En cours au Siège de l'ONU

FEM/1057

DES RESPONSABLES DE L'ONU PLAIDENT POUR UN PARTENARIAT ACCRU ET LA RESPONSABILISATION DES HOMMES A L'EGARD DE LA SANTE DES FEMMES

3 mars 1999


Communiqué de Presse
FEM/1057


DES RESPONSABLES DE L'ONU PLAIDENT POUR UN PARTENARIAT ACCRU ET LA RESPONSABILISATION DES HOMMES A L'EGARD DE LA SANTE DES FEMMES

19990303 La Commission achève son débat sur le thème "femmes et santé" ainsi que son débat général

La Commission de la condition de la femme a entendu, cet après-midi, les déclarations de Mme Harlem Brundtland, Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Aux yeux de la Directrice de l'OMS, pour relever les défis qui se posent dans le domaine de la santé, il est essentiel de s'assurer que les femmes ont accès aux ressources leur permettant d'assumer leurs responsabilités communautaires en matière de santé. Pour sa part, la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Nafis Sadik a notamment appelé les gouvernements à faire en sorte que toutes les politiques en matière de santé génésique soient fondées sur les droits de l'homme et couvrent tout le cycle de la vie; à assurer l'égalité d'accès à l'information et aux services de santé; et à sensibiliser davantage les hommes à leur rôle et leurs responsabilités envers les femmes.

Achevant son examen des objectifs stratégiques et mesures à prendre dans le domaine critique des femmes et de la santé, la Commission a entendu les représentants des pays suivants : Israël, Allemagne, au nom de l'Union européenne et des pays associés, Turquie, Australie, Inde, Fédération de Russie, République dominicaine, Italie, Chili, Chine, Espagne, Etats-Unis, Cuba, Mexique, Soudan, Norvège, France, République de Corée, Iran et Canada; les Observatrices de la Palestine, du Saint-Siège; la représentante de l'UNICEF; et les représentantes des ONG suivantes : Comité des ONG UNICEF, Groupe de travail sur le femmes et environnement et Medical Woman Association ont également pris la parole.

La Commission a ensuite achevé son débat général relatif au suivi de la quatrième Conférence de Beijing et plus particulièrement sur les tendances nouvelles ayant des répercussions négatives sur la condition de la femme, ainsi que sur la mise en train de l'examen d'ensemble de l'ensemble de

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l'application du Programme d'action de Beijing. Elle a entendu dans ce cadre les représentants des pays suivants : Fédération de Russie, Egypte, Bolivie, Costa Rica, Iraq, Botswana, Chypre, Viet Nam, Croatie, Mongolie et Yémen. Le représentant de la Banque mondiale a également pris la parole.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu jeudi 4 mars à 11 heures et sera consacrée à un dialogue et à la présentation de plusieurs exposés du groupe d'experts chargés des "mécanismes institutionnels".

Exposé de Mme Gro Harlem Brundtland, Directrice générale de l'Orgnisation de la santé

Mme GRO HARLEM BRUNDTLAND, Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a rappelé que pour relever les défis qui se posent dans le domaine de la santé des femmes, il était temps de prendre en compte tout le cycle de la vie de la femme et non pas seulement la période reproductive. Nous avons tendance à fragmenter leur vie et à agir par catégorie. Nous avons trop souvent limité l'ampleur de nos objectifs à la fourniture de services de planification familiale et à la mise à disposition de méthodes contraceptives aux femmes uniquement. Nous devons reconnaître que l'accès aux services de soins de santé en matière de reproduction et les capacités d'utiliser les différentes méthodes déterminent dans quelles mesures les femmes sont capables de faire librement des choix et de gérer leur fécondité. Il faut aussi, pour tenir compte de tous les besoins des femmes au long de leur vie, associer une multitude de partenaires et notamment les femmes, comme acteurs à part entière, au développement et à la promotion de leur santé. Troisièmement, il faut prendre la division des responsabilités dans le secteur de la santé à tous les niveaux. Il faut dans ce cadre, encourager la participation des femmes qui peut permettre de compenser la diminution des ressources publiques.

On ne peut pas envisager la santé des femmes sans tenir compte des contextes sociaux et familiaux complexes. A l'OMS, nous nous attachons à développer la perspective de l'égalité entre les sexes dans toutes nos activités. La perspective sexospécifique consiste à se concentrer sur le rôle des hommes et des femmes et sur leurs conséquences sur le développement. L'OMS a noté par exemple que les femmes souffrent différemment du paludisme par rapport aux hommes. Dans les cas de certaines maladies sexuellement transmissibles, pour la femme, le risque d'exposition est plus grave. Le résultat de nos recherches montre également que les femmes attendent plus longtemps que les hommes avant d'aller à l'hôpital et sont moins bien informées. Il nous faut en savoir davantage sur l'influence des comportements et des attitudes qui engendrent les actes de violence domestique et développer des méthodes d'interventions efficaces dès le plus jeune âge. Nous nous sommes par ailleurs rendus compte que la dépression touche plus les femmes que les hommes. Il nous faut en savoir plus sur l'impact d'un environnement toxique sur les femmes. Celles-ci ont également plus de difficultés à cesser le tabagisme.

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Exposé de Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population

Mme NAFIS SADIK, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a déclaré que des progrès importants avaient été réalisés lors du Forum de La Haye pour promouvoir la santé génésique des femmes. Toutefois, certaines lacunes doivent encore être comblées. Parmi les nombreux problèmes qui ont un impact sur la santé génésique et les droits de procréation des femmes et des fillettes, elle a cité la sélection prénatale et les mauvaises conditions de nutrition qui sont la cause d'un taux élevé de mortalité infantile, en particulier parmi les petites filles. Cette discrimination qui commence à la naissance se poursuit tout au long de la vie et est exacerbée par le manque d'opportunités d'éducation et d'emploi, ainsi que par des traditions oppressives qui cantonnent les femmes dans le rôle de procréatrices. La mortalité maternelle est une préoccupation majeure qui est souvent négligée. Chaque année, quelque 600 000 femmes meurent en couches, un tiers d'entre elles en raison d'un manque d'accès aux soins de santé génésique et aux méthodes de planning familial. L'un des domaines les plus négligés est celui de la santé génésique des adolescentes. On estime que plus de 100 millions de jeunes gens ont besoin d'informations sur la santé génésique et les services disponibles. Chaque année, environ 15 millions de jeunes femmes entre 15 et 19 ans mettent au monde, mais un grand nombre de naissances ne sont pas désirées et les adolescentes sont surreprésentées parmi les femmes qui ont recours à l'avortement. Pourtant, seuls 17 % des jeunes de ce groupe d'âge utilisent un contraceptif. De nombreuses femmes et jeunes filles sont victimes de la violence fondée sur leur sexe, de viol, ou d'inceste qui mettent en danger leur vie, leur santé sexuelle et génésique, et leur liberté. Face à cette situation, il faut que les gouvernements agissent et fassent appliquer des lois qui protègent les droits des femmes, a dit Mme Sadik.

