En cours au Siège de l'ONU

GA/PKO/161

LES PAYS FOURNISSEURS DE CONTINGENTS DEMANDENT DES CONSULTATIONS PLUS FREQUENTES AVEC LE CONSEIL DE SECURITE

26 mars 1999


Communiqué de Presse
GA/PKO/161


LES PAYS FOURNISSEURS DE CONTINGENTS DEMANDENT DES CONSULTATIONS PLUS FREQUENTES AVEC LE CONSEIL DE SECURITE

19990326 Le Comité des opérations de maintien de la paix a poursuivi, ce matin, son débat général sur tous les aspects relatifs aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Dans ce cadre, le Comité spécial a entendu les déclarations des délégations suivantes : Pérou, Népal, Afrique du Sud, Slovaquie, Bulgarie, Ukraine, Maroc, Malaisie, Fidji, Zambie et Algérie.

Suite aux décisions récentes du Conseil de sécurité de mettre fin à certaines opérations de maintien de la paix, plusieurs délégations ont exprimé leur inquiétude face au sujet de la capacité de l'Organisation de s'acquitter de ses responsabilités en matière de maintien de la paix dans des situations difficiles sur le terrain. Plusieurs des délégations ont de nouveau insisté sur le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les mécanismes et organismes régionaux. Par ailleurs, certains intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de tenir des consultations plus fréquentes entre les pays fournisseurs de contingents et le Conseil de sécurité, et ont également suggéré que les pays concernés soient associés à ces consultations.

Le Comité spécial se réunira de nouveau cet après-midi à 15 heures. Il devrait alors achever son débat général.

Débat général

M. TUDELA (Pérou) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie au nom des pays non alignés.

Il a réaffirmé l'importance des opérations de maintien de la paix tout en affirmant qu'elles ne sont pas une fin en soi mais un moyen pour parvenir à la paix et la sécurité internationales. Le Pérou croit en ces opérations et estime qu'il faut les redéfinir en fonction des défis nouveaux compte tenu de la nature plus complexes des conflits actuels. En vue d'être en mesure de participer activement à ces opérations, le Pérou envoie son personnel à des stages de formation dans ce domaine. Il est disposé à contribuer aux opérations de maintien de la paix en fonction des moyens dont il dispose.

Le Pérou appuie l'idée que les opérations de maintien de la paix doivent être composées de personnel bien formé et disposer d'une logistique appropriée. Rappelant que, du fait de la nature changeante des conflits, les opérations de maintien de la paix touchent des domaines divers, M. Tudela a notamment mis l'accent sur le rôle croissant des agents civils. Il a déclaré que les défis du nouveau siècle exigent que l'on développe des liens plus étroits entre les composantes militaires et les composantes civiles des opérations de maintien de la paix. Dans ce contexte, M. Tudela pense que, parallèlement aux nouvelles tâches que doivent assumer ces opérations, l'Organisation doit accorder une importance particulière à la question de la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain, ce qui suppose notamment un engagement en ce sens des parties aux conflits. Par ailleurs, il est nécessaire de définir clairement les mandats des composantes militaires et de la composante civile de façon à ce qu'il n'y ait pas de chevauchements. En outre, le Pérou estime qu'il est important d'augmenter la participation des femmes aux différents niveaux des opérations de maintien de la paix. M. Tudela a également réaffirmé le rôle croissant de la police civile. Il pense qu'il est indispensable qu'il y ait une réforme du Département pour en augmenter la capacité de déploiement rapide, et, dans ce cadre, insiste sur la nécessité de veiller à une représentation géographique équitable au sein du Département.

M. HIRA BAHADUR THAPA (Népal) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie au nom du Mouvement des pays non alignés.

