LES DELEGATIONS PRONENT LE RENFORCEMENT DU DIALOGUE ET DES LIENS ENTRE LES GENERATIONS EN VUE DE REALISER UNE SOCIETE POUR TOUS LES AGES
Communiqué de Presse
SOC/4478
LES DELEGATIONS PRONENT LE RENFORCEMENT DU DIALOGUE ET DES LIENS ENTRE LES GENERATIONS EN VUE DE REALISER UNE SOCIETE POUR TOUS LES AGES
19990212 La Commission du développement a terminé, ce matin, son débat général sur l'examen des plans et programmes d'action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux, et en particulier les questions concernant le vieillissement. Pour réaliser l'objectif d'une société pour tous les âges, plusieurs délégations ont préconisé le renforcement du dialogue et des liens entre les générations, en mettant l'accent sur le rôle des personnes âgées dans la préservation et la transmission des valeurs morales et spirituelles de la communauté. A cet égard, il a été suggéré d'élaborer des politiques et des mesures en vue de renforcer la famille, unité de base de la société. Le représentant du Népal a proposé la tenue, dans le cadre de la célébration de l'Année internationale des personnes âgées (1999), d'un sommet mondial sur le vieillissement qui donnerait aux nations jeunes et vieilles l'occasion de dialoguer. La Ministre des affaires sociales du Cameroun, Mme Marie-Madeleine Fouda, a attiré l'attention sur le fait que la problématique du vieillissement de la population est un phénomène nouveau en Afrique qui a surgi avec la vie moderne. L'étiolement de la solidarité, et donc de la famille, et les conditions économiques difficiles exigent l'élaboration de politiques efficaces de prise en charge et d'encadrement des personnes âgées, autrefois assurés par les structures familiales traditionnelles.Outre la Ministre des affaires sociales du Cameroun, les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Pologne, Philippines, Chine, Mexique, Indonésie et Népal. Les représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) sont également intervenus.
La Commission du développement social avait auparavant terminé son débat sur le thème des services sociaux pour tous, tenu dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995).
Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration au cours du débat : Haïti, Turkménistan, Kenya, Argentine et Guatemala.
La Commission poursuivra ses travaux le mardi 16 février à partir de 10 heures et entamera son débat général sur la mise en route de l'examen global de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social.
SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL
Thème prioritaire : services sociaux pour tous
Fin du débat général
Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a appuyé la recommandation du Secrétaire général visant à la création d'instances officielles pour l'instauration de partenariats dans la prestation de services sociaux. Elle a aussi appuyé les recommandations en faveur de la synchronisation des politiques sociales et économiques, du renforcement de la coopération et de la participation effective de la population à la prise de décisions, y compris celles concernant l'organisation et le financement des services sociaux. En Haïti, la prestation de services sociaux pour tous demeure la priorité des priorités, a-t-elle déclaré. La Constitution haïtienne garantit le droit à la santé et à l'éducation de chaque citoyen. Aussi, des réformes ont-elles été initiées dans ces domaines et dans d'autres secteurs. Le manque de ressources et les sérieux problèmes auquel est confronté le pays, ne créent pas cependant l'environnement nécessaire pour la prestation de services sociaux pour tous. La crise sociale a aussi ralenti l'assistance externe. Malgré cela, le Gouvernement haïtien multiplie ses efforts pour garantir l'accès de tous aux services sociaux de base.
Mme Romulus a fait part de l'expérience menée dans la construction d'un partenariat sud-sud avec Cuba, notamment dans le domaine de la santé. Le niveau de cette coopération témoigne d'une volonté politique et d'un engagement ferme des deux chefs d'Etat, a-t-elle souligné. 419 médecins, ingénieurs, techniciens, infirmiers venant de Cuba sont déjà déployés dans le pays. Ce déploiement devrait permettre de répondre aux besoins immédiats en services. Un aspect important de ce projet est que les communautés rurales en général non desservies auront aussi accès aux services. A plus long terme, cette assistance technique, tenant compte des caractéristiques culturelles du pays et respectant la planification locale, permettra le renforcement des capacités par la formation comme moyen d'améliorer l'efficacité et la qualité, l'utilisation rationnelle des ressources, l'organisation et le renforcement du système de santé haïtiens. L'objectif final est de garantir l'accès universel à des services sociaux de base de qualité. La coopération internationale, régionale et sous-régionale demeure un élément clé si nous voulons atteindre l'objectif d'accès pour tous à des services sociaux de base de qualité, a conclu la représentante.
