LE COMITE DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ACHEVE SON DEBAT GENERAL
Communiqué de Presse
GA/PKO/162
LE COMITE DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ACHEVE SON DEBAT GENERAL
19990326 Le Comité des opérations de maintien de la paix a achevé, cet après-midi, son débat général sur tous les aspects relatifs aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Le Comité spécial poursuivra ses travaux dans le cadre de son Groupe de travail sous la Présidence de M. Michel Duval (Canada).Le Comité spécial a accordé, cet après-midi, le statut d'observateur au Cameroun et à la République centrafricaine.
Dans le cadre de son débat général, le Comité spécial a entendu des interventions des délégations qui portaient à la fois sur des aspects généraux des opérations de maintien de la paix, et sur la réforme en cours du Département des opérations de maintien de la paix. Dans l'ensemble, les délégations ont constaté le caractère pluridimensionnel des opérations de maintien de la paix de l'après guerre froide, compte tenu de la complexité croissante des conflits. En effet, le mandat de ces missions comprend de plus en plus une composante civile importante, notamment de police civile. A cet égard, tout en reconnaissant le rôle croissant de la police civile, de nombreux intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de faire une distinction claire entre les fonctions militaires et les fonctions de la police civile sur le terrain. Par ailleurs, la plupart des délégations ont favorablement accueilli la décision du Secrétariat de renforcer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales en matière de maintien de la paix. Ils ont toutefois insisté sur le rôle prioritaire de l'ONU dans ce domaine et sur le fait que toute action prise dans le cadre de ces partenariats doit faire l'objet d'une autorisation du Conseil de sécurité.
Partant du constat qu'une base financière saine constitue une condition préalable au bon fonctionnement du Département des opérations de maintien de la paix, les intervenants ont, pour la plupart, appelé les Etats Membres à s'acquitter pleinement et sans conditions de leurs obligations financières à l'égard de l'Organisation. Ils ont également mis l'accent sur la nécessité de garantir une formation adéquate au personnel de maintien de la paix, et de lui fournir les moyens logistiques et financiers requis pour s'acquitter de sa tâche. En ce qui concerne le processus de réforme en cours au Département, le système des arrangements des forces et moyens en attente a été largement soutenu par les délégations qui considèrent qu'il constitue l'instrument le plus efficace pour renforcer la capacité de réponse et de déploiement rapide des Nations Unies.
Le Comité spécial a entendu cet après-midi les déclarations des délégations suivantes: Jamaïque, Tunisie, Georgie, République arabe syrienne, Roumanie, Bolivie, Colombie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Inde, République islamique d'Iran, Ethiopie. L'Observateur de l'Ordre militaire souverain de Malte a également pris la parole.
Le Groupe de travail du Comité spécial se réunira du mardi 30 mars au jeudi 1er avril.
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Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque), après s'être associée à son tour au discours prononcé par le représentant de la Jordanie au nom du Mouvement des pays non alignés, elle a déclaré que tous les efforts devraient être réalisés pour renforcer la Division des opérations de maintien de la paix. Son efficacité dépend, entre autres, de sa capacité à déployer rapidement les forces sur le terrain, de la disponibilité de ses ressources financières adéquates, de la planification des opérations. La représentante a noté que depuis la dernière session du Comité, le paysage politique du maintien de la paix a changé de façon dramatique, spécialement ces derniers mois.
La représentante, remarquant la diminution rapide des opérations de maintien de la paix, a estimé que ces dernières sont en danger d'extinction. Elle a rappelé que le nombre de "Casques bleu" était passé de 80 000 à 14 000 au cours de ces cinq dernières années. Il est paradoxal, a-t-elle affirmé, que les capacités d'action des Nations Unies aient été sous-utilisées, alors que ces dernières années justement l'Organisation a davantage investi dans l'expertise des conflits. La représentante a déclaré que son pays restait acquis au principe de primauté des Nations Unies dans de telles opérations et dans le rôle prééminent du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationale. Elle a noté que, de plus, la diplomatie préventive et la reconstruction de la paix après les conflits étaient au coeur des efforts de maintien la paix de l'ONU. Ainsi, il est de la plus haute importance pour les Nations Unies de mettre au point un mécanisme d'alerte précoce afin d'agir avant l'éclatement des conflits.