Il a réaffirmé que, dans le domaine des opérations de maintien de la paix, certains principes restent valables et ne doivent pas changer, à savoir le respect des dispositions de la Charte, le respect de la souveraineté de l'Etat, de l'intégrité territoriale, de la non-ingérence dans les affaires internes, l'autorisation du Conseil de sécurité et le consentement des états concernés. En ce qui concerne le rôle des organisations régionales dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le Népal partage l'opinion de M. Miyet selon laquelle aucun arrangement régional ne peut toutefois remplacer la responsabilité première des Nations Unies dans ce domaine. M. Thapa a ajouté que ce type de partenariat doit faire l'objet

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d'une autorisation du Conseil de sécurité. En outre, il estime que les partenariats régionaux ne doivent pas devenir une moyen pour les Nations Unies de rester à l'écart car cela pourrait provoquer une tendance aux interventions unilatérales par un Etat ou un groupe d'Etats sans l'autorisation du Conseil de sécurité.

M. Thapa a également abordé la question de la capacité du Département des opérations de maintien de la paix dans le domaine de la planification, et sur les plans opérationnel et logistique. Dans l'ensemble, la délégation du Népal est satisfaite de l'efficacité générale du Département, en particulier après l'élimination progressive du personnel prêté à titre gracieux dont les effets négatifs tant appréhendés ne se sont pas encore faits sentir. Par ailleurs, M. Thapa a déclaré que la capacité de déploiement rapide des Nations Unies doit être renforcée et que, pour cela, il faudrait qu'un nombre plus important d'Etats Membres participe au système des arrangements des forces et moyens en attente.

M. LESLIE GUMBI (Afrique du Sud) a rappelé qu'immédiatement après les élections en 1994, l'Afrique du Sud était confrontée avec une catastrophe internationale majeure, le génocide au Rwanda. Elle avait alors appelé à oeuvrer étroitement avec les Nations Unies, l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et les autres partenaires internationaux pour empêcher la continuation de ces atrocités et pour tenter de venir en aide à ce pays touché. Le premier remède qui est venu à l'esprit était le maintien de la paix, voire même l'instauration de la paix. L'Afrique du Sud, tout en étant peut-être un candidat potentiel en matière de maintien de la paix, ne disposait pas de la capacité structurelle, administrative et matérielle pour contribuer de manière efficace à toute initiative multilatérale. Bien que l'Afrique du Sud ne soit pas en mesure de contribuer immédiatement aux activités de maintien de la paix, elle a exploré les moyens lui permettant de palier à cette incapacité. Le 21 octobre 1998, le gouvernement a approuvé la participation de l'Afrique du Sud aux missions de paix et se déclare convaincu que le Parlement sud-africain entérinera cette décision en juin prochain.

L'Afrique du Sud reconnaît que le maintien de la paix a évolué. Les opérations de maintien de la paix sont désormais plus complexes et multidimensionnelles et leurs tâches dépassent largement la simple vérification d'un cessez-le-feu. De l'avis de M. Gumbi, il est essentiel de s'attaquer aux causes profondes des conflits pour empêcher toute escalade ou résurgence de la violence. La délégation sud-africaine estime qu'une action rapide fondée sur une analyse appropriée des premiers signes alarmants est nécessaire pour éviter l'éclatement de confrontations. L'Afrique du Sud envisage une interaction vigoureuse entre les différents ministères impliqués dans le règlement des différends, les organisations internationales telles que la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'OUA et les Nations Unies, ainsi que la société civile. La participation de l'Afrique du Sud aux opérations de maintien de la paix - qu'il s'agisse de diplomatie préventive, de vérification des élections, de respect du cessez-le-feu ou de

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l'instauration de la paix - sera guidée par les principes sur lesquels sa politique nationale est fondée. Le représentant a fait remarquer qu'il est nécessaire de trouver les ressources financières adéquates pour déployer des Sud-Africains dans les missions de maintien de la paix. Pour faciliter la participation de l'Afrique du Sud aux opérations de maintien de la paix, le Gouvernement mettra en place prochainement le Bureau national pour la coordination des opérations de maintien de la paix, dans le cadre du Ministère des affaires étrangères.