Un autre domaine de préoccupation est la situation des femmes et des jeunes filles réfugiées et dans des situations d'urgence pour lesquelles les risques de violence sexuelle sont multipliés. Là aussi, des efforts sont nécessaires pour protéger leur santé génésique et leurs droits en assurant des services de santé d'urgence et des services de contraception. La pandémie du sida constitue une autre menace. Environ 43 % des adultes infectés par ce virus sont des femmes; le taux d'infection parmi les jeunes filles de 15 à 19 ans est six fois plus élevé que parmi les jeunes garçons du même groupe d'âge. Mme Sadik s'est réjouie des engagements pris à La Haye en vue de faire baisser, d'ici à l'an 2005, la transmission du VIH/sida parmi les 15-24 ans de manière globale et de 25 % dans les 25 pays les plus affectés. Les mutilations génitales féminines constituent une autre forme de violence contre les femmes qui affecte aussi leur bien-être psychologique. Beaucoup de gouvernements ont pris des mesures mais davantage doit être fait. Il faut travailler ensemble pour amener les dirigeants des communautés à interdire ces pratiques. Il faut aussi faire davantage, en particulier au niveau des

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communautés, pour changer les mentalités à l'égard des femmes qui n'ont souvent aucune indépendance économique. Mme Sadik a lancé un appel à toutes les délégations pour qu'elles défendent toutes ces questions auprès de leurs gouvernements afin qu'elles soient abordées lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale.

La Directrice exécutive du FNUAP a appelé les gouvernements à agir pour que toutes les politiques et programmes en matière de santé génésique soient fondés sur les droits de l'homme et couvrent tout le cycle de la vie; pour faciliter des politiques de développement participatives et incluant tous les acteurs; pour augmenter les investissements dans l'amélioration de la qualité des soins de santé génésique; pour donner une haute priorité à la santé génésique et sexuelle et assurer l'égalité d'accès à l'information et aux services; et pour sensibiliser davantage les hommes à leur rôle et leurs responsabilités dans le respect des droits des femmes, la protection de la santé des femmes, la prévention des grossesses non désirées, la mortalité maternelle et la transmission des MST et du VIH/sida, ainsi que le partage des obligations domestiques.

Réponses aux questions des délégations

Mme BRUNDTLAND, répondant à une question sur les femmes et les fillettes en Afrique, a expliqué que l'ONUSIDA a le plein appui de l'OMS avec laquelle il travaille en très étroite coopération. Nous tentons également de développer des programmes coopératifs afin de soutenir les pays de l'Afrique sub-saharienne. L'OMS tente d'améliorer la santé de tous dans le monde entier par des efforts de recherche, la mise en place d'outils analytiques, des activités de plaidoyer. Nous participons au processus de suivi des Programmes du Caire et de Beijing et mettons en oeuvre leurs conclusions et recommandations tout comme le font le FNUAP ou d'autres Fonds et Programmes. Pour mener une politique efficace d'intégration de la dimension sexospécifique, il faut disposer d'un engagement aux niveaux les plus élevés et disposer d'une vision claire qui doit être présente à tous les niveaux de l'organisation mondiale de la santé. Elle a évoqué les obstacles rencontrés en Iraq. La Directrice de l'OMS a par ailleurs rappelé qu'elle se rendra au Bangladesh en automne pour s'entretenir avec les professionnels de la santé et les représentants des institutions publiques.

Mme NAFIS SADIK a évoqué la lutte que mène le FNUAP contre le virus VIH/sida. Si nous n'avions défini aucun objectif dans ce domaine lors de Conférence du Caire, nous proposons en revanche aujourd'hui des objectifs bien précis pour lutter contre la pandémie du Sida en Arique sub-saharienne notamment pour le groupe d'âge de 15 à 25 ans. Pour ce qui est des activités du FNUAP en Iraq, elle a expliqué que le Fonds a requis des ressources pour des services de planification familiale.

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Suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes : réalisation des objectifs stratégiques et mesures à prendre dans les domaines critiques : les femmes et la santé

Suite et fin du débat

Mme RACHEL ADDATO-LEVY (Israël) a déclaré que depuis la Conférence de Beijing de 1995 des progrès significatifs ont été réalisés dans son pays en ce qui concerne la santé des femmes. La représentante a indiqué que des initiatives législatives ont permis de créer un cadre favorable à la promotion de l'égalité et de la non-discrimination entre les sexes. Elle a précisé que la promulgation de la Loi sur l'assurance-maladie en 1995 constitue une des étapes majeures dans la reconnaissance des droits des femmes. Désormais, la totalité de la population d'Israël bénéficie de la protection sociale sans qu'il y ait une quelconque discrimination fondée sur le sexe, l'âge, la religion ou l'origine, a déclaré la représentante. Elle a ajouté que les services de soins étaient assurés dans tous le pays, y compris dans les zones rurales et à destination de populations telles que les Bédouins qui jusque là n'étaient que peu protégés.

La représentante a expliqué que les cliniques de médecine familiale constituaient l'instrument essentiel de l'action fondée sur la loi de 1995. Parmi tous les services offerts à la population sans discrimination, un accent a été mis sur le traitement de problèmes affectant les femmes de façon particulière, tels que l'ostéoporose. La représentante a affirmé que les ONG avaient un fort impact et une grande influence sur les décisions concernant la santé des femmes. Elle a indiqué que des discussions étaient en cours actuellement concernant les problèmes d'éducation des femmes et des adolescentes en matière de nutrition.

D'autre part, la représentante d'Israël a indiqué le lancement récent d'une importante campagne de dépistage du cancer du sein, toutes les femmes âgées de plus de 50 ans ayant été invitées à y participer. La Loi sur les droits du patient ratifiée en 1996 garantit au malade ses droits à l'autonomie, à la dignité, au respect de la vie privée et à la confidentialité. Cette loi, ainsi que la Loi sur l'assurance-maladie ont essayé de remédier aux inégalités entre hommes et femmes et de permettre à ces dernières de bénéficier pleinement des avancées de la médecine. Le problème de la violence domestique est traité au plan juridique et une loi oblige les médecins à signaler tous les cas où une telle violence peut être suspectée.

Mme CHRISTINE BERGMANN, Ministre fédéral des affaires familiales, du troisième âge, de la femme et de la jeunesse de l'Allemagne, au nom de l'Union européenne et des pays associés, a déclaré que le thème de discussion "Femmes et santé" est un chapitre important de la Plate-forme d'action de Beijing, dont il a été l'un des sujets les plus controversés. Toutefois les gouvernements participant à la Quatrième conférence mondiale sur les femmes, à la fin de la réunion, se sont engagés à respecter le texte du Chapitre C.

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Dans cette optique, l'Union européenne accorde une attention spéciale à l'intégration de mesures de protection sanitaire dans toutes ses politiques, en vue de promouvoir une meilleure qualité de la vie. Dans la cadre de "Femmes et santé", les Etats membres de l'UE ont identifié des objectifs et des principes de base qui sont déjà ou vont devenir parties intégrantes de leurs politiques de santé, et notamment: le droit des femmes à bénéficier des meilleures normes de santé physique et mentale durant leur vie; la santé des femmes comme question relevant du droit et de la justice, et non pas seulement du social ou du médical; et la santé sexuelle et génésique des femmes, qui fait partie de leurs droits humains fondamentaux, et ne devrait pas être victime de quelque discrimination ou violence que ce soit.

