LE COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND DE 1999
Communiqué de Presse
GA/PKO/157
LE COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND DE 1999
19990324 Les délégations constatent que la nature des conflits actuels exige un caractère pluridimensionnel des opérations de maintien de la paixLe Comité spécial des opérations de maintien de la paix a ouvert, ce matin, sa session de fond annuelle. Dans ce cadre, M. Bernard Miyet, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a présenté les rapports du Secrétaire général sur l'application des recommandations du Comité spécial et sur le renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix. Il a notamment indiqué que le Secrétariat a continué à mettre au point des structures organisationnelles, au Siège et sur le terrain, qui favorisent une approche cohérente.
Dans le cadre de son débat général - qui se poursuivra jusqu'au 26 mars -, le Comité spécial a entendu les représentants des pays suivants : Nigéria, Allemagne (au nom de l'Union européenne), Jordanie (Mouvement des pays non alignés), Canada, Pologne, Bangladesh, Norvège et Turquie.
Les délégations ont estimé pour la plupart que le maintien de la paix ne peut plus être considérée comme une tâche à part mais doit s'inscrire dans un continuum allant de la prévention au règlement des conflits et l'instauration d'une paix durable. Cela suppose par conséquent que les opérations de maintien de la paix deviennent pluridimensionnelles, avec une composante civile de plus en plus importante. Dans ce contexte, les intervenants ont souligné l'importance du rôle de la police civile pour garantir le succès des opérations de maintien de la paix.
Le Comité spécial a reconduit, en début de séance, le mandat des membres de son Bureau. Il est donc composé de M. Ibrahim A. Gambari (Nigéria) à sa présidence; de M. Michel Duval (Canada) à sa vice-présidence et à la présidence de son Groupe de travail et de MM. Fernando Enrique Petrella (Argentine); Motohide Yoshikawa (Japon) et Zbigniew Matuszewski (Pologne) aux postes de Vice-Président et M. Hossam Zaki (Egypte) au poste de Rapporteur.
Le Comité spécial a accordé le statut d'observateur, pour la présente session, aux délégations suivantes : Islande, Lettonie, Malte, Moldova, Suisse, ex-République yougoslave de Macédoine, Viet Nam, ainsi qu'à la Communauté européenne, au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Le Comité spécial poursuivra son débat général, cet après-midi à partir de 15 heures.
Documentation
RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L'APPLICATION DES RECOMMANDATIONS DU COMITE SPECIAL DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX (A/AC.121/43)
Ce rapport présente les progrès réalisés dans l'application des recommandations formulées par le Comité spécial des opérations de maintien de la paix dans son rapport du 21 mai 1998.
Au cours de cette année, le Secrétariat a continué de veiller à ce qu'il y ait une approche cohérente, planifiée, coordonnée et globale des conflits, qui fasse appel à des instruments relevant des domaines politique, social et du développement et qui se poursuive sans interruption après le départ d'une opération de maintien de la paix. Le rapport rappelle que la communauté internationale reconnaît en effet que la stratégie à adopter en cas de conflits complexes de l'après-guerre froide doit porter simultanément sur le maintien de la paix et sur les besoins du développement, que ces deux tâches se renforcent mutuellement et que l'absence de l'une d'elles entrave la réalisation de l'autre. Constatant que les opérations de maintien de la paix continuent à être chargées de fonctions touchant des domaines très divers allant notamment des droits de l'homme à l'assistance électorale et à la supervision de la police, le Secrétariat a continué à mettre au point des structures organisationnelles, au Siège et sur le terrain, qui favorisent une approche cohérente. Sur le terrain, la coordination continue d'être fondée sur la structure hiérarchique des opérations, selon laquelle le Représentant spécial du Secrétaire général est le centre de prise de décision et les coordonnateurs résidents sont les adjoints des chefs de mission, lorsque cela semble approprié.
En ce qui concerne la recommandation tendant à ce que le Secrétaire général formule des règles d'engagement uniformes pour chaque opération, le rapport note que chaque opération a des règles d'engagements qui s'appliquent à tous les contingents et que le Secrétariat a pour pratique de s'entretenir de toute innovation importante avec les pays fournisseurs de contingents.
Pour ce qui est du renforcement des moyens dont dispose l'ONU pour assurer le maintien de la paix, le rapport souligne le fait que le nombre des soldats de la paix déployés dans le monde a diminué sensiblement ces dernières années, mais le nombre des opérations elles-mêmes reste relativement stable. Le Secrétariat a pu constater que c'est le nombre des opérations prévues et organisées plus que le nombre des personnes déployées, qui détermine la quantité de travail du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO), d'autant plus que ces opérations, de dimension réduite, ont souvent une plus forte composante d'unités spéciales, et par conséquent nécessitent un appui logistique et administratif plus important.
Le rapport rappelle en outre que le DPKO a entrepris un programme d'élimination progressive des engagements de personnel fourni à titre gracieux, qui doit être terminé en février 1999 et que l'Assemblée générale a
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approuvé en 1998, la création de 55 postes supplémentaires pour le Département dont 48 correspondants à des conversions d'engagement à titre gracieux, et a recommandé le redéploiement de 23 postes.
