En cours au Siège de l'ONU

GA/PKO/158

POUR GARANTIR LE SUCCES DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX, IL FAUDRAIT S'ATTAQUER AUX CAUSES PROFONDES DES CONFLITS

24 mars 1999


Communiqué de Presse
GA/PKO/158


POUR GARANTIR LE SUCCES DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX, IL FAUDRAIT S'ATTAQUER AUX CAUSES PROFONDES DES CONFLITS

19990324 Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix a poursuivi, cet après-midi, son débat général sur tous les aspects relatifs aux opérations de maintien de la paix.

Dans ce cadre, le Comité spécial a entendu les représentants des pays suivants : Pakistan, Etats-Unis, Fédération de Russie, Uruguay, République populaire démocratique du Lao, Singapour, Kazakhstan, Argentine, Egypte et Philippines.

Partant du constat que, de nos jours, les conflits ont leurs caractéristiques propres et nouvelles, les délégations ont estimé que le succès des opérations de maintien de la paix dépend de la capacité de remédier aux causes profondes de ces conflits. Il est donc nécessaire d'adopter, à cet égard, de nouvelles approches non conventionnelles. Par ailleurs, le succès de ces opérations dépend également d'une direction politique, d'un mandat précis et d'une structure de contrôle efficace. Sur le plan opérationnel, la plupart des intervenants se sont félicités du renforcement du système des arrangements des forces et moyens en attente, qui contribue efficacement à l'amélioration de la capacité de réponse rapide de l'Organisation.

Le Comité spécial a accordé, cet après-midi, le statut d'observateur, pour la présente session, aux délégations suivantes : Angola, Togo. (Ce matin, le Comité avait accordé ce même statut à l'Ordre militaire souverain de Malte et non pas à Malte).

Le Comité spécial poursuivra son débat général, demain 25 mars, à partir de 10 heures.

Débat général

M. AHMAD KAMAL (Pakistan) s'est associé à la déclaration faite par le représentant de la Jordanie au nom du Mouvement des non-alignés. Il a déclaré que la responsabilité des Nations Unies en matière de paix et de sécurité internationales, en particulier dans son rôle de maintien de la paix, connaît de sérieux défis à relever et qu'il faut réévaluer fondamentalement la capacité de l'Organisation à faire face aux conflits actuels. L'engagement du Pakistan dans les efforts de maintien de la paix des Nations Unies se base sur sa profonde croyance en la paix internationale, le règlement de conflits, la sécurité collective, la diplomatie préventive, le maintien et la construction de la paix. M. Kamal a affirmé que son pays continuera à être l'un des participants les plus réguliers aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Rappelant l'échec de la communauté internationale à régler les causes du conflit du Jammu-et-Cachemire entre le Pakistan et l'Inde, ce qui a résulté en une crise importante l'année dernière, M. Kamal a indiqué que son pays a demandé au Secrétaire général de renforcer la présence des Nations Unies le long de la frontière du Cachemire et de nommer un Représentant spécial du Secrétaire général pour coordonner les efforts des Nations Unies dans cette région.

Le Pakistan considère qu'il est important pour les Nations Unies d'agir avant l'éclatement d'un conflit et que par conséquent il faut déployer davantage d'efforts pour trouver des solutions politiques, notamment à travers le recours à la diplomatie et au déploiement préventifs. En outre, M. Kamal considère que les opérations de maintien de la paix doivent avoir une direction politique claire, un mandat précis, une structure de contrôle efficace et des règles claires d'intervention. L'objectif des opérations de maintien de la paix doit être, selon M. Kamal, de trouver une solution aux causes du conflit. Le Pakistan est convaincu que le rôle des organisations régionales dans le maintien de la paix doit être conforme au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, ajoutant que la crédibilité du Conseil de sécurité est systématiquement compromise lorsque ce dernier ignore un conflit et laisse le soin de son règlement aux organisations régionales. En ce qui concerne l'action des Nations Unies en Afrique, M. Kamal préconise la mise en place d'un système de mécanismes d'alerte rapide afin de pouvoir rapidement répondre aux situations d'urgence à l'avenir et de renforcer les capacités de maintien de la paix de ce continent.

