PH/52

LES DELEGATIONS DEMANDENT DAVANTAGE DE COHERENCE DANS LES MESURES RELATIVES A LEUR SECURITE

16 novembre 1998


Communiqué de Presse
PH/52


LES DELEGATIONS DEMANDENT DAVANTAGE DE COHERENCE DANS LES MESURES RELATIVES A LEUR SECURITE

19981116 Le Comité des relations avec le pays hôte, sous la présidence de M. Sotirios Zackheos (Chypre), a tenu ce matin une réunion au cours de laquelle il a examiné les questions relatives à la sécurité des missions et de leur personnel. Les représentants des missions ont critiqué l'attitude des policiers de la ville de New York lors de la session de l'Assemblée en cours et la désorganisation apparente des mesures de sécurité prises par les Nations Unies et les autorités du pays hôte. Elles ont évoqué les problèmes d'accès à la porte d'entrée de la première Avenue, aux ascenseurs et ceux d'ordre protocolaire. Elles ont demandé à savoir qui étaient les responsables de telles mesures afin de faire en sorte qu'elles ne se reproduisent plus.

Le Chef du service de sécurité des Nations Unies a expliqué que le plan de sécurité avait été mis en oeuvre avec l'appui des forces de l'ordre du pays hôte et que les problèmes d'accès à la première Avenue étaient liés au nombre important de dignitaires en visite cette année. Il a fait état de l'insuffisance du nombre d'agents de sécurité de l'ONU, ce qui a conduit à solliciter l'appui des services de sécurité du pays hôte. Le représentant des Etats-Unis a expliqué que les mesures arrêtées au niveau fédéral et par la ville de New York sont discutées au sein du Secrétariat des Nations Unies. Au vu du contexte international, cette année, les autorités américaines n'avaient pas de choix qu'un renforcement drastique des mesures traditionnellement prises. Le pays hôte ne pense cependant pas que les termes de l'Accord signé entre les Etats-Unis et les Nations Unies aient été violés. Mais si des délégations estiment que c'était le cas, alors la question ne relèverait plus de ce Comité, mais du Secrétariat de l'ONU.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Costa Rica et Fédération de Russie. Le représentant du Bélarus est intervenu au titre des questions diverses.

Le Comité était saisi d'une lettre en date du 30 octobre 1998 du Ministre Conseiller de la mission des Etats-Unis, adressée au Président du Comité.

La Sixième Commission examinera le rapport du Comité mardi 17 novembre à 15 heures.

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M. ROBERT C. MOLLER (Etats-Unis) a adressé au Président du Comité une lettre en date du 30 octobre 1998 aux termes de laquelle la Mission permanente des Etats-Unis répond à la note verbale adressée par la Mission permanente de la Fédération de Russie auprès de l'Organisation, note concernant les "restrictions considérables érigées contre l'accès des véhicules au Siège durant le débat général de la 53ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies". La Mission permanente des Etats-Unis regrette que des mesures de protection prises par les autorités du maintien de la sécurité du pays hôte aient été, à certains égards, en porte-à-faux avec plusieurs provisions contenues dans la note verbale HC-32-98. Selon les autorités chargées de la sécurité, certains changements concernant les mesures de sécurité ont été rendus indispensables par les soucis de sûreté prévalant alors, et certaines, comme l'interdiction du rangement des voitures sur la 1ère avenue, de la 51ème à la 57ème rues, sont dues à des erreurs administratives. Les Etats-Unis sont concernés par le fait que ces mesures n'aient pas été mises à exécution dans le respect des normes décrites dans la note verbale HC-32-98, et dans les circulaires ST\IC\19998\59, datée du 21 août 1998 et ST\IC\1998\62, datée du mois de septembre 1998. La Mission permanente des Etats-Unis a déjà eu plusieurs réunions avec les autorités compétentes de la ville de New York, et avec les agences de l'Etat de New York et les agences fédérales pour discuter de ces mesures, et pour éviter des problèmes similaires dans l'avenir. Nous tenons également à expliquer ici le retard de distribution de la note en date du 18 septembre 1998. Elle a été envoyée dans un effort d'information de toutes les missions permanentes et des observateurs, dont la majorité n'étaient pas représentés à la réunion tenue dans la salle du Conseil économique et social le 17 septembre 1998. Au cours de cette séance, les autorités de maintien de l'ordre du pays hôte, qui étaient présentes, ont expliqué et discuté les mesures devant être appliquées durant la période à venir. La Mission des Etats-Unis tient à exprimer à la Mission permanente de la Fédération de Russie l'expression de sa plus haute considération.

