LE TROISIEME FORUM MONDIAL DE LA TELEVISION S'ACHEVE PAR UN APPEL TENDANT A FAIRE DES MEDIAS LES PARTENAIRES DE LA CONNAISSANCE ET DU PROGRES
Communiqué de Presse
PI/1094
LE TROISIEME FORUM MONDIAL DE LA TELEVISION S'ACHEVE PAR UN APPEL TENDANT A FAIRE DES MEDIAS LES PARTENAIRES DE LA CONNAISSANCE ET DU PROGRES
19981120 Le Forum mondial de la télévision, a achevé aujourd'hui sa réflexion sur le thème "Le futur de la mémoire audiovisuelle : regard sur le vingtième siècle - vers le vingt-et-unième siècle". Le Forum qui se réunit depuis hier jeudi, a permis de déterminer les domaines de coopération entre l'ONU et l'industrie de la télévision. Dans sa déclaration de clôture, la Vice- Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Louise Fréchette, a souligné le sentiment d'étouffement devant le flot d'informations auquel le monde est soumis aujourd'hui. Elle a estimé que la chance d'y échapper, en tant que citoyens et dirigeants mieux informés, dépend largement des services offerts par les médias. Mme Fréchette a dit que le défi est de rendre l'information disponible et de bâtir avec l'aide des médias une planète sur laquelle personne ne sera laissé pour compte. Le Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information et les représentants du Japon et de l'Italie, coorganisateurs du Forum, ont également fait une déclaration de clôture. A l'instar du Secrétaire général des Nations Unies, le représentant de l'Italie a lancé un appel pour faire des médias de véritables partenaires de la connaissance et du progrès.Rendant compte des deux jours du Forum, le Président de la RAI, Radiotelevione Italiana, a souligné l'apport de la session d'ouverture, consacrée à la télévision et au progrès social et culturel dans le monde. Il a indiqué que plusieurs tables rondes ont été organisées dont la première a porté sur le thème "Un siècle d'image qui a bouleversé les esprits: que faut- il conserver pour la postérité". Cette table ronde a fourni l'occasion d'entendre les témoignages des survivants de l'holocauste et les points de vue sur le rôle de la télévision dans la démocratisation de la Chine. Une réflexion a également été menée sur le lien entre la sélection des archives et le processus idéologique. La deuxième table ronde a été consacrée à l'"Accès à l'héritage audiovisuel et à la controverse sur les droits et normes de l'audiovisuel". La troisième table ronde a traité le thème de la "Consommation et de l'abus de la réalité dans l'environnement du multimédia". Elle a permis de constater que le plus souvent, la télévision efface la mémoire voire promeut l'amnésie collective. La quatrième table ronde a été consacrée à la "Convergence entre la télévision et l'Internet". Les participants ont été d'accord pour reconnaître que cette convergence permettrait de donner au téléspectateur une vision plus riche, plus intelligente et plus interactive.
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Le Forum a entendu à son ouverture, hier, les déclarations liminaires du Président de l'Assemblée générale, du Secrétaire général des Nations Unies et du Ministre des affaires étrangères de l'Italie. Le Forum était organisé par le Département de l'information des Nations Unies avec l'aide du Ministère des affaires étrangères de l'Italie et de la Mission permanente du Japon auprès des Nations Unies. Il était parrainé par la RAI, Radiotelevisione Italiana, the International Council of the National Academy of Television Arts et Sciences (NATAS), the Mediaset Group, France Télévision et NHK Japan television.
- 3 - PI/1094 20 novembre 1998 Déclarations de clôture
M. KENSAKU HOGEN, Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information, a souligné que la télévision et les Nations Unies sont nées au même moment et qu'ils ont grandi ensemble. Aujourd'hui le défi est d'apprendre à gérer les changements technologiques pour le bien de l'humanité.
Il faut réfléchir à la manière dont les médias traversent notre époque et dont l'ONU peut utiliser la puissance des médias. Pour M. Hogen, les discussions du Forum permettront, dans le présent, d'accroître les connaissances et dans l'avenir, de multiplier les réalisations.