Sur le plan opérationnel, M. Kamal se félicite des progrès en matière d'élimination progressive du personnel fourni à titre gracieux au sein du Département des opérations de maintien de la paix, tout en insistant sur le fait que cela ne doit en aucune manière justifier des retards ou l'impossibilité du Département à s'acquitter de certaines de ses tâches. Il a

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en outre rappelé l'extrême lenteur du processus de remboursement des pays contributeurs de troupe, soulignant qu'à l'heure actuelle les Nations Unies doivent $227 millions aux pays non-alignés.

M. RICHARD SKLAR (Etats-Unis) a rappelé que l'année dernière a marqué le cinquantième Anniversaire des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. A travers le monde, pendant plus de cinq décennies, les Nations Unies ont pris en charge la recherche en faveur de la paix. Au cours de cette période, le personnel de maintien de la paix a empêché que des guerres éclatent, sauvé des vies humaines et donné l'espoir partout il a exercé ses fonctions. La violence, l'instabilité politique et les conflits ethniques subsistent, et augmentent même, dans de nombreuses régions du monde. De nombreuses crises de demain éclateront au sein de la population d'un même Etat. Cette situation étend les tâches auxquelles le personnel de maintien de la paix devra s'attaquer, expose les populations locales à des risques, et exige des actions multidimensionnelles qui nécessitent des ressources dépassant largement les ressources traditionnelles concernant les Casques bleus. Au cours des dix dernières années, certaines opérations de maintien de la paix ont été couronnées de succès et il faut continuer à faire des progrès pour répondre aux défis futurs.

Notant le rôle accru des organisations régionales dans le maintien de la paix et estimant que ces missions peuvent compléter les missions de maintien de la paix des Nations Unies en vue de partager les responsabilités et les coûts, M. Sklar a souligné que les principes et buts énoncés par la Charte des Nations Unies demeurent constants. Reconnaissant que le Conseil de sécurité devra se prononcer pour créer ou refuser la création d'une opération de maintien de la paix, il a souligné la nécessité de reconnaître également le rôle de l'Assemblée générale pour assurer que la structure et la capacité de maintien de la paix existent pour réagir. Le Secrétariat doit être préparé à répondre rapidement lorsqu'une décision est prise pour lancer une mission de maintien de la paix. Le Chapitre 1 de la Charte des Nations Unies stipule clairement que les Nations Unies prendront des mesures collectives efficaces pour prévenir et éliminer les menaces à la paix. Il incombe donc à la communauté internationale de s'assurer que le Secrétariat dispose des directives nécessaires pour assurer son efficacité et pour agir rapidement en cas de nécessité.

Appuyant cette idée et à l'instar des autres délégations, les Etats-Unis ont demandé l'année dernière que le Secrétariat entreprenne une étude générale sur le rôle d'appui des opérations de maintien de la paix à New York. Cette demande avait pour objectif de contribuer à créer une capacité efficace et cohérente de maintien de la paix au sein du Secrétariat. Cet examen est nécessaire pour garantir la crédibilité continue et la pertinence du Département des opérations de maintien de la paix et l'ensemble des fonctions de maintien de la paix au siège de l'Organisation.

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A la suite du départ du personnel militaire prêté à titre gratuit, le Secrétariat doit envisager le recrutement de candidats hautement qualifiés tout en respectant la représentation géographique équitable, a souligné M. Sklar qui appuie également les changements structurels intervenus dans le Département. La clé de tout mécanisme efficace est de maintenir et de renforcer la pleine coordination politico-militaire à tous les niveaux. L'alerte rapide demeure une composante essentielle et la plus importante des fonctions du Département, dans la mesure où elle affecte également les autres institutions des Nations Unies et leurs activités sur le terrain. Par ailleurs, la protection et la sécurité du personnel de maintien de la paix et du personnel et humanitaire exigent une attention particulière. La planification, en vue de répondre de manière réaliste aux crises complexes, exige une approche holistique qui fait appel tant à l'ensemble des ressources du Département qu'à une expertise extérieure.

