SG/T/2175

AU COURS D'UNE VISITE OFFICIELLE DE TROIS JOURS, LE SECRETAIRE GENERAL S'EST ENTRETENU DU KOSOVO ET D'AUTRES QUESTIONS MONDIALES AVEC LES AUTORITES ALLEMANDES

30 avril 1999


Communiqué de Presse
SG/T/2175


AU COURS D'UNE VISITE OFFICIELLE DE TROIS JOURS, LE SECRETAIRE GENERAL S'EST ENTRETENU DU KOSOVO ET D'AUTRES QUESTIONS MONDIALES AVEC LES AUTORITES ALLEMANDES

19990430 Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, est arrivé à Berlin le dimanche 25 avril pour sa deuxième visite officielle en Allemagne.

Lundi, il a rencontré le Président de la République fédérale, M. Roman Herzog. Après la cérémonie des honneurs militaires, le Secrétaire général et le Président allemand se sont entretenus pendant trois quarts d'heure, dont une dizaine de minutes en tête-à-tête. Le principal sujet de leurs discussions était le Kosovo: le risque d'extension du conflit; ses impacts sociaux, économiques et sur l'environnement; les efforts de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) pour y faire face, et le possible rôle que pourraient jouer les Nations Unies dans le futur.

Le Secrétaire général et le Président Herzog se sont ensuite rendus près de la porte de Brandebourg, à l'hôtel Adlon, qui a été restauré, et où le Secrétaire général a prononcé le troisième "Discours de Berlin". La pratique annuelle du "Discours de Berlin" avait été inaugurée par le Président Roman Herzog en 1997. Dans son allocution, intitulée "Le rôle mondial de l'Europe au 21ème siècle", le Secrétaire général a déclaré que "si les habitants du Kosovo pouvaient vivre dans des conditions de paix et de sécurité, dans le plein respect des droits politiques et civiques de tous, ce serait une victoire pour l'Europe, pour les Nations Unies et pour l'humanité. Toute situation qui ne répondrait pas à ces conditions pourrait être considérée comme un échec." (voir communiqué de presse SG/SM/6970).

Un déjeuner a été offert par le Président Herzog en l'honneur du Secrétaire général. Après ce déjeuner, M. Kofi Annan a visité la "Nouvelle synagogue" de Berlin, construite en 1866 dans ce qui était alors le quartier juif de la ville. Au moment de son ouverture, cette synagogue était la plus grande d'Europe, et lors de sa visite, le Secrétaire général y a été accueilli par le Président de la communauté juive de Berlin, M. Andreas Nachama, et par le Directeur du Centre juif de la Nouvelle synagogue, M. Hermann Simon.

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Dans l'après-midi, le Secrétaire général s'est envolé pour la ville de Dresde, en Saxe, pour une visite d'un jour dans l'un des "nouveaux Etats fédérés" de l'Allemagne. Le Secrétaire général voulait voir, dans ce lieu où elle avance rapidement, les progrès de l'intégration de l'Allemagne, et à son arrivée, il a discuté du développement de la Saxe avec le Ministre-Président Kurt Biedenkopf.

Le lendemain matin, M. Kofi Annan a visité la Frauenkirche, une église qui fut détruite, en même temps que la plus grande partie du centre de Dresde, par des bombardements menés au cours des derniers jours de la Deuxième guerre mondiale. La structure architecturale de cette église, qui date du 12ème siècle, est actuellement en cours de reconstruction et de rénovation, dans le cadre d'un programme étalé sur douze ans. En fin de matinée, le Secrétaire général s'est rendu à l'Université technique de Dresde où il a reçu un diplôme honorifique de la Faculté d'économie. En acceptant ce titre, le Secrétaire général a déclaré que "Dresde peut servir de flambeau mondial de la paix, de l'opposition au fanatisme, et des leçons tirées du passé".