M. YUKIO SATOH (Japon) a regretté que les médias audiovisuels et la presse écrite perdent du terrain en matière d'information internationale. Il a indiqué qu'il espère voir cette tendance se renverser, dans la mesure où, dans un monde toujours plus interdépendant, on ne peut se permettre d'ignorer les événements qui se déroulent hors des frontières de son propre pays. Il a demandé aux médias d'améliorer leur capacité à éduquer et à éclairer leur audience. Trop souvent, dans ce monde qui change si rapidement, les crises d'aujourd'hui disparaissent dans la mémoire de demain. Pourtant, le passé à beaucoup à nous apprendre, de même que les événements qui ont lieu dans le monde d'aujourd'hui. Aussi, les médias devraient jouer un rôle utile en soulignant davantage le contexte historique et les implications des événements qu'ils traitent. L'ambassadeur a indiqué qu'il espère que les Nations Unies poursuivront les échanges de ce type avec les médias afin de s'assurer que le rôle de ceux-ci, leurs objectifs et leurs activités sont bien compris du public.
M. PAOLO FULCI (Italie) s'est déclaré fier que sa délégation ait contribué à la naissance du Forum mondial de la télévision, "fenêtre" donnant sur le monde fascinant de la télévision. La télévision, a poursuivi le représentant, est un instrument de culture, de connaissance et naturellement de grande puissance, mais aussi et surtout, un instrument puissant qui permet de jeter des ponts et de rassembler les peuples. L'Italie et les Nations Unies, a dit le représentant, ont partagé le même objectif de créer, au sein de l'ONU, un forum permanent de discussions et d'analyses des questions telles que la technologie de la communication, le rôle des médias dans la société ou la mémoire audiovisuelle et la préservation des archives. Le Forum a réussi à lancer un dialogue mondial sur la manière de faire de l'information une force de changement et un outil de prospérité.
M. Fulci a appelé à faire de la connaissance et de l'information, les partenaires du progrès, arguant qu'il est de plus en plus clair que le développement dépend aussi de la capacité à forger un partenariat nouveau et global pour l'information. En l'an 2000, les Nations Unies vont être le témoin d'un événement marquant; l'Assemblée du Millénaire. Le représentant a invité la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies et le Secrétaire général adjoint à la communication et à l'information d'envisager un Forum mondial de la télévision du Millénaire qui sera dédié à la matérialisation de la notion de partenariat mondial dans le domaine de l'information et des communications
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que défend le Secrétaire général. Le représentant a cité un grand historien arabe du Moyen-Age, Ibn Khaldun qui a dit : "les civilisations déclinent quand elles perdent leur capacité d'appréhender et d'absorber le changement". Que cette réflexion nous guide, a souhaité le représentant.
Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a déclaré qu'au cours des deux jours qu'a duré le Forum, les représentants des médias se sont engagés dans un dialogue vital sur la connaissance, au niveau du monde, et le rôle et la puissance de l'information. Elle a indiqué qu'aux Nations Unies la couverture en direct de l'actualité est une bénédiction car elle permet de se préparer aux crises émergentes. Dans le même temps, a-t- elle ajouté, cette couverture raccourcit pourtant le temps de réflexion avant le lancement d'une action. Elle a estimé que la publicité apportée par les médias encouragent bien souvent les parties aux crises à adopter des "positions médiatiques" qui rendent plus difficiles les compromis. Le changement technologique a grandement accru la puissance collective des médias. Il faut espérer que les délibérations de ces deux jours ont aidé les protagonistes des médias à penser à la manière d'utiliser de manière responsable cette puissance. Mme Fréchette a poursuivi en estimant que le monde court le danger bien réel d'étouffement sous le déluge des informations. La chance d'échapper à cet étouffement, a-t-elle dit, dépend largement des services offerts par les médias. L'information représente beaucoup, a-t-elle souligné. Elle est la matière première de la démocratie. En effet, vers la moitié du 20ème siècle, lorsque la radio et la télévision étaient essentiellement les monopoles d'Etat, elles pouvaient être utilisées par les régimes totalitaires pour contrôler et manipuler l'opinion publique. Or l'âge de la cassette, du fax, du satellite et d'Internet s'est avéré bien moins favorable aux dictateurs.
Pour Mme Fréchette, les nouvelles technologies conduisent à un individualisme et à un pluralisme qui, à long terme, plaident en faveur de la liberté. Elles ont contribué à créer une nouvelle ère dans laquelle les Nations Unies peuvent ouvertement promouvoir la démocratie et les droits de l'homme sans être accusées d'empiéter sur la souveraineté nationale ou de favoriser un camp géopolitique au détriment d'un autre. Mme Fréchette a estimé que le défi, aujourd'hui, est de rendre l'information disponible pour tous, arguant que trop longtemps, les gens ordinaires ont été tenus dans l'ignorance, prisonniers de la pauvreté et de la peur. Avec l'aide des médias, nous pouvons bâtir une planète sur laquelle personne ne sera laissé pour compte. Nous comptons sur l'appui des médias, a conclu la Vice- Secrétaire générale des Nations Unies.
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