AG/PKO/159

UNE BASE FINANCIERE SAINE EST UNE CONDITION PREALABLE AU SUCCES DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

25 mars 1999


Communiqué de Presse
AG/PKO/159


UNE BASE FINANCIERE SAINE EST UNE CONDITION PREALABLE AU SUCCES DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

19990325 Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a poursuivi, ce matin, son débat général sur tous les aspects relatifs aux opérations de maintien de la paix.

Dans ce cadre, le Comité spécial a entendu les représentants des pays suivants : Nouvelle-Zélande, Cuba, Sierra Leone, Burkina Faso, Chine, Japon, Tanzanie, Equateur, Kenya et Chili.

Les délégations ont pour la plupart estimé qu'une base financière saine constitue une condition préalable à la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix ainsi qu'à leur succès. En effet, le manque de ressources financières du Département des opérations de maintien de la paix a des répercussions à la fois sur le bon fonctionnement des opérations et sur la capacité de remboursement de l'Organisation, en particulier à l'égard des pays fournisseurs de contingents. En outre, elles se sont félicitées de la volonté des Nations Unies de renforcer leur coopération avec les organisations régionales et sous-régionales dans le domaine du maintien de la paix. Certains intervenants ont fait observer que si les organisations régionales ont confirmé leur rôle dans la gestion des conflits régionaux, elles nécessitent toutefois un appui financier et logistique de la part de la communauté internationale. Leur action ne doit en aucun cas se substituer au rôle du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Le Comité spécial se réunira de nouveau, cet après-midi, à partir de 15 heures.

M. MICHAEL POWLES (Nouvelle-Zélande) a réaffirmé le rôle central des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationale et a ajouté que, conformément à l'article 53 de la Charte, toute intervention des organisations régionales doit faire l'objet d'une autorisation du Conseil de sécurité. M. Powles a constaté que, alors que les besoins en personnel de maintien de la paix a tendance à baisser, il n'en est pas de même pour les besoins en matière de maintien de la paix. Il a également rappelé que à l'heure actuelle plus des 2/3 du personnel de maintien de la paix servent sous des arrangements régionaux, essentiellement l'OTAN.

M. Powles estime que le Comité peut contribuer efficacement à ce que les Nations Unies soient bien préparées à s'acquitter de leur tâche dans les opérations de maintien de la paix futures, ce qui signifie notamment que le Comité doit veiller à ce que les conditions dans lesquelles le personnel de maintien de la paix est déployé soient les meilleures et les plus adéquates possibles.

M. Powles a souligné que le retrait progressif du personnel fourni à titre gracieux au Département a pris fin en février 99 et que cela semble avoir occasionné des problèmes de continuité. Il a déclaré que le processus de remplacement de ce personnel doit se faire dans la transparence, voire même être pris en charge par une équipe indépendante ne faisant pas partie du Département.

Compte tenu de l'importance du problème des mines à l'échelle internationale, M. Powles a déclaré qu'il fallait renforcer le Service de l'action antimine du Département, en lui garantissant notamment une base financière saine. A cet égard, il a mis l'accent sur le fait que le non paiement des contributions financières par certains pays, et en particulier par certains contributeurs importants, continue à empêcher les Nations Unies de s'acquitter pleinement de leurs responsabilités. Il a ajouté que l'environnement actuel des opérations de maintien de la paix se caractérise par le manque de volonté du Conseil de sécurité à autoriser de nouvelles opérations; une tendance croissante à réduire le mandat de certaines mission pour des raisons purement budgétaires; et la pénalisation de nombreux pays, en particulier des pays en développement, du fait de l'incapacité des Nations Unies à rembourser les pays contributeurs de troupes et de matériel. Cette situation est intolérable et son règlement doit être une priorité absolue, a déclaré M. Powles.

Le maintien de la paix doit s'inscrire, selon M. Powles, dans un continuum qui part du règlement d'un conflit pour aboutir à la construction d'une paix, ce qui signifie par conséquent une action humanitaire plus importante et des efforts pour protéger la population civile dans les conflits armés.