Au niveau de l'organisation de la planification et de la coordination, le rapport souligne que, afin de permettre au DPKO de mieux s'acquitter de ses tâches, une réorganisation est en cours et comporte plusieurs changements dont le regroupement des compétences dans le domaine militaire, le renforcement de la coopération entre le DPKO et le Département des affaires politiques, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Haut Commissariat aux droits de l'homme, le Haut Commissariat pour les réfugiés et d'autres organismes des Nations Unies en ce qui concerne la gestion des missions en cours et la préparation des plans d'urgence pour les nouvelles opérations. Pour ce qui est des questions relatives aux achats, la Base de données des Nations Unies sur les fournisseurs (lancée en 1998) sera une voie d'accès unique pour tous les fournisseurs de l'ONU. Par ailleurs, au cours de l'année 1998, le Service de l'action antimines a coordonné et envoyé sur le terrain six missions d'évaluation et a servi d'organe de liaison avec tous les programmes d'action antimines sur le terrain. En outre, un Groupe de coordination interinstitutions réunissant différents départements de l'ONU et organismes de Nations Unies a été formé au Siège et le Service de l'action antimines a créé un comité directeur qui réunit différentes parties intéressées de la société civile.
Le rapport note également que le Secrétariat a pris plusieurs mesures afin d'être mieux à même de réagir en cas de faute commise dans le cadre d'une opération de maintien de la paix. Le rapport passe également en revue les progrès réalisés dans les domaines des accords sur le statut des forces; la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix; de la formation et de l'utilisation de la police civile dans les opérations de maintien de la paix. En ce qui concerne les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente, le rapport indique que, au cours de l'année écoulée, les Etats Membres ont renforcé leur engagement envers ces arrangements. Toutefois, étant donné que cette capacité est constamment requise, le Secrétariat continuera à mettre l'accent sur le renforcement de ces éléments. Des efforts concertés ont également été déployés afin de faire participer un plus grand nombre d'Etats Membres africains au système d'arrangement relatif aux force et moyens en attente, le nombre d'Etats africains incorporés dans la base de données ayant pratiquement doublé au cours de l'année écoulée et s'élève actuellement à 22.
Le rapport examine également les progrès réalisés en matière de coopération avec les mécanismes et organismes régionaux en vue de renforcer leur participation aux activités de l'ONU en faveur de la paix. Soulignant qu'il existe des limitations pratiques et politiques qui font que ces partenaires ne peuvent pas être considérés comme une panacée pour résoudre les problèmes rencontrés dans le cadre du maintien de la paix. Le rapport note
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toutefois que, dans certaines situations, ils ont joué un rôle crucial pour promouvoir la paix et que le Secrétariat se félicite de cette nouvelle coopération.
Le Secrétaire général s'est vivement félicité de l'adoption de la "Déclaration à l'occasion du cinquantième anniversaire des opérations de maintien de la paix des Nations Unies" élaborée par le Comité spécial. Dans cette déclaration, les Etats Membres ont réaffirmé leur appui à tous les efforts visant à renforcer effectivement la protection et la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies et se sont déclarés fermement résolus à soutenir ce personnel afin qu'il puisse mener à bien les tâches qui lui sont confiées. Il estime que l'esprit de solidarité ainsi démontré aura une importance cruciale si la communauté internationale réussi à renforcer à l'avenir l'instrument du maintien de la paix. En outre, le Secrétaire général considère qu'une coopération étroite entre les Etats Membres et le Secrétariat est essentielle pour répondre rapidement aux préoccupations concernant la sécurité; pour améliorer la compréhension des besoins de la police dans les opérations de maintien de la paix et la capacité de l'ONU de les satisfaire; et pour promouvoir un équilibre entre les sexes dans les opérations de maintien de la paix. Cette coopération est également la clef des progrès dans le renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix.
RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE RENFORCEMENT DE LA CAPACITÉ DE L'AFRIQUE EN MATIÈRE DE MAINTIEN DE LA PAIX (A/54/63-S/1999/171)
Dans ce rapport, demandé par le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, le Secrétaire général préconise de nouvelles mesures susceptibles de permettre de nouveaux progrès en ce qui concerne le renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix. A l'heure actuelle, 22 des 52 Etats membres africains fournissent un effectif de près de 2.500 hommes aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. Pour aller de l'avant dans le renforcement de la capacité de maintien de la paix du continent, il est essentiel de donner un contenu concret à la volonté politique qui s'est manifestée, notamment aux résolutions et déclarations pertinentes du Conseil de sécurité, souligne le Secrétaire général. Il faudra, dans cette perspective, être disposé à mettre en commun informations et données d'expérience; renforcer le soutien politique actuel, qui pourrait s'étendre à l'appui en faveur du déploiement d'opération de maintien de la paix en Afrique; renforcer les activités de formation dans le domaine du maintien de la paix; et allouer des ressources financières et logistiques suffisantes.
Le Secrétaire général recommande la constitution d'un groupe de travail composé de représentants des Etats africains et non africains qui participent directement aux activités d'aide à la formation; l'octroi de fonds, y compris sous forme de bourses, pour permettre aux officiers militaires africains de participer à des programmes d'échange de brève durée avec le personnel des opérations de maintien de la paix des Nations Unies; l'affectation éventuelle
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d'attachés de liaison de l'ONU auprès d'organisations régionales; la poursuite des efforts des spécialistes des forces et moyens en attente en vue de resserrer la coopération entre les Etats africains dans le cadre du Système de forces et moyens en attente des Nations Unies; le recours accru au Système de forces et moyens en attente des Nations Unies pour aider à adapter les besoins aux ressources disponibles; la communication au Secrétariat par les Etats Membres d'informations sur leurs programmes de formation dans le domaine du maintien de la paix; et la mise en place d'un programme spécial de maintien de la paix à l'intention des officiers de police africains.
