En cours au Siège de l'ONU

SOC/4472

PLAIDOYER POUR PLUS DE RESSOURCES POUR L'EDUCATION, PREMIERE CONDITION DU DEVELOPPEMENT

9 février 1999


Communiqué de Presse
SOC/4472


PLAIDOYER POUR PLUS DE RESSOURCES POUR L'EDUCATION, PREMIERE CONDITION DU DEVELOPPEMENT

19990209 La Commission du développement social élit son bureau et entame les travaux de sa trente-septième session

La Commission du développement social qui a entamé ce matin les travaux de sa trente-septième session, et se propose d'examiner le suivi du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995), a entendu d'entrée de jeu des exposés spéciaux de M. Federico Mayor, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, et de Mme Carol Bellamy, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, sur l'éducation de base pour tous. Ces exposés ont été suivis d'un échange de vues avec les délégations qui comme M. Mayor et Mme Bellamy, ont plaidé en faveur d'une augmentation des ressources allouées à l'éducation de base qui constitue, pour M. Mayor, le fondement d'une citoyenneté active et permet d'assurer des progrès en matière de développement. L'éducation est non seulement un droit humain fondamental mais aussi l'investissement le plus sûr que nous puissions faire en faveur de nos enfants pour un avenir prospère et paisible, a souligné pour sa part Mme Bellamy. Les besoins les plus urgents de notre époque ne sont pas ceux de la sécurité des Etats mais ceux de la sécurité des peuples. Les politiques nationales doivent donc se concentrer sur la satisfaction des besoins en matière de soins sociaux et d'éducation, en particulier au profit des femmes et des enfants qui sont les premières victimes de la pauvreté et des conflits, a-t-elle déclare.

Les rapports dont la Commission est saisie pour l'examen de ce point ont été présentés par M. John Langmore, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement.

La Commission avait auparavant élu les membres de son Bureau. M. Aurelio Fernandez (Espagne) a été élu Président de la trente-septième session de la Commission. Mmes Faith Innerarity (Jamaïque), Maria Lourdes Ramiro-Lopez (Philippines) et Joanna Wronecka (Pologne), et M. Mathe Diseko (Afrique du Sud) ont été élus aux vice-présidences. La Commission a également adopté son ordre du jour provisoire ainsi que le calendrier et l'organisation de ses travaux.

(à suivre - 1a)

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Dans sa déclaration d'ouverture, M. Fernandez a souligné le fait que l'examen global de la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social intervenait à un moment où les préoccupations relatives au développement humain et aux mécanismes de protection sociale ont été à nouveau projetées au premier plan des programmes nationaux. La session extraordinaire de l'an 2000 sera l'occasion d'évaluer les progrès accomplis depuis le Sommet et de trouver de nouveaux moyens d'accélérer la mise en oeuvre des engagements pris. A cet égard, il a estimé qu'une volonté politique renforcée était indispensable. De l'avis de M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, la session extraordinaire devra s'attacher à voir comment adapter les normes politiques pour tenir réellement compte de la dimension sociale. Il faudra aussi explorer les voies et les moyens de mettre en oeuvre en matière de plein emploi afin d'être en mesure d'assurer celui-ci dans un monde globalisé. Enfin, il faudra aussi trouver les ressources publiques nécessaires pour financer les engagements du Sommet qui répondent à des besoins publics.

En début de séance, la Commission a observé une minute de silence à la mémoire du Roi Hussein de Jordanie qui "était un fervent défenseur des causes du développement social", a dit M. Nitin Desai.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures. Elle tiendra une table ronde d'experts sur la question des services sociaux pour tous.

Déclaration d'ouverture

M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souhaité que l'examen de la question des services sociaux pour tous ne se limite pas à la dimension de la couverture mais aille au-delà, englobant notamment les questions de l'accès, de l'efficacité, de la rentabilité, de l'universalisme, du rôle de l'Etat et des services non- étatiques dans l'octroi de ces services. Il importe de voir de quelle façon ces services sont fournis dans la réalité car, dans certains cas, même si la couverture existe. L'accès de la population semble assez problématique. Il s'agit donc d'examiner les moyens d'atteindre les utilisateurs des services sociaux.