Par ailleurs, M. Powles a rappelé que la Nouvelle-Zélande continue à donner une priorité importante aux initiatives visant à renforcer les capacités de réponse rapide des Nations Unies.

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M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) s'est rallié à la déclaration faite hier par la Jordanie, au nom du Mouvement des pays non alignés. Les opérations de maintien de la paix constituent un instrument utile pour permettre aux Nations Unies de s'acquitter de leurs responsabilités en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Toutefois, il faut souligner que ces opérations ne peuvent être considérées en soi comme étant des solutions de conflits, ni ne peuvent se substituer à des mesures visant à éliminer les causes profondes de ces conflits. Les opérations de maintien de la paix doivent strictement se conformer aux principes et buts énoncés par la Charte des Nations Unies, y compris le respect de la souveraineté des Etats, l'intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures. Pour garantir le succès des opérations de maintien de la paix, il est impératif de respecter strictement les principes fondamentaux, tels que le consentement des parties concernées, l'impartialité, le non recours à la force sauf en cas de légitime défense, une définition claire des mandats, des objectifs et des structures de commandement, ainsi que des ressources appropriées.

Pour éviter à l'avenir des difficultés, il faut que le recrutement du personnel du Département des opérations de maintien de la paix soit conforme au principe de la transparence. L'élaboration de directives claires et précises pour la police civile dans le contexte du maintien de la paix est essentielle. Il est regrettable que le Comité spécial ne dispose pas à la sa présente session du projet de directives qui a été demandé au Secrétariat l'année dernière. L'impact qui est causé par cette situation devrait être examiné par le Comité spécial afin qu'il puisse adopter des mesures concrètes visant à finaliser les directives concernant la police civile. Les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et déploiement rapide sont particulièrement importants pour renforcer l'efficacité des opérations de maintien de la paix. Seul le Secrétaire général a l'autorité de choisir les forces participant dans une opération de maintien de la paix, sur la base des contributions individuelles offertes par les Etats par le biais de ces mécanismes. Cuba émet de sérieux doutes quant à l'inclusion du Siège dans le compte d'appui. Par ailleurs, de l'avis de la délégation cubaine, le rapport du Comité spécial devrait être adopté par l'Assemblée générale plus rapidement, ce qui permettrait au Secrétariat de mettre en oeuvre les recommandations du Comité spécial dans un délai raisonnable. Il est souhaitable que le débat sur les opérations de maintien de la paix organisé dans le cadre de la Quatrième Commission soit étendu afin de permettre à toutes les délégations d'exprimer leur position.

M. SYLVESTER E. ROWE (Sierra Leone) a constaté avec regret que, à l'heure actuelle, la Sierra Leone accueille une opération de maintien de la paix des Nations Unies (MONUSIL). Toutefois, la Sierra Leone persiste à contribuer à maintenir la paix et la sécurité internationale, en particulier en essayant de maintenir des relations de bon voisinage dans la sous-région. Il a regretté cependant que d'autres pays n'aient pas encore compris la signification et l'importance des relations de bon voisinage. M. Rowes a déclaré que, pour des raisons évidentes, sa déclaration portera

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essentiellement sur le rôle des organisations régionales et sous-régionales dans le domaine du maintien de la paix. M. Rowe est convaincu que le succès ou l'échec des opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique dépendront largement de la qualité de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales. Dans ce contexte, il a souligné que la MONUSIL ne saurait s'acquitter effectivement de son mandat sans le concours de l'ECOMOG, et il a ajouté que l'opération de maintien de la paix en Sierra Leone pourrait échouer si les mécanismes de collaboration et le soutien logistique à l'ECOMOG ne sont pas renforcés dans les meilleurs délais. Tout en reconnaissant la complexité croissante des opérations de maintien de la paix au cours des dernières années, M.Rowes partage l'avis du Secrétaire général selon lequel il est dangereux de laisser les organisations régionales seules face à des conflits locaux aussi compliqués soient-ils. Dans ce contexte, le Président Kabbah se félicite de la décision récente du Conseil de sécurité de rétablir la MONUSIL en Sierra Leone le plus tôt possible et d'augmenter le nombre d'observateurs militaires, car cette décision a permis de renforcer le niveau de confiance de la population locale dans les objectifs des Nations Unies, et a fait passer le message que les Nations Unies ne l'avaient pas oublié. Le Gouvernement de la Sierra Leone est convaincu que la présence de la MONUSIL et le renforcement des capacités dont dispose l'ECOMOG pour s'acquitter de sa tâche de protection de la population civile et du personnel international, permettra de faciliter le processus de paix.