Nombre de ces initiatives pourraient être financées grâce à des contributions au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies, indique le Secrétaire général, tout en estimant irréaliste d'espérer que le Fonds puisse fournir toutes les ressources nécessaires à l'exécution des activités de formation ou se substituer aux programmes bilatéraux et multilatéraux. Le Secrétaire général attire également l'attention des donateurs sur le rôle crucial que peut jouer le Fonds pour la paix mis en place par l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en tant que composante essentielle de son Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. L'ONU peut aider à faciliter les contacts entre les Etats Membres de l'OUA et les donateurs potentiels dans le dessein de développer la capacité logistique de l'Afrique grâce à des contributions en nature, souligne-t-il. Le manque de moyens logistiques a été, en effet, l'un des problèmes majeurs sur lesquels a buté le déploiement efficace des opérations de maintien de la paix en Afrique.
Faisant le point des efforts réalisés en vue de renforcer la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix, le Secrétaire général rappelle que l'ONU continue à collaborer étroitement avec les organisations régionales et sous-régionales dans le cadre d'activités spécifiques de maintien et de rétablissement de la paix en Afrique. Ainsi, le Secrétariat a continué de collaborer avec l'OUA pour renforcer la capacité de cette dernière à régler les conflits et est, dans les limites des ressources disponibles, disposé à faire appel à son personnel et à ses anciens fonctionnaires, en particulier les ressortissants de pays africains, pour faciliter la mise en place des compétences nécessaires à la création de la salle d'opération de l'OUA. Des discussions ont déjà eu lieu avec l'OUA en vue d'organiser le détachement pour des périodes de courte durée de membres du personnel ou d'anciens fonctionnaires du Centre d'opérations du Département auprès du Centre de gestion des conflits de l'OUA. Dans le même temps, l'OUA a pu envoyer des membres de son personnel au Siège de l'ONU, à New York, pour qu'ils se familiarisent avec ses méthodes de fonctionnement. Le Secrétaire général rappelle, à cet égard, que, par le passé, des Etats Membres ont financé la participation d'officiers militaires africains à de tels échanges. Le développement de tels programmes, ajoute-t-il, pourrait maintenant être très utile à l'OUA et pourrait également aider à renforcer les liens entre les deux organisations.
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Le Système de forces et moyens en attente des Nations Unies peut, pour sa part, faciliter l'établissement d'un partenariat entre les Etats Membres qui fournissent des contingents et les pays qui sont en mesure de fournir des équipements et autre soutien logistique. Ces 12 derniers mois, le Secrétariat a surtout cherché à mieux sensibiliser les Etats africains au rôle du Système et aux avantages qu'ils pourraient tirer de leur participation à ce dispositif. Il est en effet indispensable qu'un plus grand nombre de pays africains y participent afin de renforcer la capacité de l'ONU à déployer des opérations de maintien de la paix sur le continent et ailleurs dans le monde. C'est aussi un moyen essentiel d'accroître la circulation de l'information entre Etats et de promouvoir le développement durable de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix. Dans cette perspective, le Secrétariat étudie actuellement la possibilité d'envoyer en Afrique, au cours de l'année, une équipe qui sera chargée d'organiser de nouvelles réunions d'information et des débats sur les forces et moyens en attente.
Le Secrétariat a organisé ces 12 derniers mois trois grandes rencontres sur le renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix. Au cours de la dernière réunion, qui s'est tenue en janvier 1999, les participants ont approuvé dans leurs grandes lignes la stratégie de formation et les arrangements relatifs à l'échange d'informations proposés par l'ONU, et adopté le principe de la constitution d'un groupe de travail composé de pays africains et non africains participant directement aux activités d'assistance en matière de formation. La création de ce groupe de travail est perçue comme une mesure concrète essentielle pour le renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix. Le Département des opérations de maintien de la paix s'est employé, pour sa part, en étroite coordination avec l'OUA, à faire fonction de centre de liaison en matière de collecte et de diffusion de l'information sur la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix. Des informations ont déjà été recueillies dans ce cadre et ont permis au Département d'amorcer la mise en place d'une base de données qui sera mise à la disposition de tous les Etats Membres. Enfin, pour réaliser les grands objectifs stratégiques de développement des capacités régionales de maintien de la paix et d'harmonisation entre Etats des normes d'entraînement au maintien de la paix, il est essentiel d'exécuter des programmes de formation d'instructeurs nationaux et des programmes faisant appel à l'Equipe des Nations Unies pour l'aide à la formation, ainsi que de soutenir les grandes missions de maintien de la paix. Diverses activités (séminaires, missions, stages) ont été organisées au cours des deux dernières années dans ce cadre. Par ailleurs, le Conseiller de la Police civile des Nations Unies prévoit d'organiser en Afrique, à l'intention des instructeurs de police des 18 pays africains fournissant actuellement des contingents de police aux opérations de maintien de la paix, un stage pour lequel il recherche auprès des Etats Membres financement et aide à la formation.
L'expérience de l'ONU dans le règlement des conflits en Afrique illustre le rôle important que l'on peut jouer sur le continent à travers les opérations de maintien de la paix. Les revers que nous avons subis ces derniers temps dans les opérations de maintien de la paix en Afrique et
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l'apparition récente de nouvelles menaces à la stabilité sur le continent ne devraient inciter ni au découragement ni au désengagement. Ils devraient, au contraire, être perçus comme témoignant de la nécessité de resserrer la coopération entre tous les Etats Membres de l'ONU en faveur de la recherche de la paix, du développement et de la démocratie en Afrique. Pour assurer la réalisation d'un progrès pacifique en Afrique et renforcer la contribution du continent au maintien de la paix et de la sécurité internationales, il est impératif que les dirigeants africains fassent preuve de détermination, de persévérance et de lucidité et que la communauté internationale s'engage à soutenir leurs efforts, conclut le Secrétaire général.
