FEM/1054

SUITE A LA CONFERENCE DE BEIJING, LES GOUVERNEMENTS ACCORDENT UNE ATTENTION ACCRUE A LA SANTE DES FEMMES

2 mars 1999


Communiqué de Presse
FEM/1054


SUITE A LA CONFERENCE DE BEIJING, LES GOUVERNEMENTS ACCORDENT UNE ATTENTION ACCRUE A LA SANTE DES FEMMES

19990302

La Commission de la condition de la femme a repris ce matin son débat général sur le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes : questions et tendances nouvelles et approches novatrices des problèmes qui ont des répercussions négatives sur la condition de la femme ou sur l'égalité entre les sexes et sur la mise en train de l'examen d'ensemble de l'application du programme d'action de Beijing. Les représentantes ont plus particulièrement abordé l'application des stratégies au niveau national dans les deux domaines critiques relatifs à la santé et aux mécanismes institutionnels de promotion de l'égalité des femmes. Elles ont expliqué que la prise en compte des besoins spécifiques des femmes en matière de soins de santé et l'attention particulière portée à divers groupes vulnérables comme les femmes âgées, les femmes autochtones et les femmes rurales ont fait partie des nouvelles orientations nationales au titre de l'application du Programme d'action de Beijing. L'application des mesures en faveur des femmes dans ces deux domaines critiques s'est néanmoins heurtée à un manque de ressources financières, à la persistance de certaines mentalités et à l'ignorance qui ont justifié dans de nombreux cas la mise en place de vastes campagnes d'information et de sensibilisation.

les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Kenya, République de Corée, Brésil, Lituanie, Mexique, Australie, Chine, Ghana, Zimbabwe, Nouvelle-Zélande, Algérie, République populaire démocratique de Corée, Palestine, Equateur, Tanzanie, Slovaquie et Argentine.

La Commission a ensuite procédé à un dialogue avec les représentants des organisations non gouvernementales suivantes: NGO Committee on UNIFEM, International Federation on University Women, International Federation of Business and Professionnal Women, International Council of Women, Soroptimists International, ECE Caucus, Arab Women Alliance, Disability Groups, All India Women's Conference, YWCA of India, All India Democratic Women's Association, Centre for Women's Development Studies, Joint Women's Program, Mahila Dakshita Samiti, National Federation of Indian Women, World Islamic Call Society, Women's Information Services in 90 Countries, International Women Count Network, International Council of Women, Empowering Widows in Development, International Federation of Business and Professionnal Women

(à suivre 1a)

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La Commission, qui se réunira de nouveau à 15 heures, entamera cet après-midi son dialogue dirigé avec les représentants des mécanismes nationaux sur les bonnes pratiques. Elle entendra dans ce cadre les présentations des représentants du Chili, de la République de Corée, de la Slovaquie, du Royaume-Uni et de la Zambie. A la suite de ce dialogue, la Commission devrait achever son débat général. Mercredi après-midi, en plus de son dialogue avec le groupe d'experts chargé des "femmes et de la santé", la Commission organisera une série de questions-réponses avec Mme Gro Harlem Brundtland, Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé et avec Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive de Fonds des Nations Unies pour la population.

Suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes : questions et tendances nouvelles et approches novatrices des problèmes qui ont des répercussions négatives sur la condition de la femme ou sur l'égalité entre les sexes

Mise en train de l'examen et de l'évaluation d'ensemble de l'application du Programme d'action et préparation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale prévue pour l'an 2000

Suite du débat général

Mme OERI, Commissaire pour les services sociaux (Kenya), a indiqué que son pays s'est engagé à mettre en oeuvre le Programme d'action de Beijing et a à cet effet lancé un plan stratégique pour renforcer son action en faveur de la promotion de la femme. La représentante a indiqué que la question de la santé est prioritaire au Kenya. Elle a évoqué les investissements importants consentis par le Gouvernement dans ce domaine depuis l'indépendance du pays. Il existe plus de 4000 institutions de soins de santé disséminés sur tout le territoire du Kenya. Toutefois, a-t-elle ajouté, il existe un déséquilibre dans l'accès aux soins de santé des personnes vivant dans les zones rurales et celles se trouvant dans les zones urbaines, le personnel de la santé préférant travailler dans les villes. La représentante a également évoqué les difficultés que rencontre le pays dans la fourniture de soins de santé appropriés en raison du faible niveau des ressources financières et l'apparition de nouvelles maladies. Le manque de compréhension de la population vis-à-vis des soins de santé modernes s'est trouvé aggravé par l'apparition de la pandémie du sida.

Dans ce contexte, le gouvernement a lancé la politique-cadre en matière sanitaire en 1994 dans le but de redéployer des ressources dans les zones rurales. Les femmes en âge de procréer et les jeunes de moins de 18 ans constituent 80% de la population du Kenya. Dans les foyers, les femmes sont les "gardiennes de la santé". Le gouvernement réalise donc une série de programmes à leur intention.