M. PETER TOMKA (Slovaquie) a estimé que les conflits actuels ont un caractère multidimensionnel et doivent être réglés de manière globale. Alors que chaque conflit doit être traité individuellement, il est nécessaire d'adopter une approche intégrée dans chaque cas. Toutes les étapes des efforts de paix exigent la même attention - diplomatie préventive, maintien de la paix et rétablissement de la paix après les conflits. Cette dernière phase est d'une importance cruciale pour garantir des résultats à long terme. Ceux qui ont suivi étroitement la situation dans les Balkans ou dans certains pays africains savent que la tâche n'est pas facile. Au cours des dernières années, la reconstruction d'un pays déchiré par la guerre a impliqué la participation d'un certain nombre de partenaires et différentes mesures. A cet égard, le renforcement du rôle du Représentant spécial du Secrétaire général, qui a autorité sur toutes les entités des Nations Unies sur le terrain dans le cadre des opérations de maintien de la paix à caractère multidimensionnel, constitue une étape importante. La délégation slovaque se félicite de la finalisation des directives à l'intention des représentants spéciaux établies par le Secrétariat en vue de définir davantage la coordination dans le cadre des opérations multidimensionnelles. Il est également vital de garantir une coordination efficace entre les composantes politique et militaire d'une opération des Nations Unies, d'une part, et les composantes humanitaire et des droits de l'homme, d'autre part. Il faudrait également élaborer des directives communes pour la participation dans les opérations humanitaires conformément aux principes établis. M. Tomka s'est félicité par ailleurs de l'étude sur la collecte des armes, la démobilisation et la réintégration des anciens combattants réalisée par le Groupe des enseignements tirés des missions du Département des opérations de maintien de la paix.

Compte tenu du rôle crucial joué par le Département en matière de planification, d'organisation et de coordination les aspects opérationnels des opérations de maintien de la paix, la délégation slovaque attache une grande importance à sa restructuration visant à garantir une meilleure efficacité. Les réformes structurelles devraient améliorer la synergie des efforts déployés dans le cadre du Département et assurer une coordination politico- militaire à tous les niveaux. Il faudrait accorder la même attention au maintien de la continuité de l'expertise militaire après le départ du personnel prêté à titre gracieux. Comme le suggère le Secrétaire général dans son rapport sur la mise en oeuvre des recommandations du Comité spécial, une réduction importante des postes militaires dans le Département pourrait avoir

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une incidence négative sur le rôle du Département face aux nouvelles exigences. La Slovaquie a toujours reconnu la contribution du personnel militaire prêté à titre gracieux pour permettre au Département de fonctionner efficacement en période de contraintes budgétaires. La crise financière de l'Organisation a entraîné des retards dans le remboursement des pays fournisseurs de contingents. La Slovaquie figure parmi les pays fournisseurs de contingents qui ont réglé intégralement et dans les délais impartis leurs contributions au titre du budget ordinaire de l'Organisation et au titre du budget des opérations de maintien de la paix, a rappelé M. Tomka. Sa délégation appuie la proposition du Canada d'accélérer les procédures de mise en oeuvre des recommandations du Comité spécial.

M. VLADIMIR SOTIROV (Bulgarie) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de l'Allemagne au nom de l'Union européenne et des pays associés.

Il estime que, dans le contexte des défis importants posés à la paix et à la sécurité internationales, les opérations de maintien de la paix restent l'instrument le plus efficace pour la gestion des crises, et cela en dépit du déclin de leur nombre. Il est convaincu que le nouveau concept pluridimensionnel des opérations de maintien de la paix des Nations Unies qui se fonde sur l'inclusion dans leurs mandats de dimensions politique, militaire, humanitaire, surveillance du respect des droits de l'homme, reconstruction , reflète de manière adéquate la complexité des conflits de l'après guerre froide. Il a ajouté que la réforme du Département des opérations de maintien de la paix actuellement en cours permettra de développer la capacité du Département à s'acquitter de ces nouvelles fonctions.