Faisant référence aux opérations menées par des organisations régionales ou inter-étatiques en faveur du maintien de la paix, la représentante a déclaré que de telles actions devaient rester complémentaires de celles menées par l'ONU. Elle a souligné le lien inextricable entre paix et développement. Poursuivre les objectifs de paix et de sécurité n'a guère de sens, a-t-elle déclaré, si l'on ne définit pas des plans destinés à soutenir la croissance économique et le développement. D'autre part, la représentante a estimé que le contrôle du flux des armes et les mesures de désarmement devraient être un élément essentiel d'une approche intégrée du maintien de la paix et de la prévention des conflits. Elle a en outre, souligné l'importance de délivrer aux médias des informations adéquates sur le déroulement des opérations, dans la mesure où ce sont eux qui modèlent l'opinion publique. Une stratégie complète d'information devrait accompagner les opérations de maintien de la paix.
Abordant le rapport du Secrétariat sur l'exécution des recommandations du Comité spécial, la représentante s'est déclarée préoccupée par le fait que le projet de directives à la police civile n'ait pas été achevé. En outre, elle a regretté l'absence de parité entre les femmes et les hommes au niveau élevé des opérations de maintien de la paix et dans les troupes de la police civile. Tout en se disant satisfaite des efforts déployés pour améliorer les procédures d'achat, elle a regretté qu'un manque de transparence demeure.
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M. ALI HACHANI (Tunisie) a constaté que les opérations de maintien de la paix se trouvent confrontées à de nouveaux défis. Ces défis requièrent une réflexion approfondie qui doit aboutir à des directives plus claires pour la conduite efficace des opérations de maintien de la paix en les dotant notamment de ressources humaines et matérielles appropriées. M. Hachani a toutefois souligné que, en dépit de la complexité croissante des conflits, les opérations de maintien de la paix doivent toujours se conformer aux buts et aux principes consacrés par la Charte des Nations Unies, notamment les principes de souveraineté, d'intégrité territoriale, de l'indépendance politique des Etats ainsi que de non-ingérence dans les affaires intérieures. La réussite de ces opérations dépend aussi, selon lui, du consentement des parties concernées, de l'impartialité et du non-recours à la force sauf en cas de légitime défense.
M. Hachani estime que les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente jouent un rôle capital dans l'amélioration de la capacité d'intervention rapide de l'ONU et a réitéré le soutien de son pays à ces arrangements. S'agissant de la participation de la police civile aux opérations de maintien de la paix, la Tunisie espère qu'un effort accru sera entrepris pour l'élaboration de directives et de principes définissant clairement le rôle de la police civile pour le distinguer des activités militaires. M. Hachani a également souligné le fait que les problèmes financiers de l'Organisation continuent à entraver les activités de maintien de la paix et les efforts tendant à améliorer leur efficacité, ainsi que la capacité de l'ONU à rembourser les pays contributeurs de troupes et d'équipements. Il a déclaré que, par conséquent le paiement à temps par les Etats Membres de leurs quotes-parts aiderait à la solution de ce problème.
M. Hachani considère que, alors que les Nations Unies demeurent la pierre angulaire du maintien de la paix et de la sécurité internationales, les organisations régionales et sous-régionales peuvent, en étroite collaboration avec l'Organisation et dans le cadre du chapitre VIII de la Charte, apporter une contribution importante à l'oeuvre de la paix. Dans ce cadre, le soutien des Nations Unies et de la communauté internationale à l'action de l'OUA et à son mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits est d'autant plus important que le nombre de foyers de tensions en Afrique n'a cessé d'augmenter. M. Hachani a toutefois souligné que les efforts déployés pour renforcer la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix n'exonère pas la communauté internationale des obligations collectives prévues par la Charte qui confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
M. PETER CHKHEIDZE (Géorgie) a déclaré que son Gouvernement attache une importance particulière à la planification et à la mise en oeuvre effective des opérations de maintien de la paix. Il a ajouté que les opérations doivent être planifiées en fonction des circonstances particulières dans le pays concerné, et que les forces de maintien de la paix doivent être en mesure de s'adapter aux conditions changeantes sur le terrain. Le niveau d'engagement
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et les actions des parties ainsi que la situation dans la zone de conflit devraient déterminer, selon M. Chkheidze, la proportion des composantes militaire, politique, légale, humanitaire et civile des opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Il a rappelé que depuis six ans la MONUG contribue aux efforts pour trouver une solution pacifique au conflit en Abkhazie, Géorgie. Il déplore toutefois que les efforts de la mission ne correspondent pas adéquatement à l'intensité croissante des tensions dans la zone de conflit. A cet égard, la Géorgie considère que quatre considérations majeures devraient être intégrées dans le mandat de l'opération à savoir : le retour libre des réfugiés et des personnes déplacées à leurs foyers avec des garanties de sécurité; des programmes de réhabilitation économique de la zone de conflit; la sécurité du personnel de la MONUG et des démarches pour une solution politique au conflit. Compte tenu de cela, M. Chkheidze a déclaré qu'il était temps d'élargir le mandat de la MONUG et qu'il espérait que ces propositions seront prises en compte dans la mise en oeuvre de l'opération en Georgie.