M. SUH DAE-WON (République de Corée) a regretté les obstacles rencontrés dans l'application du Programme d'action de Beijing, notamment la persistance des stéréotypes et le manque de ressources. Il a estimé qu'il est temps de surmonter ces obstacles en portant une attention particulière aux questions suivantes. Les femmes sont les premières victimes de la crise économique, au travail et dans leur foyer. Il est donc nécessaire d'intégrer une perspective sexospécifique dans la formulation des politiques d'emploi et de restructuration économique. Le représentant a ensuite dénoncé le trafic des femmes et des fillettes, contre lequel une collaboration intergouvernementale étroite doit être mise en place, ainsi qu'une collaboration entre la Division pour la promotion de la femme, le Haut Commissariat aux droits de l'homme et le Centre pour la prévention du crime. En ce qui concerne la situation

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des femmes et des fillettes dans les situations de conflit, le représentant a indiqué que la Cour pénale internationale doit servir à prévenir les crimes de guerre à leur encontre. Il a estimé que cette question doit être soulevée lors de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale. Le représentant a enfin considéré que l'Année internationale des personnes âgées est le moment idéal pour étudier la situation de ces femmes, en particulier concernant leur sécurité financière.

Le représentant a conclu en soulignant le rôle vital joué par les Organisations non-gouvernementales dans la lutte pour l'amélioration de la condition de la femme. Dans ce contexte, il a informé la Commission de la tenue en octobre prochain d'une Conférence internationale des organisations non-gouvernementales à Séoul.

Mme MARCELA MARIA NICODEMOS (Brésil) a déclaré que les questions de la santé de la femme et des mécanismes institutionnels visant à sa promotion étaient prioritaires pour la Commission de la condition de la femme. La représentante a fait part de la volonté de son pays de mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la réalisation des objectifs fixés à Beijing. A cet égard, elle a rappelé l'existence au Brésil, depuis 1984, du Programme d'assistance intégrale à la santé des femmes, dont le but est d'apporter des soins gratuits à ces dernières en tenant compte de leurs besoins spécifiques des femmes. Grâce à ce programme, a-t-elle précisé, le nombre de femmes bénéficiant d'une assistance prénatale a pratiquement doublé dans les quinze dernières années. Le Programme sur les maladies sexuellement transmissibles et le Programme de santé pour les adolescents représentent une partie importante des efforts accomplis par le Gouvernement brésilien pour mettre en oeuvre les actions définies a déclaré la représentante, signalant que la prise en charge des besoins des femmes âgées devenait à l'heure actuelle une priorité de la politique de santé de son gouvernement.

D'autre part, la représentante du Brésil a insisté sur l'importance de la mise en place de mécanismes et d'institutions nationales en vue d'assurer la promotion de la femme. A ce sujet, elle a rappelé l'existence depuis 1985, d'un Conseil national pour les droits de la femme et évoqué la mise en place de mécanismes comparables dans la plupart des 27 états du Brésil et dans de nombreuses municipalités à travers le pays.

La représentante a finalement déclaré que la Commission de la condition de la femme ne devrait pas uniquement s'en tenir à une réflexion sur les moyens de renforcer l'application des engagements de Beijing, mais proposer aussi de nouvelles idées afin de relever les défis du nouveau millénaire.

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Mme IRENA DEGUTIENE, Ministre des affaires sociales et du travail de la Lituanie, a rappelé que depuis 1997, le Département des statistiques de son pays fournit des données ventilées par sexe qui sont une source d'informations précieuses pour les décideurs dans la mesure où elles permettent d'avoir un tableau général quant aux effets des politiques sur la vie des citoyens. Un autre fait marquant a été la création de la Commission gouvernementale pour les questions féminines. La Loi pour l'égalité des chances hommes/femmes approuvée par le Parlement en décembre 1998 a constitué le premier acte juridique particulier visant à renforcer l'égalité des citoyens sur le marché du travail, dans le domaine de l'éducation et dans la vie politique. De plus, une division particulière relative au marché du travail et à l'égalité des chances à été créée au sein du Ministère des affaires sociales et du travail. Depuis 1995, la Lituanie oeuvre pour que les femmes participent plus largement au processus de prise de décisions et des progrès ont été réalisés en la matière. Il existe encore un fossé entre le possibilité réelles et les besoins.

Mme AIDA GONZALEZ MARTINEZ (Mexique) a insisté sur l'engagement de son pays dans toutes les activités relatives à la promotion de la femme, telle que l'élaboration d'indicateurs sur la participation politique des femmes au niveau régional. Une attention particulière a été portée au thème de la violence contre les femmes dans le cadre de la Commission interaméricaine des femmes. Dans ce contexte, la représentante a annoncé le lancement le 3 mars 1999 d'un Plan national contre la violence dans la famille au Mexique. Elle a souligné la nécessité d'une coopération internationale à tous les niveaux, et de la participation des agences multilatérales et des institutions financières internationales.

La représentante a indiqué que son gouvernement s'attache particulièrement au combat contre la pauvreté, et en particulier à l'appauvrissement des femmes. De plus, une meilleure éducation des femmes dans les domaines de la science et de la technologie, en particulier les technologies de communication, est essentielle pour empêcher que la modernisation industrielle n'accroisse encore le chômage féminin. La représentante a ajouté que les nouvelles technologies de communication peuvent jouer un rôle primordial dans la modification des mentalités et l'élimination des stéréotypes concernant les femmes. Elles peuvent faciliter le dialogue et l'échange d'expériences en vue d'un meilleur développement de l'unité familiale et pour la création d'une plus grande attention pour l'égalité des sexes.