Débat général
M. BERNARD MIYET, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a rappelé que les activités du Département des opérations de maintien de la paix sont extrêmement importantes. Il a attiré l'attention des délégations sur le rapport du Secrétaire général relatif au renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix. A ce jour, 14 opérations de maintien de la paix continuent d'être menées. Deux opérations de maintien de la paix ont pris fin, la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) en ex-République yougoslave de Macédoine et la Mission d'observation des Nations Unies en Angola (MONUA). Le maintien de la paix continue à être une tâche très dynamique. Le Département a poursuivi son partenariat avec les organisations régionales, notamment en Sierra Leone. Ces dernières ont continué à intervenir, y compris dans des situations périlleuses. Ces partenariats ont renforcé le rôle de la communauté internationale dans le domaine du maintien de la paix. Toutefois, la Charte des Nations Unies définit le rôle de l'ONU dans le maintien de la paix. Pour les parties en conflit, la participation des Nations Unies permet de sensibiliser le monde sur des problèmes locaux. De même, leur intervention permet de partager les charges qui sont exigées par les efforts de maintien de la paix. Le Secrétariat reste prêt à faire face à toute situation d'urgence en matière de maintien de la paix. La MINURCA et la MONUSIL ont toutes deux ont déjà fait la preuve de leur importance. La première joue un rôle crucial pour renforcer les fondements de la paix en Centrafrique. C'est pourquoi, il est recommandé de proroger son mandat jusqu'à la tenue des prochaines élections. On ne peut évaluer la charge du travail uniquement en fonction de chiffres. Une mission comme la MONUSIL exige beaucoup plus de temps qu'une mission comme la FINUL, au Sud Liban. La Mission en Sierra Leone est devenue un élément vital dans l'action que mène la communauté internationale dans le maintien de la paix en Afrique de l'ouest.
En Croatie, la coopération entre l'ONU et l'OSCE a été exemplaire. Malheureusement, tout récemment, les Nations Unies ont rencontré des difficultés insurmontables en Angola et ont été contraintes de mettre fin à la Mission. Toutefois, la communauté internationale ne doit pas tourner le dos à l'Angola et doit continuer à soutenir le peuple angolais. De même, pour la FORDEPRENU, en ex-République yougoslave de Macédoine. Le personnel de maintien de la paix des Nations Unies a subi l'année dernière de lourdes
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pertes, notamment Maître Beye, représentant spécial pour l'Angola qui a trouvé la mort dans l'accident d'avion survenu au dessus d'Abidjan. Le personnel des opérations de maintien de la paix a également été victime de graves violences dans les régions il assumait ses fonctions.
Concernant la sécurité du personnel de maintien de la paix, M. Miyet a fait remarquer que cette question a retenu l'attention des Nations Unies comme l'indiquent deux rapports, notamment sur la protection de l'aide humanitaire. De par la nature évolutive des opérations de maintien de la paix et de l'environnement dans lequel elles sont menées, la sécurité du personnel de maintien de la paix est souvent menacée. Les armes détenues par les groupes dissidents l'ont exposé davantage à de grands risques. Le Département étude actuellement de manière approfondie la question de la sécurité de son personnel sur le terrain. A la suite de la présentation du rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la capacité de l'Afrique en matière de maintien de la paix, M. Miyet s'est félicité que l'aide en faveur de l'Afrique se soit accrue. La transparence, la légitimité et le partenariat sont les trois piliers du succès des activités de maintien de la paix. Ce n'est que par une participation ciblée que les pays pourront jouer un rôle efficace dans ce domaine. Il y a une année, le Département avait organisé un colloque sur le renforcement du rôle de la police civile, à l'issue duquel un rapport a été publié. Il faudrait poursuivre l'élan de ce processus, en assurant une meilleure coordination au sein des Nations Unies, en mettant à la disposition des opérations de maintien de la paix une force de police civile plus efficace. La sélection des candidates femmes qualifiées visant à remplacer le personnel mis à disposition du Département à titre gracieux n'a pu donner de résultats importants car le nombre de candidatures a été relativement faible. Le Département souhaite assurer une formation spéciale à l'intention de son personnel au Siège.
Dans le rapport du CCQAB, le Département décrit sa restructuration en vue de garantir une meilleure efficacité de ses activités. Le renforcement de la coordination et la coopération est un des grands axes de cette restructuration. Les activités de déminage et celles du Centre de situation ont été également restructurées. Il n'y a plus à ce jour de personnel prêté à titre gracieux. Les effectifs du Département ont été réduits de 5% pour la catégorie des administrateurs. Le recrutement du personnel en remplacement du personnel prêté à titre gracieux a été assuré avec la plus grande transparence. De l'avis de M. Miyet, le Comité spécial joue un rôle crucial pour garantir que les activités de maintien de la paix continuent d'être efficaces.
M. IBRAHIM GAMBARI (Nigéria) a exprimé la satisfaction de sa délégation pour sa ré-élection au poste de Président du Comité des opérations de maintien de la paix et a félicité les autres membres du Bureau pour leur ré-élection.
En sa qualité de représentant permanent du Nigéria, M. Gambari a souligné l'ampleur des défis auxquels fait face l'Organisation des Nations Unies, en particulier dans le domaine du maintien de la paix, et a déclaré
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qu'il fallait lever tous les obstacles artificiels à la capacité de réponse de l'ONU. Il a par conséquent lancé un appel à tous les Etats Membres pour qu'ils s'acquittent entièrement, sans conditions et sans délai de leurs obligations financières à l'égard de l'Organisation.
M. Gambari estime que les arrangements des forces et moyens en attentes constituent un élément clef pour améliorer la capacité de réponse et de déploiement rapide des opérations de maintien de la paix de l'ONU et a réitéré le soutien de son pays à ces arrangements.