M. GRANOVSKI (Fédération de Russie) a déclaré que, malgré la réduction du nombre des opérations de maintien de la paix de l'ONU au cours des dernières années, ces dernières constituent toujours un instrument majeurs pour le règlement de crises et la préservation de la paix à l'échelle régionale et internationale. Les taches de ces opérations sont de plus en plus complexes, compte tenu de la nature nouvelle des conflits, souvent internes et ethniques. Le représentant a estimé qu'il faut s'attaquer aux causes profondes de ces conflits ce qui signifie qu'il faut trouver de nouvelles approches non conventionnelles pour les opérations de maintien de la paix. Ajoutant que ces opérations ne sont pas une fin en soi, mais un moyen important pour parvenir à une solution politique, le représentant russe a insisté sur l'importance de créer les conditions favorables aux activités des médiateurs internationaux et pour encourager le dialogue. La Russie est préoccupée par la tendance qui s'est dessinée récemment au sein de la communauté internationale à vouloir recourir à des mesures coercitives qui selon elle ne devrait constituer que des mesures de dernier recours une fois que toutes les autres voies politiques et diplomatiques ont été épuisées.

La délégation russe estime que le succès des opérations multidimensionnelles modernes dépend largement de l'équilibre entre les composantes militaire et civile dans la zone des opérations. Elle se félicite des efforts de restructuration du Département des opérations de maintien de la paix en ce sens afin d'avoir une approche plus globale et cohérente allant de la planification à la coopération sur le terrain, y compris les aspects logistiques.

Il appuie les efforts déployés par le Secrétariat et le Etats Membres pour renforcer le système des forces et moyens en attente des Nations Unies, et a déclaré que la Russie est entrain de finaliser les démarches pour pouvoir participer à ce système dans un avenir proche.

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Pour la Russie, le rôle croissant de la composante de police civile dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies ne fait pas de doute. Elle considère que les contingents de police civile dans les opérations peuvent largement contribuer à leur succès, mais qu'il faut toutefois veiller à ce que leurs fonctions ne chevauchent pas celles des composantes militaires.

En ce qui concerne la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain, la délégation russe est favorable au stricte respect des normes de sécurité du personnel international et elle estime que toute attaque contre ce personnel doit faire l'objet d'une enquête et les responsables traduits en justice. Le représentant a recommandé toutefois une grande prudence pour ce qui est du recours à la force afin de garantir la sécurité du personnel de maintien de la paix, partant du principe que ce sont les parties au conflit qui sont responsables de garantir les conditions de sécurité sur le terrain.

La question des opérations réalisées par des coalitions est particulièrement importante dans le contexte actuel compte tenu des ressources limitées des Nations Unies. La Russie est toutefois d'avis que toute action impliquant un déploiement de troupes de ce type de coalition régionale, telle que l'OTAN,ne peut se faire qu'avec l'aval du Conseil de sécurité.

Par ailleurs, la Russie a toujours été favorable à la rationalisation de la coopération entre l'ONU et les organisations régionales et considère que la division du travail entre l'ONU et ces partenaires régionaux en matière de maintien de la paix devrait être développée sur la base de la responsabilité première du Conseil de sécurité.

M. JULIO BENITEZ SAENZ (Uruguay) s'est félicité du rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la capacité de l'Afrique dans le domaine du maintien de la paix. Les opérations de maintien de la paix continuent de jouer un rôle crucial. Le recours à la force ne peut être autorisé qu'en cas de légitime défense. Il a estimé que des progrès considérables ont été accomplis en matière de maintien de la paix mais il faut reconnaître qu'il reste encore beaucoup à faire. Le représentant a fait remarquer que le mandat du personnel militaire des opérations de maintien de la paix doit être clairement défini et doit s'appliquer à toutes les opérations. La délégation uruguayenne se félicite que la question de la sécurité occupe une place importante dans les délibérations du Comité spécial. Les directives sur la protection du personnel des opérations de maintien de la paix constituent une excellente initiative. Le processus visant à garantir la transparence exige une adaptation aux nouvelles réalités en tirant profit des nouvelles techniques en matière d'information.