M. ENVER RAHMANOV (Turkménistan) a déclaré que le monde cherche, à l'orée du nouveau millénaire, à promouvoir le progrès social et de meilleures conditions de vie pour ses populations, conformément à la Charte des Nations Unies. Il y a juste quelques semaines, nous célébrions l'héritage de l'un des plus grands personnages que nous ayons connu, le Mahatma Gandhi, dont l'inspiration transcende les frontières et les époques, et dont l'appel
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aujourd'hui est plus que pressant. Il disait : "si le monde doit être en paix, il le sera d'abord par les soins que nous donnerons à nos enfants". Nous pensons que l'éducation des jeunes est la plus grande sécurité d'avenir dont puisse bénéficier une société, et exprimons ici notre gratitude à l'UNICEF et à l'UNESCO, dont les Directeurs généraux ont apporté à nos discussions des analyses fort pertinentes sur l'avenir de l'éducation dans le monde. Les recherches effectuées aujourd'hui dans les domaines de la psychologie et de la génétique démontrent que le développement de l'enfant commence dès les six premiers mois après sa naissance et si l'environnement dans lequel il vit n'est pas assez stimulant, ses progrès en sont affectés. Notre Gouvernement estime indispensable de recenser soigneusement chaque naissance dans notre pays et nous prodiguons des soins de santé aux mères et aux enfants. L'éducation est devenue chez nous une question primordiale depuis l'effondrement du système d'éducation mis en place par l'ex-Union Soviétique, et nous avons dû, pour mettre en place un système qui réponde à nos propres besoins, faire appel à la coopération de certains pays, notamment la France, la Turquie, et de certaines organisations comme l'USAID, et l'UNESCO, que nous remercions.
Mme R. A. ODERA (Kenya) a déclaré que l'objectif des services sociaux pour tous fixé à Copenhague est un mirage qui s'évanouit pour une grande partie du monde en développement confrontée à des pressions économiques dues au fardeau de la dette et aux conséquences néfastes des politiques d'ajustement structurel. Les gouvernements dépensent en effet autant pour le service de la dette que pour les secteurs vitaux de la santé et de l'éducation combinés. En conséquence, la qualité de l'éducation accessible à la majorité pauvre de la population est en régression, le niveau de formation des enseignants est au mieux faible, les infrastructures sont en décrépitude et le matériel scolaire rare. Au Kenya, les dépenses du secteur public dans le domaine de l'éducation sont d'environ 4,7% du Produit intérieur brut, auxquels s'ajoutent environ 4,5% du secteur privé. Toutefois, à l'exception du niveau supérieur où le Gouvernement a maintenu un système de bourses et de facilités pour les étudiants, la contribution de l'Etat est quasiment limitée au paiement des salaires des enseignants. Cette situation compromet l'accès à l'éducation de base des couches les plus pauvres de la population, ce qui a pour conséquence d'élargir le fossé socio-économique. Des efforts sont en cours pour remédier à cette situation et le Gouvernement est déterminé à investir dans l'éducation.
Au cours des années 1980 et 1990, les indicateurs sociaux du Kenya se sont améliorés. Toutefois, en raison de la sécheresse prolongée en 1984 et en 1992-93 et des termes négatifs des échanges extérieurs, la croissance du revenu per capita au cours de cette période n'a pas été substantielle. Le chômage, en particulier chez les jeunes, a augmenté. Les opportunités d'emploi productif ont également diminué dans les zones rurales. Aujourd'hui, de nombreuses personnes vivant dans les zones rurales n'ont pas de terre et
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ne peuvent donc pas avoir accès aux services sociaux de base pour elles-mêmes et pour les enfants. Malgré cette situation difficile, le Gouvernement maintient son engagement de réaliser les services sociaux pour tous, conscient de ses liens importants avec le développement social, a-t-elle dit.