Partant du constat que l'ONU ne peut à elle seule s'acquitter de la tâche du maintien de la paix et de la sécurité internationales, M. Gambari a souligné l'importance de la coopération avec les organisations régionales, et a rappelé dans ce contexte le succès de l'ECOMOG au Libéria. Il a ajouté que ce type d'efforts devrait être encouragé par la communauté internationale en renforçant les capacités de maintien de la paix des organisations régionales à la fois sur le plan financier et logistique.
M. DIETER KASTRUP (Allemagne), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a déclaré qu'il est dans l'intérêt du personnel de maintien de la paix sur le terrain et des populations civiles que ce Comité s'attelle à produire un rapport qui soit moins abstrait que par le passé en tenant plus concrètement compte des réalités dans les régions où sont déployées les opérations de maintien de la paix. En vue de soutenir cette approche, l'Union européenne a décidé de mettre l'accent sur certaines questions d'ordre opérationnel en relation avec le maintien de la paix. Ces questions et les positions de l'Union européenne seront présentées dans un Mémorandum qui sera distribué aux membres du Comité.
M. Kastrup a ensuite abordé de manière plus générale certains domaines que l'Union européenne considère comme particulièrement importants. Dans ce contexte il a évoqué la question du futur rôle de l'ONU en matière de maintien de la paix et a réitéré le soutien important de l'Union au rôle prioritaire de l'ONU dans le domaine du maintien et de la promotion de la paix et de la sécurité internationales. M. Kastrup a réaffirmé la volonté de l'Union à jouer un rôle actif dans le développement et la redéfinition des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il a ensuite abordé le caractère pluridimensionnel des opérations de maintien de la paix dû à la complexité croissante des conflits. Dans ce contexte, l'Union souligne l'importance de l'action antimines et soutient les efforts du Service de l'action de déminage du Département des opérations de maintien de la paix dont l'action de coordination entre les différents acteurs sur le terrain devrait déboucher sur une approche cohérente et intégrée de tous les aspects de l'action antimines. M. Kastrup est également d'avis que le maintien de la paix ne peut plus être considéré comme une tâche distincte, mais doit être appréhendé comme étant partie d'un continuum allant de la prévention à la résolution de conflits et à la construction de la paix. Il a ajouté que, dans ce contexte, l'Union européenne s'engage en faveur d'une politique proactive et se félicite des mesures récentes prises par le Secrétaire général visant à promouvoir la
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continuité entre les efforts avant et après le maintien de la paix. Afin de mener à bien ces nouvelles mesures, M. Kastrup estime que cela nécessite notamment un Département des opérations de maintien de la paix qui soit fort, bien équipé à la fois sur le plan du personnel et logistique, bien informé et préparé de manière effective à planifier, déployer et gérer les nouvelles missions de plus en plus complexes.
En ce qui concerne la sécurité du personnel de maintien de la paix de l'ONU, M. Kastrup a déclaré qu'il est indispensable que les pays d'accueil et toutes les parties aux conflits assurent la sécurité du personnel des missions de maintien de la paix. A cet égard il a lancé un appel pour que la résolution 52/167 de l'Assemblée générale qui porte sur la sécurité du personnel de maintien de la paix soit pleinement mise en oeuvre. L'Union européenne demande instamment à tous les Etats Membres de participer aux mesures pratiques pour établir une meilleure protection du personnel humanitaire et de signer et ratifier le plus tôt possible le Statut de la Cour pénale internationale.
M. Kastrup a également souligné le rôle important que les organisations régionales jouent en matière de sécurité internationale et se félicite des efforts du Secrétariat pour renforcer la coopération entre les Nations Unies et ces organisations. Il a déclaré que l'Union européenne se félicite également de la déclaration présidentielle du Conseil de sécurité du 16 septembre 1998 qui affirme que le renforcement des capacités de maintien de la paix de l'Afrique constitue une priorité. A cet effet, l'Union européenne participe actuellement à différentes actions africaines visant à renforcer les capacités de maintien de la paix en coopérant avec les états africains, l'OUA et les organisations sous-régionales.
M. Kastrup a rappelé le rôle important de la composante police civile dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU. Il a affirmé que les Nations Unies sont l'institution majeure pour les opérations de police civile et la constructions à long terme des institutions et a appelé les Etats Membres à fournir du personnel qualifié au Département des opérations de maintien de la paix à cette fin. M. Kastrup a également exprimé l'inquiétude de l'Union européenne face à la situation financière précaire des Nations Unies, en particulier dans le domaine du maintien de la paix et a souligné l'obligation de tous les Etats Membres de l'Organisation de s'acquitter entièrement et sans délai de leurs contributions financières.
M. ZEID RA'AD ZEID AL HUSSEIN (Jordanie), au nom du Mouvement des pays non-alignés, a noté avec satisfaction que les Nations Unies ont pris des mesures interdépartementales pour établir des directives pour le personnel des opérations de maintien de la paix des Nations Unies qui ont été appelé à témoigner devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda et le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Dans son rapport, le Secrétaire général souligne que le Secrétariat coopère au maximum avec les tribunaux, sous réserve seulement de la nécessité de protéger les intérêts essentiels de l'Organisation, le caractère confidentiel des informations et la sécurité
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personnelle des membres de la mission. A cet égard, sa délégation souhaite des précisions sur ce que le Secrétaire général entend par "les intérêts essentiels de l'Organisation" et, ayant à l'esprit les alinéas 1er et 2 du préambule de la Charte des Nations Unies, elle souhaite savoir quand ces intérêts diffèrent de ceux des deux tribunaux.