La représentante a affirmé que le développement économique est indispensable pour améliorer la condition des femmes et a également insisté sur l'importance de la santé et, à ce sujet, sur le nécessité d'informer les femmes sur les soins auxquels elles ont accès. Elle a indiqué que le Mexique prépare une évaluation nationale de l'application du Programme d'action de Beijing.

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Mme PRU GOWARD (Australie) a indiqué que l'accès de la femme aux soins de santé de la femme est un domaine prioritaire dans son pays. Les stratégies mises en oeuvre visent à améliorer le bien-être des femmes et à encourager le système de santé à répondre à leurs besoins. Il existe une politique nationale de santé pour les femmes qui a été lancée en 1989. Des campagnes d'information visent à améliorer les connaissances de la population de diverses origines comme les femmes rurales et les femmes autochtones. Des programmes destinés spécifiquement aux femmes autochtones et à celles des communauté éloignées sont mis en place et dans ce contexte, les soins au foyer ont été renforcés.

La violence domestiques est également une priorité du Gouvernement dans la mesure ou ce phénomène a une incidence sur la santé des femmes. Le budget consacré à la santé était de 114 millions de dollars australiens pour la période 1998-1999. Les initiatives en faveur des femmes âgées reposent sur une enveloppe budgétaire de 270 millions de dollars pour une période de 4 ans, a ajouté la représentante. Depuis la ratification de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, nous avons mis en place des mécanismes spéciaux et passé des lois appropriées notamment pour lutter contre la discrimination, sur le lieu du travail et dans la vie économique et sociale. Nous nous sommes rendus compte que la non participation des femmes aux divers aspects de la société est un frein au développement et à la prospérité de la société tout entière et de la famille. Nous avons l'intention d'améliorer le fonctionnement de ces mécanismes, a indiqué la représentante, et nous avons dans ce cadre établi le Bureau de l'arbitre dans le domaine de l'emploi qui fait partie du Cabinet du premier Ministre. Des financements sont par ailleurs alloués aux organisations non gouvernementales de femmes. Nous reconnaissons la nécessité de renforcer les mécanismes institutionnels pour la promotion de la femme et nous demeurons résolus à consolider nos acquis pour qu'un réel changement dans les attitudes et dans les pratiques ait lieu.

Mme SHEN SHUJI (Chine) a indiqué qu'au cours des trois dernières années, des programmes spécifiques ont été mis en place en Chine au profit des femmes, en particulier le Programme pour le développement de la femme chinoise. Ce Programme porte principalement sur l'allégement de la pauvreté des femmes, la participation politique des femmes et leur éducation. La représentante a noté qu'une évaluation du travail du programme réalisée en 1998 montre que des progrès importants ont été accomplis dans l'effort pour atteindre les objectifs définis. Cependant, des obstacles ont été rencontrés, en particulier dans les régions rurales les moins développées.

La représentante a estimé que les mécanismes étatiques nationaux constituent les organes principaux pour la promotion des droits de la femme. En Chine, la Commission nationale pour les femmes et les enfants du Conseil d'état est l'organe national responsable des questions concernant la femme et les enfants. En 1998, le nombre de ses membres a été porté à 28,

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dont 23 départements gouvernementaux et 5 organisations non gouvernementales, dirigés par le Conseiller d'état. Cette Commission prépare actuellement un programme pour le développement des femmes chinoises de 2001 à 2010.

En ce qui concerne la santé de la femme, la représentante a observé que le gouvernement chinois a collaboré avec plusieurs fondations, et a intégré les services de santé dans les programmes d'allégement de la pauvreté. Elle a également noté que le Gouvernement chinois a intensifié ses efforts en matière de santé des mères et des enfants. La représentante considère qu'il est essentiel de porter une attention particulière aux femmes âgées, notamment dans le contexte de l'Année internationale des personnes âgées en particulier.

Mme MOLLY ANIM-ADDO (Ghana) a déclaré que la promotion des femmes était de la plus grande importance pour le Gouvernement du Ghana, lequel, au moyen du Mécanisme national de promotion de la femme, met en oeuvre des politiques inspirées du Programme d'action de Beijing.

La représentante a précisé que dans son pays, les soins de santé constituent une priorité. Des centres de soins ont été installés jusque dans les zones les plus isolées et les infrastructures de santé ont été développées. Toutefois, les taux de mortalité maternelle et infantile demeurant très élevés, le Gouvernement met en oeuvre une politique d'assistance médicale aux femmes enceintes gratuite a déclaré la représentante. En ce qui concerne la santé génésique, la représentante a indiqué que différents services ont été mis en place : prise en charge de la femme pendant sa maternité et en période post-natale, planning familial, prévention et traitements des maladies sexuellement transmissibles, mesures visant à abolir les pratiques douloureuses telles que l'excision qui affectent la santé des femmes. S'agissant de la santé mentale des femmes, un débat a lieu à l'heure actuelle sur le bien fondé d'une loi sur le harcèlement sexuel.

D'autre part, la représentante a affirmé que son gouvernement était pleinement conscient de la difficulté de la situation économique des femmes âgées et désireux de remédier à la situation. Ainsi, elle a indiqué qu'un document officiel sur ce sujet était en cours d'élaboration, faisant noter qu'une exonération des frais médicaux pour cette partie de la population était attendue.