S'agissant des questions spécifiques aux programmes relatifs au vieillissement, à la jeunesse et aux handicapés, M. Desai a rappelé que 1999 est l'Année internationale des personnes âgées. Il a attiré l'attention sur les conséquences pour la société et l'économie du fait qu'une partie de plus en plus importante de la population a plus de 60 ans et a invité la Commission à examiner les besoins des personnes âgées dont la société doit tenir compte. Il faut avant tout identifier aux fins de l'exploiter le potentiel du phénomène du vieillissement, a-t-il dit.

S'agissant du suivi du Sommet de Copenhague, il a rappelé qu'il n'est pas question de renégocier les engagements pris mais de chercher de nouveaux moyens de renforcer leur mise en oeuvre. Il faut identifier des initiatives concrètes qui pourraient donner une nouvelle vigueur à la mise en oeuvre des décisions prises lors de ce Sommet. M. Desai a rappelé que le Sommet de Copenhague avait introduit la dimension sociale. Aujourd'hui, il importe de voir comment les normes politiques doivent être adaptées pour tenir compte de cette dimension. Le Sommet a aussi eu un impact profond sur la lutte contre la pauvreté, en imposant l'idée que la coopération pour le développement doit être organisée autour de l'élimination de la pauvreté. Le Sommet a également porté une grande attention à l'emploi. A cet égard, il importe d'explorer les voies et les moyens de la faisabilité de l'engagement de Copenhague en matière de plein emploi. On ne sait en effet pas encore comment assurer le plein emploi dans un monde globalisé. Les taux de chômage sont encore bien trop élevés dans de nombreux pays. L'un des problèmes dans la mise en oeuvre de l'engagement de Copenhague est la pression exercée sur les ressources publiques, a encore souligné M. Desai. Les engagements pris lors du Sommet exigent pour la plupart des fonds publics car il s'agit d'objectifs publics. Cette pression sur les ressources a été ressentie fortement. Il faut aujourd'hui examiner comment accroître les ressources publiques pour répondre à ces besoins publics.

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SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL

Exposés spéciaux sur l'éducation de base pour tous

M. FEDERICO MAYOR, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a rappelé l'interaction fondamentale entre l'éducation et le développement. En matière d'éducation pour tous, tous les objectifs n'ont pas été atteints. Il y a toutefois des raisons d'espoir pour l'avenir, tel le fait que le rôle central de l'éducation dans le développement durable est aujourd'hui compris au niveau universel. L'éducation de base est devenue un secteur prioritaire dans les programmes de beaucoup de partenaires de l'UNESCO. De l'avis de M. Mayor, il est important de ne pas fragmenter ni cloisonner l'éducation en se focalisant sur des aspects comme la formation professionnelle. L'éducation comprend d'autres aspects bien plus difficiles à identifier, comme la construction du sentiment de l'identité d'une personne, l'éveil de la sensibilité, de la tolérance, le sens de l'appartenance. Voilà le but le plus important de l'éducation. L'éducation au sens le plus large du terme offre une connaissance de soi dans la vie quotidienne et donc un mode de comportement. L'éducation de base ne concerne pas seulement les connaissances. Il s'agit de donner conscience aux jeunes et aux enfants de leur rôle dans la société, ce qui est la base même d'une citoyenneté active, au foyer, dans le quartier, sur le lieu de travail, au niveau local et national. C'est aussi notre seule protection réelle contre le danger de la résurgence du fanatisme et de l'intolérance.

