POP/708

L'AMELIORATION DE LA CONDITION DES FEMMES ET L'EDUCATION, FACTEURS CLES DE L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE

25 mars 1999


Communiqué de Presse
POP/708


L'AMELIORATION DE LA CONDITION DES FEMMES ET L'EDUCATION, FACTEURS CLES DE L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE ET DU DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE

19990325 Les délégations estiment que l'homme doit être placé au centre des politiques et stratégies démographiques

Les stratégies et politiques mises en place au niveau national en vue de la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence internationale de la population et du développement (Le Caire, 1994) ont été au coeur du débat, cet après-midi, de la Commission de la population et du développement. La Commission s'est réunie en tant que Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation de l'application du programme d'action de la CIPD qui aura lieu du 30 juin au 2 juillet 1999. Plusieurs délégations ont indiqué que l'élaboration de leurs programmes nationaux avait été guidée par les liens entre la population et le développement, avec pour objectif de placer l'homme au centre des préoccupations. Dans la plupart des pays, les efforts ont visé à renforcer la qualité et l'accès aux soins de santé, avec un accent particulier sur la santé reproductive, et ont été assortis de mesures sociales en faveur de la femme. De l'avis de nombreuses délégations, une amélioration de la condition des femmes constitue un facteur clé dans l'élimination de la pauvreté et l'accélération du développement socioéconomique. Une autre priorité doit être la promotion de l'éducation, seule capable de promouvoir des comportements sexuels responsables permettant la prévention de grossesses précoces et de maladies, telles les maladies sexuellement transmissibles et le sida, et donc la diminution des taux alarmants de mortalité prévalant dans certains pays. De l'éducation de la jeunesse dépend l'équilibre d'une société qui donnerait à chacun des opportunités égales d'épanouissement.

Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Algérie, Roumanie, Pérou, Uruguay, Panama, Pakistan, Bénin, Ethiopie, Guinée, et République islamique d'Iran. L'Observateur de la Palestine est intervenu, de même que les organisations non gouvernementales suivantes : Fédération internationale pour la parenté planifiée; Conseil sur la jeunesse et la population des Pays-Bas; Centre de développement pour la population; Partenaires pour la population et le développement; AVSC International;Caucus de l'environnement; World information transfer, Inc.

Le Comité préparatoire poursuivra ses travaux vendredi à 10 heures.

Préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale

Suite du débat

Mme RACHIDA BENKHELIL (Algérie) a indiqué que le Programme d'action de la CIPD avait trouvé une large application sur le terrain en Algérie. Les années 90 ont été caractérisées par le renforcement de la politique de population. La transition démographique est aujourd'hui largement entamée et se traduit par un infléchissement rapide de l'accroissement naturel et une réduction substantielle des niveaux de fécondité. Des progrès tangibles ont été enregistrés en matière d'adhésion à la planification familiale qui concerne désormais plus de la moitié des couples. La planification familiale est développée dans le cadre global de la réhabilitation des soins de santé de base. Les programmes mis en oeuvre depuis la CIPD ont visé tout particulièrement l'élargissement de l'accessibilité aux services et l'amélioration du niveau qualitatif des prestations. La décentralisation constitue également une des priorités de l'organisation du système de santé, de façon à mieux répondre aux spécificités régionales et tendre à juguler les inégalités dans l'accès aux soins. La représentante a expliqué que les mécanismes institutionnels et le système statistique avaient été renforcés. La fin des années 90 est caractérisée en Algérie par l'amélioration tangible des indicateurs de scolarisation et d'emplois féminins. La femme est également plus présente au niveau des postes de décision et dans les assemblées élues.

De l'avis de l'Algérie, la mise en oeuvre future du programme d'action de la CIPD exige le renforcement de l'articulation entre population et développement dans le cadre d'une approche globale tenant compte à la fois des facteurs démographiques et des variables économiques, sociales et culturelles, et intégrant les questions des migrations, d'aménagement du territoire, d'environnement et la lutte contre la pauvreté. La santé de la reproduction est à placer dans le cadre global d'une politique de santé préventive basée sur l'amélioration des soins de santé de base. Il s'agit de renforcer la protection de la famille, en tant que cellule de base de la société afin de contribuer à l'émergence d'un cadre favorable à des attitudes et comportements responsables en matière de procréation. Il faut accorder une attention soutenue en direction du public masculin. Il faut prendre en compte l'évolution démographique et ses effets sur la structure par âge, en accordant plus d'attention aux questions du vieillissement démographique. Toutefois, eu égard au poids des classes d'âge jeunes encore important dans nombre de pays, il convient de soutenir les programmes visant à mieux prendre en compte les besoins des jeunes générations, a souligné la représentante. Enfin, il faut favoriser la mobilisation des ressources pour la mise en oeuvre des politiques et programmes de population et développer la coopération internationale, y compris la coopération Sud-Sud.