La représentante a finalement indiqué que le Conseil national de la femme et du développement était actuellement doté des ressources financières destinées à renforcer sa capacité à promouvoir l'égalité des sexes et qu'un Comité national a été créé afin de surveiller la mise en oeuvre des politiques visant à assurer une telle égalité.

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Mme T.V. LESABE, Ministre des affaires nationales, de la création d'emplois et des coopératives du Zimbabwe, a expliqué que son Gouvernement a identifié quatre domaines prioritaires dans le cadre de la mise en oeuvre le Programme d'action de Beijing : l'habilitation économique des femmes, leur éducation et leur formation, leur participation dans la politique et les processus de décision, et les mécanismes institutionnels pour la promotion des femmes. Pour ce qui est de la participation, un programme d'éducation civique a été lancé qui a pour objectif d'encourager les femmes à se porter candidates aux élections, de renforcer les capacités de celles qui occupent des postes haut niveau, et d'amener les femmes à voter pour des femmes. Des manuels en langues vernaculaires ont été élaborés à l'attention des femmes rurales. L'objectif est de faire en sorte que davantage de femmes occupent des postes de décision lors des prochaines élections nationales qui auront lieu en l'an 2000. Un système de quotas a d'ailleurs été établi à cette fin. Le Gouvernement a lancé, par ailleurs, un Programme de réduction de la pauvreté dont l'objectif est d'apporter un soutien aux initiatives visant à assurer des revenus dans des communautés désavantagées en favorisant les femmes, les jeunes et les autres groupes vulnérables, et en mettant l'accent sur la création d'emplois et les programmes d'autosuffisance. Au Zimbabwe, les femmes ont créé leurs propres facilités d'épargne et de crédit sous forme de coopératives et de banques de village. A la suite de la Conférence de Beijing, les institutions nationales ont coordonné les efforts des organisations féminines s'occupant d'épargne et de crédit en vue de créer une banque de femmes susceptible de fournir des facilités bancaires et de crédit aux femmes marginalisées. Ce projet offre aussi aux femmes la possibilité de détenir des parts du capital de la banque. Bien que cette banque ne soit pas encore opérationnelle, il s'agit d'un projet très prometteur, a souligné la représentante.

Evoquant le problème grave du sida au Zimbabwe, Mme Lesabe a indiqué que des programmes ont été mis en place par le Gouvernement, en collaboration avec les ONG et la société civile, en vue de contrôler la propagation du virus. Des projets communautaires ont été mis lancés dans tout le pays et dans le cadre du Programme national de coordination sur le sida des manuels visant à aider les prestataires de soins à domicile. Des efforts sont aussi déployés en vue de sensibiliser le public à la nécessité de changer les comportements et les attitudes à l'égard des personnes infectées par le virus du sida.

Le Gouvernement s'efforce en outre d'intégrer une perspective sexospécifique dans tous ses plans, politiques et programmes et a désigné à cette fin des personnes chargées de la coordination. Une Politique nationale sur la parité entre les sexes est en cours d'élaboration et des indicateurs relatifs aux 12 domaines critiques de Beijing ont été développés. Outre les attitudes sociales et culturelles, d'autres facteurs freinent la promotion des femmes au Zimbabwe, tels l'impact des programmes d'ajustement structurel qui ont sapé les efforts visant à créer un environnement favorable à la participation des femmes au développement national et le problème de la dette.

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Mme PATTI O'NEILL (Nouvelle-Zélande) a indiqué que son pays attache une haute priorité au droit des femmes pour contrôler et décider elles-mêmes de questions liées à leur sexualité, y compris la santé génésique. En février dernier, le Ministère de l'éducation a lancé un nouveau programme scolaire sur la santé et l'éducation physique, dont l'éducation sexuelle est un élément clé. La Nouvelle-Zélande estime que les mécanismes institutionnels sont essentiels en vue d'encourager la promotion des femmes à la fois au niveau national et au niveau international. Il en est de même au niveau régional. A cet égard, Mme O'Neill a rappelé le rôle crucial et actif de la région Asie-Pacifique dans l'élaboration de la Plate-forme d'Action de Beijing. La Nouvelle-Zélande préside cette année le Forum économique Asie-Pacifique (APEC). Dans le cadre du système des Nations Unies, on met davantage l'accent sur l'intégration de l'égalité des sexes dans les programmes et activités. La délégation néo-zélandaise appuie fermement cette évolution dans des domaines non traditionnels tels que les opérations de maintien de la paix ou les activités politiques.

Concernant la promotion des femmes au Secrétariat, Mme O'Neill a regretté que le rapport du Secrétaire général n'indique qu'une légère augmentation du taux de femmes promues à des postes assujettis à la répartition géographique équitable. Elle a prié le Secrétaire général et toutes les autorités du système des Nations Unies de garantir que l'objectif de la parité des sexes à tous les niveaux au Secrétariat soit atteinte dès que possible. Dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées, la Nouvelle-Zélande insiste pour encourager des attitudes positives à l'égard des personnes âgées et pour se préparer au vieillissement de la population. De l'avis de la Nouvelle-Zélande, la session extraordinaire de l'an 2000 devrait permettre de réfléchir sur les progrès réalisés à ce jour dans la mise en oeuvre des engagements pris à Beijing, de déterminer les obstacles à cette mise en oeuvre et de développer des stratégies visant à surmonter ces obstacles. La participation active de la population civile est essentielle au succès de la Plate de Beijing et de son examen l'année prochaine. Mme O'Neill a indiqué que son gouvernement est engagé à oeuvrer étroitement avec les pays voisins de la région du Pacifique Sud en vue de la ratification universelle de la Convention pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et d'assister, en cas de besoin, les pays de la région dans la procédure de présentation des rapports.