L'objectif de l'UNESCO est l'éducation pour tous, par tous et tout au long de la vie. Lors de la conférence de Jomtien en 1990, il a été convenu de construire des partenariats pour l'éducation et mobiliser des ressources supplémentaires. Les progrès dans l'éducation de base constatés depuis lors sont réconfortants malgré des avancées inégales et des reculs dans certains pays, a indiqué M. Mayor. Pour la première fois, le nombre d'enfants non scolarisés connaît un déclin, notamment au Brésil, en Chine, au Mexique, en Inde, en Indonésie, en Egypte. L'éducation est un droit humain fondamental et doit être financée par un budget national, en procédant au besoin à une reconfiguration des priorités budgétaire. C'est, en effet, une énorme erreur que d'investir dans un droit humain fondamental par l'intermédiaire du cercle vicieux des emprunts, a affirmé le Directeur général de l'UNESCO. M. Mayor a indiqué que des percées avaient été réalisées en Afrique dans la lutte contre l'analphabétisme par le développement d'une approche plus proche des communautés. Les ministres africains de l'éducation ont pris l'an dernier la résolution de se fonder davantage sur leurs propres ressources et leurs propres experts afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'étranger. L'éducation des adultes est plus que l'éducation proprement dite. Il importe en premier lieu de dégager du temps libre pour l'éducation. Le but est d'améliorer les conditions de vie des gens, tout en veillant au respect du multilinguisme et à la sauvegarde de la diversité culturelle. Cette nouvelle approche de l'éducation qui tient compte des besoins vitaux est prometteuse.

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M. Mayor a toutefois déploré le déclin des dépenses consenties en faveur de l'éducation dans de nombreux pays, qui s'accompagne fréquemment d'une augmentation des dépenses militaires. Il faut rappeler aux pays qui n'ont pas suffisamment accordé d'attention à l'éducation pour tous au cours des dernières années les engagements de Jomtien. Le suivi de Copenhague doit marquer un tournant. Aujourd'hui, il faut tenter de réaffirmer les engagements et en faire des priorités nationales. L'éducation pour tous requiert la volonté nationale et un engagement au plus haut niveau. Il faut se laisser guider par les principes et non par le marché. L'UNESCO et ses partenaires ont lancé l'évaluation 2000 qui vise à faire un bilan, recenser les progrès et les lacunes en vue de redéfinir les priorités à la veille du nouveau millénaire. Il est clair qu'un effort quantitatif et qualitatif supplémentaire soutenu est nécessaire. Il faut, à cette fin, accorder davantage d'attention à la formation des enseignements et aux programmes. Il faut développer une nouvelle vision, être lucide et faire preuve d'éthique dans la prise des décisions. Il n'y a pas de développement durable sans respect pour la dignité de chacun et pas de véritable démocratie sans justice et liberté d'expression. Paix, justice et développement sont au coeur de l'éducation pour que la culture de la guerre cède la place à une culture de la paix et de la tolérance.

Mme CAROL BELLAMY, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a déclaré qu'il y a quatre ans, le Sommet de Copenhague, réunissant 186 nations, avait marqué un tournant important dans la pensée d'après-guerre, en proclamant de manière claire et nette que les besoins les plus urgents de notre époque, ne sont pas ceux de la sécurité des Etats, mais ceux de la sécurité des peuples. La Déclaration et le Programme d'action de Copenhague ont mis l'accent sur la nécessité de concentrer les efforts et les politiques nationaux sur la satisfaction des besoins de base de tous, et sur le besoin d'accorder une attention et une priorité spéciales aux droits de la femme et de l'enfant, qui subissent le plus les conséquences de la pauvreté et des conflits. La Conférence mondiale sur l'éducation tenue à Jomtien en Thaïlande en 1990, a accrédité au niveau mondial, le concept de base de l'éducation universelle. Elle a affirmé que l'éducation est non seulement un droit humain fondamental proclamé dans des instruments internationaux allant de la Déclaration universelle des droits de l'homme à la Convention sur les droits de l'enfant, mais qu'elle est aussi l'investissement le plus sûr pour un avenir prospère et paisible que nous pouvons souhaiter pour nos enfants et en particulier, pour nos filles. Comme le décrit l'UNICEF dans son rapport 1999 sur les enfants du monde, il y a eu une avancée extraordinaire en ce qui concerne ce que nous devons faire pour assurer une éducation primaire universelle. Mais il continue d'y avoir malheureusement des statistiques négatives, qui appellent une volonté politique accrue pour aller dans un sens plus positif. 21% des enfants d'âge scolaire ne vont pas â l'école; 250 millions d'enfants travaillent et, de ce fait, ne peuvent aller à l'école; 150 millions d'enfants qui commencent le cycle primaire n'atteignent jamais sa fin, et des millions d'enfants sont dans des situations qui annihilent leur envie de s'instruire et toute initiative pour une vie meilleure.