M. RICARDO LUIS BOCALANDRO (Argentine) a déclaré que l'économie argentine a connu un profond bouleversement au début des années 90; les politiques économiques nouvelles cherchaient à encourager la productivité et la création de nouveaux emplois. La croissance qui s'en est suivie a permis de relancer les prestations sociales dans notre pays. Nous avons dès lors commencé à appliquer les recommandations de toutes les grandes conférences internationales qui ont eu lieu sur les thèmes sociaux. Nous visons en particulier l'amélioration des conditions de nutrition des enfants et le soutien aux personnes âgées. Nous nous sommes aussi lancés dans l'amélioration des infrastructures scolaires et la modernisation du secteur de l'éducation. La baisse de la déperdition scolaire était l'un des buts que nous nous sommes assignés et nous avons obtenu de bons résultats dans ce domaine. La mondialisation ne nous a pas été néfaste car nous avons pu en tirer des bénéfices et les orienter vers l'amélioration des prestations sociales aux couches les plus défavorisées de notre population.
M. LUIS CARRANZA (Guatemala) a déploré le fait que le rapport du Secrétaire général sur les services sociaux pour tous est loin d'être analytique dans son élaboration, alors qu'un document analytique aurait permis de mettre à la disposition de tous les acteurs intéressés des informations utiles pour l'élaboration de politiques et la prise de décisions. S'il reconnaît que les services sociaux de base pour tous incombent essentiellement à l'Etat, il n'en reste pas moins que c'est une tâche gigantesque à laquelle s'opposent des obstacles importants, en particulier dans les pays en développement. En effet, les services dans ces pays ne parviennent pas toujours à la population visée. Au Guatemala, pays multiculturel et multilingue, l'éducation pour tous est un défi qui exige la mise en place de modalités spécifiques et de programmes interculturels et multilingues. Heureusement, les politiques menées au cours des dernières années dans le domaine de l'éducation ont porté leurs fruits et des résultats positifs ont été obtenus, notamment en termes de fréquentation scolaire et d'alphabétisation. Les accords de paix envisagent des projets sociaux ambitieux, visant notamment à élargir la couverture au niveau primaire et lutter contre l'analphabétisation, en particulier dans les zones rurales.
M. Carranza a indiqué que les indicateurs de santé s'étaient améliorés au cours des dernières années. Cette amélioration a toutefois été lente et inégale car la structure en matière de prestations de soins de santé ne répondait pas aux besoins de la population, cela en raison de la centralisation du système qui était en outre en déséquilibre financier. Le nouveau système mis en place s'efforce d'incorporer et d'intégrer
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les fournisseurs de services et d'encourager la participation des groupes de population ciblés. On espère notamment faire participer la population, via les conseils de santé et les accoucheuses. Les défis auxquels fait face le Guatemala sont énormes, mais on peut fournir des services sociaux de base si l'on tient compte des particularités et des besoins prioritaires des différentes communautés. Il est toutefois importants de trouver d'autres ressources, à côté des finances publiques, a souligné le représentant.
EXAMEN DES PLANS ET PROGRAMMES D'ACTION PERTINENTS DES ORGANISMES DES NATIONS UNIES CONCERNANT LA SITUATION DES GROUPES SOCIAUX
Débat général
Mme INGA KAUL, représentante du Programme des Nations Unies pour le développement, a déclaré que les pays en développement ont un capital humain fort riche en ce qui concerne le problème du vieillissement des populations. Les liens entre générations qui y existent encore devraient être pris en exemple dans les zones industrialisées. Les rapports jeunes-anciens ne connaissent pas de frontières, et nous avons inclus dans nos programmes une composante visant à encourager la redécouverte du dialogue entre les différentes tranches d'âge. C'est dans cette optique que nous avons tenu récemment une réunion à Washington, et que Mme LINDA BLACK va nous lire un poème en célébration des personnes âgées et des relations entre les âges.