Mme DALILA SAMAH (Algérie) a indiqué que dans son pays, le droit à la santé étant garanti dans la Constitution, l'accès aux services de santé est assuré à la quasi totalité de la population puisque 98% des besoins sont couverts. Dans ce contexte, la santé des femme est identifiée comme priorité dans les politiques et programmes, et la loi portant protection de la santé définit les conditions de surveillance de la grossesse, de la planification familiale, de l'avortement et du suivi de l'enfant. La féminisation des professions de santé, de l'ordre de 53%, représente un facteur favorisant davantage l'accès des femmes aux soins de santé, notamment en matière

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de reproduction. Il faut noter aussi que le recours à la planification familiale a été renforcé par la gratuité des actes et produits contraceptifs dans les structures publiques de santé et par leur remboursement intégral lorsqu'ils sont dispensés dans le secteur privé.

En ce qui concerne les mécanismes institutionnels chargés de favoriser la promotion de la femme, l'Algérie dispose aujourd'hui d'un Ministère dirigée par une femme, ayant notamment comme attribution d'établir des programmes pour la protection et la promotion de la famille, et d'identifier des action spécifiques pour la prise en charge des problèmes liés à l'enfance, la jeunesse, la femme et les personnes âgées. Au titre des autres mécanismes, l'Algérie dispose aussi d'un Comité permanent de suivi et d'évaluation des recommandations liées à la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing et d'un Conseil national de la femme, qui est un organe consultatif de concertation, de proposition et d'évaluation en matière de politique nationale de la femme.

S'agissant du processus d'évaluation du Programme d'action de Beijing en l'an 2000, l'Algérie estime qu'il convient d'abord d'identifier les domaines critiques où des progrès ont été réalisés et ceux qui n'ont pas connu une grande avancée. Il faut ensuite examiner et évaluer la portée des résultats dans l'application des différents domaines critiques et enfin analyser la nature des obstacles qui se dressent encore sur la voie. Pour l'Algérie, toute nouvelle initiative ne doit porter que sur les douze domaines critiques identifiés dans le Programme d'action de Beijing, le développement de nouveaux concepts étant inopportun. Il faut aussi, selon elle, répartir les douze domaines critiques sur les deux sessions du Comité préparatoire afin de tirer parti de la présence des experts venus des capitales. Durant les intersessions, des consultations pourraient être organisées afin de permettre une préparation efficace de la session extraordinaire en juin 2000.

M. LI HYONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que le processus de préparation de la Session extraordinaire de l'an 2000 sur la condition des femmes, qui évaluera les progrès effectués dans la mise en exécution de la Plate-forme d'action de Beijing et des Stratégies prospectives de Nairobi, devrait aussi s'attacher à donner plus d'importance au rôle des gouvernements. Ceux-ci sont les premiers responsables de la mise en application de la Plate-forme d'action de Beijing , et de ce fait, de leur volonté politique et de leur prise d'initiatives, dépendent le succès de la coordination des activités pour l'avancement de la femme et le contrôle et l'évaluation de cette politique aux niveaux nationaux. A cet égard, le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée est très fier des succès obtenus dans la résolution des questions concernant les femmes. Aujourd'hui, dans notre pays, des centaines de députés de l'Assemblée populaire suprême, des héroïnes du monde du travail, et des détentrices de diplômes de doctorat ont émergé du monde féminin, et de nombreuses

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autres femmes occupent des postes importants, allant de la direction de grandes entreprises à des postes supérieurs au sein d'organes du pouvoir populaire, en passant par la direction de fermes et de coopératives d'Etat.

Parmi les efforts internationaux en vue de l'élimination de la violence contre les femmes, la priorité devrait être donnée à la prévention et à la punition du crime d'esclavage sexuel en temps de guerre, comme celui des "femmes de confort" pour soldats, ces actes étant tous des comportements de barbarie médiévale qui traitent les femmes comme de simples esclaves et objets matériels de consommation. Malgré les discussions répétées sur ce sujet au cours des dernières années, il n'est pas encore possible de rayer ce crime de l'ordre du jour à cause de l'attitude des autorités japonaises. Et certains politiciens et universitaires de ce pays persistent à défier la communauté internationale au grand jour, comme si le crime de "femmes de confort" était une simple invention de l'histoire. Le Japon doit sincèrement demander pardon pour ce crime qu'il a commis en flagrante violation de la justice internationale, et il doit prendre le clair engagement de verser des réparations et des compensations gouvernementales, ce qui démontrerait sa volonté de ne plus jamais répéter ces crimes.

Mme SOMAIA BARGHOUTI (Palestine) a regretté que peu de progrès aient été accomplis en ce qui concerne l'application du Programme d'action de Beijing. Elle a estimé que l'attention portée aux droits de la femme pour être traduite en action, requiert des approches novatrices et des ressources additionnelles. Elle a noté que l'amélioration de la condition de la femme nécessite la paix, l'égalité et la démocratie. Dans ce contexte, l'occupation israélienne constitue l'obstacle principal de l'avancement de la condition de la femme palestinienne. L'Observatrice a regretté que le rapport du Secrétaire général omette de noter les effets désastreux pour la situation des femmes et des enfants des pratiques israéliennes de construction de colonies et de confiscation de terre et d'eau.