Concernant la présentation des témoignages par le personnel des opérations de maintien de la paix, le Secrétariat semble ignorer la décision de la chambre d'appel du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie dans l'affaire Blaskic. M. Al Hussein a souhaité que le Secrétariat explique sa position sur ce point. En outre, a-t-il rappelé, il n'a été fait exception à la règle qu'à l'égard du général Dallaire.
M. MICHEL DUVAL (Canada) a déclaré que le Comité spécial des opérations de maintien de la paix aborde un tournant critique de son histoire. Sa contribution à l'évolution des opérations de maintien de la paix a été importante et n'est plus à démontrer. Malgré ces succès, le Comité spécial doit agir immédiatement pour préserver sa raison d'être et sa crédibilité. Il est capital de renforcer la pertinence du Comité spécial, pour le Conseil de sécurité, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires et la Cinquième Commission, ainsi que pour les autres organes et institutions du système des Nations Unies, et singulièrement pour le Secrétariat. Renforcer la pertinence du Comité spécial pour le Conseil de sécurité implique que le Comité communique au Conseil les résultats d'une étude globale portant sur toutes les questions affectant les opérations de maintien de la paix que le Conseil pourrait soulever. La sûreté et la protection du personnel de l'ONU et du personnel humanitaire, la sécurité des camps de réfugiés, ainsi que les consultations avec les pays fournisseurs des contingents ne sont que trois exemples récents de ces questions. Dans le contexte de la Cinquième Commission, le Comité spécial pourrait se rendre utile en présentant l'angle pratique et opérationnel des questions à l'ordre du jour de la Cinquième Commission. Pour renforcer son utilité auprès du Secrétariat, le Comité spécial doit fournir au Secrétariat des lignes et des principes directeurs clairs, réalistes et homogènes, permettant au personnel du Secrétariat de mettre au point des plans et des méthodes qui renforcent les opérations de maintien de la paix. Le Secrétariat a une perspective unique sur les opérations de maintien de la paix et peut fournir des conseils indispensables sur ces questions. C'est au Secrétariat qu'incombe la tâche et la responsabilité de mettre en oeuvre les recommandations du Comité.
La délégation canadienne préconise que, pour renforcer son efficacité, le Comité spécial devrait changer fondamentalement ses méthodes de travail afin de tenir compte des réalités actuelles et d'utiliser le plus efficacement possible son temps et ses efforts. La méthode de travail la moins efficace, du point de vue des délais et de la rentabilité, concerne la relation du Comité spécial avec l'Assemblée générale, par l'intermédiaire de la quatrième Commission. Le Canada propose donc que le Comité spécial modifie les dispositions actuelles en demandant que la quatrième Commission se réunisse en reprise de session peu après l'achèvement du rapport du Comité spécial, afin
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de l'adopter le plus rapidement possible. A cet égard, M. Duval a exhorté le Comité spécial à envisager l'adoption d'un mécanisme lui permettant de soumettre ses recommandations à l'approbation de l'Assemblée générale dans le cadre de sa reprise session dès qu'elles ont été adoptées par la quatrième Commission. Le Canada propose que dans le cadre de la prochaine session de la quatrième Commission, l'examen de la question de maintien de la paix soit axé sur la sûreté et la protection du personnel humanitaire et du personnel de l'ONU lors des opérations de maintien de la paix. M. Duval a réaffirmé le ferme engagement de son pays en faveur des principes de souveraineté, d'intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires qui relèvent de la compétence nationale des Etats Membres. Le respect de ces principes par la communauté internationale implique un élément de réciprocité. En échange du respect de ces principes, les pays qui bénéficient de la présence des Nations Unies doivent s'acquitter entièrement de leurs responsabilités de pays hôte.
M. ZBIGNIEW MATUSZEWSKI (Pologne) a abordé la question de savoir si les opérations de maintien de la paix des Nations Unies constituent un instrument efficace pour faire face aux situations d'urgence internationales actuelles. Pour y répondre il estime que deux éléments sont essentiels, à savoir la capacité de réponse rapide des Nations Unies et les conséquences du caractère pluridimensionnel des efforts de maintien de la paix. Il s'est félicité des efforts déployés par le Secrétariat en vue d'améliorer la capacité de déploiement rapide du personnel de maintien de la paix sur le terrain. Il a également rappelé le mérite des arrangements des forces et moyens en attente, tout en soulignant que ces arrangements doivent encore être testés sur le plan politique et militaire.
M. Matuszewski a rappelé que le manque de personnel et de ressources constituent les problèmes majeurs de l'ONU en matière de maintien de la paix, et a également souligné le problème de la sécurité du personnel de maintien de la paix sur le terrain. Il a déclaré que, en dépit des problèmes auxquels son pays est confronté, la Pologne est en voie de s'acquitter entièrement de ces obligations financières à l'égard de l'ONU.
M. Matuszewski a également évoqué le caractère pluridimensionnel des opérations de maintien de la paix pour faire face aux conflits de plus en plus complexes et s'est félicité des efforts déployés en ce sens par le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les autres institutions impliquées dans l'aide internationale. Il se pose toutefois la question de savoir si les instruments développés par le passé pour faire face à des conflits de caractère différents restent adéquats.
