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SG/SM/6819

LES PARTIES AU PROCESSUS DE PAIX EN COURS AU MOYEN-ORIENT NE DOIVENT PAS SE LAISSER EBRANLER PAR LES INCIDENTS VIOLENTS CAUSES PAR DES EXTREMISTES

8 décembre 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6819


LES PARTIES AU PROCESSUS DE PAIX EN COURS AU MOYEN-ORIENT NE DOIVENT PAS SE LAISSER EBRANLER PAR LES INCIDENTS VIOLENTS CAUSES PAR DES EXTREMISTES

19981208 Ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, présenté en son nom par M. Chinmaya Gharekhan, Coordinateur spécial des Nations Unies dans les territoires occupés, le 5 décembre 1998, à Stockholm (Suède) lors de la célébration du dixième anniversaire de la Réunion de Stockholm sur la paix au Moyen-Orient :

C'est pour moi un grand plaisir de présenter mes salutations et mes meilleurs voeux à tous ceux qui se sont réunis à Stockholm afin de promouvoir la cause de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient.

La Suède a joué un rôle clef dans cette quête de longue date. Le comte Folke Bernadotte, en tant que médiateur de l'ONU, a donné sa vie au service de la paix en 1948. Gunnar Jarring a rempli les fonctions de représentant spécial du Secrétaire général au Moyen-Orient à la suite de l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 242 en 1967. Le Gouvernement suédois s'est montré généreux dans son aide humanitaire et son assistance au développement en faveur du peuple palestinien. Et ensuite, bien entendu, il y a eu l'initiative à laquelle nous rendons hommage aujourd'hui : la réunion entre le Président Yasser Arafat et un groupe de dirigeants juifs américains, tenue ici même à Stockholm en 1988, un progrès décisif qui a aidé les parties à avancer sur la voie de la paix — jusqu'à Madrid, Oslo et, plus récemment, à la plantation de Wye River. Ces preuves et autres actes de prévoyance et de bonne volonté de la part du Gouvernement et du peuple suédois méritent la gratitude éternelle de la communauté internationale et, en particulier, des populations de la région.

A l'heure actuelle, le processus de paix a atteint un autre point critique. La récente cérémonie de signature par Israël et l'Organisation de libération de la Palestine du Mémorandum de Wye River constitue une évolution encourageante. Un accord n'a été possible qu'après de nombreux mois d'inquiétude au sujet de l'avenir du processus de paix aggravée par l'accroissement de la méfiance entre les parties et des tensions dans la région. Mais il a été démontré une nouvelle fois que le pragmatisme et le sens politique sont la meilleure voie.

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La mise en oeuvre de l'accord a commencé, quoiqu'avec certaines difficultés. L'Organisation des Nations Unies espère sincèrement qu'il sera appliqué sous tous ses aspects et permettra la reprise des négociations sur toutes les questions. Malheureusement, des incidents violents causés par des éléments extrémistes opposés au processus de paix ont continué à entraîner des pertes en vies humaines et à entraver les progrès. L'Organisation des Nations Unies a condamné de tels actes à maintes reprises. En même temps, nous avons demandé aux parties de ne pas se laisser ébranler par ces incidents et, au contraire, de redoubler d'efforts pour exécuter toutes leurs obligations rapidement et de bonne foi. Des progrès réels sont le meilleur antidote contre la violence et la meilleure réponse aux forces de la déstabilisation, de la destruction et du doute.

Une amélioration rapide des conditions de vie dans les territoires palestiniens doit absolument aller de pair avec les négociations de paix. Des progrès dans les domaines de l'emploi, de la santé, de l'enseignement, des droits de l'homme et du développement industriel et commercial doivent être accomplis d'urgence. À cette fin, les annonces de contributions faites à la Conférence d'appui à la paix et au développement au Moyen-Orient tenue au début de la semaine à Washington sont très prometteuses. L'Organisation des Nations Unies — et en particulier l'UNRWA, le Coordonnateur spécial dans les territoires occupés, le PNUD et les autres programmes et organismes présents sur le terrain — continuera à jouer son rôle afin de renforcer de cette manière le processus de paix.

Depuis plus d'un demi-siècle, l'ONU a participé étroitement aux efforts internationaux visant à parvenir à un règlement global, juste et durable du conflit israélo-arabe au Moyen-Orient. Les résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité restent la base des négociations. Nos opérations de maintien de la paix sont des mécanismes importants pour la création d'un climat de confiance. L'UNRWA et les autres organismes des Nations Unies jouent un rôle vital pour quelque 3,5 millions de Palestiniens.

Pour ma part, comme chacun de mes prédécesseurs, j'ai déployé tous les efforts possibles pour appuyer le processus de paix en condamnant le terrorisme, en insistant sur le droit de toutes les parties à vivre en paix et en sécurité, et en mobilisant les ressources du système des Nations Unies afin d'atténuer les souffrances et de fournir une assistance. Au cours de ma visite dans la région au début de cette année, j'ai été témoin des difficultés et des privations causées par des décennies de conflit, et j'ai entendu le désir ardent de toute les parties pour un avenir pacifique et prospère. J'ai lancé un appel aussi bien aux dirigeants qu'à l'opinion publique pour qu'ils se souviennent de tout ce qui a été réalisé jusqu'à présent et qu'ils prennent, sans retard, les décisions difficiles qui sont nécessaires pour passer à une coopération, une réconciliation et une paix totales. Les peuples de la région y aspirent depuis trop longtemps. Bien que des négociations complexes nous attendent, le moment est venu, une fois pour toutes, de répondre à leur appel.

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