Nous appelons les Gouvernements à respecter pleinement leurs obligations envers la santé des femmes, selon les termes de la Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes, et notamment son article 12, et nous les invitons aussi à remplir les obligations contractées à la Conférence de Beijing et lors des autres grandes conférences des Nations Unies. Dans la lutte contre la discrimination dont elles sont l'objet, il est absolument nécessaire que les femmes participent pleinement à la planification, l'exécution et à l'évaluation des programmes de santé. L'Union européenne est satisfaite, d'autre part, que le Comité des droits de la femme et celui des droits économiques, sociaux et culturels, soient en ce moment en train de préparer ensemble des mesures de recommandations sur la santé, dont nous attendons les résultats.

Mme AKIM (Turquie) a indiqué que des centres spécialisés dans les soins de santé primaire et les soins de santé génésique avaient été créés en Turquie. Le Gouvernement s'est efforcé d'accroître les soins de santé génésique et les résultats obtenus sont très encourageants. Dans le passé, un nombre important de femmes mouraient lors d'avortements à risque. En légalisant l'avortement et en développant les services pertinents, on a réussi à faire baisser et à quasiment éliminer les risques pour la femme. Parallèlement, les services de planning familial et de contraception ont été développés, ce qui a provoqué une diminution du nombre d'avortements au cours des dernières années. La représentante a attiré l'attention sur la nécessité d'inclure la problématique homme/femme dans les programmes de formation du personnel sanitaire afin de favoriser la parité entre les sexes dans le secteur de la santé.

Mme ECKERMANN (Australie) a regretté que la dimension sexospécifique ne soit encore que peu prise en compte. Il n'est pas surprenant dans ce contexte que le Programme d'action de Beijing n'ait pas mentionné la santé mentale des femmes. Conformément au projet de document relatif à Beijing Plus 5, il nous faut prendre des recommandations sur les données ventilées par sexe mais également aller plus loin. Les indicateurs sociaux nous donnent en effet une image contradictoire de la dimension sexospécifique de la santé et ne nous disent pas si oui ou non les femmes jouissent d'un bien être mental bien qu'il a été établi qu'elle vivent plus longtemps. Est-ce que par exemple le pouvoir dont jouissent les hommes expliquent qu'ils vivent moins longtemps que les femmes.

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Mme AGGARWAL (Inde) a expliqué que dans les familles pauvres, les femmes sont des partenaires à part entière pour ce qui d'assurer les revenus. Si elles tombent malades, la famille en souffre. C'est pourquoi le Gouvernement indien a toujours accordé une grande importance à la santé des femmes. Les différences entre les femmes et les hommes dans le domaine de la santé sont toutefois énormes et les femmes restent défavorisées. Dans le but d'empêcher la mortalité prénatale des fillettes, le Gouvernement indien a interdit l'utilisation des techniques visant à déterminer le sexe du foetus. Des progrès importants ont été réalisés en ce qui concerne la diminution de la mortalité infantile et maternelle. En 1997, une nouvelle approche de la santé génésique a été adoptée. Des programmes spécifiques, visant plus particulièrement les adolescents, ont, en outre, été développés pour lutter contre les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida. L'Inde s'efforce de faire participer les hommes aux divers programmes et de les sensibiliser aux questions relatives à la santé des femmes. On s'efforce aussi de collecter des données ventilées par sexe. Enfin, des femmes médecins sont placées dans les cliniques pour aider les femmes et expliquer leurs problèmes aux hommes.

Mme STUKOLOVA (Fédération de Russie) a convenu qu'une bonne politique de santé en faveur des femmes est un facteur déterminant pour améliorer leur situation dans tous les domaines de la société. En Russie, les questions du renforcement des politiques de santé a toujours bénéficié d'une attention particulière. Toutefois, la crise économique a mené à la réduction du budget de la santé et l'Etat n'est parfois plus en mesure d'assurer le financement de certains services. Nous souffrons d'un manque aigu de moyens mais nous avons néanmoins réussi à mener à bien certains programmes comme celui qui a permis de réduire de 50 % les avortements. Nous avons créé des centres de planification familiale et de soins périnataux. De plus en plus les femmes ont recours aux méthodes de contraception modernes. Nous avons besoin néanmoins de l'aide de la communauté internationale sans laquelle nous ne parviendrons pas à enrayer la propagation de maladies transnationales comme le sida.

Mme GUZMAN (République dominicaine) a indiqué que son pays avait fait de grands progrès dans le domaine de la santé depuis les conférences du Caire et de Beijing. Le taux de mortalité maternelle est élevé en République dominicaine, à savoir de 69 pour 1000 naissances vivantes, alors que le taux de mortalité infantile est de 24 pour mille. Face à cette situation, le Gouvernement a mis en place un plan d'action de réduction de ces taux. Parmi les autres problèmes dans le domaine de la santé, la représentante a évoqué celui des adolescentes enceintes qui représentent 30 % des grossesses; la violence familiale qui touche un ménage sur 6. Seulement 5 % des femmes ont une couverture sociale. Les services de santé sont cependant gratuits pour toute la population.

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Dans le cadre de ses efforts, le Gouvernement a construit des hôpitaux et a réformé le système de santé. La problématique des femmes a été prise en compte dans toutes ces activités. Une série de normes ont été élaborées, relatives notamment aux soins à la mère, aux programmes de soins de santé, au traitement précoce du cancer du sein et du col de l'utérus, à la mortalité infantile, aux naissances vivantes. En outre, il est prévu qu'en l'an 2000, 40 % des postes dans le secteur de la santé seront réservés aux femmes. La représentante a encore évoqué l'adoption de lois sur l'interruption volontaire de grossesse, la santé, la lutte contre la violence, le sida, la protection des mineures victimes de mauvais traitements. Le slogan du Ministère de la santé est "la santé humanisée vers le prochain siècle", a-t-elle dit.

Mme CHUEH-CHANG, Représentante du Comité des ONG pour la santé mentale et du Comité des ONG pour la condition de la femme, a déclaré que le "bien- être et la santé mentale des femmes" était un important sujet de société. Les politiques en matière de santé et les programmes d'action sociale devraient accorder une attention soutenue à la question de la santé mentale des femmes et à celle du coût social exact des troubles psychiques. La représentante a déclaré qu'un échec dans le traitement des questions de santé mentale des femmes est lourd de conséquences sur le développement social et économique des communautés. La discrimination, la violence domestique ou sexuelle, l'insuffisance d'accès à des soins appropriés sont autant de facteurs à l'origine des troubles mentaux chez les femmes, depuis l'enfance jusqu'à des âges avancés.

La représentante a exhorté les Etats Membres des Nations unies ainsi que les ONG à éliminer la discrimination dont sont victimes les femmes dans l'accès aux soins, à développer des programmes de prévention et d'éducation, et à mettre au point des traitements adéquats pour les femmes qui ont été victimes de violence ou pour celles qui sont atteintes du sida. D'autre part, les Etats sont invités à mettre en place des services de soins pour les travailleurs.