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Au cours des 10 dernières années, l'UNICEF et l'UNESCO ont partagé leurs expériences, leurs ressources et leurs expertises aux niveau mondial, régional et national pour s'assurer que tous les enfants, et surtout les plus démunis et ceux qui sont le plus vulnérables et dans le besoin, filles et garçons, puissent bénéficier d'une éducation de base. Nous sommes aujourd'hui heureux de signer avec l'UNESCO un mémorandum, qui approfondira notre collaboration visant à poursuivre une expansion des opportunités d'éducation pour les femmes et les filles; à promouvoir l'éducation dans des situations d'urgence et de reconstruction; à soutenir l'Initiative spéciale des Nations Unies en faveur de l'Afrique, et à travailler en vue d'assurer des soins précoces au développement de l'enfant. En Tanzanie par exemple, dans les camps de réfugiés, des enfants originaires du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo, fréquentent "l'école sous l'arbre", que nous pensons être un instrument de réinsertion dans une vie plus normale, non seulement pour les enfants, mais aussi pour leurs familles. En Inde, l'éducation s'est révélée être un outil valable dans le combat contre le travail illégal des enfants, d'abord au niveau d'un village, puis au niveau de tout un Etat. En fait, nous avons appris que donner une éducation de qualité, spécialement aux filles, peut aider à surmonter les effets négatifs de plusieurs générations de pauvreté et d'inégalité sociale. La tâche qui consiste à intégrer la santé la nutrition et l'éducation dans les programmes pour enfants est un défi formidable, surtout aujourd'hui, avec l'épidémie de VIH/sida et avec les conflits armés qui font rage à travers de nombreuses régions du monde. C'est pourquoi l'UNICEF, l'UNESCO, le PNUD, l'OMS, le FNUAP, la Banque mondiale et d'autres organisations, demeurent attachés à l'Initiative 20/20 qui a été soutenue par le Sommet de Copenhague, puis par le Sommet de Beijing, lors de la Conférence mondiale sur la femme.

Dialogue avec les délégations

Répondant à une question sur l'apprentissage tout au long de la vie, M. FEDERICO MAYOR, Directeur général de l'UNESCO, a expliqué que si un jeune enfant n'a pas la possibilité de prendre le train de l'éducation que ce soit pour des raisons politiques, économiques, liées au sexe, à la tradition ou à la religion, il risque d'en être exclu toute la vie. L'éducation tout au long de la vie, c'est de pouvoir dire à un enfant qui n'a pas pu prendre ce train à temps que celui-ci repassera. Pour que personne n'ait un sentiment de frustration ou d'exclusion, l'espace d'apprentissage doit être ouvert tout au long de la vie. A cet égard, M. Mayor a souligné les avantages offerts par le développement des systèmes de télécommunication dans l'apprentissage à distance. Répondant à une autre question, M. Mayor a évoqué la pratique des bourses fondées sur l'honneur. Tout en reconnaissant l'importance de cette pratique, il a expliqué qu'elle encourage malheureusement la fuite des cerveaux et le travail à l'extérieur du pays. Pour compenser cette situation, les pays touchés peuvent inviter des professeurs étrangers à venir travailler chez eux. La violence à l'écran et sur l'Internet est une grande source

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de préoccupation, a poursuivi M. Mayor. Si la liberté d'expression doit pouvoir s'exercer sans entrave, il faut aussi lancer des mises en garde et prendre des mesures lorsqu'elle se manifeste par des comportements inacceptables. A cet égard, il a évoqué les travaux réalisés par l'Observatoire de Göteborg (Suède) qui publie chaque année ses observations en matière de violence, ainsi que la réunion sur la lutte contre la pédophilie qui s'est tenue récemment à Paris et a débouché sur des mesures visant à traduire en justice les auteurs de ce type de perversité.