La Bulgarie participe aux efforts de maintien de la paix dans trois régions à savoir en Bosnie-Herzégovine, au Tadjikistan et en Angola. En outre, elle accorde une importance particulière aux activités de maintien de la paix de l'ONU en Europe du sud-est. Compte tenu de la proximité du Kosovo, la Bulgarie est inquiète face aux éventuelles répercussions que l'escalade de ce conflit pourrait avoir sur la région. Dans ce contexte, M.Sotirov a rappelé l'importance que de nombreuses délégations ont accordé, dans le dernier débat de ce Comité, aux questions de l'amélioration du système d'alerte rapide et des activités préventives de l'ONU. A cet égard, il a estimé que les activités de la force de déploiement préventif des Nations Unies en Macédoine (FORDEPRENU) ont été très positives dans la mesure où elles ont contribué à éviter que le conflit qui sévit en ex-Yougoslavie ne s'étende à la Macédoine. Compte tenu de ce constat, la Bulgarie regrette que le Conseil de sécurité n'ait pas pris la décision de proroger le mandat de la FORDEPRENU. Il a ajouté que la Bulgarie partage l'inquiétude de certaines délégations au sujet de la clôture de certaines missions qui n'étaient pas en mesure de s'acquitter de leur mandat en raison d'un environnement difficile. M. Sotirov a déclaré que, lorsque des défis sérieux ne sont pas correctement relevés, la crédibilité des Nations Unies peut être entamée, notamment en ce qui concerne

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leur capacité à remplir les responsabilités qui leur incombent en vertu des Chapitre I et VIII de la Charte, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

La Bulgarie partage l'opinion selon laquelle les organisations régionales et sous-régionales peuvent efficacement contribuer au règlement de conflits locaux. Aussi a-t-elle soutenu la création d'une force de paix régionale en tant qu'initiative commune des pays appartenant au Partenariat du sud-est européen pour la paix et des membres régionaux de l'OTAN.

En ce qui concerne la capacité de réponse rapide des Nations Unies, qui constitue un facteur de succès des opérations de maintien de la paix selon M. Sotirov, la Bulgarie est en faveur du renforcement du système des arrangements des forces et moyens en attente à travers la mise en place d'unités nationales et multinationales de déploiement rapide.

M. VOLODYMYR YEL'CHENKO (Ukraine) a estimé que le succès de la coopération entre les Nations Unies et l'OTAN en Bosnie-Herzégovine, entre les Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Croatie, et entre les Nations et l'OUA et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en Afrique, est encourageante et devrait être développée davantage. L'Ukraine réaffirme son attachement à une répartition des tâches réaliste entre les Nations Unies et les mécanismes et organismes régionaux. En même temps, dans le cadre de ces activités conjointes, le rôle suprême des Nations Unies, et en particulier le Conseil de sécurité, ne peut être remis en cause. Le rôle de la composante de police civile est considérablement accru dans les opérations de maintien de la paix actuelles, ainsi qu'au stade du rétablissement de la paix après les conflits. La police civile a fait preuve de son efficacité et de sa crédibilité dans un certain nombre de missions de maintien de la paix récentes, en particulier dans celles en Bosnie-Herzégovine, en Croatie, en Angola et en Haïti. Dans ce contexte, la délégation ukrainienne souhaite que le Secrétariat finalise très prochainement le projet de directives concernant le rôle de la police civile.

Par ailleurs, l'Ukraine se félicite des mesures prises en vue d'accorder une attention particulière et une assistance continue pour prévenir, gérer et régler les conflits en Afrique, notamment le rapport du Secrétaire général intitulé "Les causes de conflit et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique". M. Yel'chenko s'est félicité également de la coopération accrue entre l'OUA et les Nations Unies dans le domaine du renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix et de la stratégie de formation aux opérations multidimensionnelles en Afrique. Concernant la sécurité du personnel des opérations de maintien de la paix, M. Yel'chenko s'est réjoui de l'entrée en vigueur le 15 janvier 1999 de la Convention sur la protection du personnel des Nations Unies et personnel associé. Il a émis l'espoir que cet instrument contribuera à créer une nouvelle phase dans la conduite des opérations de maintien de la paix. L'Ukraine, qui a toujours été un fervent défenseur du renforcement de la

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capacité des Nations Unies de répondre promptement aux situations de crise dans le monde, se prononce en faveur du renforcement des arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et au déploiement rapide.