( suivre)

- 3 - POP/708 25 mars 1999

Mme DOINA BOLOGA (Roumanie) a dit que pour la Roumanie, pays qui a accueilli la première Conférence internationale sur la population en 1974, la CIPD du Caire a marqué une évolution des questions concernant la population dans un sens plus démocratique. Des changements ont eu lieu dans les domaines de la taille de la famille, du vieillissement et des migrations internes et internationales de populations. Nous sommes partie à tous les instruments en faveur des droits de la femme, et notre pays respecte les directives et recommandations internationales existant en matière de sexospécificité. Notre système de santé publique est en ce moment en mutation, à savoir qu'il faudrait la faire passer d'un cadre de fonctionnement étatique à un cadre plus libéral, et ouvert à la participation de la société civile. Nous avons cependant besoin de l'aide internationale pour pouvoir pleinement mettre en marche l'exécution des objectifs du plan d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement, et nous espérons que ce forum lancera un appel en conséquence.

M. EDUARDO YONG MOTTA (Pérou) a indiqué que l'Amérique latine et le Pérou avaient fait d'importants progrès dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Le Pérou s'est fermement engagé à oeuvrer de manière durable en faveur de la population et du développement, ce qui s'est traduit par l'adoption d'un Plan national sur la population 1998-2002. L'objectif de ce Plan est de renforcer l'intégration des dimensions démographiques et de population dans la formulation et l'exécution de plans de développement et de programmes sociaux et économiques, dans la stratégie nationale d'élimination de la pauvreté, la promotion de la femme et le développement humain, tout en mettant l'accent sur la santé maternelle et infantile, et sur la planification familiale. De l'avis du Pérou, il est important de promouvoir l'utilisation des statistiques et des données démographiques pour se concentrer sur les populations les plus nécessiteuses. Il faut mettre l'accent sur l'intégration des droits sexuels et génésiques dans les programmes de population et de développement.

Au Pérou, la politique en matière de population, en particulier en ce qui concerne la santé génésique et la planification familiale, est fondée sur un appui illimité aux droits des individus. La couverture et la qualité des services ont été étendues afin que les aspirations de la population en matière de santé génésique puissent devenir une réalité, et dans l'objectif de réduire la mortalité maternelle. Le Plan national pour la population prévoit des mesures d'éducation sexuelle et la promotion de comportements sains parmi les jeunes et les adolescents, en particulier pour ce qui de la prévention des grossesses non désirées et la promotion de l'égalité entre les sexes. Pour ce qui est de la lutte contre le HIV/sida, le Pérou prend des mesures préventives et a lancé des campagnes d'information et de prévention auprès de la population, et en particulier des jeunes. Pour le Pérou, il faudrait promouvoir l'éducation sur les questions de la famille, des grossesses, de la santé génésique, de la planification familiale et des concepts figurant dans le Programme d'action du Caire.

( suivre)

- 4 - POP/708 25 mars 1999

M. MUNZER SHARIF, Vice-Ministre de la santé de l'autorité nationale palestinienne, a déclaré que l'autorité palestinienne accorde une attention particulière à la santé et au statut de la femme. Bien qu'aucune politique démographique n'ait été énoncée la politique de santé de la Palestine se situe dans le respect des recommandations de la CIPD. Nous utilisons les médias pour éduquer nos populations sur les questions de la contraception et de la procréation. Nous voulons renforcer les soins de santé maternelle et infantile afin de réduire la mortalité de la mère et celle de l'enfant. Nous avons créé un Département chargé de la santé de la femme et un groupe de travail bénéficiant de l'aide des ONG oeuvre à trouver des solutions aux problèmes qui se posent à la femme et à la jeune fille. Nous continuons à rencontrer des difficultés dans la mise en oeuvre de certains de nos programmes à cause des difficultés de communication dues à la restriction de la circulation de nos populations imposée par les autorités israéliennes. Mais, néanmoins, nous nous attachons en ce moment, grâce à l'aide des institutions internationales, à mobiliser les fonds dont nous avons besoin en vue de satisfaire les besoins en soins de santé de nos populations.