A une question relative au financement du secteur de l'enseignement, M. Mayor a précisé qu'effectivement le gouvernement national n'était pas toujours le seul responsable. Dans de nombreux pays, l'éducation, en particulier au niveau primaire, est totalement décentralisée. Le financement nécessaire doit donc être apporté par les divers niveaux d'administration. De manière générale, on peut faire appel à des emprunts pour lancer un projet ou répondre à des besoins. Toutefois, dans de nombreux pays la dette extérieure représente une forte proportion du budget et l'on ne peut compromettre l'éducation qui constitue un investissement fondamental, a-t-il souligné. L'éducation pour la paix, la tolérance et les droits de l'homme a donné lieu à la publication d'un recueil de pratiques optimales dans ce domaine. Des manuels ont été réalisés pour les élèves et les enseignants, a expliqué le Directeur général de l'UNESCO. Il a appuyé l'idée d'investir davantage dans une éducation diversifiée, notamment après le niveau secondaire, et a indiqué que la préparation des analphabètes à un métier constitue également une partie importante du travail de l'UNESCO.

Répondant aux observations des délégués Mme CAROL BELLAMY, Directrice générale de l'UNICEF, a indiqué concernant le rôle de l'Etat, que l'UNICEF pense qu'il est très important que la société civile, les familles , les ONG et le secteur privé soient fortement impliqués dans les efforts d'éducation. Nous ne parlons plus seulement de l'accès à l'éducation, mais aussi de sa qualité. Quant aux soins de l'enfant, la famille y joue un rôle crucial, et la Convention sur les droits de l'enfant y inclut les filles aussi bien que les garçons. Au sein de chaque pays, il y a des rapports de force et d'équilibre, mais on sait que les 2/3 des enfants qui n'ont pas accès à l'école sont des filles. Ce n'est cependant pas seulement une question d'accès à l'école mais de maintenir les enfants à l'école. Il faut s'assurer non seulement que les enfants sont scolarisés, mais que les programmes dispensés les incitent à rester à l'école et à poursuivre leur scolarité. Il faut concentrer les efforts sur ceux qui sont le plus au bas de l'échelle sociale et qui sont les plus vulnérables.

Elle a fait remarquer, en réponse à une nouvelle série de questions, que la scolarisation des enfants peut subir les contrecoups de pratiques culturelles ou religieuses. Nous pensons que le plaidoyer en faveur de bourses et de calendriers scolaires plus sains pourraient résoudre certaines questions liées à la déperdition scolaire. Il ne faudrait cependant pas

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s'attarder sur un faux antagonisme filles-garçons. En Mongolie, au Nigéria et à Trinité-et-Tobago on a mené des expériences qui permettent aujourd'hui de lutter contre la déperdition scolaire. Il faut que l'éducation offre des perspectives d'emploi crédibles aux élèves. En Zambie, des abattements fiscaux sont prévus pour lutter contre le mariage précoce des jeunes filles et pour leur meilleure insertion scolaire, et dans de nombreux pays la violence contre les jeunes filles a aussi amené à réfléchir sur la proximité des centres scolaires des zones d'habitation.

M. FEDERICO MAYOR, Directeur général de l'UNESCO, a poursuivi les réponses à ces questions, en expliquant que les faibles taux de scolarisation étaient dûs à la pauvreté, dont l'élimination pourrait mener à de meilleurs taux de scolarisation et de réussite scolaire. Comment éliminer les abandons scolaires. Certaines études menées en Inde, ont montré que l'emploi de la main d'oeuvre enfantine est un frein notable à la scolarisation. L'éducation de la mère est aussi un moyen qui faciliterait le succès scolaire de ses enfants. Nous devons tous essayer de réduire le cercle vicieux qui fait que le manque d'éducation rende pauvre, et que le fait d'être pauvre vous réduise à l'analphabétisme. Il ne faut pas non plus compter seulement sur une assistance extérieure pour promouvoir l'éducation au niveau national, en ces temps de réduction de l'aide publique au développement. Le développement scolaire endogène est possible, et la diversité doit être respectée, comme l'a évoqué le délégué du Japon; mais il faut aussi garder à l'esprit certaines valeurs universelles qui permettent aux divers peuples de la planète de dialoguer et d'agir de concert. Il faut développer les partenariats, non seulement entre organismes internationaux, mais aussi entre nations et sociétés civiles des divers peuples, et nous avons pour cela besoin de l'assistance des parlements, des médias et de tous les citoyens pour faire passer ce message.

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