M. Benitez Saenz a souligné la nécessité d'adopter de nouvelles mesures visant à accélérer les procédures d'indemnisation du personnel. Par ailleurs, concernant le remplacement du personnel prêté à titre gratuit, il a estimé que le Département devrait respecter le principe de la représentation géographique équitable. Pour ce qui est de la composante de police civile, il faut établir

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des directives sur son rôle en s'inspirant des enseignements tirés de précédentes expériences. Le Groupe de police civile doit être doté de ressources adéquates. Il faudrait poursuivre la norme de formation internationale. S'agissant des enfants dans les conflits armés, M. Benitez Saenz a estimé que le Comité spécial pourrait contribuer à mettre fin à cette pratique. Il est essentiel que les Nations Unies jouent un rôle impartial dans les conflits qui ont souvent des implications régionales.

M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire du Lao) s'est associé à la déclaration faite au nom des pays non-alignés par le représentant de la Jordanie. Sa délégation considère que les opérations de maintien de la paix constituent un instrument majeur des Nations Unies dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales et que ces opérations peuvent efficacement éviter l'escalade des conflits et créer les conditions nécessaires pour leur règlement pacifique. Toutefois, le Lao estime qu'une opération de maintien de la paix devrait être décidée en dernier recours, et non pas en tant que substitut à une solution permanente ou à un règlement politique des crises. M. Kittikhoun a souligné que pour permettre le succès des opérations de maintien de la paix il faut veiller au respect des principes de la souveraineté nationale, de l'intégrité territoriale et de la non- ingérence et que l'accord des parties est nécessaire à leur déploiement. En outre, toute mission de maintien de la paix doit avoir un mandat clair, des objectifs précis et une structure de commande définie. Il a ajouté qu'une base financière stable est un autre élément indispensable et préalable à la mise en oeuvre efficace des opérations de maintien de la paix. A cet égard, il a lancé un appel à tous les Etats Membres, et en particulier aux pays développés, pour s'acquitter de leurs obligations financières à l'égard de l'ONU, ce qui permettrait, en particulier, à l'Organisation de rembourser les pays contributeurs de troupes. En ce qui concerne l'élimination progressive du personnel fournis à titre gracieux, M. Kittikhoun a insisté sur le fait que cela ne doit pas se faire au détriment de l'efficacité du Département des opérations de maintien de la paix et a exprimé son souhait de voir le Secrétariat prendre les mesures nécessaires pour le recrutement du personnel de maintien de la paix sur une base géographique élargie et en respectant les articles 100 et 101 de la Charte.

En ce qui concerne le système des arrangements des forces et moyens en attente, la délégation du Lao estime qu'il contribue efficacement à améliorer la capacité de réponse rapide de l'Organisation.

Mme KAREN TAN (Singapour) a estimé que dans la mesure où le Conseil de sécurité définit clairement le mandat des opérations de maintien de la paix, les commandants des forces au Siège de l'Organisation et sur le terrain seront en mesure de les mettre en oeuvre. En même temps, il faut reconnaître que chaque opération a ses propres caractéristiques puisque les causes de chaque conflit et les parties concernées varient d'une situation à l'autre. Il faudrait donc continuer à tirer des enseignements des expériences antérieures et à adapter les opérations de maintien de la paix aux circonstances

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particulières de chaque crise. Notant la coopération des Nations Unies avec les mécanismes et organismes régionaux, Mme Tan a souligné que les Nations Unies - en tant qu'institution universelle - doit demeurer l'organe principal responsable en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Les efforts de maintien de la paix régionaux doivent être fondés strictement sur les principes énoncés par la Charte des Nations Unies et soumis au contrôle efficace du Conseil de sécurité. Ils doivent également être déployés en consultation avec tous les pays concernés.