M. BORIS SVETOGORSKY (Uruguay) a indiqué que son pays a lancé des programmes visant à promouvoir l'éducation en matière sexuelle des enfants et des adolescents, à renforcer le rôle de la femme et celui de la société civile dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan d'action du Caire. L'accroissement annuel de la population mondiale exige l'adoption de mesures visant à améliorer les conditions de vie. En Uruguay, les mesures prises ont permis de faire baisser la mortalité infantile de 20%. Des hôpitaux "amis des enfants" ont été ouverts. Un programme national de santé génésique a été lancé en faveur des femmes défavorisées. Des journées de dialogue sur la santé et la sexualité sont organisées, à titre expérimental, depuis un an. En 1998, un programme destiné à former des enseignants à la prévention des maladies et du sida a été mis en place. L'Uruguay a lancé des programmes et des campagnes visant à prévenir les grossesses précoces. Un programme national de prévention du sida fondé sur une approche intersectorielle a été adopté. Tous les séropositifs en Uruguay sont traités par la trithérapie, ce traitement étant fourni gratuitement. La famille est l'institution sociale de base de la société au sein de laquelle l'enfant acquiert les valeurs morales et l'éducation qui assureront son plein développement. Il est donc important de renforcer le rôle de la famille, de même que celui de la femme. Soucieux de préserver la biodiversité, l'Uruguay est préoccupé par la déforestation, l'urbanisation et l'exode rural et préconise la création de commissions nationales de population et de développement pour traiter de ces questions.

( suivre)

- 5 - POP/708 25 mars 1999

Pour ce qui de la session extraordinaire, celle-ci doit veiller à promouvoir l'égalité entre les sexes et les programmes de développement; veiller à ce que les services de santé sexuelle et génésique couvrent tous les besoins des femmes tout au long de leur vie; reconnaître le droit de chaque personne quant au nombre et à l'espacement des naissances; encourager la création d'un système commun d'enregistrement et d'informations sur la mortalité maternelle et les autres indicateurs de santé sexuelle et génésique; renforcer la coopération intersectorielle entre les Etats, la société civile et les organismes de coopération internationale; et exhorter les programmes de l'ONU et les agences de coopération internationale à appuyer ces initiatives de manière coordonnée en vue de mettre en oeuvre le Plan d'action du Caire.

Mme MARKELA CASTRO (Panama) a déclaré que son pays a pris une série de mesures pour décourager les migrations de populations entre ses côtes pacifique et atlantique en vue de préserver l'écosystème de la région du canal de Panama. Sur un autre plan, a affirmée la représentante, nous prenons aussi des mesures pour lutter contre les grossesses précoces, le taux en atteignant 20% de tous les accouchements dans notre pays. Notre Gouvernement a promulgué, hier, un plan de santé nationale et de santé sexuelle qui recevra le soutien du PNUD. Nous voulons promouvoir une autosuffisance en la matière, pour encourager chez nous un mode de vie sain et harmonieux. Le Plan qui a été promulgué hier par notre Président, couvre les problèmes de santé des jeunes et les maladies sexuellement transmissibles, de même que les questions touchant spécifiquement à la santé de la reproduction. Un code de la famille existe aussi, qui protège les droits et l'équilibre de la famille et un guide a été promulgué en vue de promouvoir des politiques sociales dans le cadre du développement durable. Nous venons, d'autre part, de lancer des opérations de lutte contre la pauvreté, à travers des politiques qui se basent sur des actions concertées et multisectorielles.