Mme GRAZIANA DELPIERRE, représentante de l'Italie, a déclaré que dans de nombreux pays, dont l'Italie, l'espérance de vie des femmes et des hommes s'est accrue ces dernières années, et il y a plusieurs raisons à cela. Mais si les femmes ont une plus longue espérance de vie, leurs conditions de santé sont, en général, inférieures à celles des hommes, cet état de chose résultant de désavantages culturels, et socioéconomiques. Même quand il n'y a pas de discrimination formelle, les femmes n'ont pas un accès facile aux soins de santé. Dans le domaine de la santé comme dans les autres, les statistiques distinctes par sexe sont extrêmement importantes, comme sont importants la formation et le planning médical; des questions se posant cependant ici sur leur utilité sociale et leur efficacité, en dehors de leurs coûts économiques. Tout le monde apparemment accepte la définition de la santé donnée par l'OMS, qui dit que c'est un état de bien-être physique, psychologique et social, ce qui a été répété dans la Plate-forme d'action de Beijing. Mais cet objectif

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reste loin d'être pleinement atteint, et cet échec est en totale contradiction des convictions qu'ont une majorité de femmes et de professionnels de la santé dans des pays comme l'Italie, qui se sont mobilisés pour atteindre les buts fixés.

Par notre expérience, nous pensons que l'une des grandes raisons de cet échec vient du fait que les femmes n'ont pas la voie libre pour participer aux processus de prise de décisions, quand il s'agit de soins de santé, et elles ne représentent pas un facteur décisif dans la gestion de leur santé et de celle des autres. Ces obstacles sont de plus en plus évidents quand on se rend compte qu'au moment même où les droits des femmes sont affirmés, de moins en moins de ressources sont dévolues aux besoins de santé traditionnels ou nouveaux, tels que : les soins spécifiques qui devraient être donnés aux femmes et aux mineures victimes d'actes de violence domestique ou extrafamiliale; les besoins particuliers des femmes en situation de migration, qui vivent un malaise culturel ou sont victimes de sévices sexuels; la pandémie du Sida et des maladies sexuellement transmissibles, qui amène à s'interroger sur certaines formes d'expressions de la sexualité masculine telles que la prostitution et le trafic des femmes; les questions liées au vieillissement de la population, notamment la population féminine, et celles liées à la pauvreté, à l'exclusion sociale, à l'ignorance, et à la solitude, qui sont sources de maladies.

Mme RODRIGUEZ (Chili) a indiqué que son Gouvernement aborde la question de la santé des femmes de manière globale tout au long de la vie. Une commission intersectorielle a été créée en vue de lancer un dialogue sur la santé des femmes avec tous les secteurs concernés de la société. Il s'agit de favoriser le dialogue sur la sexualité afin de lancer une politique d'éducation sexuelle dans le pays car la sexualité constitue encore un tabou. Par cette initiative, le Gouvernement s'efforce de prendre en compte les avis de tous afin de promouvoir une éducation sexuelle qui permette de réduire les grossesses précoces et encourage les hommes et les femmes à mener une vie sexuelle satisfaisante.

Mme MENG XIANYING (Chine) a estimé que la formation et la participation des femmes constituaient des éléments essentiels si l'on veut améliorer la santé des femmes. Les hommes et les femmes chinois ont des droits égaux en matière de santé. Le Gouvernement a toujours attaché une grande importance au développement des services médicaux pour les femmes et a adopté une approche globale dans ce domaine qui a permis d'enregistrer des progrès importants. Diverses lois contribuent à la protection de la santé féminine. Un Plan d'action 1995-2000 a été adopté en vue de protéger la santé des femmes chinoises et leurs droits dans ce domaine. Ce Plan vise en particulier les femmes rurales. Un réseau de services de santé a été créé. Les campagnes de sensibilisation à l'attention des populations rurales ont été renforcées et dans les écoles, des informations ont été diffusées à l'attention des adolescentes. Pour faire face aux pressions démographiques, la priorité est accordée aux politiques de planning familial. Le couple en âge de procréer

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peut ainsi choisir sa méthode de contraception. Toutefois, beaucoup de progrès doivent encore réalisés en ce qui concerne la santé des femmes. Ainsi, les familles accordent encore souvent davantage de valeur aux garçons qu'aux filles.

Mme LUKAS, Observateur du Saint-Siège, a dénoncé les allégations selon lesquelles les structures religieuses contribuent au silence sur la discrimination dont sont victimes les fillettes et les femmes. Citant le Pape Jean-Paul II, elle a dit : "l'Eglise dénonce la discrimination, les sévices sexuels et la domination masculine qui sont des actes contraires aux voeux de Dieu".

Mme PURCELL, Comité des ONG de l'UNICEF, a estimé que quatre ans après l'adoption du Programme d'action de Beijing, les fillettes et les adolescentes souffrent encore de graves problèmes qui auront des répercussions graves sur leur santé. La grossesse chez les adolescentes entraîne par exemple leur isolement et leur marginalisation. L'accès indépendant aux services de santé et aux informations, la fourniture de conseils en matière de sexualité, l'accès aisé aux méthodes de préventions du sida sont essentiels. Il faut également que l'éducation sexuelle entre dans les écoles et aille au-delà d'une simple présentation biologique pour tenir compte des aspects psychologiques.

Mme FLORES (Espagne) a fait part des initiatives prises par son pays en matière de santé. Elle a évoqué notamment le Plan pour l'égalité des chances entre les hommes et les femmes qui repose sur les engagements pris dans le cadre du Programme d'action de Beijing. Ce plan envisage des initiatives qui s'articulent autour de l'amélioration de la santé de la femme tout au long de son cycle biologique, d'actions dans le domaine de la prévention du cancer du sein, de soins prénataux et postnataux, de l'amélioration des soins de santé en matière de sexualité et de reproduction, de la contribution au bien-être psychique des femmes, de l'amélioration de la santé dans le domaine du travail et d'efforts de diffusion de l'information pour que la femme soit responsable de sa propre santé.

Mme POLLACK (Etats-Unis) a déclaré que la discrimination à l'égard des femmes avait des conséquences graves sur leur santé. Les Etats-Unis appuient les recommandations du Secrétaire général mais estiment qu'il faut aller au- delà. Ainsi, il faut redoubler les efforts dans la lutte contre l'épidémie du sida et trouver un vaccin contre cette maladie. Il faut renforcer les ressources consacrées à la recherche et s'efforcer de diminuer la transmission du virus par la mère. Davantage de femmes séropositives et enceintes doivent recevoir des soins avant la naissance de leur enfant. Il faut également faire davantage pour prévenir la toxicomanie. La santé génésique des femmes est particulièrement préoccupante. Certains risques sont liés au travail comme par exemple le stress ou lorsque les femmes sont exposées à des produits tels que le plomb.

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Des efforts doivent en outre être déployés du côté de la formation et de l'éducation. Des informations ventilées par sexe doivent être disponibles sur la violence et le VIH/sida, notamment. Les gouvernements doivent promouvoir des programmes de recherche portant sur tout le cycle de la vie des femmes et englobant toutes les disciplines scientifiques afin d'avoir une vue globale de la situation. Ils doivent intégrer la problématique des femmes dans tous les secteurs et toutes les politiques. Il faut enfin veiller à diminuer les risques liés aux avortements et élargir l'accès aux services de planification familiale. Certains facteurs ont un impact direct sur la santé des femmes comme le tabagisme et la violence.