Singapour est d'avis que les emprunts faits au budget des opérations de maintien de la paix pour financer des dépenses du budget ordinaire comportent financièrement des risques et ne contribuent nullement aux objectifs de maintien de la paix. Mme Tan s'est également déclaré préoccupée par le montant extrêmement élevé de la dette des Nations Unies à l'égard des Etats Membres fournisseurs de contingents et d'équipements, à savoir une prévision de 650 millions de dollars pour 1999. En dépit de sa petite taille et des maigres ressources dont il dispose, Singapour a participé à de nombreuses opérations de maintien de la paix, notamment en Namibie, au Koweït, en Angola, au Cambodge, au Guatemala et en Afghanistan. Pour commémorer le cinquantième Anniversaire des opérations de maintien de la paix, le Gouvernement de Singapour organise une exposition photographique sur ces opérations, qui aura lieu en juillet prochain et qui coïncidera avec le Sommet ministériel annuel de l'ANASE. En novembre 1999, Singapour organisera une série de conférences sur les enseignements tirés des opérations de maintien de la paix.

Mme AKMARAL KH. ARYSTANBEKOVA (Kazakhstan) a considéré que seul un mécanisme d'alerte rapide et efficace des Nations Unies peut permettre d'éviter qu'un conflit potentiel ne dégénère en une situation de violence incontrôlable. Le Kazakhstan soutient par conséquent les recommandations du Secrétaire général pour permettre à l'ONU d'avoir une approche cohérente, coordonnée et globale des situations de conflit qui tiennent compte à la fois des instruments politiques et socio-économiques. Elle se félicite des mesures prises par la communauté internationale pour améliorer les activités de maintien de la paix des Nations Unies dans le domaine du déploiement rapide et de la capacité de réponse rapide de l'Organisation.

Pour le Kazakhstan l'un des problèmes majeurs en matière de maintien de la paix reste le besoin d'un mécanisme global d'alerte pour éviter que des conflits locaux ne se transforment en crise internationale. A cet égard, Mme Arystanbekova partage l'avis du Secrétaire général selon laquelle il est nécessaire de trouver des moyens pour répondre de manière efficace aux conflits complexes actuels, ce qui nécessite souvent des actions à la fois sur le plan du maintien de la paix et du développement.

Le Kazakhstan se félicite des efforts de l'Organisation pour mettre en place un concept global de sécurité sur le terrain qui prend en compte les aspects touchant aux droits de l'homme, à la réduction de la pauvreté, à la promotion du développement et à la démocratisation.

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En ce qui concerne le système des arrangements des forces en attente, Mme Arystanbekova a déclaré que son potentiel a été démontré par le fait que le nombre de participants à ces arrangements, actuellement au nombre de 80, a augmenté récemment de manière significative. Elle a rappelé que l'objectif majeur de ces arrangements est de fournir une estimation exacte des contingents et autres ressources qui sont disponibles dans l'immédiat, et d'identifier les Etats Membres qui sont à même de les fournir dans la mesure où ils acceptent de participer à une opération de maintien de la paix donnée. Elle a souligné par ailleurs que le Kazakhstan soutient les efforts de l'Unité de formation du Département de maintien de la paix. Elle a également rappelé que le Kazakhstan, faisant partie du système des arrangements des forces et moyens en attente, a une expérience pratique en matière de maintien de la paix, en particulier dans le conflit frontalier Tadjik-afghan, et fera son possible pour s'acquitter de ses obligations en matière de maintien de la paix sous les auspices de l'ONU.

Mme SILVIA A. FERNANDEZ DE GURMENDI (Argentine) a estimé que l'on ne peut nier le rôle central des opérations de maintien de la paix au sein du Conseil de sécurité. Son pays, chaque fois qu'il a siégé ou pris part aux travaux du Conseil de sécurité, a présenté des propositions dans ce domaine. Mme Fernandez de Gurmendi a estimé que les mandats des opérations de maintien de la paix doivent être adaptés aux circonstances propres à chaque opération de maintien de la paix. La Convention sur la protection du personnel des Nations Unies et personnel associé ne couvre pas toutes les situations. C'est pourquoi, la délégation argentine envisage de présenter une proposition de protocole. Mme Fernandez de Gurmendi a rappelé que des cours pour les chefs d'unités, pour les forces de police et des cours de déminage ont été organisés avec la participation de représentants de plusieurs pays d'Amérique latine, ainsi que de la Belgique, du Royaume-Uni, du Danemark et du Canada.