Après cette visite, M. Kofi Annan a été l'hôte à déjeuner du Ministre- Président Biedenkopf. Dans une allocution improvisée, il a déclaré que "s'agissant de la guerre, nous nous devons tous d'être très prudents. Pendant longtemps, j'ai accepté l'adage commun selon lequel la guerre est une chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls généraux, jusqu'à ce que, en tant que chef des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, je me mette à travailler avec eux. Et là, je me suis rendu compte que les questions les plus difficiles sur les opérations et les conflits militaires étaient posées par les généraux. Des questions du genre: "Savez-vous vraiment ce que vous faites? Vous autres politiciens et diplomates, réalisez-vous les risques auxquels vous exposez nos hommes?". J'en ai tiré un autre adage: "Les déclarations de guerre et la décision de faire usage de la force sont des choses trop sérieuses pour être laissées aux mains des seuls politiciens et diplomates. Aussi-devrions nous rester ouverts, nous parler les uns aux autres, écouter les généraux et les politiciens, et trouver ensemble des solutions aux questions qui se posent". M. Kofi Annan est ensuite rentré à Berlin dans l'après-midi, et en début de soirée il devait rencontrer les membres du Parlement fédéral, le Bundestag, dont M. Ulrich Klose, le Président de la Commission des affaires étrangères. Ce mardi soir, le Secrétaire général a été l'hôte à dîner du Ministre des affaires étrangères, M. Joschka Fischer.

M. Kofi Annan a commencé le troisième et dernier jour de sa visite officielle en Allemagne par une rencontre avec le Secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis d'Amérique, M. Strobe Talbott, qui lui a fait un compte-rendu des entretiens récents qu'il avait eus à Moscou sur la question de la crise du Kosovo. Le Secrétaire général a aussi rencontré les chefs des institutions et programmes des Nations Unies en Allemagne, de même que les membres du conseil de l'Association Allemagne-Nations Unies.

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Après ces rencontres, il a eu une réunion et un déjeuner de travail avec le Chancelier fédéral, M. Gerhard Schroëder. Au cours de la conférence de presse qui a eu lieu ensuite, le Secrétaire général a confirmé, en réponse à une question, que M. Eduard Kukan, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, était candidat à l'une des personnalités dont la candidature était envisagée pour pourvoir l'un des postes d'Envoyé spécial pour les Balkans. Les candidats pour l'autre poste étaient l'ancien Chancelier autrichien, M. Franz Vranitzky, l'ancien Premier Ministre suédois, M. Carl Bildt et le Ministre des affaires étrangères de la Suisse, M. Flavio Cotti.

Le Secrétaire général a ensuite rencontré M. Joschka Fischer, le Ministre des affaires étrangères, avec qui les discussions ont essentiellement porté sur le Kosovo. Le Ministre a aussi remis au Secrétaire général le Mémorandum d'accord signé, qui définit la participation de l'Allemagne aux arrangements d'urgence des Nations Unies pour le déploiement rapide de forces de maintien de la paix. Puis, sur la demande de M. Fischer, le Secrétaire général a fait un tour d'horizon des questions africaines. Au cours d'une conférence de presse conjointe, M. Kofi Annan a déclaré, en réponse à une question, qu'au début de la crise au Kosovo, nous nous sommes préoccupés de la tragédie des Kosovars-Albanais. Nous constatons aujourd'hui que les conséquences du conflit, au fur et à mesure de son escalade, se sont étendues à toute la sous-région. Dans une déclaration formelle publiée plus tard, il a dit: "une fois encore, des civils innocents paient le prix d'un conflit politique non résolu". Le Secrétaire général a lancé un appel à l'audace et l'imagination dans la recherche d'une solution politique durable "qui ne peut pas être remportée sur le champ de bataille". (Voir communiqué de presse SG/SM/6972).

Le Secrétaire général et le Ministre allemand des affaires étrangères ont ensuite ouvert ensemble le Forum des organisations non gouvernementales, récemment créé par le Ministère des affaires étrangères allemand pour un groupe d'ONG qui soutiennent le dialogue entre le Gouvernement et les ONG sur les questions d'intérêt mondial. Le Secrétaire général a félicité les ONG pour leur travail et demandé leur soutien urgent à l'Assemblée du Millénaire qui se tiendra l'an prochain. "Nous sommes entrés dans l'ère d'un partenariat toujours plus grand" a-t-il conclu. "Et j'attends de mettre à l'épreuve avec vous ces frontières au cours des années qui viennent". (Voir communiqué de presse SG/SM/6973).

Le Secrétaire général est parti pour Moscou dans la soirée du mercredi 28 avril, où il devait s'entretenir avec les autorités russes sur la question de la situation du Kosovo.

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