M. GHULAM MOHAMMAD SAMDANI (Pakistan) a rappelé que le Pakistan est le 7ème pays le plus peuplé du monde. Avec un accroissement démographique annuel de 2,6%, il compte actuellement 130 millions d'habitants. Les questions de population et de développement sont la responsabilité de tous les citoyens et relèvent à la fois du Gouvernement et de la société civile. Au Pakistan, les efforts déployés depuis la CIPD visent à promouvoir l'accès universel aux services de santé de base, dans le respect des croyances religieuses de la population. Des progrès substantiels ont été réalisés dans le domaine de la santé. Ainsi, les taux de fécondité, de mortalité maternelle et de mortalité infantile ont baissé. La qualité et l'accès aux services de santé ont été améliorés. Les indicateurs de santé en matière de reproduction doivent toutefois encore être améliorés pour atteindre le niveau moyen mondial. Suivant les recommandations de la CIPD et de la Conférence de Beijing, le Pakistan a lancé un Plan d'action national pour les femmes. Ce Plan d'action établit des actions prioritaires dans différents domaines qui ont un impact direct sur l'habilitation des femmes. Des mesures ont été également adoptées pour préserver la biodiversité.

( suivre)

- 6 - POP/708 25 mars 1999

La mise en oeuvre de la CIPD est une entreprise pluridimensionnelle qui exige un partenariat avec les ONG et la société civile, a souligné le représentant. Au Pakistan, le nombre et l'ampleur de l'action des ONG a augmenté au cours des dernières années. Le représentant a rappelé que le Programme d'action couvre tout un ensemble de nouveaux domaines qui exigent des montants énormes dépassant la capacité des pays en développement comme le Pakistan. Il a déploré le fait que la communauté internationale soit restée en deça des engagements qu'elle avait pris lors de la CIPD. Malgré ses problèmes financiers, le Pakistan a accru ses investissements dans le domaine de la santé et du développement. Cela s'est accompagné d'une augmentation des investissements privés. Toutefois, en raison de la situation économique difficile, le Pakistan aura des difficultés à maintenir ses engagements. Il serait dommage que les progrès réalisés subissent un revers. C'est pourquoi, l'aide internationale est particulièrement nécessaire. Si la moitié des demandes en matière de santé génésique étaient satisfaites au cours des 5 prochaines années des progrès substantiels pourraient être réalisés, a-t-il souligné.

M. SOUROU G. CODJA (Bénin) a déclaré qu'en mai 1996 le Gouvernement du Bénin a adopté une Déclaration de politique de la population dans laquelle sont définis les domaines prioritaires de ses actions et interventions visant l'amélioration effective et constante des conditions de vie de sa population. En soulignant les liens qui existent entre croissance soutenue, développement durable d'une part et d'autre part, croissance démographique, égalité des sexes et promotion de la femme, la Déclaration de politique de la population a servi de repère pour la mise en plan d'un cadre institutionnel et programmatique des différentes activités de population au Bénin. Dans le domaine de la santé de la reproduction, le Gouvernement du Bénin, en coopération avec le FNUAP et d'autres partenaires multilatéraux et bilatéraux, a développé des activités visant à assurer des soins de santé de la reproduction et de la planification familiale. Dans ce cadre, les zones sanitaires ont été étendues et les infrastructures sanitaires développées. Ces différentes initiatives ont permis de porter la couverture vaccinale à 56%, la prévalence contraceptive étant quant à elle actuellement de 4,3%. Notre taux de mortalité maternelle est de 498 pour 100 000 habitants et celui de la mortalité infantile est de 94 pour 1 000. Nous voulons remercier ici le FNUAP pour l'appui déterminant qu'il apporte à notre pays pour le développement des activités visant l'amélioration des conditions de vie de nos populations.

M. MEKONNEN MANYAZEWAL (Ethiopie) a indiqué que la politique de son pays en matière de population est fondée sur les liens étroits qui existent entre la population et le développement. Il a mis l'accent sur l'interdépendance des questions de pauvreté, de développement économique, d'environnement et de population, et leurs implications sur la réalisation d'un développement durable à visage humain.