M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a rappelé que depuis 1998, son pays fait partie des contributeurs de troupes qui, d'abord sous l'égide de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), dans le cadre de la Mission de surveillance des Accords de Bangui (MISAB), puis actuellement sous les auspices de l;ONU, dans le cadre de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINURCA), s'évertuent à apaiser les tensions en République centrafricaine nées de la crise sociale qui a éclaté dans ce pays en 1995. Auparavant, le Burkina Faso avait participé à plusieurs médiations et négociations de paix, notamment au Burundi par l'envoi d'observateurs militaires, au Mali, au Niger à propos des questions des Touareg et au Togo. Les opérations de maintien de la paix - lorsqu'une guerre a éclaté - nécessitent une mobilisation de la communauté internationale et des moyens logistiques considérables. De l'avis de la délégation du Burkina Faso, l'Afrique est mûre et a fait ses preuves dans la gestion des crises régionales. Ainsi, en Afrique de l'Ouest, le Groupe de Contrôle de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (ECOMOG) a déjà réglé un certain nombre de crises. En Afrique australe, la Communauté pour le développement économique de l'Afrique australe (SADEC) a pour sa part jouer un rôle actif pour régler des conflits dans la sous-région. Toutefois, a fait observer M. Kafando, les organisations régionales doivent être assistées financièrement et matériellement pour s'acquitter de leur mandat dans le cadre de la gestion des conflits.

M. SHEN GUOFANG (Chine) a rappelé les principes fondamentaux qui régissent les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, notamment le respect de souveraineté de l'Etat, la non-ingérence dans les affaires

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internes, la nécessité d'obtenir l'accord des parties pour pouvoir déployer une opération, le strict respect de la neutralité et le recours à la force qu'en cas de légitime défense. Il a déclaré que, en dépit des changements dans la nature des opérations de maintien de la paix, ces principes restent toujours valables. Il a également rappelé le rôle essentiel et l'autorité du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales et a souligné que chaque Etat Membre de l'Organisation est tenu de respecter cette autorité. Toute action prise pour contourner le Conseil de sécurité et visant à supplanter les opérations de maintien de la paix des Nations Unies va à l'encontre des principes énoncés dans la Charte. La Chine soutient les initiatives visant à renforcer la coopération entre Nations Unies et les organisations régionales, dans le cadre du chapitre VIII de la Charte.

La Chine considère qu'une base financière saine constitue une condition préalable à la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix ainsi qu'à leur sucés. Dans ce contexte, la Chine lance un appel aux Etats Membres pour s'acquitter en entier, sans conditions et le plus tôt possible, de leurs arriérés de paiement à l'égard des Nations Unies. En ce qui concerne les opérations elles-mêmes, M. Guofang a déclaré que la crise financière de l'Organisation est parfois utilisée pour justifier une politique de deux poids deux mesures, qui se traduit notamment par la prorogation des mandats de certaines missions dans une région donnée bien que les tâches à accomplir aient été depuis longtemps, alors que dans d'autres régions, en particulier en Afrique, les Nations Unies repoussent la prise de décisions effectives.

Abordant la question de la continuité du bon fonctionnement du Département des opérations de maintien de la paix après le départ du personnel fournis à titre gracieux, M. Guofang a déclaré que, la manière dont sera gérée cette transition démontrera si l'impartialité et la représentation géographique équitable sont réellement respectées dans cette institution internationale.