M. AHMED SNOUSSI (Maroc) a déclaré qu'il souscrivait à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie au nom du mouvement des non-alignés. Il a noté que les Nations Unies ont vu leur rôle en matière de maintien de la paix évoluer, ces dernières années, en particulier dans le domaine de la prévention et du rétablissement de la paix. M. Snoussi a rappelé que, pour éviter tout débordement de ces activités complexes, la communauté internationale a élaboré un certain nombre de principes fondamentaux pour régir ces opérations, notamment le consentement des parties concernées, sur la base du respect du principe de l'égalité souveraine des Etats, de leur intégrité territoriale et de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, l'impartialité, la neutralité et le recours à la force qu'en cas de légitime défense. M. Snoussi s'est félicité de l'essor de la diplomatie préventive grâce au recours de plus en plus fréquent aux bons offices du Secrétaire général ou de ses représentants spéciaux et personnels. Il a déclaré que, lorsque la diplomatie préventive ne parvient pas à empêcher l'éclatement d'un conflit et que les Nations Unies doivent intervenir pour rétablir la paix, les Etats Membres doivent lui accorder les ressources humaines et financières nécessaires pour l'accomplissement de leur mission. Il a ajouté que l'assistance humanitaire, la protection des civils, le désarmement des combattants, le déminage et l'aide à la reconstruction ne peuvent se concevoir sans l'appui et la générosité de la communauté internationale.

En ce qui concerne la question du statut des forces des opérations de maintien de la paix, la délégation marocaine demeure fermement convaincue que chaque accord, pour être applicable, doit tenir compte des variantes politiques, stratégiques et juridiques de chaque situation et qu'il ne serait pas réaliste d'essayer d'imposer le même type d'accord pour des situations différentes. Le Maroc soutient l'idée d'institutionnaliser les consultations entre les fournisseurs de contingents et le Conseil de sécurité, tant en ce qui concerne la création de nouvelles missions que l'élargissement de missions existantes. Les pays concernés devraient également être associés à ces consultations. Par ailleurs, compte tenu du rôle croissant de la police civile dans les opérations de maintien de la paix, le Maroc pense qu'il est nécessaire d'établir une nette distinction entre les activités de la police et celles des militaires, et qu'il faudrait intégrer pleinement l'élément police civile dans la phase de planification des opérations.

M. ABDUL KHALID OTHMAN (Malaisie) s'est félicité du rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre des recommandations du Comité spécial pour les opérations de maintien de la paix. Sa délégation note avec satisfaction que toutes les questions soulevées par le Comité spécial ont été examinées dans le rapport. La Malaisie estime que le départ du personnel prêté à titre gracieux constitue une mesure importante. Le Département des opérations de maintien de la paix a maintenant une représentation géographique

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plus équilibrée. Cette mesure a toutefois permis aux Etats Membres, en particulier les pays en développement, de prêter des officiers compétents au Secrétariat à un moment où il faisait face à des contraintes budgétaires. Le représentant a toutefois fait remarquer que le Secrétariat aurait dû anticiper les changements requis par le départ du personnel prêté à titre gracieux et prendre les mesures appropriées en vue de son remplacement. Il est important pour le Secrétariat, en étroite coopération avec les Etats Membres, de faire des progrès et d'assurer le succès de l'Organisation.

Concernant le projet de directives sur la définition et la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix, la délégation malaisienne se félicite de cette initiative dans la mesure où ces directives contribueront à éliminer toute ambiguïté qui pourrait naître lorsque des contingents composés de personnel de différentes nationalités sont déployés sur le terrain. Pour ce qui est des consultations avec les pays fournisseurs de contingents, M. Othman a estimé que le Secrétariat pourrait communiquer les informations pertinentes directement et immédiatement aux missions permanentes respectives.

M. SAKIUSA RABUKA (Fidji) a déclaré que la pierre angulaire de l'action des Nations Unies continuera à être le maintien de la paix et de la sécurité internationales. La délégation de Fidji est prête a respecter ses obligations en vertu de la Charte en ce sens, ce qui se traduit notamment par le fait que Fidji a participé à de nombreuses opérations de maintien de la paix.

