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GA/SM/78

LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE SOULIGNE LA NECESSITE DE RENFORCER L'ASSISE FINANCIERE DE L'UNRWA

10 décembre 1998


Communiqué de Presse
GA/SM/78
PAL/1867


LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE SOULIGNE LA NECESSITE DE RENFORCER L'ASSISE FINANCIERE DE L'UNRWA

19981210 On trouvera ci-après le texte du discours prononcé par le Président de la cinquante-troisième session de l'Assemblée générale, Didier Opertti (Uruguay), lors de la Conférence pour les annonces des contributions en faveur de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui s'est tenue le 3 décembre 1998 :

Cette Conférence a été organisée en application de la résolution 1729 (XVI) qui a été adoptée le 20 décembre 1961 par l'Assemblée générale afin de permettre aux gouvernements d'annoncer le versement de contributions à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, qui oeuvre au profit de près de 3,5 millions de réfugiés palestiniens.

Conformément à son mandat, l'UNRWA fournit des services dans divers domaines — éducation de base, santé, aide d'urgence, programmes sociaux — grâce à 900 installations parrainées par les Nations Unies. Ces installations — écoles, centres médicaux, centres sociaux pour les femmes, les adolescents et les handicapés — rappellent à la communauté internationale qu'il lui incombe, par le biais de l'Office, de répondre aux besoins des réfugiés palestiniens en matière d'aide humanitaire et de rester à leurs côtés tant que la question de la Palestine n'aura pas fait l'objet d'un règlement politique.

D'ici quelques jours, l'Assemblée générale devrait proroger le mandat de l'UNRWA pour une nouvelle période de trois ans, qui le mènera au 30 juin 2002. Le rôle que l'Office joue inlassablement sera ainsi reconnu à sa juste valeur, malgré les critiques qui lui ont été opposées pour sa gestion et son administration. Comme nous le savons tous, des mesures vigoureuses ont d'ailleurs été adoptées pour remédier à cet état de fait.

Ces dernières années, la contradiction n'a cessé de grandir entre la reconnaissance par la communauté internationale de sa responsabilité envers les réfugiés palestiniens et son appui aux travaux de l'Office d'une part et

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d'autre part son incapacité à fournir les ressources grâce auxquelles cette volonté pourrait enfin s'exprimer et les travaux, être facilités.

En effet, tout au long de ces années, l'UNRWA a été dans l'incapacité de mener à bien son programme de travail, tel qu'il est défini dans son budget de fonctionnement et approuvé par l'Assemblée générale. Le Commissaire général a pris des mesures difficiles pour adapter les dépenses aux ressources qui lui ont été octroyées afin d'accomplir la mission de l'Office.

Toutefois, ces mesures d'austérité ont fini par amputer la capacité d'exécution de l'UNRWA, qui ne peut plus faire face à la croissance naturelle de la population des réfugiés ni à l'augmentation du coût de la vie dans la région.

Par ailleurs, la reconduction des mesures d'austérité depuis cinq ans signifie que les problèmes qui résultent du coup d'arrêt porté à certains programmes, de travaux d'entretien qui n'ont pu être effectués ou de bâtiments qui n'ont pas été construits seront d'autant plus difficiles à régler, une fois qu'une solution aura été trouvée à la crise de liquidités.

Depuis quelques années, face à la perspective de réductions des services, avec toutes les conséquences sociales, économiques et politiques qui sont susceptibles d'en découler, les donateurs se sont ressaisis et ont apporté des fonds qui ont permis à l'UNRWA de boucler son budget d'une année sur l'autre. Cependant, eu égard aux économies qui ont été obtenues grâce à l'application des mesures d'austérité, soit quelque 60 millions de dollars, il s'agit là d'expédients qui ne suffisent plus. Nous devons trouver un moyen de concrétiser les déclarations de soutien qui sont prononcées chaque année lors du débat consacré à l'UNRWA, et que nous entendons en ce moment même à l'occasion de cette réunion spéciale, afin que l'Office bénéficie des moyens financiers nécessaires au respect des engagements et du mandat qui lui ont été impartis.

D'ici la fin de l'année, les encaissements ne représenteront pas plus de 252 millions, contre un budget de base approuvé de 314 millions de dollars. Face à cette situation, l'UNRWA a été obligé d'appliquer les mesures d'austérité qu'il avait annoncées les années précédentes. Il a également été amené à prendre d'autres mesures afin de réduire les dépenses, au nombre desquelles on peut citer le maintien des postes vacants à un niveau élevé, le report des recrutements et l'embauche d'enseignants sur la base de contrats temporaires.

De telles mesures ne peuvent être que préjudiciables à un programme humanitaire international qui emploie plus de 20 000 personnes, dont près de 12 000 enseignants, et ne manqueront pas d'entraver la fourniture de services à une population dont les rangs ne cessent de s'accroître et les besoins, d'augmenter.

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Les contributions en espèces dont l'UNRWA aura besoin l'année prochaine sont chiffrées à 322 millions de dollars à verser au Fonds général qui est utilisé pour financer les dépenses engagées au titre des programmes ordinaires en matière d'éducation, de santé, d'aide d'urgence et de services sociaux.

Il reste encore à mettre au point le montage qui permettra de financer les projets d'équipement qui sont menés au titre du Programme de mise en oeuvre de la paix introduit par l'UNRWA en octobre 1993 dans le cadre d'une initiative que les organismes des Nations Unies ont lancée conjointement afin d'étayer le processus de paix au Moyen-Orient. Les efforts multilatéraux se sont encore intensifiés cette semaine avec la tenue d'une deuxième conférence à Washington destinée à faire progresser la paix. Il ne fait aucun doute que l'UNRWA reste un interlocuteur de poids.

Encore une fois, nous tous, en tant que représentants de la communauté internationale, nous devons nous rendre à l'évidence : ces dernières années, nous avons failli à nos engagements envers les réfugiés palestiniens. Ces engagements, tels qu'ils sont énoncés, sans équivoque aucune, dans le rapport du groupe de travail sur le financement de l'UNRWA, consistent à veiller à ce que les services humanitaires rendus par l'Office soient maintenus à des niveaux acceptables, tant sur le plan qualitatif que sur le plan quantitatif, ces niveaux étant dictés par les besoins mêmes de la communauté des réfugiés. Ils consistent aussi à faire en sorte que les résolutions prises tous les ans par l'Assemblée générale en vue de donner à l'Office les moyens de poursuivre sa tâche, et de surcroît cette année en vue de proroger son mandat pour une nouvelle période de trois ans, soient suivies de mesures aptes à lui conférer une solide assise financière, étant entendu que ses organes directeurs veilleront à appliquer une gestion plus stricte.

Je vous engage donc aujourd'hui à démontrer aux réfugiés qu'ils n'ont pas vainement placé leur foi dans cet organisme ni leur confiance dans sa volonté d'agir. J'en appelle à tous ceux qui sont présents ici aujourd'hui, ainsi qu'à tous ceux qui ne le sont pas, pour qu'ils fassent acte de générosité afin d'aider l'UNRWA à mener à bien auprès des réfugiés palestiniens la noble tâche dont nous l'avons investi.

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