La représentante a souhaité que la présente session de fond du Comité spécial soit couronnée de succès et a assuré le Comité de la contribution active de sa délégation.

M. MAGED A. ABDELAZIZ (Egypte) a souscrit à la déclaration de la Jordanie faite au nom des pays non alignés. La délégation égyptienne constate que le rapport du Secrétaire général tend à blâmer l'Assemblée générale pour les insuffisances du Département des opérations de maintien de la paix du fait du départ progressif du personnel fournis à titre gracieux. Cet argumentation lui semble inacceptable compte tenu du fait que le Secrétariat et le Département avaient largement le temps au cours des trois dernières années pour prendre les mesures nécessaires afin d'assurer une transition efficace.

Par ailleurs, l'Egypte s'inquiète du retard dans le remboursement des dépenses aux pays contributeurs de troupes et de matériel aux opérations de maintien de la paix. Tout en étant consciente des problèmes financiers de

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l'Organisation du fait du nom paiement par certains pays de leurs contributions financières, l'Egypte souhaite toutefois engager le Secrétariat à rembourser ces pays dans les meilleurs délais.

Pour ce qui est de la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain, l'Egypte souhaite faire part de son insatisfaction face à la manière dont le Département a géré l'incident du vol 806 en Angola, incident qui aurait pu être évité en n'autorisant pas que l'avion survole une zone de combats.

L'Egypte est consciente du rôle croissant que la police civile joue dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU mais considère qu'il est important de mener une étude pour définir clairement les principes directeurs des fonctions de la police civile sur le terrain.

L'Egypte s'en tient à la position de principe des non alignés pour ce qui est de distinguer entre les activités humanitaires et les activités militaires. A cet égard, la délégation égyptienne souhaite que l'Assemblée générale et le Comité définissent de manière équilibré le rôle du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale dans le cadre des activités humanitaires des Nations Unies.

Mme MARIA LOURDES V. RAMIRO LOPEZ (Philippines) a rappelé que depuis son admission au Comité spécial des opérations de maintien de la paix, son pays a appuyé avec enthousiasme les propositions pertinentes visant à améliorer son efficacité. Le Comité spécial devrait continuer à servir de point focal pour toutes les activités des Nations Unies liées aux opérations de maintien de la paix. Sa délégation se déclare fermement convaincue que le Comité spécial peut jouer un rôle crucial en tant qu'organe principal chargé d'examiner, de superviser et d'évaluer les opérations de maintien de la paix. C'est dans cet esprit que les Philippines continueront à appuyer les propositions visant à rationaliser ou à améliorer les travaux du Comité spécial et les Nations Unies elles-mêmes dans le domaine du maintien de la paix.

S'agissant du budget des opérations de maintien de la paix, Mme Ramiro Lopez a fait remarquer que le non-paiement des contributions a sérieusement empêché les Nations Unies de s'acquitter des tâches urgentes. En conséquence, le rôle des Nations Unies dans la prévention des conflits, par le biais à la fois de programmes de développement à long terme et de missions à court terme, a été sensiblement réduit. En outre, la réalisation des objectifs du Comité spécial est également entravée par les délais de mise en oeuvre de ses recommandations. A cet égard, Mme Ramiro Lopez a indiqué que son pays appuyera toute proposition visant à accélérer les procédures. Les Philippines se rallient à l'idée de garantir une plus grande transparence concernant les achats relatifs aux opérations de maintien de la paix. Ils prient instamment le Secrétariat de répondre à la demande du Comité spécial de présenter des rapports détaillés sur ces procédures. Tout en reconnaissant que la présentation de ces rapports exige un travail supplémentaire, Mme Ramiro Lopez a demandé au Secrétariat de continuer à améliorer les procédures et directives en vigueur en matière d'achats afin que les données sur les achats relatifs aux opérations de maintien de la paix puissent être mises à la disposition des pays intéressés.

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