En ce qui concerne la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies, M. Matuszewski a déclaré qu'il fallait aborder cette question sous deux angles différents. Le premier mettrait en exergue la vulnérabilité de ce personnel et comment y remédier, le second s'intéresserait aux risques réels et potentiels encourus par le personnel international en tant que point de départ pour développer des mesures en vue de les réduire. La Pologne considère que la question de la sécurité du personnel international doit
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constituer une priorité dès les premiers stades de la préparation d'une opération de maintien de la paix et que cette question devrait être abordée dans les consultations avec les pays contributeurs de troupes. M. Matuszewski a ajouté que le mandat d'une opération de maintien de la paix est essentiel dans le maintien d'un niveau de sécurité approprié. Ce mandat doit être clair et les ressources allouées, y compris le matériel dont dispose le personnel de maintien de la paix doivent permettre sa réalisation. Il a souligné que les leçons tirées des opérations de maintien de la paix antérieures ont permis de comprendre l'importance à accorder à l'environnement dans lequel le personnel international évolue. Il est essentiel selon lui, de déployer davantage d'efforts pour rendre cet environnement plus coopératif ou moins menaçant en améliorant les relations avec la population civile et son attitude à l'égard des troupes de l'ONU. A cet égard, les services d'information de l'ONU doivent jouer un rôle important.
M. Matuszewski estime que les opérations de maintien de la paix pluridimensionnelles, en dépit de leur complexité, représentent l'avantage que leurs différents aspects bénéficient mutuellement les uns des autres. Il a ajouté que la Pologne s'apprête à ratifier la Convention des Nations Unies sur la sécurité et la sûreté du personnel de l'ONU et personnel associé.
Abordant la question de la "démilitarisation" du personnel du Département des opérations de maintien de la paix, à travers l'élimination progressive du personnel fourni à titre gracieux, M. Matuszewski a exprimé son inquiétude relative aux conséquences du départ de près de 100 militaires du Département sur le travail de ce dernier.
M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé que le respect des principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix, tels que le consentement des parties, l'impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense, sont essentiels pour en garantir le succès. Il faut également s'assurer, dans la formulation et la mise en oeuvre de leur mandat, d'une certaine uniformité entre les mandats et de la coordination entre les ressources et les objectifs. A cet égard, il a estimé que les Nations Unies - avec l'appui du Conseil de sécurité - devraient développer un mécanisme d'alerte rapide afin que les signes de conflits puissent être maîtrisés avant que la situation ne s'aggrave. Les opérations de maintien de la paix seraient non seulement plus efficaces, mais également moins coûteuses. M. Chowdhury s'est félicité de l'importance accordée au rôle du Représentant spécial du Secrétaire général, en tant qu'organe naturel de prise de décision, ainsi qu'à celui du Coordonnateur résident en tant qu'adjoint de ce dernier. Ces mesures peuvent contribuer à encourager la continuité entre les efforts déployés par les Nations Unies avant et après la création de missions de maintien de la paix et à renforcer la base de l'action de suivi.
Le Bangladesh appuie la création d'un état-major de mission à déploiement rapide au Siège dès que possible et réitère l'importance de réduire de manière considérable le temps de préparation dans le déploiement des missions de la paix. A cet égard, M. Chowdhury a noté avec satisfaction
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l'adoption d'une résolution de l'Assemblée générale sur les comptes d'appui. Il a émis l'espoir que l'Assemblée générale pourra autoriser le Département des opérations de maintien de la paix à recruter les six autres officiers militaires qui ont été proposés pour les besoins des activités du Siège. La délégation du Bangladesh estime que le recrutement du personnel militaire devrait tenir compte de la représentation géographique équitable et de la contribution des Etats Membres aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies. M. Chowdhury a indiqué que son pays est prêt à fournir des contingents militaires et du personnel civil pour l'état major de mission à déploiement rapide au Siège. Le Bangladesh estime que, dans le cadre d'une opération de maintien de la paix, la police civile peut jouer un rôle crucial. Il faudrait toutefois définir de manière claire le mandat du personnel militaire et celui de la police civile. Son pays appuie les efforts de l'Unité de police civile chargée de fournir une assistance à de nombreux pays qui contribuent à la police civile des missions de maintien de la paix.
Par ailleurs, M. Chowdhury a souligné la nécessité de renforcer les procédures d'achats de marchandises et de services pour les opérations de maintien de la paix, afin de garantir une meilleure efficacité et une plus grande transparence. Il a estimé que le Secrétariat devrait donner la priorité aux pays contributeurs de contingents pour conclure des contrats d'achats liés aux opérations de maintien de la paix. Des ressources financières et un appui appropriés sont essentiels pour assurer l'efficacité des opérations de maintien de la paix. Il est impératif que tous les Etats Membres s'acquittent de leurs obligations financières et règlent leurs contributions dans les délais impartis, et surtout, sans réserve, conformément au barème des quotes-parts en vigueur pour le budget des opérations de maintien de la paix. Le Bangladesh est d'avis que ce barème pourrait devenir bientôt permanent. Il est toutefois préoccupé par les retards résultant du règlement des indemnisations pour le décès ou l'invalidité du personnel mis à la disposition du Département des opérations de maintien de la paix. Le Secrétariat devrait établir des procédures visant à accélérer le paiement de ces indemnités. Concernant le recrutement du personnel des opérations de maintien de la paix, M. Chowdhury s'est félicité des mesures prises par le Département pour remplacer le personnel prêté à titre gratuit et pour former tant le personnel militaire que le personnel de police civile.
M. KNUT TORAASEN (Norvège) a estimé qu'une participation des équitable des hommes et des femmes à tous les niveaux des opérations de maintien de la paix doit constituer un objectif important, compte tenu du fait que les enfants et les femmes sont particulièrement vulnérables dans les conflits armés. Dans le cadre de cette session, la Norvège souhaite particulièrement aborder les questions de la coopération civil-militaire dans les opérations de maintien de la paix, y compris la coopération avec les ONG, la contribution importante de la police civile et la nécessité d'établir des contacts avec les autorités locales et la population dans les zones de conflit.