Mme PEREIRA (Cuba) a estimé que la santé n'est pas seulement une absence de maladies mais un bien-être physique et moral. Malheureusement, dans un grand nombre de pays, les populations doivent faire face à un environnement peu favorable. De plus, les politiques d'ajustement structurel ont entraîné une réduction des budgets alloués à la santé. Cuba a mis en place un système de santé national unifié et gratuit accessible aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Des résultats importants ont été obtenus. Notre Plan d'action national qui s'inscrit dans le cadre du suivi de la conférence de Beijing accorde une attention particulière à la défense des droits à la santé génésique de la femme. Même dans un contexte de guerre économique, Cuba a toujours accordé la priorité à la gratuité des soins de santé, politique qui a porté ses fruits.

Mme GONZALEZ (Mexique) a indiqué que son pays a adopté une programme global relatif à la santé, dont l'élément principal en ce qui concerne la santé des enfants est le programme nutritionnel. Ce programme prévoit la vaccination de tous les enfants, les soins à l'école, l'accès aux services de planification familiale et aux méthodes de contraception. Le Mexique s'efforce de favoriser la diffusion des informations à l'attention des adolescentes et de leur expliquer comment éviter des grossesses précoces et les maladies sexuellement transmissibles (MST). Ce programme encourage les adolescents à retarder les premiers contacts sexuels et préconise le recours aux contraceptifs. Il porte également sur les soins de santé à la mère et aux enfants, avec pour objectif de réduire la mortalité maternelle et infantile. Il mentionne également les risques de cancers du sein et du col de l'utérus, les MST et le sida. Une section nationale chargée de la santé des femmes a été mise en place.

De l'avis du Mexique, l'éducation à la santé concerne non seulement les femmes mais aussi la famille et l'assistance technique et financière doit être accordée aux programmes nationaux et régionaux dans ce domaine. La représentante a fait part de la réserve de son pays concernant le paragraphe 20 du rapport du Secrétaire général qui va au-delà de l'accord conclu à Beijing, a-t-elle estimé.

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Mme ARIAS-ZEBALLOS (Groupe de travail sur les femmes et l'environnement) a expliqué qu'il était évident que l'accès à l'eau, aux services sanitaires sont étroitement liés à la santé de l'être humain. Elle a dit sa préoccupation quant au fait que les politiques de santé ne tiennent pas compte des problèmes réels rencontrés à la base dans les communautés. Elle a également rappelé que les ONG qui ont participé à la Conférence de Beijing avaient mis l'accent sur l'identification des risques environnementaux aux niveaux national et local.

Mme SUKAR, Observateur de la Palestine, a déclaré que la situation des femmes palestiniennes en matière de santé s'était détériorée en raison de l'occupation des territoires. Dans le cadre du Plan de santé national, on considère que la grossesse doit être un choix. Ce Plan prévoit la mise en place d'ici l'an 2000 de services de planning familial accessibles à tous et la réduction de 50 % d'ici 2002 des grossesses à risques. L'approche adoptée considère la planification familiale comme une partie intégrante de la politique de santé. L'accent est mis sur la participation communautaire. Des services de planification familiale sont offerts dans les cliniques pour informer les femmes sur leurs droits en matière de procréation. Malgré tous les efforts des autorités, les femmes palestiniennes souffrent du manque de moyens financiers et de l'occupation qui font obstacle à l'amélioration des conditions sanitaires. Nous avons besoin de soutien supplémentaire en matière de technologies et de formation dans le domaine de la santé, a déclaré la représentante.

Mme FRENCH (UNICEF) a réaffirmé l'importance de tenir compte dans les politiques de santé de tout le cycle de la vie d'une femme et d'aborder le facteur social qu'est la discrimination à l'égard des femmes. Pour ce qui des actions de l'UNICEF en faveur des enfants, elle a expliqué que l'accent a été mis sur la lutte contre les mutilations génitales et l'éducation des adolescentes qui sont les populations les plus à risque face à l'épidémie du sida et face aux grossesses non désirées. L'important est de prendre des mesures concrètes assurant leur participation et leur permettant de prendre des initiatives. Il faut également leur donner accès à l'information.

Mme AHMED (Soudan) a expliqué que son pays a créé des écoles de sages- femmes et de travailleuses sociales en vue de multiplier le personnel chargé de la santé génésique. L'objectif est de réduire la mortalité des femmes, notamment dans les zones rurales. Un appui a été fourni aux services en faveur des enfants et aux services de maternité dans diverses provinces. Des efforts particuliers sont également déployés pour améliorer les services de santé génésique dans tout le pays. Des services de planning familial sont disponibles pour tous les couples mariés. Un système de données concernant la santé génésique a été développé. Des recherches et des études sont menées dans divers domaines affectant la santé des femmes. Un personnel chargé de l'éducation à la santé a été formé et sensibilisé en particulier aux effets de l'environnement sur la santé et aux problèmes liés aux maladies sexuellement

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transmissibles et au sida. Toutefois, l'agression et la guerre imposées au Soudan retardent les efforts du Gouvernement en matière de promotion de la santé. C'est pourquoi, le Gouvernement s'efforce par tous les moyens de promouvoir la paix.

Mme WREMER (Norvège) a évoqué l'importance d'accorder une attention particulière aux soins de santé maternelle, à l'accès à l'information des adolescentes sur leur sexualité et à la santé en milieu professionnel.

Mme FRANÇOISE GASPARD (France) a déclaré que tout en s'associant pleinement à la déclaration de la Présidence de l'Union européenne, la France voulait apporter son point de vue sur quelques points précis. L'espérance de vie des Françaises, qui était de 82 ans en 1996, ne cesse d'augmenter, et l'une de leurs conquêtes majeures vers l'autonomie a été, grâce à l'accès à l'interruption volontaire de grossesse en milieu médical et à la disponibilité de la contraception, de disposer de leur destin. La France entend renforcer ces dispositions, qui ont des effets bénéfiques en matière de santé et d'équilibre familial, en développant dans les prochains mois une campagne d'information en matière d'accès à la contraception. La France reconnaît l'existence de problèmes spécifiques auxquels sont confrontés des fillettes, des adolescentes et des femmes de tous âges. Le premier est celui des mutilations sexuelles, issues des migrations internationales de populations. La France y répond par une politique d'information et de répression efficace, qui s'exerce sur la base du Code pénal, qui sanctionne les mutilations sexuelles sur le fondement de l'atteinte à l'intégrité corporelle.

Le second enjeu en France est la lutte contre le sida et son traitement. Le nombre de cas de sida déclaré chez les femmes était de 11% en 1985, et il atteint aujourd'hui 25%, ce qui a amené à la mise en place d'une politique de prévention, qui depuis 1996, se fait aussi en milieu scolaire auprès des adolescents. Notre pays soutient aussi la recherche, la prévention et le traitement de la maladie dans le cadre de sa coopération avec les agences de l'ONU. La santé et l'accès aux soins des personnes démunies sont aussi notre souci, du fait de l'accroissement du chômage, qui laisse les gens sans protection sociale, et la création d'une couverture maladie universelle devrait pallier cet état de choses. Enfin, nous faisons face à la question du vieillissement de la population, résultante paradoxale de nos réussites en matière de santé. Les femmes âgées, victimes de pathologies spécifiques, ont besoin de médications nouvelles et d'actions de préventions.