M. KAZIMIERZ KAPERA, Secrétaire d'Etat aux affaires de la famille de la Pologne, a déclaré que la signification de l'être humain dans la vie sociale est transférée avec l'âge des domaines économique et politique vers le spirituel, plus difficilement perceptible mais tout aussi important. Les personnes âgées renforcent les valeurs de la société, les normes et les modèles de relations humaines, en particulier les valeurs de la famille. Elles offrent un complément parfait dans l'éducation et la formation des jeunes en dehors de l'école. C'est pourquoi, il est important de développer des activités appropriées visant à consolider le sentiment de leur rôle social. La Pologne, comme d'autres pays développés, connaît un déclin des familles multigénérationnelles. La tradition polonaise accorde une grande importance aux liens entre les générations et est convaincue de la nécessité de promouvoir la famille multigénérationnelle et de renforcer sa participation dans la prestation de soins aux personnes âgées. Divers facteurs limitent toutefois les possibilités de fournir des services aux personnes âgées au sein de la famille, comme les activités professionnelles croissantes des femmes, la mobilité régionale des jeunes, l'aspiration universelle des enfants à vivre séparés de leurs parents, ou encore le manque de logements suffisamment grands pour les familles multigénérationnelles. De l'avis de la Pologne, ces obstacles devraient faire l'objet de mesures spécifiques tant au niveau national qu'au niveau international. Il importe de mettre en place
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des règlements visant à protéger la famille. L'Année internationale des personnes âgées est l'occasion rêvée de commencer à travailler sur un document international sur les droits de la famille, a-t-il dit.
Mme LINGLINGAY LACANLALE (Philippines) a déclaré que son pays a conçu un plan d'action de six ans en faveur des personnes âgées, qui couvrira la période allant de 1999 à 2004. Ce plan respecte les sept domaines que couvrent le Plan de Macau, relatif aux personnes du troisième âge et à leur place dans la société. Nous nous penchons aussi en ce moment sur deux questions qui commencent à se poser à notre société : la fourniture de services sociaux aux personnes âgées dans le besoin et la mobilisation des personnes du troisième âge qui peuvent encore jouer un rôle actif dans certains secteurs de la société. Les programmes relevant de ces questions sont la mise en place de centres de jour où ces personnes peuvent se réunir dans des buts d'éducation et d'activités d'interaction sociale, et l'utilisation des retraités de la fonction publique qui seraient prêts à être volontaires pour rendre service à ceux dans le besoin. Les personnes âgées sont une ressource inestimable qui permet de transmettre la culture et la cohésion familiale traditionnelle. Elles peuvent être une ressource inestimable en ce qui concerne le manque de main-d'oeuvre qualifiée dans certains secteurs du marché de l'emploi. Nous apprécions le contenu des différents rapports examinés au cours de cette session de la Commission et nous aimerions suggérer que l'accès à l'information sur les questions de l'emploi, des ressources durables dont peuvent bénéficier les programmes destinés au troisième âge, et des statistiques sur les personnes handicapées soient rendues plus disponibles.
M. XIAO CAIWEI (Chine) a indiqué que son pays compte actuellement 130 millions de personnes âgées, soit le 5ème des personnes âgées du monde. Ce chiffre passera à 400 millions d'ici à 2050. Le Gouvernement chinois attache donc une grande importance à la question du vieillissement et a élaboré un plan d'action aux niveaux national et local dans ce secteur. Cette législation vise à protéger les droits et les intérêts des personnes âgées. Un système de sécurité sociale a été mis en place couvrant toutes les personnes âgées dans les zones urbaines et des services spécifiques ont été développés pour les personnes âgées vivant dans les zones rurales. Il existe aussi de nombreuses universités du troisième âge. Un grand nombre d'activités ont, en outre, été lancées dans le cadre de la célébration de l'Année internationale des personnes âgées. La Chine attache une grande importance à la coopération internationale sur les questions liées au vieillissement. Au niveau de la région, un plan d'action pour l'Asie et le Pacifique a été adopté. En outre, une réunion régionale doit être organisée en novembre prochain à Shangaï.
