En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/6828

LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME CONSTITUE LE FONDEMENT MORAL DE TOUS LES EFFORTS QUE NOUS DEPLOYONS POUR PROMOUVOIR LA PAIX ET ATTENUER LA PAUVRETE

10 décembre 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6828
HR/4394


LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME CONSTITUE LE FONDEMENT MORAL DE TOUS LES EFFORTS QUE NOUS DEPLOYONS POUR PROMOUVOIR LA PAIX ET ATTENUER LA PAUVRETE

19981210

A l'occasion du Cinquantième Anniversaire de la Déclaration universelle, le Secrétaire général déclare que nous devons faire mieux et plus, et "partout"

On trouvera ci-après le message vidéo du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l'occasion de la cérémonie marquant le Cinquantième Anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme au Palais de Chaillot à Paris, le 10 décembre 1998:

Au nom de l'Organisation des Nations Unies, je tiens tout d'abord à vous rendre hommage, à vous tous qui êtes rassemblés à Paris et partout ailleurs dans le monde pour manifester votre soutien à la cause des droits de l'homme. En unissant vos forces aujourd'hui — et en défendant les droits de l'homme au jour le jour — vous faites de la Déclaration, ce qu'Eleanor Roosevelt avait toujours espéré qu'elle serait : "un document vivant".

En faisant entendre votre voix chaque fois que les droits de l'homme sont bafoués, quels que soient les risques personnels ou professionnels encourus, vous donnez tout son poids à chaque mot de chaque article de cette Déclaration.

Dans ces mêmes salons du Palais de Chaillot, il y a cinquante ans de cela, la génération qui a institué les droits de l'homme a posé les fondements de la liberté dont nous jouissons aujourd'hui. La signature de la Déclaration universelle a marqué l'aboutissement non seulement de deux années de labeur intensif, mais aussi de siècles d'efforts visant à codifier l'immémoriale aspiration de l'homme à l'exercice de ses droits fondamentaux. Enfin, les droits de l'homme allaient être proclamés dans un manifeste d'inspiration et de portée universelle, commun à tous, précieux pour tous, défendu par tous.

La Déclaration procède de ce que l'homme peut imaginer de plus beau et de qu’il peut faire de plus horrible. Elle définit les exigences minimales de la conscience humaine. Elle proscrit l'esclavage et affirme le droit à la vie, à la liberté, à l'égalité et à la liberté de pensée. En énonçant

- 2 - SG/SM/6828 HR/4394 10 décembre 1998

explicitement le droit à la liberté de réunion pacifique et à la souveraineté populaire, elle fait reculer la tyrannie et l'oppression. En établissant le droit au travail, à un salaire égal pour un travail égal, et à l'éducation, elle se fait l'agent du développement humain.

L'importance qu’elle revêt pour l'ONU ne fait aucun doute. Comme la Charte, elle énonce les principes qui informent nos devoirs et nous tend un miroir où se reflètent les progrès accomplis et ceux qui restent à faire.

En vérité, la Déclaration universelle des droits de l'homme constitue le fondement moral de tous les efforts que nous déployons pour promouvoir la paix et atténuer la pauvreté. Au moment de son adoption, on est allé jusqu'à dire que l'ONU continue de justifier son existence. Partout où nous imposons silence aux canons, nous luttons pour les droits de l'homme. Partout où nous arrachons un être à la pauvreté, nous luttons pour les droits de l’homme. Et partout où nous échouons dans cette mission, nous manquons à nos devoirs vis- à-vis des droits de l'homme.

Tel est le legs des courageux visionnaires qui nous ont précédés, notamment René Cassin et Eleanor Roosevelt, que vous honorez aujourd'hui. Notre tâche est de faire fructifier leur apport et de faire de leur vision une réalité d'aujourd'hui et de demain.

Comment faire? Comment faire pour que le deuxième demi-siècle de la Déclaration porte autant de fruits que le premier? Où devons-nous faire mieux, et plus? La réponse est, hélas, "partout" Tous les jours, dans toutes les régions du monde, on torture des hommes ou on les empêche de s’exprimer, on maltraite des femmes ou on refuse de les considérer comme les égales des hommes, on réduit à la servitude des enfants à qui on vole leur enfance. Ces infortunés ne souffrent pas seuls. Leurs épreuves sont aussi les nôtres.

Vous qui êtes réunis à Paris aujourd'hui, vous pouvez vous en rendre compte sans faire appel à votre imagination et sans scruter l'horizon. Regardez autour de vous et vous verrez dans les défenseurs des droits de l'homme autant de témoignages vivants des sacrifices qu'impose la lutte pour le respect de ces droits. Vous verrez l'héroïsme au quotidien, celui qui consiste à ne jamais garder le silence, à ne jamais rester inerte devant l'injustice.

Que l'exemple des hommes et des femmes présents à cette réunion historique nous incite à faire plus et mieux, à aller plus loin, et à redoubler d'efforts afin de faire des droits de l'homme une réalité pour tous.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.