En cours au Siège de l'ONU

FEM/1058

AU SEUIL DU XXIEME SIECLE, IL IMPORTE PLUS QUE JAMAIS DE MONTRER NOTRE DETERMINATION EN FAVEUR DE L'EGALITE HOMMES/FEMMES, DECLARE M. ANNAN

4 mars 1999


Communiqué de Presse
FEM/1058
OBV/85


AU SEUIL DU XXIEME SIECLE, IL IMPORTE PLUS QUE JAMAIS DE MONTRER NOTRE DETERMINATION EN FAVEUR DE L'EGALITE HOMMES/FEMMES, DECLARE M. ANNAN

19990304 Pour Mme Clinton, la violence contre les femmes n'est pas un phénomène culturel mais un acte criminel

La Journée internationale de la femme a été commémorée, ce matin, au Siège des Nations Unies, à New York, autour d'une table ronde sur le thème "Egalité pour les femmes", organisée par le Groupe de l'égalité des droits pour les femmes à l'Organisation des Nations Unies. La Journée internationale de la femme est célébrée aux Nations Unies depuis mars 1975.

Le Programme d'action de Beijing, adopté en 1995, souligne que l'égalité des femmes et des hommes relève des droits de l'homme et que c'est une condition de la justice sociale; c'est aussi un préalable essentiel à l'égalité, au développement et à la paix. Il affirme qu'un nouveau partenariat fondé sur l'égalité des femmes et des hommes est indispensable si l'on veut parvenir à un développement durable au service de l'individu.

Mme Hillary Rodham Clinton, Première Dame des Etats-Unis, a souligné qu'aucune société ne peut progresser si les femmes ne bénéficient pas des services de base en matière de santé et d'éducation. C'est pourquoi, au XXIème siècle, il est essentiel de donner aux femmes la possibilité de faire des choix dans leur vie et de les rendre pleinement responsables. Regrettant les violations flagrantes des droits de la femme dans de nombreux pays, et en particulier dans les pays en crise, elle a estimé que la violence contre les femmes n'est pas culturelle mais criminelle. Pour lutter contre l'exploitation sexuelle dans le monde, le Gouvernement américain oeuvre étroitement avec plusieurs pays pour développer des stratégies efficaces. Ce n'est que dans le cadre d'une démocratie que les droits de la femme peuvent être garantis et respectés, a-t-elle affirmé, ajoutant que la démocratie ne se limite pas aux élections.

(à suivre - 1a)

- 1a - FEM/1058 OBV/85 4 mars 1999

Dans son allocution, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a, quant à lui, rappelé que l'action en faveur des femmes ne doit pas être uniquement symbolique et cérémoniale mais doit avant tout se traduire par des actes concrets. Malgré les nombreuses avancées réalisées tout au long de ce siècle, de nombreux défis restent encore à relever, au premier rang desquels viennent aujourd'hui les effets négatifs de la mondialisation sur les femmes. L'ONU doit dans ce domaine montrer l'exemple. La prise de conscience à l'égard des questions de sexospécificité doit ainsi s'étendre à tous les niveaux du personnel, tous les départements et tous les lieux d'affectation, car il n'est pas un seul problème abordé par l'ONU qui n'ait pas trait aux femmes.

Prenant également la parole, Mme Agnès Marcaillou, Présidente du Groupe de l'égalité de droits pour les femmes aux Nations Unies, a fait observer qu'en dépit des progrès nombreux, la route est encore longue pour que les objectifs fixés par le Secrétaire général soient atteints. Beaucoup d'efforts sont encore nécessaires et il faudra faire preuve encore de beaucoup de détermination, d'imagination et d'énergie pour traiter l'essentiel, à savoir la misogynie qui règne encore à l'ONU, comme dans la classe politique de nombreux Etats. Elle a souligné la nécessité d'éduquer les hommes et les femmes pour éliminer les craintes profondément ancrées dans leur esprit de confier des responsabilités à une personne qui ne leur ressemble pas, avant de rappeler qu'il ne restait que 302 jours avant le nouveau millénaire, 302 jours pour que les femmes obtiennent ce qu'elles méritent.

Animée ensuite par Mme Carole Simpson, correspondante à ABC News, la table ronde a rassemblé Mme Susana Chiarotti, Coordinatrice régionale du Comité de l'Amérique latine et des Caraïbes pour la défense des droits de la femme; Mme Azizah Al-Hibri, Professeur de droit musulman à l'université de Richmond et fondatrice de la Fondation Parama; Mme Lorna Myers, Directrice du "Girls'Choir" de Harlem; et Mme Penninah Ogada, Chargée de recherche sur les questions relatives à la propriété foncière pour les femmes au Kenya, à la Northeastern University de Boston.

