estimé que le contexte actuel en matière de liberté de la presse est porteur d'inquiétudes pour tous les démocrates du monde entier. Chaque jour, des centaines de journalistes et de professionnels de la communication sont menacés, arbitrairement détenus, torturés ou parfois tués pour taire l'information. L'année 1998 a enregistré à elle seule la mort de 20 journalistes. Au cours des dix dernières années, 500 journalistes auront donc été assassinés. La Conférence générale de l'UNESCO a condamné la violence contre les journalistes et exhorté les Etats membres à établir le principe de l'"imprescriptibilité des crimes perpétrés pour empêcher l'exercice de la liberté d'information". L'assassinat d'un journaliste va plus loin que le fait d'ôter la vie à une personne. Cette censure ultime est un crime contre la société qui porte atteinte à tous les autres droits et libertés caractéristiques d'une société libre. C'est pourquoi, cette année le prix Gillermo Cano de l'UNESCO a été décerné au journaliste et éditeur mexicain Jesus Blancornelas, cofondateur et rédacteur en chef de l'hebdomadaire Zeta à Tijuan. Comme le montre le cas de ce journaliste, dans certaines régions du monde, la presse est moins la cible des gouvernements que des groupes terroristes, des trafiquants de drogue et des mafias.

Le représentant de l'UNESCO a estimé que la lutte de la liberté de la presse ne sera gagnée qu'au prix d'une grande vigilance. Ni l'UNESCO ni l'ONU ne peuvent ignorer le défi majeur de la libre circulation de l'information. Les transformations sociales apportées par les nouvelles technologies de l'information ne peuvent être ignorées. Des nouvelles opportunités pour le développement humain voient ainsi le jour. Cela n'empêche pas que pour une bonne partie de l'humanité, les technologies de l'information relèvent encore du rêve. Partant du constat que ces technologies présentent d'immenses opportunités à moindre coût, il faut les utiliser pour réduire le fossé entre "ceux qui ont et ceux qui n'ont pas". En matière d'information,

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les programmes de l'UNESCO touchent aujourd'hui 148 pays en développement et en transition. L'accent est mis sur les technologies traditionnelles avec un encouragement pour les nouvelles technologies. Il s'agit de combiner ces deux axes pour arriver à une accessibilité plus grande, particulièrement dans les communautés rurales. En Asie, par exemple un programme "Les femmes parlent aux femmes" a été mis en oeuvre qui crée un lien entre les radios communautaires et l'Internet. En Afrique, l'UNESCO à contribuer au développement du premier site Web de l'Agence panafricaine de presse - PANA - qui compte aujourd'hui 78.000 connexions par jour.

M. SAMUEL R. INSANALLY (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s'est félicité du contenu des rapports présentés par le Secrétaire général qui, selon lui, faciliteront les discussions du Comité de l'information au cours de cette session. Il s'est toutefois contrarié du fait qu'aucun de ces rapports n'ait été disponibles six semaines avant l'ouverture de la session comme le prévoit le calendrier fixé. Il a jugé encore plus préoccupant qu'en dépit de l'ouverture de la session, certains rapports ne soient toujours pas disponibles. M. Insanally a donc émis l'espoir que cette situation ne se reproduira plus, compte tenu de l'importance des rapports pour l'information des Etats membres. M. Insanally a poursuivi sur la question de la réorientation des activités d'information des Nations Unies en rappelant que le processus de réforme initié par le Secrétaire général dans les domaines de la communication et de l'information reflète le souci croissant de l'ONU de relever efficacement les défis de la révolution de l'information et d'améliorer son image et celle de ses activités. Au vu des nombreux changements, le représentant a jugé utile d'examiner l'efficacité des méthodes employés jusqu'ici pour réaliser les objectifs du programme de réforme.

M. Insanally a ainsi souhaité avoir plus de détails sur la composition, le rôle et les objectifs du Groupe de planification de la stratégie de la communication afin de mesurer son impact. Il a, par ailleurs, souhaité que le Département de l'information intensifie ses programmes de formation à l'intention des journalistes des pays en développement en y consacrant des ressources adéquates. M. Insanally a poursuivi en faisant observer que le recours à des moyens de communication plus modernes favorisent les pays développés au détriment des pays en développement, désavantagés par le manque d'accès aux technologies avancées. Il a donc accueilli avec satisfaction les assurances du Département de l'information de poursuivre et de renforcer le recours aux moyens d'information traditionnels.

Le représentant a toutefois constaté une certaine contradiction entre ces assurances et les conclusions décourageantes auxquelles est arrivé le Département en ce qui concerne le projet pilote de création d'une radio internationale des Nations Unies. A l'heure, a-t-il dit, où des tentatives sont faites pour introduire des changements sophistiqués et coûteux au sein des Nations Unies, comme la télévision numérique, il est permis d'espérer

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que des efforts similaires seront déployés pour renforcer la radio des Nations Unies et lancer le projet pilote afin d'atteindre une audience plus large et redresser les déséquilibres et les inégalités entre les pays développés et les pays en développement en matière d'information et de communication.

A ce propos, le représentant a soulevé la question de l'objectivité et de l'impartialité dans les publications et les rapports du Département de l'information, en particulier à l'heure d'Internet. Il a ainsi souligné la nécessité d'y maintenir une certaine indépendance éditoriale et une pleine conformité avec les résolutions et décisions pertinentes de l'Assemblée générale. A cet égard, le représentant s'est déclaré profondément préoccupé qu'en ce qui concerne l'intégration des centres d'information aux bureaux extérieurs du PNUD, la décision de l'Assemblée générale selon laquelle l'intégration doit se faire au cas par cas et en tenant compte des points de vue du pays hôte, n'ait pas été prise en considération. Il a demandé un rapport sur les intégrations futures au cours de la prochaine session de l'Assemblée générale. En conclusion, le représentant a réitéré l'attachement du Groupe des 77 et de la Chine à l'engagement des Nations Unies à établir un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication visant à assurer l'impartialité et l'équilibre dans le flux d'informations et à améliorer les infrastructures de l'information et des communications et la capacité des pays en développement en la matière et ce, par le transfert de la technologie et l'élargissement de l'accès à l'information.

