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LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE S'ADRESSE A LA REUNION COMMEMORATIVE A L'OCCASION DU VINGTIEME ANNIVERSAIRE DE LA CTPD

16 novembre 1998


Communiqué de Presse
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GA/SM/68


LE PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE S'ADRESSE A LA REUNION COMMEMORATIVE A L'OCCASION DU VINGTIEME ANNIVERSAIRE DE LA CTPD

19981116 Voici le texte du discours qu'a prononcé, le 7 octobre, le Président de l'Assemblée générale, M. Didier Opertti, devant la réunion que tenait cette dernière à l'occasion du vingtième anniversaire du Plan d'action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en oeuvre de la coopération technique entre pays en développement :

Nous sommes réunis en ces lieux pour commémorer un événement majeur dans l'histoire de la coopération internationale pour le développement. La Conférence des Nations Unies sur la coopération technique entre pays en développement (CTPD), qui s'est tenue à Buenos Aires du 30 août au 12 septembre 1978, a été un événement marquant dans les efforts que ne cessent de déployer les organismes des Nations Unies pour encourager la coopération internationale pour le développement, laquelle, comme nous le savons tous, constitue l'un des principaux objectifs de notre Organisation. La Conférence a fait sien le Plan d'action de Buenos Aires qui est un schéma directeur dont le but est d'améliorer la structure des relations internationales en mettant davantage l'accent sur l'utilisation des capacités scientifiques et techniques croissantes des pays en développement, et ce, afin d'appuyer le développement socioéconomique des pays du Sud.

Le Plan indique qu'en dernier ressort, la CTPD vise à promouvoir, d'une part, l'autonomie nationale et collective dans les pays en développement, et, d'autre part, le partenariat mondial. C'est pourquoi, depuis 20 ans, le Plan d'action de Buenos Aires fournit un schéma directeur qui aide les pays en développement à accroître leur autonomie en mobilisant et en utilisant les capacités existant à l'intérieur de leurs frontières.

Afin de souligner l'importance continue du partenariat mondial en matière de coopération internationale pour le développement, le Plan rappelle que la CTPD vient compléter les formes traditionnelles de coopération Nord-Sud pour le développement, mais qu'elle ne saurait s'y substituer. Il fait valoir que c'est aux pays en développement que revient la responsabilité principale d'organiser, de gérer et de financer la CTPD, mais il demande au système des Nations Unies pour le développement de jouer un rôle de catalyseur et de pionnier en faveur de cette dernière.

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Le Plan énonce un certain nombre d'objectifs de la CTPD qui exigent des pays en développement qu'ils renforcent leurs capacités créatives et techniques pour le développement en centralisant et en partageant leurs ressources humaines et techniques dans tous les domaines du développement; en améliorant et en renforçant la coopération internationale; et en perfectionnant et en développant les communications entre eux aux niveaux national, sous-régional, régional et interrégional.

L'Assemblée générale, le Conseil économique et social, les conférences et les organes directeurs de nombre d'institutions spécialisées n'ont cessé de réaffirmer la validité du Plan d'action de Buenos Aires. Plus spécifiquement, la résolution 46/159 de l'Assemblée générale indique que la coopération technique entre pays en développement demeure un élément essentiel de la coopération économique mondiale; dans sa résolution 48/172, l'Assemblée a par ailleurs invité instamment les États Membres, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et les autres organes et organismes du système des Nations Unies pour le développement à accorder un rang de priorité élevé et un soutien sans réserve à la CTPD dans leurs domaines de compétence respectifs.

Depuis les années 70, les pays en développement ont de plus en plus recours au cadre de la CTPD pour renforcer leurs liens de coopération par le biais de mécanismes officiels d'intégration régionaux et sous-régionaux, et dans le contexte de systèmes d'échanges plus souples. Ils se sont efforcés de promouvoir entre eux un véritable partenariat, étant entendu que chaque pays a des ressources et des capacités à mettre à la disposition des autres, mais attend aussi de ces derniers qu'ils satisfassent ses besoins. Nombre de pays ont pris l'initiative de formuler des politiques claires et des arrangements institutionnels adéquats de façon à mettre en place une approche coordonnée et à trouver, ensemble, des solutions aux problèmes communs dans le cadre de la CTPD. Au vu du phénomène croissant de la mondialisation, on considère de plus en plus que la CTPD est un instrument qui permet aux pays du Sud de faire véritablement partie du nouvel ordre mondial, d'autant plus que les pays industrialisés ont tendance à réduire leur aide publique au développement, en particulier, l'attribution de crédits aux programmes et organismes multilatéraux.

Pour que la CTPD réalise son plein potentiel et réponde aux espoirs qu'a fait naître, il y a 20 ans de cela, le Plan d'action de Buenos Aires, tous les États Membres, qu'il s'agisse de pays développés ou des pays en développement, doivent aller de l'avant et construire l'avenir sur la base des acquis de la CTPD. À cette fin, il faut que soient déployés des efforts constants pour faire comprendre à tous le potentiel de la CTPD, pour renforcer l'efficacité des politiques, des procédures et des centres de coordination au niveau national; et pour encourager la mise en commun de l'information entre pays en

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développement aux niveaux sous-régional, régional, interrégional et mondial. Le Plan engage par ailleurs la communauté internationale à se montrer plus généreuse en ce qui concerne le financement des activités de la CTPD.

Cette réunion commémorative est, pour la communauté internationale, l'occasion parfaite pour susciter la volonté politique nécessaire pour lever les obstacles qui empêchent une utilisation maximale des capacités et des ressources du Sud et accélérer le développement dans l'ensemble des pays concernés. Le phénomène de la mondialisation présentant, tout à la fois, des possibilités et des défis, c'est par le biais d'échanges au cours desquels les pays développés aideront ceux qui le sont moins dans le cadre de partenariats mutuellement avantageux que peut être pleinement exploité le potentiel de la CTPD. Les projections démographiques actuelles, qui indiquent que d'ici 2025, près de 7 des 8,5 milliards d'habitants de la planète vivront dans le Sud, laissent entrevoir, pour cette partie du monde, des débouchés prometteurs en matière de commerce et d'investissement. Cela donne à penser que le Sud pourra tirer parti d'une nette amélioration des perspectives en matière de marchés et d'un accroissement spectaculaire des possibilités d'investissement.

Face aux recommandations du Plan d'action de Buenos Aires, et dans le contexte de la mondialisation, les pays développés et les pays en développement doivent coopérer et s'attacher davantage à créer, aux niveaux national et mondial, des institutions et des conditions propices à un développement équitable et à l'essor des entreprises privées.

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