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Mme SUH MYUMG-SUN (République de Corée) a informé la Commission sur les actions menées dans le domaine de la santé de la femme par le biais d'un Programme qui a pour but l'amélioration du système de santé et aussi du système d'appui social. La coordination entre les ministères et les ONG se fait à travers des centres pour la santé de la femme qui emploient environ 1600 personnes. Le Ministère essaie d'augmenter le nombre du personnel féminin dans les Comités traitant des questions de santé. L'éducation pour les femmes enceintes est renforcée. Le gouvernement espère parvenir à réduire le taux de césariennes en améliorant le suivi médical de la femme enceinte.

Mme HASTAIE (République islamique d'Iran) a estimé que la santé des femmes est souvent liée à des facteurs socio-économiques et exige, en conséquence une approche multidimensionnelle. En Iran, le Gouvernement a assuré la gratuité de tous les soins médicaux pour les femmes tout en rationalisant tous les services en la matière. La représentant a en outre a mis l'accent sur les actions que les gouvernements doivent prendre pour améliorer la santé des femmes. Pour la représentante, il faut renforcer les services de sécurité sociale et appliquer des politiques décentralisées en la matière. Il faut aussi, a-t-elle dit, encourager la participation des femmes à divers niveaux de prise de décision dans le domaine de la santé.

Mme JORGENSEN, Medical Women Association, a estimé que la santé est un droit fondamental. La malnutrition et les insuffisances nutritives ont un impact très fort sur la santé des femmes. Dans les pays développés, les modes de vie entraînent des pratiques dangereuses pour les femmes, telles que l'alcoolisme et la tabagie. Il faut encore sensibiliser la société à ces risques. Les femmes et les filles doivent être aidées pour qu'elles puissent mieux se soigner.

Mme PONEE (Canada) a déclaré que son pays reconnaît que les services de santé seuls ne peuvent garantir une bonne santé. Dans ce contexte, il apparaît que la prévention est une façon efficace de s'assurer que tous les facteurs déterminants de la santé des femmes sont pris en considération. En outre, il est utile de garantir le maintien des normes les plus élevées afin qu'il n'y ait pas une baisse de la qualité des produits pharmaceutiques. Enfin, compte tenu de l'augmentation des personnes de plus de 50 ans, il faut accorder une attention particulière aux femmes âgées.

Fin du débat général sur les questions et tendances nouvelles et approches novatrices des problèmes qui ont des répercussions négatives sur la condition de la femme ou sur l'égalité entre les sexes

Mme KORUNOVA (Fédération de Russie) a souligné l'importance du développement d'un partenariat social et de la défense des droits de l'homme. Dans ces deux domaines, la participation des femmes est essentielle. La condition de la femme reste mise en danger par la pauvreté et le chômage. De plus, les femmes s'avèrent plus vulnérables socialement dans les situations de crise et dans les économies de transition.

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La représentante a souligné les acquis démocratiques qui ont marqué les dix dernières années en Russie. Elle a estimé que la femme russe a appris à être autonome, notamment aux niveaux économique et social. Elle a indiqué que l'électorat féminin peut jouer un rôle clé dans les prochaines élections en Russie. Le gouvernement a augmenté le ressources budgétaires consacrées à l'aide à des professions majoritairement féminines.

La représentante a estimé que le Programme d'action de Beijing est plus que jamais pertinent. Elle a observé que la Russie compte sur l'appui de la communauté internationale et a, dans ce cadre, souhaité une augmentation de l'appui des Fonds et organismes de l'ONU. En effet, les pays à économie de transition devraient être davantage soutenus pour permettre l'application du Plan d'action de Beijing, a-t-elle remarqué. En conclusion, la représentante a demandé que les discussions de la Commission ne soient pas politisées, estimant que cela porte préjudice à l'efficacité de son travail.

M. MAGED ABDELAZIZ (Egypte) a déclaré que son pays s'est fermement engagé à appliquer les recommandations de la Conférence de Beijing. Sur la santé des femmes, le représentant a souligné que pour son pays les questions génésiques ne peuvent se poser que dans le cadre du mariage. Pour ces femmes, le gouvernement a prévu la gratuité des services, y compris des services contraceptifs. En ce qui concerne la violence à l'égard des femmes, le représentant a fait état d'une loi qui interdit désormais l'excision. Il a également indiqué que des services ont été mis en place pour permettre aux femmes de recourir à la justice en cas d'actes violents commis à leur encontre. Pour ce qui est des mécanismes institutionnels pour la promotion de la femme, l'Egypte a établi un Conseil national de l'enfance et de la maternité qui a été placé sous la direction du cabinet du Premier Ministre. Des stratégies, des politiques et des programmes ont également été mis en place pour d'élaborer un plan pour la maternité et l'enfance. En 1993, un Comité national a été crée qui a été placé sous la présidence de la Première Dame de la République. Le Comité national regroupe divers ministères et universités.

Mme COSTAS-SANCHEZ (Bolivie) a regretté la persistance de la pauvreté, surtout pour les femmes. Elle a indiqué que le gouvernement s'est engagé dans une politique de parité entre les sexes et a initié une stratégie de lutte contre la discrimination dont font l'objet les femmes. Un décret sur l'égalité encourage les programmes de travail en faveur de l'égalité entre hommes et femmes. La représentante a noté que l'accès aux services de santé fait également l'objet de l'attention du gouvernement, notamment par le renforcement de la stratégie nationale de santé génésique. De plus, il y a une diffusion plus large de tous les renseignements sur les problèmes de sexualité. La représentante a constaté que la mortalité maternelle a été réduite en Bolivie.

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M. ALFREDO SFEIR-YOUNIS, Banque mondiale, a souligné que l'intégration de la question de la promotion de la femme dans le processus de développement constitue une tâche essentielle de la Banque mondiale. Cette tâche ne consiste pas seulement à faire le lien entre les niveaux existants de production et de consommation et la question de l'égalité entre les sexes mais aussi à porter l'attention sur une distribution véritable des biens matériels, financiers, naturels et culturels. Partant, la nature des résultats en la matière dépend de chaque style de développement. La Banque est particulièrement préoccupée par les styles de développement qui portent en eux des lacunes en ce qui concerne l'égalité entre les sexes. Le postulat de départ est simple; la discrimination et la marginalisation économiques sont un des éléments jouant contre l'intégration des questions sexospécifiques dans le développement. Les styles de développement défavorables à l'égalité des sexes peuvent se décrire de deux manières. La première manière est liée à l'impact immédiat des politiques macroéconomiques et sectorielles à court terme, en particulier lorsqu'une économie entre dans une phase d'instabilité et que les perspectives de croissance sont inférieures aux besoins du pays. Les femmes sont les premières victimes d'une telle situation, en particulier celles du secteur informel dont la vie dépend des performance du marché du travail, qui est assez peu souple et qui n'offre pas une protection sociale susceptible de contrer les effets néfastes de la situation.