M. KAMALESH SHARMA (Inde), s'est associé au discours prononcé par le représentant du Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et a émis l'espoir que cette déclaration servirait de base aux discussions du Comité. Il a déclaré que son pays attache la plus grande importance à la construction d'un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication plus juste et efficace. Ce nouvel ordre doit avoir pour objet le renforcement de la paix et de la compréhension internationales et reposer sur une circulation libre et équilibrée de l'information. Même si les nouvelles technologies ont transformé la planète en un "village global", il y a toujours un fossé entre les mondes développés et en développement. Le Comité de l'information a un rôle important à jouer pour réduire cet écart. Sur ce point, le représentant a conclu que le Département de l'information doit maintenir et renforcer son action en direction des pays en développement.

Il s'est ensuite référé au rapport du Secrétaire général sur la réorientation des activités d'information et de communication de l'ONU, prenant bonne note de la volonté du Secrétaire général de promouvoir une "culture de communication" au sein de l'Organisation. A cet égard, le représentant de l'Inde a déclaré que nonobstant les diverses mesures qui ont été définies en ce sens et dont certaines sont en cours d'application, il est important que l'entreprise de réorientation tienne compte des aspirations du monde en développement et corrige les biais existant actuellement.

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Le représentant s'est ensuite dit en parfait accord avec le rapport sur le programme 23 du projet de plan à moyen terme pour la période 2002-2005 (Information) dans lequel le Secrétaire général affirme que la mission de base du programme d'information des Nations Unies est de promouvoir, parmi tous les peuples du monde, une compréhension des activités de l'Organisation. Il a ajouté que le Comité de l'information doit relever le défi de diffuser dans le monde entier la bonne nouvelle à propos de l'ONU, renforcer la conscience du public de son rôle central et de son action, dans les sociétés où cette information fait défaut. Dans ce contexte, le représentant a suggéré que les délibérations et activités des Nations Unies s'ouvrent à d'autres acteurs dans le monde afin de créer une synergie et une mobilisation collective.

Le représentant a ensuite abordé le rapport du Secrétaire général sur l'intégration des centres des Nations Unies à des bureaux extérieurs du Programme des Nations Unies pour le développement. A ce sujet, tout en soulignant l'importance des centres dans la diffusion du message des Nations Unies, il a fait observer que la question des ressources ne devrait pas prévaloir sur les objectifs stratégiques et opérationnels. Toute intégration d'un centre d'information devrait être accomplie en concertation avec le pays hôte et toujours au cas par cas.

Le représentant a enfin déclaré que son pays attache la plus grande importance au rôle des médias traditionnels tels que la radio et la télévision. Le développement d'une capacité des Nations Unies dans le domaine de la radiodiffusion internationale permettrait d'assurer une meilleure couverture de l'action de l'ONU. Il a conclu en affirmant que toute stratégie en matière d'information et de communication doit refléter les aspirations de tous les membres de l'Organisation.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a appuyé la déclaration faite par le représentant du Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a déclaré avoir pris note, à la lecture des différents rapports du Secrétaire général, des différentes mesures prises par le Département de l'information en vue de renforcer le système d'information de l'Organisation. A cet égard, il a relevé la prolifération des organes traitant des questions d'information et a demandé davantage de renseignements sur leur composition, leur rôle et leur efficacité. Poursuivant, le représentant s'est inquiété du fait que dans le monde en développement, traditionnel soutien des Nations Unies, un pourcentage important de la population ne soit pas au courant de l'action de l'Organisation. Cela est sans doute dû au fait, a-t-il regretté, que l'Organisation concentre davantage ses efforts en matière d'information en direction du monde développé.

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Le représentant a déclaré que le concept de "culture de communication" ne doit pas uniquement concerner la communication interne de l'Organisation mais inspirer la promotion de son image à l'extérieur. De ce point de vue, il a appuyé fermement l'utilisation croissante par l'Organisation des nouvelles technologies telles que l'Internet. Toutefois, il a affirmé que cet usage ne devait pas se faire au détriment des moyens de communication traditionnels qui restent des sources d'information essentielles pour les pays en développement.

Venant aux activités du Département de l'information , le représentant s'est dit convaincu que l'ONU doit insister sur ses réalisations dans le domaine du développement durable, de l'éradication de la pauvreté, de la santé. A cet égard il a souligné le rôle important que peuvent jouer les centres d'information. Il a souhaité que le programme de formation des journalistes dans les pays en développement soit renforcé.

Tout en se félicitant de l'expansion de la bibliothèque Dag Hammarskjöld dans le domaine des nouvelles technologies, le représentant du Bangladesh a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités de la bibliothèque en ce qui concerne les livres et les journaux.

Il a ensuite abordé la question de l'intégration des centres d'information aux bureaux extérieurs du Programme des Nations Unies pour le développement. A cet égard, il a demandé au Secrétaire général de revoir entièrement sa politique en se livrant à un examen au cas par cas. Il s'est dit préoccupé par la façon dont les rapports sur les centres ont été rédigés, les pays hôtes n'ayant pas été consultés. S'agissant des ressources, il a exhorté le Secrétaire général à faire des propositions budgétaires permettant de financer les postes dans les centres d'information à partir du budget régulier.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.