M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré que les opérations de maintien de la paix sont un outil important pour la préservation de la paix et de la sécurité dans le monde, même si elles ne sont pas en elles-mêmes une solution aux problèmes. Le représentant a affirmé que ces opérations de maintien de la paix doivent suivre des calendriers précis et doivent tenir compte des situations particulières.
Ces opérations ont commencé il y a de cela 50 ans au Moyen- Orient et continuent de jouer un rôle utile a-t-il déclaré, regrettant que la paix n'ait pu être concrétisée au Moyen Orient en raison de la politique d'expansion d'Israël. Il importe a-t-il insisté, que l'ONU dispose d'une force en attente prête à intervenir le cas échéant. Il s'est félicité de la résolution de l'Assemblée relative à l'emploi du personnel fourni à titre gracieux et de l'engagement du Secrétariat à ce propos. En revanche, il a déclaré ne pas partager l'avis du Secrétaire général selon lequel la mise en oeuvre de cette résolution peut être source de difficultés.
Le représentant a insisté sur la nécessité de distinguer clairement entre Opérations de maintien de la paix et activités humanitaires. Il faut un équilibre entre le rôle du Conseil de sécurité et celui de l'Assemblée générale qui est quant à elle responsable des activités humanitaires de l'ONU. En ce qui concerne la politique des achats et en dépit de certaines améliorations, nous regrettons que peu d'achats soient effectués avec les pays en développement ainsi qu'un manque de transparence.
M. ION GORITA (Roumanie) a apporté son soutien à la déclaration faite par le représentant de l'Allemagne au nom de l'Union européenne. Il s'est déclaré attaché au rôle universel et de premier plan joué par les Nations Unies en matière de maintien de la paix et de sécurité internationale. Le représentant a déclaré que de telles opérations, en dépit de leur nombre
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décroissant, revêtent une importance fondamentale. Il a exprimé sa préférence pour un débat orienté vers des questions concrètes et centré sur les défis auxquels sont actuellement confrontés les opérations de maintien de la paix. La Roumanie soutient activement ces opérations et se félicite de l'établissement de l'état major de mission à déploiement rapide. Le représentant a toutefois insisté sur la nécessité d'affecter du personnel militaire de niveau approprié, afin d'assurer l'efficacité de ce mécanisme. Il a déclaré que son pays participe activement aux opérations de maintien de la paix entreprises par des organisations régionales. A son avis, le succès des opérations de maintien de la paix du prochain millénaire dépendra de la coopération entre les militaires et la société civile.
M. ALBERTO SALAMANCA (Bolivie) a estimé qu'il est important de renforcer la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain y compris à travers une meilleure formation à la fois des composantes militaire et civile des opérations. Par ailleurs, la Bolivie attache un intérêt particulier à la question du déminage. M. Salamanca a rappelé à cet égard que son pays a signé et ratifié les accords d'Oslo et d'Ottawa, et a appelé les Etats Membres à en faire de même.
Le soutien de la Bolivie aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies s'est traduit en particulier par sa contribution de contingents de police civile aux missions en Haïti et au Mozambique. Par ailleurs, les forces armées boliviennes reçoivent actuellement une formation à la suite de laquelle elles pourront être mises à la disposition des arrangements des forces et moyens en attente de l'ONU.