La deuxième manière est liée à la façon dont les économies décident d'investir dans des bénéfices à plus long terme. La question qui importe dans ce cas concerne les investissements dans le capital humain tels que l'éducation, la santé ou l'alimentation. A cet égard, conformément aux recommandations de la Conférence de Beijing, la Banque mondiale consacre près d'1 milliard de dollars à des programmes d'éducation destinés aux filles et assiste les pays en développement à élaborer des projets de développement agricoles qui touchent les fermières et les ouvrières agricoles. Il faut le reconnaître une fois pour toutes, les femmes et les enfants sont les premières victimes des politiques macroéconomiques inadéquates conduisant à un taux élevé d'inflation et à des distorsions des marchés du travail et des biens. Par conséquent, la politique de gestion macroéconomique ne peut être neutre et ignorer l'impact des politiques mises en oeuvre en faveur des pauvres, en particulier les femmes pauvres. C'est dans ce sens que les efforts doivent être déployés et appuyés. Le processus inéluctable de mondialisation des économies doit s'accompagner de la mondialisation des sociétés. Le monde ne peut se contenter de bénéfices économiques sans avoir garanti des avantages sociaux. Les femmes sont les piliers de la mondialisation de la plupart des sociétés. Elles sont en train de fournir une nouvelle série de valeurs et d'établir les bases d'un système plus équitable où existeraient le respect de la culture, des normes sociales et l'humanisation des processus économiques.

Mme ZUNIGA QUIRO (Costa Rica) a fait part des progrès réalisés par son pays dans la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence de Beijing. Le Gouvernement a fixé comme priorité la promotion de la femme et créé notamment un Ministère et un Institut de la condition de la femme.

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Par ailleurs, le code électoral a été modifié pour assurer une plus grande participation des femmes au processus de prise de décision. Des améliorations ont également été apportées dans le domaine de la santé; la lutte contre la féminisation de la pauvreté, contre la violence a progressé. Le Parlement étudie en ce moment la possibilité de créer en son sein une Commission permanente de la condition de la femme.

La représentante a poursuivi en indiquant que son pays est sur le point d'adhérer à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard. Pour l'heure, il concentre beaucoup d'efforts à l'intégration de la perspective sexospécifique dans toutes les activités de la santé. Une Commission de l'égalité des sexes a été créée et un Programme de prévention et de détection du cancer de l'utérus et du sein est en cours de réalisation. Il relève du Cabinet de la Première Dame de la République. La question de la sexualité et de la grossesse chez les adolescentes fait l'objet d'une grande préoccupation. Les programmes en la matière comprennent des actions de prévention et d'information de la population adolescente.

M. AL-KADHE (Iraq) a indiqué que la femme en Iraq a toujours jouit d'une protection particulière. Ceci a été concrétisé dans la législation depuis toujours. Ainsi, la Charia islamique a établi l'égalité politique entre les hommes et les femmes. Le représentant a cependant souligné que, dans un pays qui subit la pression du blocus, la femme est placée dans une situation particulièrement difficile. Il a indiqué que le taux de mortalité de la femme en Iraq est très élevé car elle est privée de nourriture et de médicaments. Le gouvernement a malgré tout pris de nombreux arrangements pour la promotion de la femme tels que la mise sur pied d'un Haut comité de la femme iraquienne présidé par le Ministre du travail. De nombreux efforts ont été consentis en vue d'alléger les effets des sanctions sur les femmes. Tant qu'elles demeureront en vigueur, la femme en Iraq sera dans une situation précaire, et en conséquence le travail de la Commission de la condition de la femme sera incomplet.

Mme VALENCIA K.D. MOGEGEH (Bostwana) a déclaré que le Ministère de la santé travaille en étroite collaboration avec les autorités locales chargées de la propriété foncière et du logement, ainsi qu'avec les ONG, afin de développer des stratégies mettant à la disposition des femmes les services de soins nécessaires. Elle a indiqué que les services de santé du Bostwana sont organisés de façon à bénéficier à tous les enfants âgés de 0 à 5 ans afin qu'ils soient immunisés contre toutes les maladies infantiles. De plus, la représentante a déclaré que les problèmes de maternité des adolescentes et des avortements clandestins persistent et indiqué que les ONG mettent en oeuvre des politiques d'information du public sur la sexualité et la contraception.

Abordant le problème du SIDA, la représentante a rappelé que son pays était un des 5 pays les plus touchés par l'épidémie. Elle a indiqué que son Gouvernement mettait en place une politique de prévention visant à développer l'usage du préservatif et à sensibiliser les femmes sur la transmission

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du virus par la mère. Insistant sur les coûts importants de telles mesures, la représentante a affirmé que la volonté politique existait réellement. Sur le problème de la violence à l'encontre des femmes, elle a déclaré qu'une étude était actuellement en cours pour en déterminer la nature, les causes possibles ainsi que les conséquences sociales et économiques. Elle a émis l'espoir de voir se développer rapidement un plan d'action pour mettre fin à ce type de violence.

En ce qui concerne les mécanismes institutionnels de promotion des femmes, la représentante a évoqué le lancement officiel en 1996, d'une politique nationale sur l'intégration des femmes dans le développement. La responsabilité de la parité entre les sexes et des affaires féminines a été élevée au rang de département au sein du Ministère du travail et des affaires intérieures, a-t-elle précisé. Depuis la création au sein du Gouvernement d'un service des affaires féminines en 1981, les efforts visant à définir le mandat et les fonctions de cette institution nationale ont été continus a-t- elle précisé, et un consensus est atteint sur ce que doit être son rôle : coordination, construction d'une capacité d'intégration, mobilisation des ressources et suivi de l'exécution du Plan d'action national pour la parité. La représentante a déclaré que la mise en place d'un Conseil national de la femme était prévue pour la fin 1999.

D'autre part, elle a indiqué que le Gouvernement du Bostwana, conformément aux principes de la Déclaration de Beijing, était conscient de l'importance de conserver des liens avec la société civile. Elle a indiqué que la décision avait été prise de soutenir les programmes des ONG qui ont identifié les priorités pour la promotion des femmes au Bostwana, plutôt que de se lancer dans des actions concurrentes.

La représentante a finalement indiqué que son Gouvernement avait prévu des ressources spéciales afin de renforcer la capacité d'action du Département des affaires féminines.

M. DEMETRIS HADJIARGYROU (Chypre) a réitéré le soutien de sa délégation aux efforts des différentes organisations nationales et internationales et plus particulièrement des Nations Unies pour pleinement mettre en oeuvre la Plate-forme d'action de Beijing. Bien que des progrès considérables aient été accomplis dans ce sens, il est devenu impératif d'intensifier les efforts faits pour atteindre les objectifs fixés lors de la conférence mondiale. Chypre estime que la parité entre les sexes ne peut être atteinte que dans un environnement où règne la démocratie et le respect du droit inaliénable de chaque personne, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme, d'un enfant ou d'une personne âgée. Afin d'y arriver, il faudrait mettre en oeuvre des politiques permettant d'assurer un développement social et économique pour tous. L'élimination de la pauvreté, l'éducation et la création de possibilités économiques doivent aller de pair avec le développement de mécanismes institutionnels pour la promotion de la femme, le respect du droit

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humanitaire, et la mise en place de politiques de santé. Il est nécessaire que les Etats Membres fassent preuve d'une réelle volonté politique pour que la session spéciale de l'Assemblée générale sur les femmes de l'an 2000, la parité entre les sexes, le développement et la paix pour le XXIe siècle permette que la déclaration et la Plate d'action de Beijing puissent être pleinement mises en oeuvre.