L'Observatrice a indiqué que les Femmes palestiniennes ont préparé une stratégie nationale et un plan d'action pour leur promotion, et pour créer un environnement favorable à l'atteinte des objectifs définis par le Programme d'action de Beijing. Elle a informé la Commission qu'un rapport national lui sera soumis le mois prochain. Dans le contexte de la lutte des femmes palestiniennes pour réaliser l'égalité, le développement et la paix, Mme Barghouti a appelé à un soutien unanime du projet de résolution concernant l'assistance aux femmes palestiniennes qui sera présenté par la Palestine.

Mme LOLA VILLAQUIRAN, Directrice du Conseil national de la femme de l'Equateur, a évoqué les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing. Sur le plan administratif, il existe un Bureau de la femme créé il y a dix-huit ans qui dirige les politiques publiques et régit l'intégration de l'aspect sexospécifique dans les projets et programmes.

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Par ailleurs, le Conseil national pour la femme (CONAMU) joue un rôle de coordonnateur du Programme pour l'égalité des chances de l'Equateur qui est actuellement en vigueur. Dans le domaine de la santé, le Conseil travaille dans des domaines spécifiques comme la réduction de la mortalité maternelle aussi bien que dans le domaine de l'amélioration des services et de la diffusion de l'information.

La Loi sur la maternité gratuite a également été adoptée. Le Conseil national a favorisé l'accès aux programmes de santé génésique. Avec la réforme du Code pénal, une attention particulière a été accordée à la femme enceinte et à la violence domestique. En 1998, nous avons assisté à des événements importants pour la femme dans la mesure où pour la première fois, 34 propositions de révision de la Constitution nationale ont été étudiées. Le Conseil national travaille de concert avec la Commission de la femme du Congrès national. Ces deux organes ont organisé des tables rondes en faveur de l'intégration des sexospécificités dans les programmes nationaux. Outre son travail législatif, le Conseil national pour la femme mène des activités de formation et de sensibilisation.

M. DAUDI N. MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) a indiqué que son gouvernement a mis en place un Programme national pour les femmes immédiatement après la Conférence de Beijing. Des activités spécifiques ont été menées durant les dernières années concernant tous les domaines pour la promotion des femmes. Dans ce contexte, le représentant a fait état de nouvelles lois telles que la Loi sur les offenses sexuelles de 1998, et les Lois sur le droit de la terre de février 1999 qui établissent l'égalité en matière de droit foncier.

Le représentant a estimé que trois éléments clés sont nécessaires à l'application des objectifs définis par le Plan d'action de Beijing : la volonté politique, la législation et les ressources. Dans ce contexte, le poids de la dette extérieure, qui mobilise environ 40% du budget annuel, empêche le Gouvernement de Tanzanie de réaliser toute les actions nécessaires. Le représentant a de même mis en valeur le lien entre droits de l'homme et développement. Il a insisté sur la nécessité de relever le niveau de l'éducation et de respecter les droits de l'homme.

M. DANIELA ROZGONOVA (Slovaquie) a rappelé que son pays est devenu très actif en ce qui concerne la promotion de la femme tant au niveau national qu'international. L'égalité du traitement des femmes et des hommes est un principe de base dans l'ordre juridique slovaque. La Slovaquie reconnaît la nécessité de développer des politiques, des programmes et des activités spéciales pour garantir une réelle égalité des chances. De ce fait, elle a tout fait pour élaborer, sur le plan national, un mécanisme de promotion de la femme. Le premier organe chargé des questions relatives aux femmes a été établi en 1991. A l'heure actuelle, le Comité de coordination pour

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les questions féminines a pour objectif, au sein du Gouvernement, de défendre les intérêts des femmes dans toutes les politiques et les programmes gouvernementaux. Le Comité de coordination a élaboré un Plan d'action national pour les femmes. Ce plan contient une analyse approfondie de la situation des femmes dans divers domaines. Il est entre autre question de l'emploi, de la sécurité sociale, de la santé, de la criminalité, de la presse et des organisations non gouvernementales de femmes. Sur la base de cette analyse, des stratégies concrètes ont été définies et des mesures ont été prises permettant d'éliminer les problèmes qui sont apparus au cours des dix dernières années.

En juin 19998, la Slovaquie a présenté son rapport initial tel que le prévoit la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Par ailleurs, un projet du Centre national pour l'égalité des femmes et des hommes a pu être élaboré. A la suite des élections de septembre 1998, le nouveau gouvernement de la Slovaquie s'est engagé à développer plus avant ses activités relatives à l'égalité des sexes et a établi un nouveau Département pour l'égalité des chances au sein du Ministère du travail, des affaires sociales et de la famille. La Constitution slovaque garantit l'accès à la santé pour tous, quel que soit leur sexe. La diminution du taux de mortalité maternelle est un bon indicateur du niveau de la qualité des soins procurés aux femmes. De par la loi, les femmes comme les hommes ont accès à la contraception et les interruptions de grossesse sont autorisées. Bien que le système de santé continue à se heurter à de nombreux problèmes, pour la plupart d'ordre financier, la Slovaquie prend toutes les mesures possibles pour garantir la qualité des services médicaux ainsi que leur accessibilité.