Sécurité des missions et de leur personnel

Mme NAZARETH INCERA (Costa Rica) a estimé que les mesures superflues prises par la ville de New York au cours de l'Assemblée générale sont une atteinte à la dignité des délégations. Le Ministre des affaires étrangères du Costa Rica a été agressé verbalement par un policier de la ville de New York. Nous ne connaissons que trop bien la tension qui régne entre la communauté diplomatique et le corps policier du pays hôte. Les Nations Unies ne peuvent pas être soumises aux règles rigides de la ville de New York. Le fait que notre Ministre a dû emprunter le garage et non pas la porte réservée aux dignitaires n'est pas acceptable. Il serait nécessaire de faire suivre des cours aux policiers de New York sur la façon de s'adresser aux dignitaires du monde entier. La représentante s'est insurgée contre les modifications apportées aux emplacements des places de stationnement réservées au corps diplomatique.

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M. ALEXANDRE V. ZMEEVSKI (Fédération de Russie), évoquant la lettre adressée par son pays au représentant du pays hôte en date du 19 octobre, s'est félicité des efforts déployés par le pays d'accueil et le Secrétariat de l'ONU pour assurer le bon déroulement de l'Assemblée générale. Néanmoins, nous déplorons que la note de la ville de New York sur les règles de circulation nous soit parvenue par fax sans préavis. Les forces de l'ordre du pays hôte ont autorisé des écarts aux dispositions de cette note ce qui dénote visiblement un manque de connaissances de son contenu. L'entrée du garage a été fermée sans préavis et nous nous sommes heurtés à des problèmes quant à l'accès aux ascenseurs ce qui a créé de graves difficultés d'ordre protocolaire. Ceci montre un manque d'organisation de la part du corps policier de la ville de New York. Ce n'est pas la première fois malheureusement que nous devons attirer l'attention sur ces problèmes. Nous aimerions recevoir une réponse aux questions suivantes: qui est responsable de telles mesures, qui est responsable de la coordination des mesures de sécurité entre le Secrétariat de l'ONU, le pays hôte et les services protocolaires, à qui s'adresser pour régler les problème d'accès aux Nations Unies ?

Mme NAZARETH INCERA (Costa Rica) a indiqué que sa délégation appuyait ce que venait de dire le représentant de la Russie. Les explications que le responsable de la sécurité de la ville de New York a données ne nous satisfont pas. Ce qui est réel, c'est que les attitudes de la police de New York, qui se reflètent sur celles des services de sécurité de l'ONU, sont intolérables. C'est la première fois qu'il nous a été impossible d'employer les ascenseurs pendant l'Assemblée générale, sans que nous voyions le bien-fondé de cette mesure. De plus les nouvelles recrues devraient être mieux formées, car il est intolérable de les voir se comporter avec le personnel diplomatique comme si elles travaillaient dans la rue.

M. ROBERT C. MOLLER (Etats-Unis) a dit qu'il n'était pas d'accord avec les déclarations du Costa Rica. La sécurité doit être placée au-dessus de toutes autres considérations. Nous travaillons main dans la main avec le Secrétariat, et ces mesures coûtent très cher à notre pays, surtout après ce qui s'est passé en Afrique avec les attentats contre nos ambassades. Nous nous efforçons de respecter les engagements que nous avons pris vis-à-vis de la communauté internationale il y a 50 ans, lors de la création de cette Organisation. Les procédures de sécurité sont claires et sont arrêtées au sein de l'ONU, et c'est dans ce cadre que certaines délégations devraient se plaindre, si nécessaire. C'est la première fois que les avenues et les rues adjacentes à l'ONU ont été fermées pendant 10 jours. Les forces de l'ordre du pays hôte ne doivent pas être critiquées de façon gratuite pour cela, et le Secrétaire général pourrait vous informer de la manière dont la sécurité doit être assurée lors des travaux sensibles de l'Organisation. A Genève, par exemple, il est arrivé que l'on décide de passer tous les chefs de délégations au détecteur de métaux, ce qui n'était pas le cas il y a quelques semaines, à New York. Il est normal que des chiens aient été employés pendant la session de haut niveau pour la recherche des explosifs, vu le contexte international du moment, et il ne faut pas accabler les agents de maintien de l'ordre du pays hôte pour les quelques inconvénients, qui n'ont de toute façon pas

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empêché les chefs de délégations d'accéder au lieu des réunions et de faire leur travail dans la sécurité. Mais si certaines délégations estiment que les termes de l'Accord de siège ont vraiment été violés, alors, c'est avec le Secrétariat que ces discussions doivent être menées, et non pas avec ce Comité.

M. ALEXANDRE V. ZMEEVSKI (Fédération de Russie) a précisé que les diplomates sont par la nature de leur responsabilité des personnes respectueuses de la loi. Nous sommes prêts à respecter les règles mises en place mais celles-ci nous ont été transmises tardivement. Nous souhaiterions connaître les raisons d'un tel retard. Le représentant a souhaité qu'une démarche constructive soit adoptée. Les règles doivent être appliquées par tous. Un jour nous devons passer sous les détecteurs de métaux et le lendemain nous en sommes dispensés. Ceci montre que ces mesures ne sont pas au point et nous demandons des informations sur l'application de telles mesures.