( suivre)

- 7 - POP/708 25 mars 1999

L'Ethiopie estime que des changements fondamentaux dans le statut politique, social et économique des femmes sont la clé de l'élimination de la pauvreté et de l'accélération du développement socioéconomique. La politique et la stratégie de développement nationale accordent une haute priorité au développement rural, à l'éducation primaire et aux soins de santé primaire. L'Ethiopie appuie les mesures proposées par le Secrétaire général. En ce qui concerne la proposition relative à la population et l'éducation, le représentant a estimé qu'elle masque une grande différence entre les pays en ce qui concerne l'accès universel à l'éducation primaire. De nombreux pays sont près d'atteindre cet objectif. Mais d'autres ont à couvrir de nombreux domaines, alors que leurs capacités sont limitées. C'est pourquoi, il est important de renforcer les capacités des pays les moins développés. Cela est tout aussi vrai pour les secteur de la santé et de la santé génésique. De l'avis de l'Ethiopie, il est essentiel d'assurer un équilibre en termes de priorités et de ressources entre la santé génésique et d'autres questions de santé, comme le paludisme, les maladies infectieuses et d'autres problèmes tout aussi importants que connaissent les pays en développement. D'autres secteurs critiques comme la sécurité alimentaire, les questions énergétiques et d'approvisionnement en eau dans les zones rurales, et l'accès à l'éducation primaire dans ces zones, doivent également être considérés. L'Ethiopie aurait souhaité que le rapport du Secrétaire général mette davantage l'accent sur les tendances économiques mondiales et leur impact sur le Programme d'action de la CIPD.

Mme AMINATOU BARRY (Guinée) a dit que la Guinée apprécie les rapports établis par le Secrétaire général en matière de population et de développement et les dispositions mises en place pour la tenue de cette session. La Guinée a réexaminé et adopté une Politique de population en 1996. Ce texte s'est plus tard traduit en un Programme national de population, adopté en 1998. En collaboration avec les ONG, les groupes religieux, et la société civile, notre Gouvernement s'est aussi, depuis lors, attaché à créer un cadre favorable à l'épanouissement de la femme et à sa pleine participation aux activités économiques et sociales. Mais la clé des problèmes se situe dans le domaine de l'éducation, a observé Mme Barry qui a noté que la lutte contre le sida. La planification familiale et la réduction de la mortalité maternelle et infantile passent par des programmes d'éducation adaptés et sensibles aux problèmes que rencontrent nos populations et en particulier, les femmes.

M. SEYED NEJAD HOSSEINIAN (Iran) a déclaré que l'objectif principal de la session préparatoire devait être de rester fidèle à l'esprit du consensus et du Programme d'action du Caire. Il importe de ne pas s'écarter d'un débat tourné vers l'action et de profiter de l'occasion pour établir un partenariat réel entre le Nord et le Sud. On ne peut gaspiller ces quelques jours pour introduire des idées qui ne sont pas acceptables par toutes les délégations, a-t-il dit, estimant qu'une telle approche serait contraire à l'esprit de cette session. Pour l'Iran, l'homme doit rester au centre des politiques en matière de population.

( suivre)

- 8 - POP/708 25 mars 1999

La mise en oeuvre des projets et des actions dans ce domaine dépend toutefois des progrès réalisés en matière de croissance dans chaque société. La pauvreté est, en effet, l'ennemi le plus important des politiques démographiques et des politiques de développement. L'une des priorités est d'améliorer l'accès aux services de santé. A cet égard, la mise en place d'un environnement favorable est tout aussi importante au niveau international qu'au niveau national.

Les données concernant les flux de ressources nationales en faveur de la population montrent que les pays en développement ont réalisés des progrès importants pour atteindre les objectifs du Caire. On ne peut dire la même chose pour l'aide internationale et il faut faire bien davantage à cet égard, a souligné le représentant. De l'avis de l'Iran, il faudrait réviser les programmes existants. La communauté internationale peut apporter une contribution inestimable à cette tâche en mettant à disposition des ressources financières et techniques et en déployant un effort concerté en faveur de la mise en place des capacités nécessaires. Pour l'Iran, le problème des jeunes doit être abordé avec sérieux et des mesures sont nécessaires afin de créer un environnement sûr pour les adolescents. Il a indiqué que son pays avait réussi à réduire le taux de croissance de sa population au cours des dernières années. Enfin, le représentant a souligné l'importance de tenir compte, dans le processus de révision, des services nécessaires aux personnes déplacées et aux réfugiés.