Mme TERESA GONZALES FERNANDEZ DE SOLA (Argentine) a évoqué les activités régionales auxquelles a participé son pays et notamment à celles organisées par la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et par le Marché commun du sud de l'Amérique (MERCOSUR) qui ont mené à la Réunion spécialisée de la femme en 1998.

Depuis Beijing, l'Argentine a mis en place de nombreuses initiatives pour renforcer ses mécanismes institutionnels et promouvoir les droits de la femme. En mars 1998, un Sous-Secrétariat de la femme a été créé. La Commission Ad Hoc de suivi de la Conférence de Beijing a été restructurée. Cette Commission organise des conférences dans le pays et a évalué la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing. La stratégie nationale pour l'égalité entre les sexes repose sur le Plan fédéral de la femme de 1998 dont l'objectif est de doter les bureaux de la femmes des outils nécessaires pour guider les autres organes dans leur travail d'intégration des sexospécificités. Le Pacte fédéral du travail a été signé récemment et en novembre 1998, la Commission tripartite pour l'égalité des chances sur le marché du travail a été inaugurée. Sur la plan de la santé, le Ministère de la santé et des affaires sociales cherche principalement à parvenir à la gratuité des soins.

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Dialogue avec les ONG

La représentante du Comité des ONG de l'UNIFEM a attiré attention des gouvernements sur la nécessité d'intégrer une perspective sexospécifique dans tous les programmes publics. Elle a estimé que les Etats Membres doivent allouer les ressources matérielles et financières nécessaires à l'application du Programme d'action de Beijing. Dans ce contexte, elle les a encouragés à accroître leur soutien financier à l'UNIFEM. Elle a souhaité que les Nations Unies renforcent les relations entre les mécanismes nationaux et la société civile. La représentante a invité à la participation à la téléconférence sur la violence contre les femmes qui sera organisée le 8 mars à l'occasion de la Journée internationale de la femme.

La représentante de la Fédération internationale des femmes diplômées des Universités, de la Fédération internationale des femmes cadres, du Conseil international des femmes et de Soroptimists International a rappelé que les nombreux domaines d'activité cités par les délégations ont été des domaines prioritaires pour les ONG depuis longtemps. Nos programmes au cours des dernière décennies ont inclus le renforcement des capacités des femmes et plus particulièrement l'autonomisation des jeunes femmes. Les efforts déployés en faveur des femmes par les ONG ont porté également sur leur formation professionnelle pour faire d'elles les catalyseurs en matière de changement culturels et économiques. Nous exhortons les gouvernements à utiliser les compétences des ONG de femmes pour la mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing. Abordant les effets de la mondialisation, la représentante a évoqué ses conséquences qui à ses yeux sont bien plus complexes qu'il n'y paraît. Ce phénomène a des répercussions sur l'interaction du réseau des ONG aussi bien que sur la perte des identités nationales.

La représentante du Caucus de la Commission économique pour l'Europe (CEE) a rappelé que son groupe est une association de toutes les organisations non gouvernementales de la CEE. Elle a regretté qu'aucune date n'ait été prévue au sein de la CEE pour la préparation d'une évaluation de la réalisation des objectifs définis par le Programme d'action de Beijing. Elle a attiré attention des gouvernements sur la nécessité d'établir des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis. Elle a ajouté que cette évaluation doit être faite en partenariat avec les ONG. Elle a défini les exigences de son groupe : prise en compte de la santé des femmes et de leurs besoins (handicapées, femmes âgées, femmes sans-abri), accès des femmes à la prise de décisions, lutte contre la violence, mise en place de statistiques ventilées par sexe, garantie des droits reproductifs, et adoption sans réserve du Protocole facultatif. A cet égard, la représentante a indiqué que ces réserves lui apparaissent comme un reste de misogynie.

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La représentante de l'Alliance des femmes arabes a expliqué que cette ONG a joué le rôle de coordinateur pour les ONG au niveau régional lors de la préparation de la Conférence de Beijing. Dans le cadre du suivi de Beijing, l'Alliance coordonne un réseau important d'ONG. La priorité est donnée aux droits de la fillette, à l'information des femmes quant à leurs droits juridiques, à l'augmentation de la participation de femmes dans le processus de prise de décision et à la création d'une base de données sur les services mis à la disposition des femmes. L'un des défis que connaît l'Alliance est le manque de disponibilité des ressources financières, a-t-elle expliqué.

La représentante de Disability Groups a estimé que de grands progrès ont été faits en matière de promotion des droits de la femme. Elle a noté qu'au sein de son groupe des femmes ont été formées et ont acquis les compétences pour diriger, conformément au Plan d'action de Beijing. Elle a souligné que la parité avec les hommes dans la prise de décision doit être atteinte. Elle a regretté que les femmes handicapées n'aient pas le même accès que les autres femmes à la technologie, estimant qu'elles sont la dernière priorité en la matière. Elle a cependant souligné que les femmes handicapées sont une source de force pour la lutte pour la promotion des femmes.