Chypre se félicite de la participation active de la société civile et attend beaucoup de sa contribution afin d'identifier les nouveaux problèmes, les nouvelles tendances et stratégies pour arriver à une parité entre les sexes. Chypre, qui s'efforce d'éliminer toute forme de discrimination à l'égard des femmes, a commencé à moderniser sa législation. A la suite de recommandations du Comité pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, des lois importantes vont bientôt entrer en vigueur dans le domaine du droit du travail relatives notamment à l'égalité de traitement et des chances et au harcèlement sexuel. Des législations se rapportant à la sécurité sociale et au droit de la famille sont déjà entrées en vigueur. Des efforts ont été faits pour pallier aux faiblesses de la législation en ce qui concerne la violence à l'égard des femmes. Des agences ont été créées afin d'aider les victimes. Des efforts sont faits au niveau gouvernemental pour éliminer le trafic et l'exploitation sexuelle des femmes et des petites filles. Le nombre des femmes chypriotes occupant des postes décisionnels est en augmentation. Chypre est engagée à poursuivre ses efforts pour accroître la participation des femmes dans la vie publique, étant convaincue de ses effets bénéfiques sur la société chypriote.

Mme TRAN MAI HUONE (Viet Nam) a affirmé que son pays a opté pour une approche intégrée dans la mise en oeuvre des recommandations de Beijing. Cette approche a été facilitée par la création d'un Comité national de la promotion de la femme qui est composé de membres de seize ministères différents. L'aspect le plus caractéristique de la mise en oeuvre des recommandations de Beijing au Vietnam réside dans l'exécution du Plan national qui se voit assorti d'autres plans créés par chaque ministère. La représentante a poursuivi sur la question de la santé des femmes et des enfants. Selon les chiffres les plus récents, 90% de la population reçoit des soins de santé primaires, 50% des femmes ont accès aux centres de maternité et 82% d'entre elles peuvent se faire vacciner à chaque grossesse. Toutefois, le taux de mortalité maternelle est encore très élevé en raison notamment d'une alimentation inadéquate. De plus, le taux élevé des interruptions de grossesse est responsable de 6% de la mortalité maternelle. D'ici l'an 2000, le Gouvernement espère que la longévité de vie de la femme sera de 70 ans et que la mortalité maternelle aura été sensiblement réduite de même que la sous- alimentation chez les enfants et chez les femmes. Le Ministère de la santé a en outre renforcé ses efforts en matière de planification familiale.

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Mme DUBRAVKA SIMONOVIC (Croatie) a déclaré que la promotion de la femme passait par la mise en place de mécanismes institutionnels adaptés. La représentante a indiqué qu'une Commission nationale pour l'égalité, établie en 1996, mène depuis 1997 une véritable politique visant à promouvoir l'égalité entre hommes et femmes. Elle a reconnu l'importance du rôle joué par les ONG dans la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing. La représentante a émis l'espoir que la coopération entre les institutions croates compétentes et les ONG permette de réaliser des progrès significatifs dans la voie de la promotion des femmes.

A l'aube du nouveau millénaire, il importe d'identifier les domaines dans lesquels de nouvelles actions seront nécessaires. A cet égard, la représentante a précisé qu'il importait de prévenir et de protéger les êtres humains contre les abus que les progrès scientifiques, notamment dans le domaine génétique, rendent possibles. Prenant pour exemple les textes adoptés en la matière par le Conseil de l'Europe, elle a demandé aux différents organes des Nations unies d'accorder une attention plus soutenue aux conséquences des progrès scientifiques sur la protection des droits de l'homme en général et de la femme en particulier.

Mme B. SUVD (Mongolie) a déclaré que l'élection de son pays comme membre de la Commission de la condition de la femme était le signe que son pays attache une importance particulière aux questions relatives à la promotion de la femme, de façon générale et à l'application des Stratégies prospectives de Nairobi et du Programme d'action de Beijing en particulier. La représentante a affirmé que la Mongolie avait pris toute une série de mesures afin de mettre en oeuvre au plan national les conclusions de la Conférence de Beijing. C'est ainsi, a précisé la représentante, qu'a été lancé en 1996 le Programme national d'action pour la promotion de la femme et qu'un Conseil national a été établi afin d'assurer la mise en oeuvre efficace du Programme. Depuis lors, des progrès significatifs ont été réalisés dans de multiples domaines. Toutefois la représentante a souligné le fait que les efforts devaient être renouvelés afin d'améliorer le fonctionnement des mécanismes nationaux de promotion de la femme, de renforcer l'engagement des instances gouvernementales dans cette voie, de mobiliser les ressources financières nécessaires, et enfin d'accroître la représentation féminine au plan politique.

La représentante a indiqué que la santé était au coeur des priorités de son Gouvernement. A ce sujet elle a précisé que les indicateurs de la santé des femmes témoignaient de certains progrès tout en signalant que le taux de mortalité maternelle (passé de 241 en 1993 à 145 en 1997), le nombre croissant d'avortements et la violence domestique restaient de graves sujets de préoccupation dans son pays.

La coopération entre la Mongolie et les institutions des Nations unies, l'engagement des ONG, a contribué à résoudre les problèmes des femmes et à sensibiliser le public, a affirmé la représentante qui a annoncé un projet de conférence nationale consacrée au Programme de Beijing.

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Mme AL-BASHA (Yémen) a indiqué que plusieurs lois ont été révisées depuis les années 90 en parallèle avec les changements politiques et sociaux au Yémen. Elle a rappelé la mise sur pied de mécanismes institutionnels dans le cadre du plan quinquennal jusqu'en l'an 2000, en vue de donner aux femmes un plus grand rôle dans les divers politiques. Une commission a été créée pour connaître l'opinion des femmes sur ces problèmes.

La représentante a indiqué l'élaboration d'un nouveau droit du travail pour l'égalité des salaires et l'octroi de congés de maternité. Un emploi à temps partiel est garanti aux femmes qui en ont besoin et qui ne peuvent travailler à plein temps. Par ailleurs, une stratégie nationale en faveur de la santé des femmes et des enfants a été élaborée, ainsi qu'une stratégie nationale pour les femmes établie en 1996, qui travaille de concert avec les organisations féminines pour le renforcement des droits de la femme sur le plan économique. L'éducation des filles a également reçu l'attention du gouvernement pour augmenter le taux d'alphabétisation des filles. De plus, un système d'éducation des adultes a été mis en place. La représentante a également indiqué que le Ministère de l'agriculture a mis en place un plan pour garantir la sécurité alimentaire et pour la reconnaissance de la participation des femmes dans ce domaine.

La représentante a cependant déploré la persistance d'un taux élevé de la fécondité et de grossesses répétées et précoces, ainsi que l'absence de sensibilisation en matière de planning familial, qui ont des conséquences regrettables. Elle a cependant observé que le Ministère de la santé contrôle le planning familial, et s'efforce d'étendre la couverture sociale pour les femmes enceintes.

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