M. Guofang a souligné le rôle croissant que joue la police civile dans les opérations de maintien de la paix. A cet égard il a indiqué que la délégation chinoise maintient le fait que tous les principes directeurs régissant les opérations de maintien de la paix restent valables pour les activités de police civile.

M. YUKIO SATOH (Japon) a souligné que, pour garantir l'efficacité maximale des opérations de maintien de la paix, il est essentiel de renforcer la coopération entre les Départements des opérations de maintien de la paix, des affaires politiques, du désarmement et de l'assistance humanitaire, ainsi qu'avec le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Sa délégation attache une importance particulière à l'étude en cours entreprise par le groupe des enseignements tirés des missions du Département des opérations de maintien de la paix sur les moyens de récupérer les armes et d'assurer la démobilisation des anciens combattants. Cette question touche à une interaction cruciale

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entre le maintien de la paix, l'instauration de la paix et la reconstruction après les conflits. A cet égard, il a indiqué que son gouvernement a contribué au financement de cette étude et a souhaité que le groupe organise un atelier de travail pour communiquer ses conclusions.

La question du déminage concerne également les activités de maintien de la paix, de l'assistance humanitaire et de la reconstruction après les conflits. Sur la base de cette constatation, le Japon a contribué pour environ 9,5 millions de dollars au Fonds d'affectation volontaire pour l'assistance au déminage afin d'appuyer les activités de l'Unité de déminage du Département des opérations de maintien de la paix. Concernant la sécurité du personnel de maintien de la paix et du personnel humanitaire, M. Satoh a rappelé qu'il incombe en premier lieu au pays hôte et aux parties au conflit de la garantir. Deuxième pays ayant ratifié la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et personnel associé, le Japon invite les autres Etats qui ne l'ont pas encore fait à devenir parties à cet instrument dès que possible. L'adoption du Statut de Rome de la Cour pénale internationale constitue un autre jalon important pour renforcer le cadre juridique de la protection du personnel participant à l'assistance humanitaire et aux opérations de maintien de la paix. La délégation japonaise propose que le Département des opérations de maintien de la paix envisage des consultations sur l'examen global des conditions de sécurité du personnel de maintien de la paix avec les Etats Membres.

M.DAUDI N. MWAKAWAGO (Tanzanie) accueille favorablement le rapport du Secrétaire général sur le renforcement des capacités de maintien de la paix de l'Afrique, et estime que ces initiatives doivent essentiellement passer par l'OUA. Il a réitéré la position de la Tanzanie affirmant que la responsabilité première en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales revient au Conseil de sécurité et que toute mesure visant à renforcer la capacité de maintien de la paix doivent venir en complément de cette responsabilité et non pas en remplacement. Il a ajouté que c'est la raison pour laquelle les Nations Unies devraient jouer un rôle de coordination et de direction dans ce contexte. M. Mwakawago a insisté sur l'importance de la formation, du soutien logistique et des ressources financières pour le renforcement de la capacité de maintien de la paix en Afrique. En outre, il s'est félicité de la volonté marquée des Nations Unies de renforcer sa coopération avec les organisations régionales et sous-régionales qui peuvent jouer un rôle important dans le maintien de la paix. Dans ce contexte, il a particulièrement souligné l'importance du rôle que pourrait jouer l'OUA en Afrique, notamment à travers son mécanisme de prévention de conflits et ces relations étroites avec des organisations sous-régionales telles que la SADC et l'ECOWAS.

M. IZQUIERDO (Equateur) a souligné que les opérations de maintien de la paix constituent un instrument très important que l'Organisation des Nations Unies a développé dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Les mécanismes de négociations sont toujours plus utiles et efficaces que la force. Les opérations de maintien de la paix doivent être

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lancées en dernier ressort. L'Equateur, qui a déjà participé à certaines opérations de maintien de la paix, entend continuer à le faire. Concernant la mise en oeuvre des recommandations du Comité spécial, M. Izquierdo a regretté que le Département des opérations de maintien de la paix n'ait pu être en mesure de remplacer le personnel prêté à titre gratuit. Aussi, faudrait-il déployer les efforts nécessaires pour remédier à ce problème.