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M. Toraasen est d'avis que, dans la situation où des civils sont de plus en plus souvent impliqués dans les conflits, les ONG sont appelées à jouer un rôle important dans le règlement des conflits, la gestion des crises et le maintien de la paix. Par conséquent, les composantes militaires et humanitaires sont appelées à travailler plus souvent ensemble sur le terrain et il devient essentiel que la coopération entre les forces militaires et les ONG soit renforcée. La Norvège considère qu'il est important d'associer très tôt les organisations humanitaires et les ONG à la planification de la composante civile des opérations de maintien de la paix et qu'il faudrait développer des mécanismes appropriés pour améliorer la coopération entre les forces militaires et les institutions et organisations travaillant dans le domaine humanitaire. Par ailleurs, la Norvège est d'avis que le succès d'une opération de maintien de la paix est également lié à la coopération entre le personnel de maintien de la paix et la population civile, et que cela permet d'améliorer les conditions de sécurité du personnel international. Dans ce contexte, M. Toraasen recommande notamment la création de bureaux de relations communautaires pour permettre à la population civile d'y faire part de leurs idées en vue d'améliorer leurs conditions de vie ou de leurs plaintes légales. Cela permettrait selon lui de faciliter les efforts de réconciliation et de coopération.
Partant du constat que les conflits actuels sont essentiellement internes et ethniques, M. Toraasen a indiqué qu'il devient difficile de distinguer entre combattants et non-combattants, entre militaires et civils. Dans un tel contexte, l'un des éléments essentiels à la reconstruction de la société civile, à la promotion de la réconciliation et à l'établissement des bases d'une paix durable est le sentiment de sécurité, de protection légale et de justice pour la population. Le rôle de la police civile est par conséquent devenu de plus en plus important en matière de maintien de la paix. M. Toraasen a souligné que le travail de la police civile en matière de maintien de la paix est souvent à court terme, ce qui nécessite une force de police de qualité qui peut être rapidement déployée pour contrôler la sécurité publique. Par ailleurs, la construction de la paix en matière de sécurité publique implique des activités de formation et de restructuration de la force de police locale en coopération avec le gouvernement et les autres structures du pouvoir, ce qui représente une tâche de plusieurs années et une force de police des Nations Unies qui ne soit pas uniquement composée d'officiers de police, mais également de formateurs. Pour sa part, la Norvège dispose de personnel de police hautement qualifié et conscient des droits de l'homme, qui représente un atout pour les opérations de maintien de la paix à venir.
M. Toraasen a déclaré que, en dépit des problèmes importants rencontrés par les opérations de maintien de la paix en Afrique, la communauté internationale doit continuer à soutenir les pays africains dans leur recherche de la paix, du développement et de la démocratie à travers les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales. Dans ce contexte, la Norvège est notamment en faveur des initiatives visant à renforcer les capacités de maintien de la paix des pays africains.
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Rappelant l'expérience importante de la Norvège en matière de maintien de la paix, M. Toraasen a réitéré l'engagement de son pays à rester un contributeur majeur aux opérations de maintien de la paix de l'ONU ainsi qu'aux opérations humanitaires.
M. VOLKAN VURAL (Turquie) a estimé que l'adoption d'arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et déploiement rapide est directement liée à la capacité de réponse rapide et, donc, à l'efficacité des Nations Unies. La capacité de déploiement rapide est le facteur clé du succès d'une opération de maintien de la paix et de la prévention de pertes massives de vies humaines. A cet égard, il a exprimé sa déception pour le retard dans la mise en place d'un état-major de mission à déploiement rapide au Siège. La Turquie souhaite que le Secrétariat soit en mesure de réaliser cet objectif et réaffirme sa volonté de contribuer aux initiatives visant à renforcer les arrangements relatifs aux forces et moyens en attente et à déploiement rapide. Pour éviter des pertes de temps et de ressources, le Groupe des enseignements privés des opérations de maintien de la paix du Département pourrait jouer un rôle crucial pour assurer l'efficacité des nouvelles opérations de maintien de la paix. Le représentant a reconnu l'importance de la formation pour traiter des différents aspects des opérations. La Turquie accueillera en juin prochain à Ankara le "Septième séminaire des Nations Unies sur la formation du Groupe d'assistance". La Turquie continuera à appuyer les efforts de prévention des Nations Unies. M. Vural a regretté la fin du mandat de la Mission de déploiement préventif des Nations Unies en ex-République de Macédoine (FORDEPRENU), qui est de toute évidence le premier succès en matière de déploiement préventif. Il a estimé que les mécanismes et organismes régionaux pourraient être munis d'instruments plus souples pour répondre rapidement aux crises qui éclatent dans les régions concernées. Toutefois, la responsabilité de maintien de la paix et de sécurité internationale devrait continuer d'incomber aux Nations Unies. A cet égard, la délégation turque appuie les efforts de coordination déployés par le Secrétariat.
La Turquie est déterminée à continuer à renforcer et à diversifier sa présence dans les opérations de maintien de la paix. Outre les quatre opérations de maintien de la paix auxquelles elle participe, la Turquie participe à la Force de stabilisation (SFOR) en Bosnie-Herzégovine placée sous l'autorité de l'OTAN. Après avoir contribué à l'Opération Alba en Albanie en 1997, les forces armées turques sont prêtes à jouer un rôle dans le cadre des forces de coalition mises en places pour la crise en cours au Kosovo. A la suite de l'initiative prise par la Turquie le 26 septembre 1998, un accord a été conclu à Skopje (ex-République yougoslave de Macédoine) pour créer une Force de paix multinationale en Europe du Sud-Est. La Turquie a pris une autre initiative visant la création d'une Equipe spéciale pour les opérations navales en Mer Noire, avec la participation des pays riverains.
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