M. FRANCIS EKON, Fédération internationale pour la parenté planifiée (IPPF), a déclaré que l'IPPF est soucieuse de se trouver partout où existent la souffrance et les besoins humains. Nous sommes reconnaissants de l'engagement pris par le Japon et les Pays-Bas en matière de population et de santé, et par les actions du FNUAP, qui aident les populations à se prendre en charge. Si nous voulons que les recommandations du Caire soient tenues, il faut travailler d'abord pour la jeunesse, qui représente l'avenir. Investir dans la jeunesse, c'est investir dans le futur. Il s'agit d'aider les jeunes à se prendre en charge et non à les assister, car il est plus que temps que les gouvernements leur donnent la véritable place qui doit être la leur. Les pays développés et les donateurs de fonds se doivent de respecter les engagements pris au Caire car les actions à mettre en oeuvre en dépendent. Concernant l'avortement, le demi-million de femmes qui en meurent chaque année pourraient avoir la vie sauve, si des contraintes pseudo-morales mais hypocrites ne venaient créer des discriminations inacceptables. Car ce sont les femmes pauvres, qui meurent ou sont handicapées des suites d'avortement, les femmes et les filles des familles aisées ou influentes bénéficiant quant à elles de conditions plus confortables. Nous lançons ici un appel, notamment aux pays francophones d'Afrique, où les législations nationales ne donnent aucune chance aux femmes en matière d'interruption volontaire de grossesse. Nous demandons que soient pris en considération les besoins vitaux des femmes pauvres, qui souffrent au fond de nos campagnes, où des traditions aveuglent ne leur donnent pas de chance d'épanouissement.

( suivre)

- 9 - POP/708 25 mars 1999

Mme ROBIN TEURLINGS, Conseil pour la jeunesse et la population des Pays- Bas, parlant au nom des jeunes présents aux débats de la Commission, a déclaré que les gouvernements et la société civile devraient veiller à faire en sorte que des représentants de la jeunesse soient élus à tous les niveaux des instances gouvernementales et au sein des conseils de direction des écoles et des universités pour sensibiliser les autorités sur les problèmes de la jeunesse. Les jeunes devraient aussi être inclus dans la conception des politiques qui les concernent, et dans leur évaluation et contrôle. Nous souhaitons que des plans nationaux en vue de valoriser les apports de la jeunesse soient mis en place, et qu'ils comprennent des initiatives visant à offrir aux jeunes du monde entier des facilités d'éducation pouvant plus tard leur offrir des opportunités d'emploi. Le besoin de services de santé destinés aux jeunes sur les plans de la sexualité et de la santé reproductive doit aussi être satisfait. Une attention particulière doit être accordée à l'équité entre les sexes et à une égalité de chances en faveur des jeunes qui sont confrontés à la pauvreté, aux préjugés raciaux, ethniques, ou dus à des handicaps physiques ou de lieu d'origine. Une éducation sexuelle complète doit aussi faire partie des programmes scolaires à tous les niveaux, et nous demandons que les enseignants reçoivent, à cet égard, une formation adaptée.

Mme ROSA MARIA VIDAL, représentante du "Caucus de l'environnement", a estimé que les propositions devraient refléter les liens à double sens entre la population et le développement. Or, ce lien est souvent négligé. Un environnement dégradé a un effet sur la santé, de même que l'insuffisance de ressources naturelles ou les déchets toxiques. De l'avis du Caucus de l'environnement, des questions telles que la diminution de la fécondité due à une reproduction entravée et la mortalité causée par les polluants environnementaux doivent être prises en considération. Les gouvernements, les institutions multilatérales et la société civile doivent aborder les effets de la pollution environnementale sur la santé, en particulier sur la santé génésique des femmes et des hommes. Les recherches menées depuis la Conférence du Caire montrent les conséquences de l'exposition à des polluants sur la santé génésique, les cancers et les fonctions d'apprentissage. Certains types de dégradation environnementale affectent particulièrement les femmes. C'est pourquoi une attention particulière doit être accordée aux restrictions légales qui empêchent les femmes d'avoir un accès égal à la propriété, aux technologies et à l'information qui permettent leur pleine participation à un développement durable. Les recommandations doivent reconnaître les contraintes qui pèsent sur les ressources naturelles et les limites de celles-ci. Il faut aussi se pencher sur les modes de consommation et éduquer les citoyens à des modes de consommation durables. Les recommandations doivent reconnaître que la dégradation de l'environnement constitue l'une des causes profondes des migrations. Enfin, il importe de clarifier les termes "environnement" ("environnement favorable" et "environnement naturel") et "ressources" (financières et naturelles).