La représentante du collectif d'ONG regroupant All India Conference, YWCA of India, All India Democratic Women's association, Centre for Women's Developement Studies, Joint Women's Programm, Mahila Dakshita Samiti et National Federation of Indian Women, a rappelé que lors de la Conférence du Caire, le collectif d'ONG a adopté des plans d'action comme les programmes de vaccination universelle, les programmes de maternité sans risque, des programmes de protection de l'enfance et de la mère ou encore des programmes d'alphabétisation. Nos programmes de soins de santé ont permis de réduire le taux de mortalité maternelle et le taux de fécondité. La représentante a en outre évoqué l'incidence de la pollution sur notamment le taux de mortalité infantile. Elle a indiqué dans ce contexte que le collectif d'associations qu'elle représente travaille en faveur de l'utilisation des sources d'énergie renouvelables dans les programmes. Elle a souligné par ailleurs que l'indépendance économique des femmes est un des facteurs clés de leur autonomisation. Ainsi, cet élément a été intégré dans toutes nos activités. La représentante a en outre précisé que les obstacles rencontrés par toutes les ONG dans l'exercice de leur activités est la pénurie des fonds permettant le suivi de leurs actions.

La représentante de la World islamic call Society a souligné que la valeur de la femme a toujours été reconnue dans le Coran. Elle a regretté qu'aujourd'hui les droits des femmes soient violés à cause d'une culture dominée par les hommes, en particulier en Afghanistan. Sous le règne des Taliban, les femmes n'ont plus de voix, ni de visibilité, et l'éducation leur est refusée. Cette situation est justifiée par une fausse interprétation de l'Islam. Elle a donc appelé la communauté internationale à mettre fin à ce désastre, en faisant cesser le trafic des armes en particulier. L'avenir des femmes afghanes dépend de ces efforts.

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La représentante de Women's information Services in 90 countries a indiqué que des centaines de centres d'information pour les femmes ont été créés grâce à cette ONG. L'accès à l'information est l'un des droits des femmes et est essentiel pour participer au processus de prise de décision. L'objectif est de développer une stratégie où les femmes participent à la diffusion de l'information au niveau local et national. Abordant les nouvelles technologies de l'information, elle a souligné l'importance de créer un nouvel espace sur le World Wide Web.

La représentante du International Women Count Network qui regroupe plusieurs organisations du monde entier, a évoqué l'évaluation du travail non-rémunéré réalisé par son organisation. En Angleterre, ce travail est estimé à plusieurs milliards de livres. Le travail des femmes en général a beaucoup augmenté. Parallèlement, dans de nombreux pays, les soins de santé sont insuffisants. La représentante a également dénoncé le démantèlement des programmes sociaux dans les pays du Nord. Elle a indiqué que le travail non visible dans le Sud augmente, car les pays concernés ploient sous le poids de la dette. Partout dans le monde, le travail accompli par les femmes est dévalorisé, a-t-elle estimé. Le travail domestique des femmes qui est un élément-clé dans l'alimentation de populations importantes, n'est pas reconnu. Les femmes de nos organisations des pays du Nord et du Sud veulent dire qu'elles sont lasses d'être constamment blessées moralement et physiquement et qu'un véritable mouvement international est en marche, a déclaré la représentante.

La représentante de Women's international Council a rappelé que l'état de santé des femmes est un indicateur du niveau de développement de la société. Les conséquences d'une mauvaise santé deviennent apparentes dans les années adultes. La surcharge de travail et les tensions accumulées peuvent avoir des conséquences lourdes pour les femmes. Bien qu'une attention ait été portée aux mères, enfants et personnes âgées, l'étape à mi-parcours de la vie de la femmes a été négligée, a regretté la représentante. La santé et la condition de la femme sont inséparables et leur examen parallèle est nécessaire pour corriger les inégalités. Il faut que les femmes aient accès à la sécurité sociale et aux avantages de la retraite.

La représentante de Empowering Widows in Development regroupant tous les groupes oeuvrant pour les veuves a regretté que ces dernières soient rarement mentionnées dans la lutte pour la condition des femmes. Elles a observé que les veuves sont pourtant parmi les plus pauvres, et ne sont pas que des femmes âgées. Au contraire, on constate une augmentation du nombre de très jeunes veuves dont les droits fondamentaux sont régulièrement violés. La représentante a souligné que le veuvage rend les femmes plus vulnérables aux abus de leurs parents masculins. Dans le Plan d'action de Beijing, les abus à l'égard des femmes ne mentionnent pas les abus perpétrés à l'occasion des deuils, a-t-elle regretté. De plus, ces abus ne sont jamais présentés

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aux tribunaux et les gouvernements hésitent à s'ingérer sous prétexte de respecter des coutumes. La représentante a également évoqué les enfants des veuves, et les filles en particulier, qui se trouvent souvent dans une situation difficile du fait du veuvage de leur mère, qui mène parfois au mariage précoce ou à la prostitution. Elle a demandé à la Commission de renforcer son attention sur cette question.

La représentante de la Fédération internationale des femmes de carrières libérales et commerciales a expliqué que la Fédération travaille dans le domaine de la protection des femmes sur le lieu de travail et se préoccupe notamment de l'absence de vêtements de protection, de l'utilisation de produits chimiques, et des travaux pénibles. Elle milite également en faveur du droit aux congés et à l'allaiter. Dans les pays en développement, la faiblesse de l'accès aux contraceptifs gratuits et l'augmentation des maladies psychiatriques liées au stress sont d'autres sujets de préoccupation.

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