M. JUAN CARLOS LONDOÑO (Colombie) a affirmé que les opérations de maintien de la paix sont utiles à la stabilité des relations internationales. Il a insisté sur la nécessité de mettre au point des opérations avec l'assentiment des parties concernées et de définir des objectifs clairs et précis. Leur succès, a-t-il estimé, dépend de la capacité de l'Organisation d'entreprendre une action qui tienne compte, dans chaque cas, de la nature unique de chaque situation. Il ne saurait y avoir de réponse universelle à tous les conflits. Il faut réfléchir aux éléments qui nuisent aux succès de ces opérations, tels que le trafic illicite des armes de petit calibre par exemple, qui causent des milliers de morts dans la population civile. Le représentant s'est félicité de l'élimination graduelle du personnel fourni a titre gracieux. Toutefois il a douté de l'utilité de l'observation inscrite dans le rapport du Secrétaire général où il est dit que des effets néfastes pourraient découler de la réduction de ce type de personnel sans qu'aucune argumentation ne viennent la soutenir.
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M. JIMMY U. OVIA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie au nom du Mouvement des pays non alignés. Il a également appuyé les déclarations faite par le représentant de Fidji et des autres pays fournisseurs de contingents en ce qui concerne les remboursements dont l'ONU leur est redevable.
M. Ovia a rendu hommage au personnel de maintien de la paix des Nations Unies et des autres institutions spécialisées. Il a déclaré cependant, qu'il faudrait aujourd'hui réévaluer le rôle des Nations Unies par rapport au principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des états. Il a ajouté qu'une mission de maintien de la paix ne saurait être complète sans des mesures visant à consolider la paix après le conflit. M. Ovia a insisté sur la nécessité de trouver des solutions durables aux conflits régionaux dans les différentes parties du monde, et a rappelé dans ce contexte la situation à Bougainville. Le Gouvernement de la Papouasie-Nouvelle-Guinée a tenu à rendre hommage aux hommes et aux femmes de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de Fidji et de Vanuatu ainsi qu'à l'Organisation des Nations Unies pour les efforts qu'ils ont déployés dans le règlement de ce conflit.
Abordant la situation financière difficile de l'Organisation, et par conséquent du Département des opérations de maintien de la paix, M. Ovia a appelé tous les Etats Membres à s'acquitter de leurs obligations financières à l'égard de l'Organisation dans les meilleurs délais. Pour ce qui est des procédures d'achat du Département, M. Ovia estime qu'il faut veiller à garantir des opportunités justes et égales aux pays contributeurs de contingents.
M KAMALESH SHARMA (Inde) a déclaré que les opérations de maintien de la paix doivent être considérées comme un élément dans le cadre d'action, plus large, des Nations Unies et que la prévention des conflits ne peut se limiter à des efforts diplomatiques et militaires mais doit s'attaquer aux causes socio-économiques des conflits.
Le représentant a affirmé que le rôle des Nations Unies en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix ne doit pas être compromis. Il s'est dit étonné de constater que le Conseil de sécurité intervienne dans des domaines tels que les droits de l'homme, le droit humanitaire ou le désarmement, qui relèvent normalement d'autres organes des Nations Unies, alors qu'il se trouve dans le même temps concurrencé dans son rôle prééminent en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le rôle du Conseil dans ce domaine est compromis par une tendance à entreprendre des actions sans qu'il ait donné son autorisation, l'action actuellement menée par l'OTAN en République fédérale de Yougoslavie en est un des exemples les plus flagrants. D'autre part, le représentant a estimé que le rôle du Conseil en matière de maintien de la paix se trouve sérieusement compromis par la crise financière à laquelle est confrontée l'Organisation. Il a en outre regretté que l'intervention croissante des organisations régionales dans les opérations de maintien de la paix remettent en cause le leadership naturel du Conseil en
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la matière. Le représentant a douté de l'efficacité d'opérations de la coercition. Il a indiqué que la réconciliation nationale, le pluralisme, et le développement économique étaient les meilleurs moyens de résoudre les conflits d'origine ethnique. Il est paradoxal, a-t-il déclaré, que l'accent soit actuellement mis sur l'humanitaire tandis que l'assistance au développement est restreinte.