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M. GUSTAVO ALBIN (Mexique) a déclaré que, de l'avis du Président du Mexique, la croissance économique doit aussi engendrer plus de justice sociale. La politique mise en place au Mexique vise avant tout à protéger les groupes les plus vulnérables en vue de créer des conditions permettant de surmonter les inégalités. Nos voulons une société qui permettra à chacun de nos citoyens de mieux-vivre et de se prendre en charge, c'est pourquoi a été créé un fonds destiné à venir en aide aux populations les plus nécessiteuses et à encourager l'auto-entreprise. Nous sommes en faveur du développement des services sociaux pour tous, et nous sommes d'accord avec M. NITIN DESAI lorsqu'il a déclaré qu'il fallait tirer davantage du grand potentiel du troisième âge. Nous cherchons à maintenir sa pleine insertion dans la société pour qu'il puisse transmettre son expérience aux plus jeunes. Nous avons mis en place un système de soutien juridique et de centres d'accueil et de soins en faveur des personnes du troisième âge. Nous avons accueilli en 1998 une réunion sur les personnes handicapées et invalides, et, dans la Déclaration de Mexico qui en est sortie, nous avons réaffirmé la non-discrimination qui devait jouer en leur faveur dans la vie sociale. Notre politique nationale cherche à insérer tous les jeunes mexicains dans les actions sociales du pays et avons créé un organe national de la jeunesse dont l'action vise à encourager la participation des jeunes aux décisions nationales.
Mme LISTYOWATI (Indonésie) a expliqué que les activités menées dans le cadre de la Décennie des personnes handicapées en Asie et dans le Pacifique (1993-2002) visaient à intégrer ces personnes dans le processus de développement. Les initiatives de la région en vue de réaliser une société sans barrières montrent que des progrès peuvent être réalisés par la mise en oeuvre d'une planification urbaine appropriée et par la coopération. La pauvreté continue toutefois d'être un obstacle à la réalisation des objectifs fixés dans le Programme d'action du Sommet car elle empêche beaucoup de handicapés d'acquérir les engins nécessaires à leur mobilité et leur participation dans les programmes économiques et sociaux. Dans les pays en développement, les personnes handicapées doivent surmonter à la fois les obstacles de leur handicap mais aussi ceux de l'environnement socio- économique.
Pour sa part, l'Indonésie continue de fournir des services par le biais de moyens institutionnels et non institutionnels, avec la participation des organisations non gouvernementales. Evoquant la célébration de l'Année internationale des personnes âgées, elle a mis l'accent sur le fait que la qualité de la vie n'est pas moins importante que la longévité et a exprimé l'espoir que l'examen du suivi de l'Année irait dans ce sens. La représentante a attiré l'attention sur la complexité des questions auxquelles les jeunes doivent faire face dans le monde d'aujourd'hui, en particulier dans le domaine de l'emploi et de l'éducation. A cet égard, elle s'est réjouie de la contribution du Forum mondial de la jeunesse du système des Nations Unies.
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M. BHOLA NATH CHALISA (Népal) a déclaré que le vieillissement de la population demandait des études sérieuses sur les mesures à prendre. Le vieillissement risque de devenir une des principales questions politiques des décennies à venir. Nous pensons que plus d'attention doit lui être accordé compte tenu des bouleversements économiques que ce phénomène entraîne. Le Nord et le Sud seront sans doute reconfigurés selon des lignes d'âge des populations, si la tendance actuelle persiste. C'est grâce aux vieillards et aux anciens que les communautés ont pu préserver leurs niveaux moraux depuis l'aube de l'humanité. Nous pensons qu'il faut utiliser les connaissances des personnes du troisième âge dans la définition des politiques sociales nationales de chaque pays. Nous avons construit en leur faveur des installations sanitaires et médicales où elles peuvent bénéficier de soins gratuits, et demandons au système des Nations Unies de nous aider à définir un cadre novateur en faveur des personnes âgées à l'occasion de la célébration cette année de l'année internationale des personnes âgées, à la faveur de laquelle nous proposons qu'un sommet mondial sur le vieillissement soit organisé, qui donnerait aux nations jeunes et vieilles l'occasion de dialoguer.