Fidji se félicite de l'augmentation de la fréquence des consultations entre les pays fournisseurs de contingents et le Conseil de sécurité. Sur la question du personnel du Département des opérations de maintien de la paix, Fidji estime qu'il faut veiller au respect de la transparence et de la répartition géographique équitable. En outre la délégation de Fidji demande plus de transparence dans les mesures disciplinaires prises à l'égard du personnel de maintien de la paix qui aurait commis des fautes professionnelles. En ce qui concerne la sécurité des gardiens de la paix et des travailleurs humanitaires, Fidji se félicite que la Convention pertinente soit enfin entrée en vigueur en janvier 1999 et accueille favorablement l'adoption du Statut de la Cour pénale internationale. Le Gouvernement de Fidji est en train de prendre les mesures nécessaires à sa signature et sa ratification.

Sur la question des accords régionaux, le Gouvernement de Fidji est disposé à jouer son rôle dans le cadre des arrangements régionaux sur la question de Bougainville. Ces arrangements régionaux ont permis de rétablir la paix à Bougainville, a-t-il fait remarquer en priant instamment la communauté internationale à soutenir ces efforts de paix par un apport financier et logistique.

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Par ailleurs, M. Rabuka a exprimé son inquiétude face au retards des remboursements aux pays contributeurs de contingents, ajoutant que, alors que ces montants peuvent sembler dérisoires pour les pays développés, ils représentent des montants importants pour les pays en développement à économies fragiles.

M. HUMPHREY KUNDA (Zambie) s'est déclaré fermement convaincu que les Nations Unies doivent bénéficier de la coopération des mécanismes et organismes régionaux pour gérer les crises dans différentes régions du monde. Toutefois, à l'exception de l'Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) et peut-être de la Communauté des Etats indépendants (CEI), aucune autre organisation régionale ne dispose de la capacité de déployer rapidement et efficacement une opération de maintien de la paix. M. Kunda a estimé que lorsque les efforts de médiation sont accomplis et que le cessez-le-feu est en place, les Nations Unies doivent jouer un rôle important. La communauté internationale doit être en mesure de fournir les ressources financières et l'appui logistique nécessaires. Ceux qui déclarent qu'il faut "laisser l'Afrique aux Africains" ne doivent pas freiner toute opération de maintien de la paix en Afrique. La délégation zambienne note avec satisfaction que le Secrétariat continue à coopérer avec l'Organisation de l'unité africaine (OUA) pour renforcer la capacité de l'organisation panafricaine de répondre aux crises. L'OUA ne peut jouer de rôle pivot que si ses structures sont renforcées pour faire face aux défis en matière de maintien de la paix et de la sécurité en Afrique. A cet égard, M. Kunda s'est rallié à l'appel du Secrétaire général adressé aux Etats Membres pour qu'ils fournissent les ressources financières qui pourront permettre à l'OUA d'envoyer des officiers militaires et du personnel civil au Siège des Nations Unies pour recevoir une formation en matière d'opérations de maintien de la paix.

M. NACERDINE SAI (Algérie) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie au nom des pays non alignés. Il a rappelé que leur mandat englobe désormais la protection des réfugiés, la consolidation des institutions, les activités humanitaires et l'assistance électorale. Tout en reconnaissant les réalisations accomplies par les opérations de maintien de la paix pour faire face aux différentes crises, M. Sai a déclaré qu'il reste beaucoup à faire pour que l'ONU surmonte tous les obstacles. La crise financière de l'Organisation notamment affecte directement la capacité de déploiement rapide du Département des opérations de maintien de la paix. M. Sai a exprimé son souhait de voir le système des arrangements des forces et moyens en attente se développer et a fait part au Comité de la volonté de l'Algérie d'y participer. L'Algérie a exprimé sa satisfaction devant les efforts déployés par le Département, en particulier dans le domaine de sa réforme et de l'élimination progressive du personnel fourni à titre gracieux. En ce qui concerne cette dernière question, l'Algérie demande selon quels critères les recrutements de certaines personnes ayant fait partie du personnel fourni à titre gracieux à des postes permanents au sein du Département a été fait.

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Par ailleurs l'Algérie se félicite des initiatives en vue de renforcer la coopération entre l'ONU et les organisations régionales, en particulier avec l'OUA. Elle accueille également favorablement les mesures visant à renforcer la capacité de maintien de la paix de l'Afrique, tout en insistant sur le rôle prioritaire que l'ONU doit continuer à jouer dans ce domaine.

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