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SG/SM/6798

JOURNEE MONDIALE DU SIDA: LE SECRETAIRE GENERAL AFFIRME QUE LA SITUATION RESTE CRITIQUE DANS DE NOMBREUSES REGIONS, MALGRE LES PROGRES DE LA MEDECINE

24 novembre 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6798
OBV/73


JOURNEE MONDIALE DU SIDA: LE SECRETAIRE GENERAL AFFIRME QUE LA SITUATION RESTE CRITIQUE DANS DE NOMBREUSES REGIONS, MALGRE LES PROGRES DE LA MEDECINE

19981124 On trouvera ci-après le texte d'un message que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a prononcé à l'occasion de la Journée mondiale du sida (1er décembre) :

Aujourd'hui, à l'occasion de la Journée mondiale du sida, nous honorons la mémoire de ceux qui nous ont quittés, tout en célébrant ceux dont la vie et le travail consistent à être à l'avant-scène de la lutte contre l'épidémie.

Nous rendons notamment hommage à Jonathan Mann, premier Directeur du Programme mondial de la lutte contre le sida de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et à sa femme Mary-Lou, un des premiers chercheurs à s'intéresser au sida, qui ont péri dans un accident d'avion avec plusieurs autres collègues de l'ONU il y a moins de trois mois.

D'aucuns pourraient nous faire croire que le problème du sida est résolu parce que l'on a découvert des médicaments plus efficaces, mais la réalité est tout autre. Il n'existe toujours pas de remède. La progression du VIH n'a été freinée dans aucun pays, même pas en Europe occidentale et en Amérique du Nord, où 75 000 personnes environ ont été infectées l'année dernière.

À la fin du mois, plus de 33 millions d'adultes et d'enfants seront porteurs du VIH, soit 10 % de plus qu'il y a un an. Le sida a déjà fait 14 millions de victimes. Au moins 95 % des infections et des décès ont lieu dans les pays en développement, où les nouveaux médicaments, qui peuvent aider à prolonger la vie des malades mais dont le coût est élevé, ne sont guère disponibles ou abordables.

L'épidémie de sida est toute récente et elle fait chaque année plus de victimes que le paludisme. Ces derniers étant pour la plupart de jeunes adultes qui, s'ils n'avaient pas été frappés par la maladie, auraient fondé une famille et participé à la vie économique, les répercussions du sida atteignent des proportions dramatiques. Cela est particulièrement le cas en Afrique subsaharienne, où 34 millions de personnes ont été infectées et 11,5 millions sont décédés depuis le début de l'épidémie.

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Cette maladie dévastatrice risque de faire disparaître les acquis que les pays pauvres ont durement obtenus. Au début de la prochaine décennie, l'espérance de vie d'un enfant né au Botswana sera légèrement supérieure à 40 ans, contre 70 si le sida n'existait pas. Le Zimbabwe estime que, en 2005, il comptera plus de 900 000 orphelins de moins de 15 ans dont les parents seront morts du sida. En République-Unie de Tanzanie, une grande entreprise a déclaré que le montant total de ses dépenses imputables au sida était supérieur à celui des bénéfices qu'elle a réalisés au cours de l'année.

C'est pourquoi, la vaste lutte contre l'épidémie que mène le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida est d'une importance cruciale. Le message le plus important que les organismes des Nations Unies peuvent transmettre est peut-être celui-ci : nous ne sommes pas impuissants face à cette épidémie. De nombreux pays, dont quelques pays en développement, ont ralenti la progression du VIH en parlant ouvertement du sida et des comportements sexuels, en manifestant leur solidarité avec les personnes infectées et en sensibilisant l'ensemble de la population à la prévention et aux services d'appui.

On sait d'expérience que c'est la prévention qui donne les meilleurs résultats parmi les jeunes. Pour ce faire, il faut leur apprendre à adopter des comportements sans risque dès le début. Environ la moitié des personnes infectées par le VIH ont entre 15 et 24 ans. Dans le cadre de leur campagne de 1998, intitulée "Force for Change", l'ONU et ses partenaires ont mis en évidence la façon dont les jeunes peuvent influer sur l'évolution de l'épidémie.

Les jeunes peuvent jouer un rôle déterminant en matière d'éducation et de sensibilisation auprès de leurs familles et de leurs pairs, ainsi que dans leurs écoles, leurs collectivités et leurs pays. À l'occasion de la Journée mondiale du sida, engageons-nous de nouveau à investir dans la jeunesse, où qu'elle se trouve, car elle est la garante d'un avenir plus sûr.

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