( suivre)

- 10 - POP/708 25 mars 1999

Mme PEGGY CURLIN, Centre pour le développement en matière de population, a dit que l'ONG qu'elle représente espère soutenir une mise en oeuvre effective des recommandations du Caire, en collaboration avec des ONG locales basées dans les 5 grandes régions du monde. Nous sommes satisfaits que les gouvernements et les ONG aient adopté les objectifs du Caire auxquels nous sommes attachés. Nous avons 44 représentants basés dans 22 pays, qui dispensent aux populations des services de base essentiels qui résolvent parfois des questions de vie ou de mort. Nous pensons que le programme d'action est un document qui appartient aussi bien aux gouvernements qu'aux ONG, et nous tenons à ses aspects dirigés vers la jeunesse et aux stratégies de partenariat qu'il préconisent entre les ONG et les gouvernements. Il faudrait que tous les acteurs de la société soient inclus dans les actions à mettre en oeuvre.

Mme RACHEL PINE, représentante de l'organisation non gouvernementale "AVSC International", a indiqué que l'organisation qu'elle représente oeuvre en faveur de services de santé génésique et de planification familiale de qualité. Elle a toutefois souligné la difficulté d'assurer de tels services et de développer une approche globale de la santé lorsque les ressources font défaut. Elle s'est félicitée des progrès déjà réalisés. Des spécialistes de la santé ont identifié des stratégies. Des progrès ont été réalisés dans les hôpitaux, dans la fourniture de l'eau et des produits de base. Pour "AVSC International", c'est aux gouvernements qu'il appartient de mettre en place un environnement qui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens dans le respect des droits du client. Elle a appelé à l'adoption de stratégies répondant aux besoins en matière de santé génésique et favorisant la promotion des femmes.

M. BALLA MUSA SILLA, Partenaires pour la population et le développement, a dit que cette ONG représente des organisations basées dans 14 pays du Sud, dont 10 ont participé à la Conférence du Caire. Nous sommes attachés à l'amélioration de la qualité de la vie dans les pays du Sud et nous travaillons à une amélioration de la coopération entre pays de cette hémisphère en matière de population et de soins sociaux. Nous avons mis en place une base de données qui recense les expériences positives menées dans les pays en développement dans notre domaine d'action. Nous travaillons à l'étude et à la mise en place de concepts touchant à la santé des populations et aux politiques de sexospécificité. Nous avons des activités de promotion des ressources financières en provenance des pays du Sud eux-mêmes pour la mise en exécution au niveau local des objectifs du Caire et nous espérons que les résultats de cette session préparatoire iront dans le sens de notre engagement en faveur des pays en développement. Notre but est de parvenir à rendre plus opérationnelle une approche Sud-Sud, qui rapprocherait les gouvernements, les ONG, les agences donatrices, et par-dessus tout, les peuples que nous servons.

( suivre)

- 11 - POP/708 25 mars 1999

Mme CHRISTINE DURBAK, représentante de l'organisation non gouvernementale "World Information Transfer, Inc.", a souligné la nécessité de mettre l'accent sur la santé des enfants. Des enfants sains représentent l'avenir des nations, c'est pourquoi, il faut reconnaître leurs droits. On peut commencer par appliquer des lois qui assureraient une famille responsable pour chaque enfant. Une famille consciente des besoins des enfants qui s'écartent des traditions qui nient la santé des enfants, mais le respecte en tant qu'individu ayant des droits. La coopération des gouvernements, du monde des affaires, du monde médical, des éducateurs, des religieux, des ONG et des familles est essentielle pour maintenir un réseau d'appui actif visant à assurer le respect des droits de chaque enfant. Satisfaire les besoins en logement et en alimentation coûte cher. Mais les coûts seraient limités si les gouvernements reconnaissaient que leur intérêt premier réside dans l'avenir, c'est-à-dire dans l'éducation d'enfants sains capables de devenir des citoyens productifs et créatifs. Les enfants sont la clé d'un avenir de justice et d'équité sociale et les mères sont la clé de la vie de ces enfants et de la construction de familles et de population saines. L'investissement le plus durable que l'on puisse faire dans des populations saines est de prendre soin de la santé de nos enfants, a conclu la représentante.

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