M. NJUGUNA M. MAHUGU (Kenya) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie au nom du mouvement des non-alignés. Il a constaté que les opérations de maintien de la paix constituent le moyen le plus significatif de participation des pays africains au maintien de la paix et de la sécurité internationales, en particulier en fournissant des contingents au Département. Il a affirmé que le Kenya est convaincu du fait que la responsabilité première du maintien de la paix internationale revient au Conseil de sécurité et que les principes directeurs fondamentaux des opérations de maintien de la paix restent valables en dépit de la nature changeante de ces opérations. En ce qui concerne les consultations entre les Etats Membres et le Secrétariat, la délégation kényane a exprimé son inquiétude face à la manière dont l'information est transmise aux missions, en particulier dans le cas des accidents d'avion en Angola.

Dans le domaine opérationnel, le Kenya souhaite qu'il y ait plus de transparence dans les procédures d'achat du Département des opérations de maintien de la paix. M. Mahugu a en outre déploré la situation des arriérés de paiement de l'ONU à l'égard des pays contributeurs de troupes, dont le Kenya fait partie. Il a regretté que certains Etats Membres ne s'acquittent pas de leurs obligations financières, ce qui se traduit par la crise financière de l'Organisation d'une part, et par le fait que des ressources théoriquement allouées au maintien de la paix sont affectées au financement d'activités budgétaires régulières.

M. Mahugu a réaffirmé la priorité que sa délégation accorde aux conditions de sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain et, à cet égard, demande au Secrétariat de mettre en place la force composite d'observation et de surveillance afin de traiter ce problème crucial. Par ailleurs, la délégation kenyane accueille favorablement les efforts déployés par le Département pour renforcer sa coopération avec les organisations régionales, telles que l'OUA, dans les domaines de la formation, de l'échange d'informations et du système d'alerte rapide. M. Mahugu a ajouté que ce type de coopération doit toutefois s'inscrire dans le cadre du Chapitre VIII de la Charte.

M. JUAN LARRAIN (Chili) a estimé que le processus de consultations établi entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents constitue une étape importante et a été appliqué de manière fréquente. A cet égard, il a réaffirmé le principe selon lequel les pays fournisseurs de contingents ont un droit pour être entendus par le Conseil de sécurité et selon lequel ce droit doit être reconnu de jure et non seulement de facto. En ce qui concerne les questions relatives à la police civile, la délégation

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chilienne appuie les travaux accomplis dans le domaine de la formation des observateurs. Reconnaissant la nécessité d'établir un équilibre en matière de parité des sexes, le Chili a adopté des mesures propices pour réaliser cet objectif, conformément au taux de représentation dans ses institutions nationales. M. Larrain a souligné par ailleurs qu'il est très important de finaliser les directives concernant les fonctions de la police civile dans les opérations de maintien de la paix, ce qui permettra de faire une distinction claire avec le mandat des unités militaires et de rendre leur rôle plus efficace pour rétablir la vie normale du pays concerné au cours du processus de consolidation de la paix.

Concernant le remplacement du personnel prêté à titre gratuit, M. Larrain a estimé que la sélection des candidats ne tient pas compte du principe de représentation géographique équitable, énoncé par l'Article 101 de la Charte des Nations Unies, ni même des fournisseurs de contingents. A cet égard, il s'est déclaré convaincu que le Département examinera de manière approfondie cette question et proposera une solution qui tiendra compte de ces aspects. Par ailleurs, M. Larrain a souligné la nécessité de renforcer les mécanismes de coopération et de consultation avec les organismes régionaux en vue d'assurer l'efficacité des opérations de maintien de la paix. Il a également insisté sur la coordination entre les institutions d'assistance humanitaire - tant dans le cadre du système des Nations Unies qu'avec les organisations non gouvernementales - dont le rôle sur le terrain est crucial dans la recherche d'un règlement global pour la stabilité d'une région en conflit.

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