M. Mc CANN (Chef du service de sécurité des Nations Unies) a lu une lettre de M. Toshiyuki Niwa, Sous-Secrétaire général aux Services d'appui centraux. Dans cette lettre, M. Niwa rappelle que pour assurer la protection des dignitaires, un plan de sécurité a été mis en oeuvre par les autorités policières du Gouvernement du pays hôte. Ce plan a donné lieu à la fermeture de la première Avenue pendant dix jours. Malheureusement, cela a causé des retards dans l'accès des piétons et des véhicules au bâtiment des Nations Unies. Dans cette lettre, M. Niwa rappelle également que le Chef de la sécurité des Nations Unies a tenu des consultations avec les autorités compétentes du pays hôte et leur a transmis les préoccupations des Etats Membres. Des discussions relatives aux mesures à prendre pour réduire ces difficultés seront menées. Le Gouvernement du pays hôte a assuré les Nations Unies qu'il fera son possible pour éviter de tels retards infligés au personnel de l'Organisation.

Le Chef du service de sécurité a fait part du nombre insuffisant des agents de sécurité des Nations Unies. C'est pourquoi, cette année, nous avons demandé au pays hôte de nous fournir des policiers pour assurer la sécurité sur la première Avenue. Nous avons également invité le pays hôte à mettre à notre disposition leur service spécialisé dans l'enceinte des Nations Unies et dans les jardins nord en particulier. Dans le garage, le Gouvernement hôte fournit les chiens. Cette année a été un peu différente dans la mesure où les rues ont été bloquées pendant dix jours en raison des visites de très haut niveau. Nous avons également reçu des informations importantes de la part du Gouvernement du pays hôte faisant état de menaces contre les Nations Unies et les dignitaires en visite ce qui a donné lieu à des changements additionnels aux mesures de sécurité. C'est ce qui a donné l'impression que ces mesures n'étaient pas bien planifiées. Pour ce qui est des ascenseurs, nous agissons en fonction des informations que nous recevons. Enormément de personnes entrent et sortent de ce bâtiment. Nous avons reçu des informations selon lesquelles des personnes cherchaient à désorganiser les réunions. Nous tentons néanmoins de garantir la sécurité du deuxième étage et pour cela nous avons cherché à limiter l'accès de cet étage. L'accès à la porte de la

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première Avenue a fait l'objet de dissensions entre les Nations Unies et les Etats-Unis. Nous voulions que toutes les personnes autorisées puissent avoir accès à cette porte mais nous n'avons pas pu obtenir une solution satisfaisante jusqu'à présent avec le pays hôte.

Mme NAZARETH INCERA (Costa Rica) s'est déclaré étonnée de voir que le nombre des agents de sécurité de l'ONU ait été réduit. Elle a dit que cette question devrait faire l'objet d'un examen dans le cadre de la Cinquième Commission.

M. Mc CANN (Chef du service de sécurité des Nations Unies) a indiqué qu'il y a eu une légère réduction des effectifs de la sécurité, qui a suivi le mouvement général de réduction des effectifs, comme pour le reste des départements du Secrétariat. Il y a eu, au même moment, une augmentation des menaces ou atteintes à la sécurité. Par exemple, à l'heure actuelle, il faut faire passer au rayons X toutes les lettres qui arrivent au Siège, et l'an dernier, il y en a eu quatre de saisies. Le contrôle doit être accru sur les livraisons qui arrivent au Siège, et une surveillance accrue doit aussi être portée sur les accréditations et les laisser-passer, mais nous sommes satisfaits d'avoir pu réussir jusqu'ici à protéger efficacement le deuxième étage.

M. ROBERT C. MOLLER (Etats-Unis) a dit que, concernant les mesures de sécurité, il faudrait les rationaliser. Si on décidait de restreindre les mesures concernant le garage, il faut qu'elles soient appliquées de façon linéaire et continue. Si une voiture est fouillée et passée au contrôle anti- bombes, il serait anormal de la laisser ressortir de l'enceinte pour ensuite la laisser accéder dans l'enceinte par une autre entrée.

M. ALEXANDRE V. ZMEEVSKI (Fédération de Russie) a dit qu'il reconnaissait la réalité des menaces qui existent au moment de la tenue de la 53ème session. Les réponses apportées par le représentant de la sécurité sont bonnes et convaincantes, mais il faudrait établir des règles pour ce genre de situations, règles qui permettraient aux délégations de savoir à qui elles devront s'adresser en cas de problèmes. De plus, la question des effectifs qui se posent à la sécurité devrait être discutée dans le cadre de la réforme du Secrétariat.

Questions diverses

M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) en sa qualité d'observateur, a fait part des difficultés que sa Mission a eues afin d'obtenir des visas pour ses diplomates. Les Etats-Unis ont ainsi violé l'Accord de coopération conclu avec les Nations Unies.

M. ROBERT C. MOLLER (Etats-Unis) a demandé une description par écrit de ces faits.

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