REDUIRE DE MOITIE LE NOMBRE DE VICTIMES DE LA FAIM D'ICI A 2015, RESTE ENCORE ELUSIF SELON UN RAPPORT DE LA FAO
Communiqué de Presse
SAG/19
REDUIRE DE MOITIE LE NOMBRE DE VICTIMES DE LA FAIM D'ICI A 2015, RESTE ENCORE ELUSIF SELON UN RAPPORT DE LA FAO
19981125 ROME, le 22 novembre 1998 -- Deux années après le Sommet mondial de l'alimentation, un rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) révèle que les progrès faits à ce jour sont insuffisants pour atteindre le principal objectif du Sommet qui consistait à réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées, estimé récemment à plus de 800 millions, d'ici à l'an 2015.Dans ce document établi en vue de la Conférence interparlementaire qui doit se tenir à Rome du 29 novembre au 2 décembre, la FAO déplore la lenteur et l'irrégularité des progrès faits en général au niveau de la sécurité alimentaire mondiale et affirme, dans la mesure où elle peut le faire si peu de temps après le Sommet, que, dans la pratique, ces progrès sont loin d'être suffisants pour que soit atteint l'objectif fixé lors du Sommet. À moins que des efforts majeurs soient faits pour améliorer les disponibilités alimentaires ainsi que pour réduire les inégalités, certains pays pourraient bien continuer d'avoir au sein de leur population entre 15 à 30 % de personnes sous-alimentées. La publication de ce rapport coïncide avec la session du Conseil de la FAO, où sont représentées 49 nations, qui s'ouvre ce lundi et doit durer six jours. Le rapport annuel de la FAO sur la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture sera diffusé à cette occasion.
C'est sur sa base que se tiendront les débats de près de 250 parlementaires venus de quelque 70 pays et réunis à Rome autour du thème "Atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation par une stratégie de développement durable". Cette conférence est organisée par l'Union interparlementaire, avec le concours de la FAO et du Parlement italien, et le soutien financier du Ministère italien des affaires étrangères.
Selon le rapport de la FAO, si la tendance actuelle se confirme, le nombre des personnes souffrant de malnutrition chronique continuera de baisser certes mais ne diminuera pas de moitié d'ici à 2015. À l'échelle mondiale, une augmentation minime de la production et des échanges de produits alimentaires suffirait pour que cet objectif soit atteint. Mais il faudrait aussi qu'au niveau national, les nombreux pays où la malnutrition fait des
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ravages accordent la priorité absolue au développement agricole et prennent des mesures beaucoup plus audacieuses pour améliorer l'accès des pauvres aux sources de revenus. Il faudrait également investir 20 à 30 % de plus dans l'agriculture. Au niveau mondial, la production alimentaire peut couvrir les besoins de tous les sous-alimentés, toujours d'après le rapport de la FAO, qui estime que si la faim existe toujours, c'est à cause de l'échec des politiques de développement, d'où la nécessité de promouvoir la production alimentaire locale et le développement rural, ainsi qu'un recours adapté aux technologies existantes en vue de l'intensification durable de la production.
Le Sommet mondial de l'alimentation organisé par la FAO, à Rome, du 13 au 17 novembre 1996, était la première réunion mondiale tenue au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement à se pencher sur le problème de la faim et de la malnutrition dans le but d'assurer la sécurité alimentaire durable de tous.
Au total, 186 délégations, conduites par 112 chefs d'Etat ou de gouvernement, ou leur représentant, ont adopté à l'unanimité la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale et le Plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, dans lesquels elles proclamaient leur volonté politique et leur engagement commun et national de parvenir à la sécurité alimentaire pour tous et de déployer un effort constant afin d'éradiquer la faim dans tous les pays et, dans l'immédiat, de réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées d'ici à 2015.
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