Le représentant a ensuite abordé le rapport du Secrétaire général sur l'application des recommandations du Comité. Il a souhaité que les procédures de recrutement mises en place pour remplacer le personnel fourni à titre gracieux soit transparentes et basées sur des critères uniformes. Il s'est interrogé sur le risque de confusion entre opérations humanitaires et de maintien de la paix avec la création envisagée d'opérations multidisciplinaires. Le représentant a rappelé que son pays avait contribué à de nombreuses opérations de maintien de la paix sur tous les continents et qu'il faisait de son soutien à ces opérations de l'ONU une profession de foi.
M. MEHDI DANESH-YAZDI (République islamique d'Iran) a affirmé que les opérations de maintien de la paix doivent strictement respecter les principes de la Charte à savoir le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats ainsi que celui de la non-ingérence dans les affaires intérieures. Toutefois, le consentement des parties concernées, l'impartialité du personnel de maintien de la paix et le non-recours à la force sauf en cas de légitime défense sont également des principes extrêmement importants et dont dépend le succès des opérations de maintien de la paix. La République islamique d'Iran est d'avis que, pour être efficaces, ces opérations doivent avoir un mandat, des objectifs et une structure de commandement clairement définis. L'Iran réaffirme également le rôle prioritaire des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Par conséquent, les efforts régionaux dans ce domaine doivent être fondés sur les principes de la Charte des Nations Unies et respecter les prérogatives des différents organes du système des Nations Unies, en particulier du Conseil de sécurité.
Sur le plan opérationnel, la délégation iranienne considère que le système des arrangements des forces et moyens en attente est un instrument clef de l'amélioration de l'efficacité du Département des opérations de maintien de la paix et que ce système mérite par conséquent d'être renforcé. Dans ce contexte, l'Iran a exprimé sa volonté de participer à ces arrangements. En ce qui concerne les consultations, l'Iran partage la position des non-alignés qui demandent que le Secrétariat transmette de manière plus régulière les informations nécessaires aux Etats Membres concernés. Par ailleurs, l'Iran souhaite que les procédures de recrutement du Département des opérations de maintien de la paix soit transparentes et fondées sur les principes compris dans les articles 100 et 101 de la Charte. La priorité devrait être accordée aux candidats des pays qui n'ont pas encore été représentés au sein du Département. En ce qui concerne la formation du
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personnel de maintien de la paix, l'Iran estime que, alors que la formation qui est assurée par les pays contributeurs de contingents est importantes, les Nations Unies ont également un rôle important à jouer dans ces activités de formation.
M. BERHANEMESKEL NEGA (Ethiopie) a déclaré que les opérations de maintien de la paix restent l'un des instruments importants à la disposition de la communauté internationale dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Toutefois, le représentant considère que leur succès dépend du strict respect des principes directeurs et des normes contenus dans la Charte des Nations Unies, en particulier les principes du respect de la souveraineté de l'Etat, de l'intégrité territoriale, de la non ingérence dans les affaires intérieures et du consentement des Etats visés par les opérations de maintien de la paix. En outre, un mandat clair et réalisable ainsi que des ressources appropriées sont indispensables au succès de ces opérations. L'Ethiopie estime que la responsabilité première en matière de maintien de la paix revient aux Nations Unies, ce qui n'exclut pas que les organisations et les arrangements régionaux puissent apporter une contribution importante en matière de prévention et de règlement des conflits dans leurs régions. A ce titre le représentant a déclaré attacher la plus grande importance à la coopération entre les Nations unies et l'OUA. Il a insisté sur la nécessité pour renforcer la capacité de maintien de la paix de l'Afrique, de faire, en particulier, un usage effectif des mécanismes de prévention de l'OUA.
Rappelant que le financement des opérations de maintien de la paix reste un sujet de préoccupation, le représentant a appelé tous les Etats membres à verser leurs contributions à l'Organisation dans les meilleurs délais.
M. JOSE ANTONIO LINATI-BOSCH (Ordre militaire souverain de Malte) a rappelé qu'il y a 900 ans que l'Ordre militaire souverain de Malte a commencé ses activités humanitaires par la création d'un hôpital à Jérusalem en 1099. Cet engagement de l'Ordre dans l'assistance médicale l'a amené à participer aux efforts de maintien de la paix des Nations Unies depuis 1991 en particulier en Amérique centrale, au Guatemala, au Rwanda, en République du Congo, au Cambodge, et en Ouganda. L'Ordre militaire souverain de Malte considère que les opérations de maintien de la paix comprennent à la fois la diplomatie préventive et le déploiement préventif.
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