Mme MARIE-MADELEINE FOUDA, Ministre des affaires sociales du Cameroun, a déclaré que son intervention sur le vieillissement visait à tirer la sonnette d'alarme pour les pays africains. La problématique du troisième âge qui y était inconnue, a surgi avec la vie moderne qui affaibli le sens de la solidarité, donc de la famille déjà affectée par les difficultés économiques. Aujourd'hui, vieillir est un problème, qui appelle à l'élaboration de politiques efficaces visant à ce que le troisième âge demeure ce qu'il ne doit jamais cesser d'être : un âge d'or. Jusqu'à un passé relativement récent, la pyramide des âges au Cameroun affichait une population extrêmement jeune. La gestion des personnes âgées ne posait aucun problème, d'autant plus que les différentes coutumes et la culture africaine prédisposaient les personnes actives à l'encadrement des vieillards. Aussi, ces vieillards continuaient- ils à vivre, parfaitement intégrés et entourés au sein des familles qu'ils avaient fondées. En milieu rural, les personnes âgées sont des patriarches vénérés parce que dépositaires de la sagesse ancestrale, gardiens des traditions. Leur disparition est une grande perte pour la communauté.
Aujourd'hui, le Cameroun compte près de 3% de personnes de plus de 65 ans, pour une population de près de 15 millions d'habitants. A l'augmentation du nombre de vieillards, s'ajoute la baisse drastique des revenus familiaux du fait de la crise économique persistante. Le fondement des sociétés, c'est-à-dire la famille, est donc ébranlé. Ainsi, le nombre d'enfants admissibles dans une famille est subordonné aux moyens disponibles. De même, l'hospitalité et la solidarité qui en faisaient la force et la cohésion, tendent à disparaître. Les pouvoirs publics découvrent ainsi la problématique du vieillissement. Aussi doivent-ils rapidement mettre en place un véritable programme de prise en charge et d'encadrement des populations
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du troisième âge. Ce programme doit tenir compte de la conception africaine de la famille. Il importe d'élaborer les instruments juridiques appropriés et de mobiliser les ressources humaines et financières nécessaires à l'établissement à terme d'une société pour tous les âges. Compte tenu de la conjoncture économique actuelle particulièrement difficile, la solidarité de la communauté internationale est plus que jamais nécessaire, a-t-elle souligné.
M. BIENVENIDO ROLA, représentant de la Commission économique pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), a déclaré que la CESAP mobilise des ressources afin d'organiser une réunion en vue d'examiner la mise en oeuvre de l'ordre du jour des actions en faveur des personne handicapées. En Asie-Pacifique le vieillissement de la population s'accélère, et dans certains pays 25% de la population ont plus de 60 ans. La maturation de la structure des âges a pour conséquence des changements socio-économiques qui entraineront une diminution du taux de population active par rapport à celui des personnes ayant besoin de soutien. Les progrès sont lents pour ce qui concerne la mobilisation des ressources destinées à la prestations de services aux personnes du troisième âge. Le Plan d'action de Macau pour l'Asie-Pacifique, vise à fournir au troisième âge de bonnes conditions de logement, de soins et d'encadrement. Nous voulons renforcer les politiques nationales et régionales dans le secteur des soins aux personnes âgées. La CESAP a pris l'initiative, en collaboration avec les gouvernements, les autres Commissions régionales, et les institutions compétentes des Nations Unies, de lancer des activités de soutien à l'Année internationale des personnes âgées. Dans ce cadre, nous comptons prendre la tête des autres organisation régionales d'Asie-Pacifique dans la mise en exécution du plan d'action régional sur le vieillissement. Etant donné que la plupart des pays de la région n'ont pas encore élaboré de plans nationaux d'action dans ce domaine, nous leur fournirons une assistance technique, notamment dans les secteurs relevant du Plan d'action de Macau. Durant nos programmes de dissémination de l'information, et nos activités de formation sur ce thème, nous comptons demander au Secrétariat de nous assister par la formulation de directives de mise en place des politiques et d'aider les gouvernements dans la planification d'objectifs réalistes et réalisables.
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