Le Groupe de l'égalité des droits pour les femmes aux Nations Unies a été créé en 1971 dans le cadre des efforts visant à améliorer la situation des femmes aux Nations Unies. Il s'occupe notamment des questions relatives au développement de carrière, au harcèlement sexuel et à la relation entre famille et travail. Il s'efforce aussi d'accroître le nombre de femmes dans l'Organisation à tous les niveaux et d'assurer que davantage de femmes sont nommées à des postes de décision. Le Groupe appuie les efforts du Secrétaire général visant à promouvoir l'intégration d'une perspective sexospécifique dans tous les aspects du travail de l'Organisation, y compris dans les domaines des affaires politiques, des opérations de maintien de la paix et du désarmement.

Table ronde sur le thème "Egalité pour les femmes"

Déclarations

Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. KOFI ANNAN, a rappelé que l'action en faveur des femmes ne doit pas être uniquement symbolique et cérémoniale mais doit avant tout se traduire par des actes concrets. En cette dernière année du 20ème siècle, il est peut-être plus important que jamais de montrer notre détermination. Malgré les nombreuses avancées réalisées tout au long de ce siècle, tels l'octroi du droit de vote aux femmes dans presque tous les pays, leur participation à la prise de décisions, et la lutte contre les formes de violence dont elles peuvent être victimes, il reste encore beaucoup à faire. Au premier rang des nouveaux défis à relever viennent les effets négatifs de la mondialisation sur les femmes, qui sont en général les premières à perdre leur emploi en période de restructuration et à se retrouver en situation précaire. Ces défis constituent un véritable problème moral pour les Nations Unies, qui doivent dans ce domaine donner l'exemple. A cet égard et concernant le problème épineux des fonctionnaires ne réglant pas les pensions alimentaires ordonnées par des tribunaux, les Nations Unies déduiront désormais de leur salaire les sommes qu'ils doivent à leur épouse et enfants, a indiqué le Secrétaire général.

L'idéal d'égalité entre les sexes est encore loin d'être une réalité, a poursuivi M. Annan, avant de demander à la communauté internationale de renouveler son engagement en faveur de l'élimination de la discrimination et des préjudices dont les femmes sont encore victimes. Au sein même de l'ONU, le principe de l'égalité entre les sexes, affirmé à l'article 8 de la Charte, est une valeur clef, qui s'applique à toutes les décisions. Des progrès remarquables ont été accomplis en faveur de la participation des femmes aux postes décisionnels, a souligné le Secrétaire général, reconnaissant toutefois que l'objectif du parfait équilibre hommes/femmes d'ici à l'an 2000 n'était pas encore complètement atteint. La prise de conscience à l'égard des questions de sexospécificité doit s'étendre à tous les niveaux de personnel, tous les départements et tous les lieux d'affectation, car il n'est pas un seul problème abordé par l'ONU qui n'ait pas trait aux femmes. Rappelant que sur 185 Etats Membres, seuls 10 ont une femme comme Représentant permanent, M. Annan a enjoint les pays d'adopter la même politique de représentation équitable entre les sexes. Toutefois les femmes ne doivent pas être l'élément de bonne conscience des relations internationales, car représentant la moitié de la population de la planète, elles sont concernées au même titre que les hommes par les travaux d'une organisation oeuvrant pour le progrès de l'humanité.

"Vous avez en main les clefs de l'amélioration de la situation des femmes à condition d'avoir le courage de croire que ce que vous entreprenez fait une réelle différence", a déclaré le Secrétaire général. Il est du devoir de chaque supérieur hiérarchique de vous encourager à grandir et à progresser, a-t-il observé.

( suivre)

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MME HILLARY RODHAM CLINTON, Première Dame des Etats-Unis, a noté que le Secrétaire général et les Nations Unies oeuvrent en faveur de la promotion de la femme. Citant Eleanor Roosevelt, qui a consacré sa vie aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales aux Etats-Unis, Mme Clinton a rappelé que les droits de la personne commencent par soi-même. Elle s'est félicitée que de plus en plus de femmes et de filles sont maintenant scolarisées dans le monde. Les femmes accèdent aujourd'hui à un niveau économique plus décent, obtiennent des prêts, occupent des postes d'un niveau plus élevé que dans le passé. Aujourd'hui, la violence au foyer est considérée comme un crime en Turquie. En Côte d'Ivoire et au Sénégal, on a mis fin officiellement à la mutilation génitale chez les femmes. Désormais, les femmes peuvent recourir à la justice. A la Conférence du Caire, on a lié le développement à la population, et en conséquence les hommes et les femmes devront établir un partenariat pour réaliser les objectifs d'un développement durable et freiner la croissance démographique. En Inde, grâce à l'UNIFEM, les femmes peuvent exercer leurs droits concernant la famille. Là, où il n'existe aucune démocratie, les femmes ont tout de même réussi à s'exprimer et à jouer un rôle plus actif dans la vie publique. Ainsi, au Guatemala, les femmes estiment qu'elles doivent contribuer à l'avenir politique, économique et social de leur

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